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Grasset
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« On se souvient de la légende de la gravure de Goya, « le sommeil de la raison engendre des monstres ». Bienvenue chez les monstres !
Au fil de cinq chapitres entrecoupés eux-mêmes de fragments, comme autant d'éclats d'un temps suspendu, circulaire, où se perd la notion même du temps, voici le bestiaire de la nuit d'un insomniaque qui laisse s'écouler, à ciel ouvert, le flux de conscience de ses pensées, rêveries, souvenirs, portraits, cauchemars éveillés, associations d'idées cocasses, poétiques ou graves.
L'homme ne parvient plus à dormir : parce qu'il « en a trop vu » ? Parce qu'il hait le sommeil ou le redoute comme la mort ? Parce qu'il ne supporte pas de ne plus être en contrôle ? Parce que ce temps perdu pourrait mieux être mis à profit pour d'autres « recherches » ? Parce qu'il est devenu l'esclave d'un cocktail de somnifères qui tue en lui la faculté du rêve ?
Ceux qui croient connaitre la caricature publique du personnage « BHL » seront surpris par cet autoportrait d'une vie intérieure en ébullition où se consigne méticuleusement le jaillissement d'un inconscient qui ne tarit jamais.
L'humour succède à l'intensité, la gravité à la dérision, le sens du tragique à la légèreté et la rage à l'auto-ironie. Jamais l'auteur n'avait fait preuve d'un tel « lâcher-prise », matière et manière confondues, ni n'avait livré autant de détails intimes sur ce qui a fait de lui ce qu'il est devenu. Enfance, amis, amours, présence des morts, obsession du Livre et des livres, échos du passé qui ne passe pas dans le présent le plus brûlant, tels sont les thèmes qui traversent ce récit.
Qui n'a rêvé de se retrouver « dans la tête » d'un autre - qui plus est écrivain, philosophe ? Entrez dans Nuit blanche : vous y êtes ! »
O.N. -
Algérie, 1960 : Journal d'un appelé
Bernard Ponty
- Grasset
- Document français
- 16 Octobre 2024
- 9782246840404
Lorsqu'il est appelé à combattre en Algérie en 1960, Bernard Ponty se promet de fuir l'action et de fermer les yeux. Mais face à la misère, à la torture, ses espoirs et convictions s'effondrent. Dans les montagnes du Constantinois, endossant tour à tour le rôle d'infirmier, d'instituteur pour les petits villageois, et d'artilleur, le jeune homme se retrouve confronté au pire des dilemmes.
D'un côté, ses pairs lui opposent la logique implacable du colonisateur, les certitudes bornées, le désenchantement et la résignation. Il peine à percer leur humanité et s'en isole peu à peu. De l'autre, il y a Yazid, cet Algérien du contingent auquel il se lie, et puis Tahar, l'enfant qui l'interpelle. Mais pour eux, peut-il représenter autre chose que l'ennemi ?
Dans le silence et l'immensité du désert, le jeune homme prend la mesure de sa solitude. Et se met à écrire.
Des décennies plus tard, alors qu'il vient de s'éteindre, ses filles retrouvent son journal. Jamais de son vivant leur père n'avait accepté d'évoquer cette époque douloureuse. Comment dès lors interpréter ce manuscrit-testament, ce don décalé ?
Venant rompre le mutisme et l'oubli qui ont marqué toute une génération d'appelés et leurs familles, ce témoignage est non seulement magnifiquement écrit (Bernard Ponty devint écrivain), mais constitue également un document historique exceptionnel auquel Raphaëlle Branche, spécialiste de la guerre d'Algérie, consacrera une postface.
Raphaëlle Branche, professeure d'histoire contemporaine à l'université de Paris-Nanterre, est notamment l'auteure de La Torture et l'Armée pendant la guerre d'Algérie, 1954-1962 (Gallimard, 2001), L'Embuscade de Palestro, Algérie 1956 (La Découverte, 2018 ; première édition : 2010) et Papa, qu'as-tu fait en Algérie ?, (La Découverte, 2020, 2022).
