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Fayard
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L'emploi est mort, vive le travail !
Bernard Stiegler, Ariel Kyrou
- Fayard/Mille et une nuits
- Les Petits Libres
- 20 Mai 2015
- 9782755506778
L'automatisation, liée à l'économie des data, va déferler sur tous les secteurs de l'économie mondiale. Dans vingt ans, pas un n'aura été épargné. Les hommes politiques sont tétanisés par cette transformation imminente, qui va marquer le déclin de l'emploi - et donc du salariat. Faut-il s'en alarmer ? N'est-ce pas aussi une vraie bonne nouvelle ? Et si oui, à quelles conditions ?Dans un dialogue très politique et prospectif avec Ariel Kyrou, Bernard Stiegler s'emploie à penser le phénomène qui, nous entraînant dans un déséquilibre toujours plus grand, nous place au pied du mur. La question de la production de valeur et de sa redistribution hors salaire se pose à neuf : c'est toute notre économie qui est à reconstruire - et c'est l'occasion d'opérer une transition de la société consumériste (la nôtre, celle de la gabegie, de l'exploitation et du chômage) vers une société contributive fondée sur un revenu contributif dont le régime des intermittents du spectacle fournit la matrice.Cela suppose de repenser le travail de fond en comble pour le réinventer - comme production de différences redonnant son vrai sens à la richesse. Dans l'Anthropocène que domine l'entropie, et qui annonce la fin de la planète habitable, le travail réinventé doit annoncer et inaugurer l'ère du Néguanthropocène - où la néguentropie devient le critère de la valeur au service d'une toute autre économie.
Bernard Stiegler est philosophe. Il vient de faire paraître La Société automatique, 1. L'avenir du travail (Fayard, 2015).Ariel Kyrou est essayiste, rédacteur en chef du site Culture Mobile. Son dernier livre, écrit avec Mounir Fatmi : Ceci n'est pas un blasphème (Dernière Marge/Actes Sud, 2015). -
1. La Faute d'Épiméthée - 2. La Désorientation
- 3. Le Temps du cinéma et la question du mal-être
suivis de
Le nouveau conflit des facultés et des fonctions
dans l'Anthropocène
L'objet de cet ouvrage est la technique appréhendée comme horizon de toute possibilité à venir et de toute possibilité d'avenir. La technique constitue ce que l'on a pris l'habitude d'appeler l'humanité - et cependant, tout aussi bien et tout aussi constamment, la technique destitue cette humanité « trop humaine », ne lui donnant son temps qu'en le lui retirant.
Cette question paraissait encore seconde lorsque Bernard Stiegler en esquissa les premières formulations à l'aube des années 1980. Aujourd'hui, elle traverse tous les débats qui se tiennent anxieusement dans l'Anthropocène, quant au changement climatique, quant au transhumanisme, etc. Son énormité s'impose à tous.
Le temps présent est emporté dans les tourbillons de processus dont les principes dynamiques et les tendances demeurent obscurs, et qu'il faut s'efforcer de rendre intelligibles - en vue aussi d'une « nouvelle sensibilité ». L'emportement du temps est d'autant plus paradoxal que, tandis qu'il devrait ouvrir à l'évidence d'un avenir, jamais l'imminence d'une impossibilité à venir n'a semblé si grande.
Le système technique mondial repose désormais intégralement sur les technologies numériques, qui marquent une immense rupture - et rouvrent la question de l'ubris : celle de la démesure - en ce que ces technologies permettent une exploitation systématique de la mémoire, des comportements, des processus de décision, bref de la conscience individuelle et collective. Le fait historique qu'il s'agit de penser est celui de l'industrialisation de l'esprit.
C'est à introduire une pensée nouvelle de ces transformations - inspirée autant par l'archéologie et l'histoire des techniques que par la phénoménologie et sa déconstruction - qu'auront été consacrés les trois premiers tomes de La technique et le temps.
Penser la technique est une tâche de longue haleine, dont il faut avertir de la difficulté et de la nécessité : à son origine même et jusqu'à maintenant, la philosophie a refoulé la technique comme objet de pensée. La technique est l'impensé.
Penser la technique, c'est requalifier le projet philosophique en son entier, et par voie de conséquence, les rapports à la technique de toutes les formes de savoirs.
