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Bernard Du Boucheron
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Un petit peuple issu d'Europe s'est établi "au Nord du monde", dans une solitude glacée où il s'acharne à survivre. Mais, au fil des siècles, les communications s'espacent, puis s'interrompent. L'oubli et l'abandon menacent. Court Serpent est le navire spécialement commandité et construit selon un savoir ancestral, à la fin du XIVe siècle, pour aller à la recherche de cette communauté perdue et lui porter secours. L'abbé Montanus, chargé de conduire l'expédition, de relever le diocèse et d'y ranimer la foi, raconte les épreuves inouïes qu'il a dû affronter pour parvenir au but. Son récit est aussi celui d'une aventure politique et spirituelle, que traverse un amour sacrilège. Il donne la clé de cette aventure fascinante dont débattent encore aujourd'hui historiens et archéologues.
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Au XVIe siècle, l'Espagne a brutalement conquis sur les Portugais les îles enchantées de l'Atlantique. La plus grande de ces îles est dominée par le Paúl, haut plateau volcanique noyé de brumes, aux pâturages et aux horizons infinis. Les misérables bergers qui y vivent haïssent, parce qu'ils sont riches, "ceux d'En-Bas" qu'ils apprellent avec mépris "Chiens des os". Ceux-ci, grâce à l'eau descendue du Paúl, ont fait du rivage un jardin doré où resplendit la capitale, le Rabaçal, corrompue par toutes sortes de trafics.
Les pauvres du Paúl s'opposent à l'occupant espagnol ; les riches d'En-Bas s'en accommodent et profitent de son autorité, exercée par le cruel Corregidor Faustino Bellver, tandis que Juifs et Mores se tiennent cois pour échapper à l'Inquisition, et que la Couronne d'Angleterre guette le moment de tirer parti des dissensions locales pour s'emparer de l'île.
Complots, coups de main et attentats se multiplient, attisés par les machinations d'un agent secret brillant et cynique. Mais l'amour d'une jeune fille du Paúl pour l'un des protagonistes, avec ses conséquences tragiques, réduira à néant bien des ambitions...
Un ricanement féroce parcourt ce nouveau récit de Bernard du Boucheron, et si l'espèce humaine, sous sa plume, n'apparaît pas au meilleur de sa forme, on prend un plaisir extrême au commerce de son style impeccable, à la fois nerveux et glacial. -
"J'étais arrivé à Alger en janvier 1954, frais émoulu de la faculté de médecine, avec pas assez de diplômes et trop de prétention pour visser ma plaque en métropole et y attendre le patient. En envoyant un dossier au ministère de la Santé j'avais décroché un poste de médecin de bled. Le supplément colonial me permettrait de vivre."
Sitôt débarqué, Frédéric, jeune Francaoui sans attaches ni préjugés, remarque ce que la plupart des colons refusent de voir : l'Algérie est bouillante de haines prêtes à déborder.
Le pays monte inexorablement vers la guerre. Trois femmes d'origines, d'âges et de milieux divers vont permettre à Frédéric d'accéder à une vraie connaissance de la vie.
On retrouve ici la violence sèche, les phrases en coups de fouet qui sont la marque de Bernard du Boucheron. Son tableau de l'Algérie à la veille de l'insurrection n'épargne ni les colons ni les colonisés. La guerre amoureuse, décrite avec une ironie féroce, ne paraît pas moins impitoyable. -
Peu avant la guerre de 1914, un jeune lieutenant de cavalerie, Hugo de Waligny, participe régulièrement à des chasses à courre, où il brille par son courage physique et sa maîtrise de l'équitation. Il y rencontre Aella, jeune fille réputée pour son tempérament indomptable, ainsi que pour sa passion de l'argent et des hommes. Une rivalité sans merci va l'opposer au piqueux Jérôme Hardouin, dit Coup-de-Fouet, comme lui veneur et cavalier hors pair. L'affrontement des deux hommes trouvera un prolongement inattendu et terrible avec l'arrivée de la guerre...
Coup-de-Fouet décrit une société régie par des rapports où la violence se mêle à la sensualité. Tranchante comme une dague, l'écriture de Bernard du Boucheron va droit au but, à l'instar de ses personnages. En toile de fond, l'univers de la chasse à courre offre une métaphore puissante de la vie, avec son mystère, sa brutalité, sa noblesse, sa poésie sauvage. On retrouve ici les qualités exceptionnelles qui avaient fait le grand succès du roman précédent. -
Avec l'ironie allègre qui est sa marque, Bernard du Boucheron raconte la« normalité monstrueuse » de son enfance pendant la défaite et l'occupationallemande. L'été 1940 commence bien : âgé de 12 ans, il joue à faire la guerreaux Allemands avec des armes réelles abandonnées par les Français en déroute.Dans un Paris affamé et sans charbon, l'enseignement se donne à mi-temps, maison y acquiert une culture sans égale. Le jeune garçon y plonge avec ivresse,indifférent à la tragédie qui se joue autour de lui. Les vacances lui apportentde lumineux interludes dans le vert paradis des jeux campagnards et des amoursinabouties. Le débarquement allié du 6 juin 1944, puis la libération de Parisen aout sonneront le réveil. Mais du Boucheron saura faire la part du vrai etdu faux dans la légende de l'insurrection nationale contre l'occupant.Bernard du Boucheron a commencé sa carrière d'écrivain à 76 ans. Son premier livre, Court serpent, est aussitôt couronné par le Grand prix du roman de l'Académie française. Il a dernièrement publié Long-courrier (Gallimard) et Le Cauchemar de Winston (Le Rocher, 2014).
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Dans ce roman sur un sujet sensible (la France pétainiste, soumise, lâche, cafardeuse..), Bernard du Boucheron récrit l'Histoire avec une verve iconoclaste. Il attente avec irrespect à l'imagerie sacrée de l'histoire de France durant la deuxième guerre mondiale.
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Trois passagers d'un même vol long-courrier monologuent. Un jeune Français d'origine arabe, lucide, plein de colère et d'amertume. Une hôtesse de l'air amoureuse de son corps et des plaisirs simples. Un ingénieur en aéronautique terrorisé par les voyages en avion. Trois existences qui ne se croisent peut-être pas par hasard...
On reconnaît l'écriture cinglante de Bernard du Boucheron qui mêle avec virtuosité les différents registres de langage au fil des trois récits, pour accompagner les personnages vers leur destin.