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Que s'est-il passé le 7 octobre 2023 ?
Un choc dans l'âme juive ? un pogrom sans précédent depuis la Shoah ? un ébranlement de la conscience universelle ? une étape dans la guerre mondiale menée contre les démocraties ?
Quel lien avec l'invasion de l'Ukraine ?
Quel sens donner à l'alliance, autour des terroristes du Hamas, de l'Iran, de la Turquie, de la Russie impérialiste, de la Chine, de l'islamisme sunnite ?
La riposte de Tsahal fut-elle « proportionnée »?
Que voulait dire Emmanuel Levinas quand il parlait de l'« exception juive » ? Et Romain Gary et Albert Cohen quand ils annonçaient à l'auteur le retour de « la plus vieille des haines » ?
La solitude d'Israël est-elle irrémédiable ?
Telles sont quelques-unes des questions posées dans cet essai de colère et de combat que nourrit un demi-siècle d'amour pour l'Etat des Juifs et de méditation sur son destin. -
Au début de l'année dernière, janvier 2020, Paris-Match, associé à d'autres grands journaux étrangers, a commandé à Bernard-Henri Lévy une série de 8 reportages dans la tradition de Joseph Kessel, Graham Greene, Ernest Hemingway ou Romain Gary.
Ce livre rassemble ces reportages qui conduisent le lecteur dans le Nigeria de Boko-Haram, aux Kurdistan d'Irak et de Syrie, sur la ligne de front où s'affrontent Russes et Ukrainiens, dans la Somalie livrée à l'illégalisme et aux bandes islamistes, au coeur du Bangladesh martyr, dans les camps de la misère de Lesbos, dans l'Afghanistan en train de retomber sous la coupe des Talibans et, encore, en Libye.
Mais le livre s'ouvre sur un autre texte, de longueur équivalente, intitulé « Ce que je crois » et où il explique ce qui conduit un philosophe à aller, au bout du monde, témoigner pour des guerres oubliées ou ignorées ; ce qui, des rêves internationalistes de ses aînés, lui semble encore valable et digne d'être prolongé ; et comment le goût de l'aventure, dans la tradition - pêle-mêle - de Cendrars, Byron à Missolonghi ou, bien sûr, Malraux, l'anime depuis sa jeunesse.
Qu'est-ce que le genre humain ? Son unité est-elle menacée par la montée des souverainismes et des égoïsmes ? Qu'en est-il de l'idéal de fraternité ? Pourquoi aller si loin pour illustrer cet idéal quand il y a de la misère au coin de votre rue ? La guerre est-elle aimable ? Pourquoi Don Quichotte est-il ridicule ? Que dit Achille ? Hector ? Qu'est-ce que la grandeur ? L'héroïsme ? Et pourquoi prend-on, quand on est un écrivain nanti, le risque de mort ? Telles sont quelques-unes des autres questions que pose ce nouvel essai. -
Pourquoi les Juifs sont à jamais glorieux.
Où est Ninive aujourd'hui - et que s'y passe-t-il vraiment ?
Proust et le Zohar, Claudel et le Livre d'Isaïe.
Vivons-nous, ou non, le retour des années 1930 ?
Pourquoi il n'est pas demandé de croire, mais de savoir.
Comment le Royaume des Hébreux a inspiré l'idée française de République - et quand ce fait a été occulté.
Lacan et la Kabbale.
Ce qu'Auschwitz eut d'unique.
Quand un talmudiste invente la langue française.
Pourquoi l'antisionisme est le masque de l'antisémitisme de masse.
Alexandre Kojève et le prophète Jonas.
A quand un Talmud musulman ?
Une conversation avec Romain Gary, une confidence de Michel Foucault.
Partir ou rester ?
Le sable contre la terre.
Solal le fort, et sa couronne de carton.
Qu'est-ce qu'un « Peuple Élu »?
Quand Louis Althusser jetait les bases de la grande alliance judéo-catholique.
Ce que veut dire « être Juif ».