De La technique et le temps, Jacques Derrida avait annoncé : « Voici une thèse qui fera date. »
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La Question musulmane en France développe un certain nombre de points qui sont le signe d'une évolution récente de l'islam à l'intérieur de nos frontières européennes.
Les évolutions géopolitiques du monde musulman, les échos de l'affrontement entre Israël et le Hamas bouleversent en effet en profondeur la réalité de l'islam dans notre société. Marqué par l'affirmation de deux hégémonies, marocaine et turque, sur nos propres communautés, l'islam traditionnel tend à être décrédibilisé depuis l'apparition d'un islam combattant, voire terroriste, apparu depuis l'affaire Merah et surtout depuis la guerre en Syrie. Celle-ci a suscité de nombreuses vocations djihadistes au coeur même de notre pays.
Quel est le rôle des imams, quelle place pour les mosquées dans la cité, pour les écoles coraniques, quelle est l'influence d'Internet dans cette évolution? Voici quelques-unes des interrogations, parmi de nombreuses autres, que soulève ici Bernard Godard. Il analyse également en profondeur les arrière-plans de l'islamophobie et la guerre des cultures que ces questions génèrent au coeur de notre société.Bernard Godard est un ancien fonctionnaire du ministère de l'Intérieur. De 1997 à 2014, il a été un acteur important des politiques publiques liées à l'islam en France. Titulaire d'un master 2 de sociologie des religions et d'un diplôme de l'Inalco, il est le co-auteur de plusieurs ouvrages sur l'islam et le monde arabo-musulman. -
Le 19 juillet 2014, le journal Le Soir révélait à Bruxelles que selon des estimations américaines, britanniques et belges, la France, la Belgique, le Royaume-Uni, l'Italie, la Pologne et les États-Unis pourraient perdre entre 43 et 50 % de leurs emplois dans les dix à quinze prochaines années. Trois mois plus tard, le Journal du dimanche soutenait que trois millions d'emplois seraient condamnés à disparaître en France au cours des dix prochaines années.
L'automatisation intégrée est le principal résultat de ce que l'on appelle « l'économie des data ». Organisant des boucles de rétroactions à la vitesse de la lumière (à travers les réseaux sociaux, objets communicants, puces RFID, capteurs, actionneurs, calcul intensif sur données massives appelées big data, smart cities et robots en tout genre) entre consommation, marketing, production, logistique et distribution, la réticulation généralisée conduit à une régression drastique de l'emploi dans tous les secteurs - de l'avocat au chauffeur routier, du médecin au manutentionnaire - et dans tous les pays.
Pourquoi le rapport remis en juin 2014 au président de la République française par Jean Pisani-Ferry occulte-t-il ces prévisions ? Pourquoi le gouvernement n'ouvre-t-il pas un débat sur l'avenir de la France et de l'Europe dans ce nouveau contexte ?
L'automatisation intégrale et généralisée fut anticipée de longue date - notamment par Karl Marx en 1857, par John Maynard Keynes en 1930, par Norbert Wiener et Georges Friedmann en 1950, et par Georges Elgozy en 1967. Tous ces penseurs y voyaient la nécessité d'un changement économique, politique et culturel radical.
Le temps de ce changement est venu, et le présent ouvrage est consacré à en analyser les fondements, à en décrire les enjeux et à préconiser des mesures à la hauteur d'une situation exceptionnelle à tous égards - où il se pourrait que commence véritablement le temps du travail.
Bernard Stiegler, philosophe, est notamment l'auteur de la Technique et le Temps, Mécréance et discrédit, Ce qui fait que la vie vaut la peine d'être vécue, États de choc. Bêtise et savoir au XXIe siècle. Depuis 2006, il dirige l'Institut de recherche et d'innovation (IRI) et préside l'association Ars Industrialis, Association internationale pour une politique industrielle des technologies de l'esprit.
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Antoine, dit Loulou, artisan serrurier, spécialiste des clefs et mécanismes anciens, s'est rangé des voitures de Vitry entre lesquelles il a coulé une jeunesse difficile en devenant restaurateur pour les musées. Rangé, vraiment ?
Presque.
