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Éditions Globe
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Quarante ans après la mort de son oncle Désiré, Anthony Passeron décide d'interroger le passé familial. Évoquant l'ascension sociale de ses grands-parents devenus bouchers pendant les Trente Glorieuses, puis le fossé qui grandit entre eux et la génération de leurs enfants, il croise deux récits : celui de l'apparition du sida dans une famille de l'arrière-pays niçois - la sienne - et celui de la lutte contre la maladie dans les hôpitaux français et américains.
Dans ce roman de filiation, mêlant enquête sociologique et histoire intime, il évoque la solitude des familles à une époque où la méconnaissance du virus était totale, le déni écrasant, et la condition du malade celle d'un paria. -
En 1938, de jeunes et brillants physiciens juifs hongrois ayant fui l'Europe de Hitler pour se réfugier aux États-Unis pressentent le potentiel et les risques d'une utilisation militaire de la réaction en chaîne. Terrifiés à l'idée que le Führer, qui prépare alors l'Allemagne nazie à la guerre, puisse mettre au point une arme ultime, ils s'unissent dans une terrible course contre la montre pour concevoir puis construire - sous la direction de Robert Oppenheimer - la bombe atomique.
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Soeur Perpétue doit veiller sur un patient à propos duquel courent de glaçantes rumeurs. En proie à une faim dévorante et insatiable, Tarare aurait englouti toutes sortes d'objets et de créatures, mortes comme vivantes. Celui qui fut un jour un petit garçon candide au grand coeur a croisé, sur les routes d'une France en pleine Révolution, des hommes qui n'ont pas hésité à instrumentaliser son formidable appétit pour leur propre profit ou par curiosité malsaine. Attaché à son lit et sous haute surveillance telle une bête dangereuse, Tarare confie son histoire à la jeune nonne.
Inspiré d'une histoire vraie, Le Glouton est une fable politique éminemment romanesque aux résonances contemporaines multiples. Dans une langue riche, A. K. Blakemore livre une critique sociale sans concession sur les corps exploités et la cruauté humaine et dresse le portrait d'un personnage animé par un désir constamment insatisfait d'amour et de liberté. -
Florence « Florida » Baum se fait discrète dans la prison pour femmes d'Arizona où elle purge sa peine. Elle a beau se considérer comme victime des circonstances, Dios, son ex-codétenue, ne l'entend pas de cette oreille. Elle sait que Florida se cache derrière des excuses pour nier la violence qui l'habite. Lorsque les deux femmes sont libérées de manière anticipée, Florida n'a qu'une idée en tête : récupérer sa Jaguar à Los Angeles pour s'oublier sur les routes. Mais l
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La trilogie de Copenhague Tome 3 : Dépendance
Tove Ditlevsen
- Éditions Globe
- 17 Octobre 2024
- 9782383612667
Tove est désormais une poétesse publiée et reconnue, mais c'est avec les aléas des relations conjugales qu'elle doit maintenant composer. Alors que son premier mariage se défait, la jeune femme entre dans l'âge adulte et apprend, de la plus dure des manières, que le monde des femmes n'est décidément pas celui des hommes. Sa soif insatiable de liberté et son ambition littéraire vont se heurter aux exigences de ses maris successifs, aux grossesses non désirées et à une dépendance destructrice qui finira par l'occuper tout entière. L'appel de sa machine à écrire restera, comme un phare dans le brouillard, ce à quoi elle s'accrochera.