Itinéraire personnel, familial, intellectuel, d'un philosophe qui, trente-sept ans après Le Testament de Dieu, donne L'Esprit du Judaïsme. -
La terre a tremblé au Kurdistan.
Assiste-t-on à l'éclipse de l'Empire américain et au ressac de l'Occident ?
Où l'on voit les cinq Rois des empires déchus - perse, turc, chinois, russe, arabe - partir à la reconquête de leur gloire passée.
Comment Trump enterre, non l'Amérique d'Obama, mais celle de Virgile.
A quoi pensaient les Iraniens quand ils rebaptisèrent l'ancienne Perse, en 1935, pour lui donner un nom nazi ?
Pourquoi le vrai piège est celui, non de Thucydide, mais d'Hérodote.
L'Empire est-il, comme le pensait Dante, la forme aboutie de la Cité ?
Géopolitique ou géophilosophie.
Jeremy Bentham, mort en 1832, serait-il le véritable maître à penser de Mark Zuckerberg ?
Une rencontre avec l'idéologue de Poutine. Ce qui manque à la Chine pour devenir la première puissance mondiale.
Spengler, Vico, Hegel - ou aucun des trois.
Qu'il y a un temps pour Josué, et un temps pour Abraham.
Le Messie se cache-t-il, vraiment, parmi les mendiants de Rome ?
Que la terre américaine est, comme l'avait compris Melville, un océan.
Que le désordre du monde a plus de sens qu'il n'y paraît quand on le voit avec les yeux des penseurs et des poètes.
Quarante ans après La Barbarie à visage humain, Bernard-Henri Lévy, philosophe et écrivain, propose ici sa lecture des barbaries contemporaines.
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Une épidémie est, toujours, un phénomène social en même temps qu'un désastre sanitaire. Que nous dit, donc, cette épidémie-ci de la société qui est la nôtre? Que nous révèle-t-elle de son rapport au mal, au tragique et à la mort ? Un virus est-il un message ? Un agent de la providence et de l'histoire ? Est-il l'envoyé d'une Nature épuisée, et qui demanderait grâce ? D'une humanité exsangue, et qui voulait un carême planétaire ? A-t-on bien fait de mettre la planète à l'arrêt ? A-t-on raison d'espérer que, de ce coma où on l'a plongé, notre monde sorte régénéré ? Qu'est-ce que l'hygiénisme ? Que veut dire le Talmud quand il affirme que le meilleur médecin ira en enfer ? Que penser de ce « pouvoir médical » qui semble, partout, se mettre en place et prendre le relais du Politique tel qu'il s'est défini de Platon à Jacques Lacan ? Et qu'est-ce qui a changé, en nous, depuis l'époque où Paul Claudel, dans L'Annonce faite à Marie, magnifiait le baiser au lépreux ? Ce sont quelques-unes des questions posées dans ce livre de colère et de savoir. L'hommage aux soignants n'y interdit pas la lucidité.
Les droits d'auteur seront reversés à l'ADELC (Association pour le Développement de la Librairie de Création).
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« Bonjour à tous, bonjour chers assistés, bonjour les patrons qui prennent des risques et bonjour les rentiers, les planqués, les gens de l'arrière, les salariés, ceux qui ignorent la compétition !
Et si la France était un pays d'assistés ?
« Ce magnifique pays d'assistés », c'est ainsi que nous voit The Guardian de Londres. Pays de fonctionnaires, de retraités, de profiteurs de l'État-providence. Certes, The Guardian reconnaît que grâce au système de Sécurité sociale il y a moins d'écart entre les riches et les pauvres en France qu'au Royaume-Uni ; mais ce système de providence étatique diminue notre esprit de conquête. Il faut redonner l'esprit d'audace à notre pays dit Jacques de Chateauvieux, un grand patron français du sucre et du pétrole. Refus du risque égale rente, égale peur ? Bureaucratie égal inefficacité ?