Pour se payer le tour de façonnage ultramoderne dont il rêve et dont, maintenant, il a urgemment besoin, Loulou accepte une petite « mission ». Seulement, on ne lui paye pas le montant promis. En plus, comme il la ramène, on lui défonce le portrait. Déçu, choqué, il met un long moment à s'en remettre. Jusqu'au jour où il en a marre d'être pris pour un moins que rien doublé d'un lâche.
Alors il reprend la piste là où il l'a laissée : aux portes du château cambriolé. Malfrat naïf et innocent, Loulou remonte les rouages d'une machinerie internationale impliquant la mafia russe, l'enraye sans vraiment le vouloir et, bientôt, la fait se désintégrer.
Voilà tout à coup de quoi lui donner des idées de nouveau départ...
Auteur incontournable du roman noir français, inventif et prolifique, Jean-Bernard Pouy a reçu, en 2008, le Grand Prix de l'Humour Noir pour l'ensemble de son oeuvre. Après plus d'une cinquantaine de romans, dont Nus (Fayard Noir, 2007), il signe, avec La Récup', un conte philosophique un brin amoral, sorte de Candide parano. -
Beethoven et après
Elisabeth Brisson, Bernard Fournier, Francois-Gildas Tual
- Fayard
- Musique
- 22 Janvier 2020
- 9782213718576
Plus que bien d'autres compositeurs, Beethoven a fait l'objet, après sa mort, d'un culte, qui s'attachait autant à son oeuvre qu'à sa personne.
À l'occasion du 250e anniversaire de sa naissance, l'empreinte qu'il a laissée est étudiée ici par trois auteurs. Élisabeth Brisson, en déroulant son parcours de vie, expose aussi les enjeux qui ont mobilisé, dès son dernier soupir, bien des volontaires pour écrire sa biographie, et les tentatives de récupération (affectives, esthétiques, nationalistes, idéologiques) auxquelles cette rédaction a donné lieu .
Bernard Fournier expose la force d'innovation que Beethoven a introduite à son époque, en faisant subir un effet de souffle aux genres existants (sonate, symphonie, quatuor) pour les porter à un apogée.
François-Gildas Tual développe comment, dès le vivant de leur auteur, ses oeuvres ont connu l'hommage de la transcription, qui permettait une diffusion large. Il aborde enfin les oeuvres de compositeurs qui, jusqu'aujourd'hui, se réfèrent à Beethoven ; dans la forme, dans le titre ou dans l'utilisation du matériau musical, leurs oeuvres constituent un hommage - une sorte de prolongation du Monument Beethoven édifié à Bonn grâce à une souscription internationale.
Élisabeth Brisson est l'auteur du Guide de la musique de Beethoven ; Bernard Fournier du Génie de Beethoven et d'une Histoire du quatuor à cordes dont le tome 1 accorde une large place aux quatuors de Beethoven ; François-Gildas Tual est maître de conférences à l'Université de Besançon. -
La royauté au féminin ; Elisabeth Ière d'Angleterre
Bernard Cottret
- Fayard
- Nouvelles Etudes Historiques
- 4 Mars 2009
- 9782213646428
« Elisabeth est vierge, comme l'Angleterre est île », déclarait Victor Hugo à l'époque romantique ; tout en précisant : « En admirant Elisabeth, l'Angleterre aime son miroir ». C'est cette relation étroite entre une femme et son pays que Bernard Cottret met au coeur de la reconstitution minutieuse du règne de la reine vierge. Vierge, Elisabeth l'a été, car elle n'a jamais eu qu'un seul époux, le royaume. Comment relever ce défi singulier, dans une société aussi imprégnée par les rites masculins de la guerre et de la violence que l'Angleterre de la Renaissance, être un « roi femme » ? Dans ce livre brillant et entraînant, qui est davantage un essai historique qu'une biographie classique, B. Cottret montre comment la reine, pénétrée du caractère symbolique et religieux du pouvoir, a consciemment engendré son propre mythe, à la construction duquel ont participé poètes, peintres, écrivains, théologiens, et naturellement hommes de guerre et courtisans dans cet âge d'or épris de littérature, de théâtre et d'épopée.En même temps qu'une description de la société politique anglaise du XVIe siècle, une réflexion sur l'idéologie et l'exercice du pouvoir royal quand il est assumé par une femme qui s'est rendue, dans sa vie publique et privée, intouchable. Par quoi ce règne exceptionnel ouvre à la modernité. Et l'auteur sait y mettre le ton.