Précurseur par les sujets qu'il aborde, Dépendance est le dernier tome de La Trilogie de Copenhague, une oeuvre pionnière de l'autofiction publiée en trois actes entre 1967 et 1971. Avec une honnêteté bouleversante, Tove Ditlevsen dissèque ici la tragédie d'une existence féminine prise au piège du bon vouloir des hommes et de l'addiction, et raconte comment on peut s'en sortir malgré tout lorsqu'on garde en ligne de mire ce qui nous anime. -
La trilogie de Copenhague Tome 1 : Enfance
Tove Ditlevsen
- Éditions Globe
- 9 Novembre 2023
- 9782383612568
Au fin fond de l'enfance, il y a Istedgade, la rue étroite de Vesterbro, le quartier ouvrier où s'entasse la famille de Tove dans un petit appartement ; il y a l'humeur changeante d'une mère violente, le rire d'un père aussi vieux et crasseux que le poêle, la crainte du chômage, la hantise de l'aide aux nécessiteux qui pend au-dessus des familles comme une menace moins honteuse que celle de devenir fille mère avant dix-huit ans. Il y a l'école qu'il faudra arrêter à quatorze ans pour trouver un emploi. Heureusement, il y a Ruth, la meilleure amie, qui ne prend jamais rien au sérieux. Et il y a ce secret que Tove ne peut révéler à personne. Pas même à Ruth. Un jour pourtant, il faudra quitter cette rue étroite de l'enfance pour faire vivre les mots mystérieux qui se glissent chaque jour sur son âme comme une membrane protectrice.
Enfance est le premier volume de La Trilogie de Copenhague, une autobiographie en trois actes publiée entre 1967 et 1971 et qui fait aujourd'hui l'objet d'une consécration posthume internationale. Dans cette oeuvre magistrale sur le tissu de l'existence, Tove Ditlevsen répond, avec un sens aigu de l'observation, à une question : comment concilier l'art et la vie. -
BOOKER PRIZE 2020.
Glasgow, années 1980, sous le règne de fer de Margaret Thatcher. Agnes Bain rêvait d'une belle maison bien à elle, d'un jardin et d'un homme qui l'aime. À la place, son dernier mari la lâche dans un quartier délabré de la ville où règnent le chômage et la pauvreté. Pour fuir l'avenir bouché, les factures qui s'empilent, la vie quotidienne en vrac, Agnes va chercher du réconfort dans l'alcool, et, l'un après l'autre, parents, amants, grands enfants, tous les siens l'abandonnent pour se sauver eux-mêmes.
Un seul s'est juré de rester, coûte que coûte, de toute la force d'âme de ses huit ans. C'est Shuggie, son dernier fils. Il lui a dit un jour : « Je t'aime, maman. Je ferai n'importe quoi pour toi. » Mais Shuggie peine d'autant plus à l'aider qu'il doit se battre sur un autre front : malgré ses efforts pour paraître normal, tout le monde a remarqué qu'il n'était pas « net ». Harcèlement, brimades, injures, rien ne lui est épargné par les brutes du voisinage. Agnes le protégerait si la bière n'avait pas le pouvoir d'effacer tous ceux qui vous entourent, même un fils adoré.
Mais qu'est-ce qui pourrait décourager l'amour de Shuggie ?
Shuggie Bain est un premier roman fracassant qui signe la naissance d'un auteur. Douglas Stuart décrit sans détour la cruauté du monde et la lumière absolue. -
À quatorze ans, il est temps pour Tove de quitter l'école afin de travailler et gagner sa vie. Placée dans une famille, puis dans une pension, elle enchaîne les maladresses et les petits boulots mal payés jusqu'à être embauchée comme sténographe. Désormais, la jeune fille tape à la machine toute la journée, mais son quotidien est bien dépourvu de poésie.
À l'âge où l'on rêve d'amour et d'une chambre à soi, Tove se démène pour construire son indépendance. Alors que l'Europe s'enfonce dans la Seconde Guerre mondiale, elle vit ses premières expériences amoureuses et littéraires, celles qui forgent le caractère et signent la fin de l'enfance.
Après Enfance, dans lequel Tove Ditlevsen évoquait avec acuité et autodérision ses origines, Jeunesse est le deuxième volume de La Trilogie de Copenhague, une autobiographie en trois actes publiée entre 1967 et 1971. Dans cette autofiction des débuts, elle raconte le combat à mener pour s'affranchir de sa condition sociale et devenir écrivain. -
West Adams, un quartier délabré de Los Angeles divisé par l'autoroute qui mène à la mer et où persistent les traces des émeutes raciales de 1992.
Dorian, Feelia, Essie, Julianna, Marella et Anneke vivent en marge, bâillonnées par le mépris et le souvenir d'un tueur en série qui, quinze ans plus tôt, a sauvagement assassiné treize prostituées dans l'indifférence générale. Mais voilà que les crimes recommencent. En l'espace de dix-huit mois, quatre femmes sont retrouvées la gorge tranchée et la tête recouverte d'un sac plastique dans une ruelle du quartier.