Vraies ou fausses questions ? Elle sont au coeur des reproches des patrons, qui ne cessent de râler contre les formulaires qu'on leur demande sans cesse de remplir et contre cette bureaucratie... qui ne se laisse pas faire. »B. M.
Ce mélange unique d'histoire économique, de liberté pamphlétaire, de traditions bousculées, de foucades, de bagarres utiles ou de mécontentements joyeux : c'est la parole de Bernard Maris ; et son regard incomparable. Mais oui, souriez, vous êtes Français ! Traversez notre beau et bizarre pays, comprenez-le, aimez-le, changez-le...
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A la fin du siècle dernier, le peintre Paul Cézanne abandonne sur le bord d'un chemin une toile figurant la montagne Sainte-Victoire en flammes. En août 1989, la Sainte-Victoire est dévastée par un incendie. Pour Sarah et Thomas, un couple dont l'union vacille, ce sera le passé qui resurgit. Sarah est la fille de Friedrich Balmer, chef d'orchestre juif allemand qui, fuyant le nazisme dès les années trente, acheta la maison aixoise du baron Bâche et du même coup devint propriétaire de la toile ; elle lui sauva la vie durant la guerre, puis de nouveau s'égara dans le désordre de l'Histoire.
Pendant que Sarah lutte, seule, pour sauver la maison, Thomas lui est à New York. Thomas voulait être peintre, Cézanne fut son héros et il n'a de cesse qu'il ne retrouve la toile. Au début du récit, Thomas a rejoint Sarah dans la maison de la Sainte-Victoire. Autour d'eux, le paysage est noir, calciné. Mais ils ont parlé. -
Silence, on cogne ; enquête sur les violences conjugales subies par des femmes de gendarmes et de policiers
Alizé Bernard, Sophie Boutboul
- Grasset
- Essai
- 20 Novembre 2019
- 9782246818823
Alizé Bernard a été victime de violences conjugales. Si elle savait les difficultés qu'ont les femmes à parler et à se faire entendre, elle n'imaginait pas combien le statut de son conjoint rendrait son combat pour s'en sortir plus difficile encore. Car ce dernier était gendarme. Or comment faire quand celui qui vous bat se sert de son statut, représentant de l'ordre, de sa place dans l'institution policière, de sa connaissance des procédures et des liens supposés de solidarité avec ses collègues, pour vous intimider, vous dissuader de vous défendre et faire valoir vos droits ? A Sophie Boutboul, journaliste travaillant sur les violences faites aux femmes, elle a accepté de raconter son histoire ; les mois de silence, isolée en caserne, persuadée que nul n'accepterait de la croire, la peur démultipliée devant un homme incarnant la loi et disposant d'une arme de service, puis les années de luttes, seule, pour faire valoir ses droits malgré les obstacles qu'elle dénonce ; les tentatives de dissuasion de certains gendarmes, les procédures non respectées, l'absence de sanction hiérarchique, l'indulgence de certains juges. L'impression de se battre contre un système.
Au récit de son combat étape par étape, répond, en alternance, l'enquête qu'a menée Sophie Boutboul. Car le cas d'Alizé n'est pas isolé. Chaque année, des femmes meurent sous les coups et les balles de leur conjoint policier ou gendarme. Pendant un an et demi, elle a sillonné le pays pour recueillir le témoignage de femmes ayant connu le même chemin de croix : les tentatives de dissuasion, les menaces, les procédures caduques, la protection, voire l'impunité, dont certains ont joui du fait de leur statut. Pour en comprendre les raisons, elle a rencontré des avocats, juges, magistrats, les membres d'associations aidant des femmes dans le même cas, les familles des victimes, mais aussi des policiers et des gendarmes reconnaissant les conséquences de leur métier sur leur vie personnelle et l'absence de mesures pour les prévenir, et les hauts placés de l'IGPN et de l'IGGN, les instances d'inspection de la police et de la gendarmerie. Elle expose les failles d'un système qui ne pense pas la place des femmes auprès d'hommes exposés à la violence et les risques que cela implique. C'est un texte engagé qu'Alizé Bernard et Sophie Boutboul signent là. Pour permettre aux femmes victimes de telles violences de savoir qu'elles ne sont pas seules. Ouvrir le débat et proposer des pistes de réflexion, des solutions, pour protéger les victimes de ces violences particulières. -
"« Ainsi vous écrivez un livre sur la France ? » « Oui. » « Ah... et sous quel angle ? Le déclin ? L'avenir ? L'universalité ? Le messianisme ? La cuisine ? Les filles ? » C'est vrai, il faut un angle... Alors, disons que je me pose moi aussi des questions de dettes et de créances. Une manière de dresser un bilan, actif passif, mais surtout de redonner au mot dette tout son sens, celui de faute, de culpabilité. Un livre pour dire : non, Français, vous n'êtes pas coupables, vous ne devez rien ; le chômage, la catastrophe urbaine, le déclin de la langue, ce n'est pas vous ; le racisme, ce n'est pas vous, contrairement à ce qu'on veut vous faire croire. Vous n'êtes pas coupables. Retrouvez ce sourire qui fit l'envie des voyageurs pendant des siècles, au « pays où Dieu est heureux ».