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Sully
Ségolène de Dainville-barbiche, Bernard Barbiche
- Fayard
- Biographies Historiques
- 12 Février 1997
- 9782213648774
Né sous François II, Maximilien de Béthune, devenu duc de Sully en 1606, est mort à la fin du règne de Louis XIII. Mais, sur ses quatre-vingt-deux années de vie, il n'en a passé qu'une douzaine au pouvoir auprès d'Henri IV, et il n'a été tout-puissant que pendant cinq ans, de 1605 à 1610. Cette courte période lui a suffi pour donner une vigoureuse impulsion à la reconstruction économique, financière et matérielle du royaume après quarante ans de guerres civiles. On lui doit notamment la place Royale (place des Vosges) et la place Dauphine à Paris, la remise en état des voies de communication, la construction de ponts et de canaux, la rénovation du réseau des fortifications dans les provinces frontières, le développement de la cartographie militaire, de l'industrie d'armement et de la marine en Méditerranée, et un budget en excédent. Surtout, il a instauré un nouveau style de gouvernement, autoritaire et centralisateur: soixante ans avant Colbert, il a établi une première forme de " monarchie administrative ". Il est le père de l'" Etat de finance ".
Très présente dans la mémoire collective, l'image de Sully est en grande partie mythique et ne reflète que très imparfaitement sa véritable personnalité: Maximilien de Béthune n'a pas été une sorte de ministre de l'Agriculture avant la lettre, ni un mentor grincheux perpétuellement occupé à morigéner un souverain dévergondé. Premier en date des grands ministres du Grand Siècle, il fut le seul protestant et le seul gentilhomme, le seul aussi qui ait été l'ami du roi et qui ait été frappé par la disgrâce. Il est également le seul noble d'épée qui se soit aventuré dans les arcanes de la gestion administrative et financière, d'ordinaire réservée aux gens de robe, et qui y ait personnellement acquis une réelle compétence, situation rendue possible par l'instruction soignée qu'il avait reçue.
En retraçant cette destinée exceptionnelle, les auteurs apportent une contribution majeure à l'histoire d'une période décisive pour notre histoire: le passage de la Renaissance à l'âge classique et l'émergence de l'Etat moderne.
Bernard Barbiche est professeur à l'Ecole nationale des chartes où il enseigne l'histoire des institutions, l'archivistique et la diplomatique de l'époque moderne. Ségolène de Dainville-Barbiche est conservateur en chef aux Archives nationales. Tous deux sont spécialistes de l'histoire politique, diplomatique et religieuse du XVIIe siècle. -
Personnalité hors du commun et puissant génie créateur, Beethoven est une de nos plus grandes figures artistiques. C'est à lui qu'on fait appel dans les grandes circonstances, face aux événements tragiques pour ramener l'espoir mais aussi pour célébrer fastueusement les grandes causes. Depuis deux cents ans, son humanisme fraternel et son sens de la grandeur nous poussent à avancer et à regarder vers le haut. En même temps peu d'artistes ont aussi profondément scruté leur monde intérieur en y cherchant l'universel.
Populaire dans certaines pages symphoniques, il est par excellence un musicien visionnaire dans ses quatuors à cordes et ses sonates. Témoin de son temps, il a su recueillir l'héritage du passé tout en anticipant l'avenir. Il n'a cessé jusqu'à nos jours d'être le contemporain de toutes les générations qui l'ont suivi et il n'a cessé de parler à chacun.
Après bien des études biographiques, Bernard Fournier s'attache à nous faire comprendre son oeuvre. En scrutant les partitions comme avec un microscope et en s'appuyant sur des notions telles que l'énergie, l'espace et le temps, il éclaire l'importance du geste compositionnel et dégage ainsi ce en quoi la musique représente selon son auteur « une révélation plus haute que toute sagesse et toute philosophie ». Beethoven Tondichter (poète en sons) est aussi un Tondenker (penseur en sons) ; la pensée qu'il exprime fait preuve d'une originalité qui, toujours remise en question, explore sans cesse de nouveaux domaines et met en jeu des énergies nouvelles.