Dans ce roman noir, qui bouleverse tous les codes du genre, Ivy Pochoda place les victimes au centre de l'histoire et fait entendre la voix de celles que personne n'écoute, dans un monde qui veut détruire leur corps et les réduire au silence. -
James est catholique, et Mungo est protestant. Dans le Glasgow des années 1990, marqué par les guerres de gangs, les deux garçons devraient se haïr - pourtant, ils sont tombés amoureux.
Au coeur de ce monde hyperviolent, Mungo doit travailler dur pour cacher son amour interdit ; en particulier à son frère aîné, Hamish, chef de gang brutal, prêt à tout pour défendre l'honneur de sa famille.
Lorsque la mère de Mungo découvre la vérité, elle décide de l'envoyer pour une partie de pêche au bord d'un lac, en compagnie de deux hommes au passé trouble, qui ont promis de faire de lui un homme, un vrai. Là, dans la solitude des forêts de l'Écosse profonde, Mungo va devoir apprendre à se battre pour survivre et gagner sa liberté.
Après le succès phénoménal de Shuggie Bain (plus de 1 million d'exemplaires vendus dans le monde), Douglas Stuart nous offre un roman social somptueux et déchirant : le portrait d'un jeune homme solaire, épris d'amour et de liberté, dans un monde empoisonné par la haine et l'intolérance. -
Le 19 octobre 1973, cinq semaines après le putsch mené par le général Augusto Pinochet, la Caravane de la mort, l'escadron de l'armée chilienne qui semait la terreur en opérant des raids dans tout le pays, a conduit vingt-six prisonniers politiques dans le désert d'Atacama où ils ont été sauvagement assassinés. Les corps n'ont jamais été retrouvés. Confrontée à la mémoire défaillante de sa mère âgée, Nona Fernández se donne pour mission d'interroger cette violence omniprésente qui peine toujours à être reconnue en exhumant les traces de ces vingt-six hommes.
Entrelaçant son récit de réflexions sur l'astronomie, l'astrologie, les neurosciences, la mémoire et l'oubli, Nona Fernández rappelle, dans un geste autobiographique destiné aux nouvelles générations, combien les idéologies racistes, sexistes et autoritaires menacent toujours la liberté et la démocratie. Telle une sonde spatiale qui enregistre les instants cosmiques, Mémoire céleste a pour vocation de conserver les images, les voix, les respirations, les pensées qui constituent les fragments de notre mémoire collective. -
Amma, Dominique, Yazz, Shirley, Carole, Bummi, LaTisha, Megan devenue Morgan, Hattie, Penelope, Winsome, Grace.
Il y a dans ce livre plus de femmes noires que Bernardine Evaristo n'en a vu à la télévision durant toute son enfance. La plus jeune a dix-neuf ans, la plus âgée, quatre-vingt-treize.
Douze femmes puissantes, apôtres du féminisme et de la liberté, chacune à sa manière, d'un bout du siècle à l'autre, cherche un avenir, une maison, l'amour, un père perdu, une mère absente, une identité, un genre - il, elle, iel - une existence et, au passage le bonheur.
Foisonnant, symphonique, écrit dans un style aussi libre et entraînant que le sont ses héroïnes, le roman de Bernardine Evaristo poursuit son titre : Fille, femme, autre...
Douze récits s'entremêlent, se répondent, riment et raisonnent. Douze vies s'épaulent et s'opposent. Chacune des douze est en quête et en conquête, de place, de classe, de traces, d'elle-même, des autres, de cet autrui en elle qui a déjà traversé maintes frontières, et a le front de vouloir encore exploser celles qui restent. -
11 septembre 1844, apparition. Heyum Lehman arrive de Rimpar, Bavière, à New York. Il a perdu 8 kg en 45 jours de traversée. Il fait venir ses deux frères pour travailler avec lui.