Bernard Fournier est l'auteur d'une thèse d'État sur la modernité de Beethoven et d'une somme sur le quatuor à cordes (Fayard, 4 volumes, 1999-2010). -
L'impression que la déraison domine désormais les hommes accable chacun d'entre nous. Que la rationalisation qui caractérise les sociétés industrielles conduise à la régression de la raison (comme bêtise ou comme folie), ce n'est pas une question nouvelle : Theodor Adorno et Max Horkheimer nous en avertissaient déjà en 1944 - au moment où Karl Polanyi publiait La Grande Transformation.
Cette question a cependant été abandonnée, tandis qu'au tournant des années 1980, la rationalisation de toute activité, rapportée au seul critère de la « performance », était systématiquement et aveuglément orchestrée par la « révolution conservatrice » - imposant le règne de la bêtise et de l'incurie.
Tout en mettant en évidence les limites de la philosophie qui inspirait l'École de Francfort, le post-structuralisme laisse aujourd'hui ses héritiers désarmés devant ce qui s'impose comme une guerre économique planétaire et extrêmement ravageuse.
Naomi Klein a soutenu que la théorie et la pratique ultralibérales inspirées de Milton Friedman reposaient sur une « stratégie du choc ». L'« état de choc » permanent règne cependant depuis le début de la révolution industrielle - et plus encore depuis le temps où s'applique ce que Joseph Schumpeter décrivit comme une « destruction créatrice », caractéristique du modèle consumériste.
À partir des années 1980, sous l'impulsion de Ronald Reagan et Margaret Thatcher, l'état de choc technologique a été suscité par un marketing planétaire ne rencontrant plus aucune limite, imposant la prolétarisation généralisée, et détruisant l'économie libidinale : ainsi s'est installé le capitalisme pulsionnel où la destruction créatrice est devenue une destruction du monde.
L'état de choc est ce que le post-structuralisme n'aura pas pensé, principalement en raison de deux malentendus : 1. quant au sens de la prolétarisation (que Marx pense avant tout comme une perte de savoir induite par un choc machinique), 2. quant à la nature de l'économie libidinale (au sein de laquelle Freud, à partir de 1920, distingue la libido de la pulsion).Bernard Stiegler, philosophe, est notamment l'auteur de La Technique et le Temps, Mécréance et discrédit, Prendre soin. De la jeunesse et des générations et Ce qui fait que la vie vaut la peine d'être vécue. Depuis 2006, il dirige l'Institut de recherche et d'innovation (IRI) et préside l'association Ars Industrialis, Association internationale pour une politique industrielle des technologies de l'esprit. -
Argumentaire auteur :
Professeur honoraire à l'université d'Orsay, où il a dirigé le Laboratoire de physique théorique et des particules élémentaires, Bernard d'Espagnat a également enseigné la philosophie des sciences en Sorbonne. Il est l'auteur d'une dizaine d'essais, et notamment de Penser la science (1990) et du Réel voilé (Fayard, "Temps des sciences", 1994).
Argumentaire livre :
Traité de philosophie des sciences par un éminent physicien des particules sur l'apport de la physique contemporaine à la philosophie.
Il se compose d'un exposé systématique de l'état de la physique contemporaine suivi d'une réflexion sur ce qu'elle apporte de neuf à la pensée philosophique. Le premier volet recense et explique les découvertes récentes. Le second confronte les différentes théories de la connaissance aux problèmes conceptuels que pose la physique quantique. Une problématique passionnante parcourt cet ouvrage : les grands systèmes philosophiques sont-ils rendus obsolètes par la science? faut-il les congédier au nom de la vérité scientifique? sont-ils un frein ou un moteur de la recherche scientifique? -
Princesse baroque, cosmopolite, fastueuse, démesurée en toutes choses, Christine de Suède (1626-1689) occupe une place singulière au panthéon des femmes célèbres.
Elevée comme un homme par son père, l'illustre roi Gustave-Adolphe, la jeune Christine est déjà toute ambiguïté lorsqu'elle monte sur le trône des Wasas. Reine autoritaire et jalouse de son pouvoir, elle exerce une étrange séduction sur son royaume, le plus « excentrique » d'Europe, destiné à devenir, grâce au rayonnement de sa souveraine, l'un des centres les plus prestigieux de la vie intellectuelle. Mais après quelques années d'un règne épuisant pour la Suède, Christine se soustrait aux devoirs de la monarchie et décide d'abdiquer pour assouvir ses fantaisies, ses désirs, ses folies. Ivre de liberté, elle abandonne ses Etats et se livre à corps perdu aux démons de sa sexualité qui l'emportent, de favorites en favoris, dans une sorte de quête insatiable et désespérée.
A travers une fresque de l'Europe au XVIIe siècle, Bernard Quilliet nous fait suivre pas à pas les errances de la reine, depuis cette Scandinavie frileuse et rigoriste qui l'a vue naître jusqu'à cette Rome splendide qui la verra mourir, en passant par les « ruelles » des plus célèbres Précieuses de Paris et les cabinets des plus illustres savants de son temps. A partir de textes originaux, cette biographie restitue ce personnage extravagant dont les contradictions ont scandalisé et fasciné ses contemporains.
Professeur émérite à l'université de Paris-VIII, Bernard Quilliet est l'auteur de nombreux ouvrages historiques ; notamment, chez Fayard, Louis XII (1986), Le Paysage retrouvé. Essai sur le paysage historique (1991), Guillaume le Taciturne (1994), La France du beau XVIe siècle (1998), La Tradition humaniste (2002). -
L'acharnement théologique ; histoire de la grâce en occident, III-XXI siècle
Bernard Quilliet
- Fayard
- Divers Histoire
- 6 Juin 2007
- 9782213641331
L'humanité ne se nourrit pas que de pain ! Les affrontements permanents qu'a connus le monde chrétien depuis quinze siècles au moins (et on trouve quelques signes annonciateurs dans l'Ancien Testament) sur le péché et sur la grâce le montrent surabondamment. Si le Christ est mort sur la Croix pour racheter les péchés du monde, est-ce pour sauver toute l'humanité ?
Le baptême, qui efface le péché transmis de génération en génération depuis la faute d'Adam, suffit-il pour faire le salut éternel de tous, ou bien Dieu opère-t-il entre les hommes un choix - une « élection » - en vertu de critères qui relèvent de Lui seul ?
À peu près toutes les controverses théologiques qui ont agité le christianisme - occidental et dans une moindre mesure oriental - tournent depuis le IVe siècle autour de ces thématiques. On y trouve des figures illustres comme Augustin d'Hippone, Thomas d'Aquin, Luther, Jansénius, Pascal, mais aussi une foule de controversistes aujourd'hui bien oubliés, mais qui ont alimenté le dossier à leur façon.
À lire la synthèse passionnante et vivante de Bernard Quilliet, on se prend à penser que l'Histoire est faite d'événements, de guerres, de conquêtes, mais aussi que les idées également peuvent provoquer le bruit et la fureur. -
La France du beau XVI siècle, 1490-1560
Bernard Quilliet
- Fayard
- Biographies Historiques
- 4 Novembre 1998
- 9782213649450
Il ne se trouve guère de périodes heureuses entre la fin du Moyen Age et le Grand Siècle : guerre étrangère ou guerre civile - qui souvent se conjuguent -, calamités météorologiques, famines, épidémies sont d'une terrible banalité aux Temps modernes. La France des années 1490-1560 n'en paraît que plus lumineuse au sortir d'un XVè siècle qui a connu à peu près tous les fléaux imaginables avant d'entrer dans la nuit des guerres de Religion avec leur cortège de massacres et de destructions. Sous les rois Valois Louis XII, François Ier et Henri II, plusieurs générations de Français ont connu sinon la paix un certain calme, sinon la prospérité une moindre crainte du lendemain, sinon la croyance au progrès une forme d'optimisme. De façon plus prononcée que dans le reste de l'Europe, la réorganisation de l'Etat, de l'armée et de la fiscalité, la stabilité politique, la quasi-absence de conflits sur le sol du royaume, la reprise démographique et jusqu'à la clémence du climat favorisent une amélioration du niveau de vie général. Tout indique d'ailleurs que les contemporains - et pas seulement les privilégiés, les lettrés, voire les chanceux - ont eu le sentiment de vivre un âge nouveau.
La Renaissance en France, c'est bien entendu l'école de Fontainebleau et Ronsard, les Budé et Ambroise Paré, mais c'est aussi une indéniable joie de vivre et, partant, un regard différent posé sur le monde.