15 septembre 2008, disparition. La banque Lehman Brothers fait faillite. Elle a vendu au monde coton, charbon, café, acier, pétrole, armes, tabac, télévisions, ordinateurs et illusions, pendant plus de 150 ans.
Comment passe-t-on du sens du commerce à l'insensé de la finance ? Comment des pères inventent-ils un métier qu'aucun enfant ne peut comprendre ni rêver d'exercer ?
Grandeur et décadence, les Heureux et les Damnés, comment raconter ce qui est arrivé ? Non seulement par les chiffres, mais par l'esprit et la lettre ?
Par le récit détaillé de l'épopée familiale, économique et biblique. Par la répétition poétique, par la litanie prophétique, par l'humour toujours.
Par une histoire de l'Amérique, au galop comme un cheval fou dans les crises et les guerres fratricides.
Comment prendre la suite de Yehouda Ben Tema qui écrivit dans les Maximes des Pères :
« Tu auras cinquante années pour devenir sage.
Tu en auras soixante pour devenir savant » ?
Nous avons 848 pages et environ 30 000 vers pour devenir instruits, circonspects, édifiés. Groggy. -
16 juillet 1945, a 5 h 29, un champignon atomique s'eleve au-dessus d'un desert du Nouveau-Mexique et transforme le sable en verre.
Trinity, le premier essai d'arme nucleaire, marque l'aboutissement du projet Manhattan, un travail de recherche a la fois salvateur et mortifere. Empruntant aux codes du theatre, Elisa Diaz Castelo rappelle que cette histoire fut aussi feminine en donnant voix a Kitty Oppenheimer, a Jean Tatlock, a la scientifique Leona Woods ou aux jeunes ouvrieres d'Oak Ridge qui furent recrutees sans savoir a quoi elles allaient oeuvrer.
Avec la lucidite de celles qu'on laisse toujours aux portes de l'Histoire, cette polyphonie feminine met en lumiere l'orgueil et l'aveuglement d'hommes demiurges lances dans une course contre la montre qui ne peut mener qu'a la desolation. Filles atomiques dit l'innocence volee et l'impuissance de femmes obligees d'elever leurs enfants et de sacrifier leur jeunesse sur les lieux du drame a venir, dans une langue saisissante qui epouse les elans contraires de ces existences coincees entre vie et mort, entre creation et destruction. -
Une fois que Belén a parlé, il n'y a plus de retour en arrière possible. C'est la parole, plus que l'acte dénoncé, qui fait voler en éclats la famille. Face à la révélation de l'inceste, les voix s'élèvent. Chacun a quelque chose à dire pour essayer de rendre l'inacceptable tolérable et justifier les abus de l'oncle policier. Plus tard, lors de la préparation du procès, c'est encore la parole de Belén qui est remise en cause. Pour espérer être entendue par la justice, il faut transformer ses traumatismes en récit et faire remonter à la surface les moindres détails du passé, au risque de perdre pied...
En faisant habilement dialoguer les voix des proches et le langage déshumanisé des institutions policières, judiciaires et médicales, Belén López Peiró crée une polyphonie étourdissante qui révèle toute la violence à laquelle est confrontée celle qui ose demander justice. Là où je n'ai plus pied documente les difficultés de la procédure judiciaire, le combat jusqu'à l'épuisement en quête de réparation et le caractère collectif de la maltraitance. -
Et si l'Afrique avait conquis le monde ? Et si les maîtres étaient devenus les esclaves ?
Née dans une famille d'agriculteurs anglais, enlevée par des trafiquants et revendue en Aphrika, Doris a été réduite en esclavage par le Chef Kaga Konata Katamba Ier, dont les initiales - KKK - sont gravées sur sa peau. Mais lorsqu'elle tente de s'échapper, le soir de la messe Voodoo, elle se heurte à la violence d'une société tout entière fondée sur l'exploitation de son peuple. Expédiée dans les champs de canne à sucre, Doris, sous la poigne bienveillante de la viking Ye Mémé,
va découvrir la culture des esclaves et renouer avec ses racines blondes ...