Professeur émérite à l'université de Paris-VIII, Bernard Quilliet est l'auteur de nombreux ouvrages historiques, notamment, chez Fayard, de Louis XII (1986), et Guillaume le Taciturne (1994). -
L'iran au XX siècle ; entre nationalisme, islam et mondialisation
Jean-pierre Digard, Bernard Hourcade, Yann Richard
- Fayard
- Documents
- 25 Avril 2007
- 9782213639611
On se représente souvent l'Iran comme un empire des Mille et une nuits qu'une révolution aurait fait sombrer dans le Moyen Âge. Cet ouvrage en donne une image moins simpliste, celle d'un pays qui a réussi à se libérer de la tutelle de l'Occident alors que ses richesses en pétrole en avaient fait l'objet de toutes les convoitises. Celle d'un pays à la civilisation plusieurs fois millénaire, mais à l'identité complexe puisque les non-Persans y forment près de la moitié de la population. Un pays, enfin, dont l'histoire, depuis la Seconde Guerre mondiale, n'a cessé d'avoir des répercussions bien au-delà de ses frontières, et qui est parvenu à s'imposer comme puissance régionale.
Tout au long du XXe siècle et jusqu'à nos jours, l'Iran a surmonté tant bien que mal de nombreuses crises qui, paradoxalement, lui ont permis de se construire une nouvelle identité. Les aspirations démocratiques sous les Qâjar, l'autoritarisme réformateur de Rezâ Shâh, le nationalisme intransigeant de Mosaddeq, les ambitions modernisatrices de Mohammad-Rezâ Shâh, l'obsession de revanche et les conceptions populistes de Khomeyni et de ses émules ont amené le pays à de douloureuses transitions dont certaines ont constitué de véritables révolutions : mouvement constitutionnaliste, nationalisation des pétroles, réforme agraire, urbanisation, soulèvement islamique.
Loin d'être une survivance du passé, l'Iran apparaît aujourd'hui comme un laboratoire des évolutions du tiers-monde. Alors qu'il doit faire face à de nouvelles menaces à ses frontières, il affiche plus que jamais sa volonté de faire entendre sa voix sur la scène internationale, non sans mêler provocations inutiles et revendications légitimes.
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Une mort qui fait du bruit
Bernard Matignon
- Fayard (réédition numérique FeniXX)
- 16 Novembre 2017
- 9782213708355
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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Douleur d'Airain
Bernard Jourdan
- Fayard (réédition numérique FeniXX)
- Champagne
- 15 Février 2019
- 9782706214196
Il y avait dans le village de Sainte-Nèbre un paysan nommé Polyte. Et voilà qu'il reçoit en héritage le pouvoir de ramener à la vie les statues de bronze. Le nouvel apprenti sorcier ne sait pas dans quelle terrible aventure il s'engage. Un dragon, par exemple, hantera le village et une fille belle comme le jour y bouleversera les coeurs. Tout cela ne peut que mal finir et, tout au moins pour Polyte, d'une manière très inattendue. Mais quand vous saurez que Sainte-Nèbre est proche d'Oliolis (le village du fameux Saint Picoussin !) c'est-à-dire en Provence, vous devinerez que le soleil, le vin rosé, les chasseurs, les joueurs de boules sont mêlés à cette histoire... Et, sur un fond de décor familier à Marcel Pagnol, se déroule une histoire digne de Marcel Aymé.
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Les ermites
Serge Bonnet, Gouley Bernard
- Fayard (réédition numérique FeniXX)
- 31 Janvier 2019
- 9782706219580
Vingt fois plus d'ermites, en France, qu'il y a vingt ans. De ces hommes et de ces femmes - de ces femmes surtout - qui choisissent de tout quitter pour vivre dans la précarité matérielle, la solitude et le silence. A la recherche de l'Autre. Juifs, chrétiens, musulmans, mais aussi hindouistes et bouddhistes ont toujours su qu'un des chemins vers la Transcendance - peut-être le plus court et certainement le plus difficile - se trouvait au désert. Mais, depuis deux siècles, rares étaient ceux qui l'empruntaient. Or voici que dans notre monde matérialiste des êtres acceptent et recherchent la faim, le froid, la solitude pour mieux trouver les vraies relations de l'homme avec Dieu.
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Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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Hans est un petit garçon heureux, dont l'enfance s'écoule sans heurts entre une grand-mère aux mains blanches et de beaux soldats de bois. La guerre, brusquement, va bouleverser cet univers. Abandonné sur la route de l'exil, Hans connaîtra la solitude, puis, un instant, l'espoir, lorsque trois soldats - qu'il identifie à ses jouets perdus - le recueillent. Mais les soldats sont décidés à poursuivre la guerre. Ils confient le jeune garçon à une prostituée. Chez les parents de cette mère improvisée, Hans, devenu Joseph, ou Jo, s'inventera un nouveau monde à sa mesure. L'installation, dans la famille, d'un officier allemand - qui enseigne à Jo l'amitié -, provoque un drame sanglant. Une fois encore, Jo se retrouve sur les routes. Mais il n'est plus seul : il a récupéré un de ses soldats de bois, le Caporal. La guerre est finie. Le Caporal retourne vers sa colline dans l'Ouest. Pour lui et pour Jo, c'est la promesse du bonheur. Un bonheur bien court. Le destin, à nouveau, se charge de brouiller les cartes : Jo devra renouer avec la solitude. Mais, à seize ans, on a plus que jamais soif de bonheur, même si celui-ci a changé de visage, même s'il n'a plus la même signification. Jo repartira vers d'autres horizons. La quête n'est jamais terminée.
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Le lieutenant Verberie
Bernard Touchais
- Fayard (réédition numérique FeniXX)
- 2 Avril 2019
- 9782706217982
Verberie, le héros de ce premier roman, tout frais sorti de l'École des Sciences Politiques, est envoyé en pleine guerre d'Algérie faire son service militaire à Aguelfa, dans l'Ouarsenis. Comment ce jeune bourgeois pacifiste, pris au jeu de la guerre, devient un chasseur d'hommes, comment il en arrive à pourchasser celui-là même qui lui doit la vie sauve, comment il paiera de la sienne ses fautes et maladresses, voilà ce que raconte Le lieutenant Verberie avec pour toile de fond une nature grandiose et envoûtante. A travers l'histoire exemplaire de son héros, l'auteur traduit avec force le malaise et souvent le drame qui pèse encore aujourd'hui sur toute une génération, celle des hommes de trente à quarante-cinq ans. Mais ce qu'il faut dire, c'est que Le lieutenant Verberie est avant tout un passionnant roman, viril et fort, merveilleusement agencé, qui tient le lecteur en haleine du début à la fin - la progression mathématique et irréversible d'une fatalité.
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Chemin de croix en 50 stations
Bernard Aldebert
- Fayard (réédition numérique FeniXX)
- 2 Avril 2019
- 9782706247552
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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L'informatique, mode d'emploi
Bernard Lorimy
- Fayard (réédition numérique FeniXX)
- 5 Avril 2019
- 9782706248719
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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Garder les yeux ouverts n'est pas chose aisée ni chose très agréable. Surtout lorsque vous avez la vue perçante et que le spectacle qu'il vous est donné de contempler ne peut vous réjouir. Ils sont légion, ceux qui préfèrent baisser les yeux, ou les fermer tout à fait - par souci des convenances, par peur, par lâcheté, par paresse, ou simplement par intérêt. Bernard Dary n'est pas de ceux-là. Il a choisi d'ouvrir les yeux. A travers le spectre de la famille, son héros découvre un monde gris, mesquin, révoltant : sécheresse des coeurs, conformisme hypocrite de l'habit, préjugés imbéciles et commodes, égoïsme, suffisance. L'oeil impitoyable fouille, pénètre, déshabille, révélant les terribles nécroses d'un monde qui chancelle, empêtré dans ses propres tabous. Face aux alanguis, aux faibles, aux complaisants, Bernard Dary se dresse, ironique et mordant. Il faut qu'enfin la vérité éclate. Point d'indulgence ici pour ceux qui somnolent - ou qui calculent - mais un salubre coup de fouet, la gifle magistrale qui réveille, au bord de l'inconscience. Clairvoyance, vivacité, justesse du trait, maîtrise du langage, toutes les qualités qui font un écrivain de talent sont ici rassemblées. Le premier roman de Bernard Dary laisse bien augurer des prochains.