Dans cette fable uchronique qui doit autant à Lewis Carroll qu'à Toni Morrison, Bernardine Evaristo inverse les couleurs de l'histoire pour mieux démonter et dénoncer les mécanismes de domination à l'oeuvre dans nos sociétés. -
C'est l'histoire d'un homme qui a commis l'irréparable et l'a payé dans sa chair. En octobre 2000, Cha, un nageur paralympique espagnol, remporte cinq médailles d'or aux Jeux de Sydney. La presse révèle alors son passé, marqué par son engagement dans un groupe armé d'extrême gauche. Six ans plus tôt, Cha était en prison et purgeait une longue peine pour participation à un assassinat. Le narrateur se prend de fascination pour cette trajectoire hors norme. Comment passe-t-on de la lutte clandestine aux podiums, du plomb à l'or olympique ?
De silence et d'or livre le récit d'une vie marquée par le combat, le handicap et le désir de reconstruction. C'est l'amitié naissante entre les deux hommes qui viendra lever la chape du silence et faire affleurer le passé. Ivan Butel offre un regard singulier sur la question de la violence politique en Espagne et une lumineuse histoire de rédemption. -
À vingt et un ans, la maladie contraint Déborah à interrompre ses études. Confrontée à une extrême précarité, elle décide de devenir camgirl. Mais très vite, cette activité ne suffit pas pour survivre financièrement. Elle sort de l'écran et devient escort puis dominatrice.
Alors que la parole des travailleuses du sexe reste un angle mort de la pensée post-MeToo, Déborah Costes dit ce qui ne se raconte pas : le métier dans toute sa complexité, la honte et le tabou imposés par les regards extérieurs, les clients que cette culture du silence protège. En exorcisant les clichés et les fantasmes qui entourent la figure de la prostituée, Déborah Costes nous tend un puissant miroir où se reflètent les rapports de domination à l'oeuvre dans une société patriarcale. -
Le 24 juin 1965 à Rome, un bébé est abandonné sur la pelouse de la Villa Borghèse. Ses parents, ce sont Lucia et Giuseppe. Mariée de force, la jeune femme s'est enfuie, quittant un mari et une belle-famille violents, pour vivre son grand amour. À cette époque, en Italie, cela rend Lucia et son compagnon criminels, coupables d'adultère et d'abandon du domicile conjugal. Sans parler du statut d'enfant illégitime qui va planer toute sa vie au-dessus de leur fille. Acculé par l'impossibilité de faire famille, le couple se résout à l'abandonner et à se suicider ensemble, dans les eaux du Tibre.
L'enfant orpheline, c'est Maria Grazia Calandrone. Cinquante ans plus tard, elle mène l'enquête pour retracer l'histoire de ses parents biologiques et comprendre leur geste. En explorant leur trajectoire, Maria Grazia Calandrone fait aussi revivre avec réalisme, dans une langue poétique et singulière, l'Italie de l'après-guerre en pleine industrialisation et la pression sociale destructrice pesant sur les femmes. -
Comment est né le football féminin en Angleterre ? Par ce hasard qui ne fait jamais rien au hasard.
Le 6 avril 1917, à la pause déjeuner de l'usine de munitions Doyle & Walkers, à Sheffield, Royaume-Uni, Violet Chapman, ouvrière, prise d'une inspiration subite, donne un coup de pied dans l'espèce de balle qui se trouve au milieu de la cour en brique rouge de 330 pieds de long par 240 pieds de largeur.
Aussitôt, les dix autres femmes présentes lâchent leurs casse-croûtes et sautent du muret où elles étaient assises en rang d'oignons pour se mettre à courir elles aussi.
Ce simple coup de pied aurait pu les tuer. Car la balle est un prototype de bombe légère destinée à calculer la trajectoire de chute, avant de massacrer l'ennemi. Mais la bombe n'explose pas. C'est leur coeur qui le fait. Ce coup de pied vient de leur sauver la vie, à toutes.
Elles jouent pendant plus d'une demi-heure.
Et recommencent le lendemain. Et encore, et encore.
Jusqu'à jouer dans un vrai stade, jusqu'à affronter des professionnels !
Jusqu'à ce que les hommes - patron, chéris, papas - mettent leur veto à cette passion, à cette obsession, à cette libération.
Avec Les Frères Lehman, Stefano Massini nous a raconté l'invention d'un métier par des hommes, avec le Ladies Football Club, il nous raconte l'invention d'une liberté par des femmes. -
À soixante-quatorze ans, Barrington Jedidiah Walker est plus que jamais le séducteur que Carmel a connu à Antigua, avant d'émigrer à Londres avec lui. Dandy, noceur, artiste de la conversation, ce gentleman des Caraïbes est un autodidacte. Il cite William Shakespeare et James Baldwin et partage ses idées - nombreuses - sur la politique, l'art et ses racines familiales. Carmel et Barry sont mariés depuis un demi-siècle et Barry est toujours très épris de son amour de jeunesse. Mais ce n'est pas Carmel. Le corps musclé de Morris Courtney de la Roux rend Barry fou depuis soixante ans. Son âme soeur devine sa moindre pensée, sa bouche termine ses phrases. Toute sa vie, Morris a supplié Barry de venir vivre avec lui, en vain. Pourquoi ? Crainte de ne pas avoir la force d'affronter les conséquences sociales d'un coming out si tardif ? Respect pour une épouse pieuse qui le croit coureur de jupons ?
À l'aube de sa vie, Barry sent que s'apprête à passer sa dernière chance d'être enfin heureux...
Lauréate du Booker Prize 2019, Bernardine Evaristo fait du récit de la libération de son héros un festival de bonne humeur, d'esprit et de fierté assumée. -
Une famille americaine - de la grande pauvrete aux ors de la maison blanche
Vance/Ockrent
- Éditions Globe
- 16 Janvier 2025
- 9782383613534
Comment peut-on ne pas manger à sa faim dans le pays le plus riche du monde ? Comment l'Amérique démocrate, ouvrière et digne est-elle devenue républicaine, misérable et désespérée ?
Dans ce récit à la fois personnel et politique, J.D. Vance raconte son enfance chaotique dans les Appalaches, cette immense région des États-Unis qui a vu l'industrie du charbon et de la métallurgie péricliter. Il décrit avec humanité et bienveillance la rude vie de ces « petits Blancs » du Midwest que l'on dit xénophobes.
Roman autobiographique, roman d'un transfuge, Une famille américaine nous fait entendre la voix d'une classe désillusionnée et nous montre un visage méconnu de l'Amérique. Un texte essentiel pour comprendre l'élection et la réélection de Donald Trump. -
Monica et Darci ont grandi à Clinton, une ville rurale de l'Arkansas. Devenues meilleures amies grâce à leur amour de la lecture, elles n'avaient qu'un rêve : partir au plus vite de ce trou paumé. Monica a pu quitter Clinton pour l'université, alors que Darci n'a jamais terminé le lycée.
Des années plus tard, devenue journaliste, Monica retourne à Clinton pour enquêter sur le taux de mortalité grandissant chez les femmes blanches non éduquées. Elle retrouve Darci. Toxicomane, souvent sans abri, mère célibataire, sa meilleure amie est en passe de devenir une statistique. Mais Monica sait bien qu'il faut un autre cadre que les études sociologiques pour comprendre la pression qui pèse sur les femmes dans les endroits les plus religieux et les plus délaissés d'Amérique.
En remontant le fil de son amitié avec Darci, Monica Potts livre une passionnante critique sociale de l'Amérique contemporaine et interroge avec sensibilité le fossé qui se creuse avec ceux qui restent lorsque la réussite passe par le déracinement. -
Ils ne sont que deux survivants humains, un père et sa petite fille, dans une maison au bord d'un lac. Leurs voisins ? Des arbres centenaires, des plantes millénaires, des oiseaux dont les appels trouent les ciels, des traces d'ours sur les troncs et une montagne qui n'a pas changé depuis qu'Emerson et Thoreau y puisaient leur force et leur sagesse.
Au fur et à mesure que la fille grandit, son père lui apprend tout ce qu'il peut, pour la préparer à une vie en harmonie avec une nature majestueuse et tutélaire.
Et quand la fille se retrouvera seule, c'est l'ours du titre qui lui servira de guide ultime pour s'orienter à travers un environnement aussi rude que prodigue, dans une communion élégiaque.