Revenant de Rome, ville où je pourrais définitivement vivre, je me sens plein d'optimisme pour la France et songe qu'un petit rien pourrait redonner à ce Paris si triste, si bruyant et qui fut autrefois si gai, son sourire." B.M. -
Depuis la deuxième guerre d'Irak - et même bien avant... - les Etats-Unis occupent, dans l'imaginaire mondial, une place symbolique qui dépasse largement les notions de puissance, de politique, de géographie. L'Amérique, en vérité, est devenue un concept, une « région de l'âme », une matrice de passions et de phobies dont le déploiement contradictoire n'en finit pas d'infuser nos propres débats. C'est, précisément, cette réalité ontologiquement diverse que Bernard-Henri Lévy a voulu cerner, observer, penser, dans ce livre où le reportage se mêle à la réflexion, et où le pittoresque emprunte à la philosophie de l'histoire.
A l'origine, ce livre est né d'une « commande » de l'influent magazine « Atlantic Monthly » : demander à un célèbre intellectuel français de visiter l'Amérique et de donner sens à ce pays-continent en refaisant - en plus vaste - le fameux voyage qu'Alexis Tocqueville avait entrepris au début du XIXème siècle, à partir duquel il avait écrit son désormais classique « De la démocratie en Amérique ». Pendant une année, B.-H. Lévy a ainsi sillonné les Etats-Unis. Plus de vingt mille kilomètres d'est en ouest et du nord au sud, la plupart du temps par la route : de Rikers Island à Chicago, des communautés islamiques de Detroit à une enclave Amish de l'Iowa, l'auteur interroge la nature du patriotisme américain, la coexistence de la liberté comme de la religion, le système pénitenciaire, la « tyrannie de la majorité », le retour en force de l'idéologie...
B.-H.L. a rencontré tous les visages de l'Amérique : les illustres, les anonymes, ceux du désert ou des mégapoles. De Sharon Stone à une veuve de mineur du Wisconsin, d'un milliardaire philantrope à Norman Mailer, de Woody Allen à un « homeless » de Californie, d'Hillary Clinton à un contestataire turbulent, de Barack Ohama, la star montante de la politique, à la pensionnaire d'un bordel du Nevada, il écrit la comédie humaine de ce pays-continent. D'où la vitalité prodigieuse de ce « reportage philosophique » qu'on dévore, page après page, avec un enthousiasme qui ne se dément jamais. Un oeil de romancier, et une profondeur de penseur.
Les conclusions de ce voyage ? B.-H.L. les tire en chemin, et elles sont souvent contradictoires. A l'heure où la « démocratie en Amérique » est de plus en plus contestée, ce livre atteste, au contraire, de sa prodigieuse vitalité. A cet égard, l'épilogue substantiel de ce livre (une centaine de pages) permet au « philosophe » de reprendre le pas sur le « journaliste » et le final de cet ouvrage conduit son lecteur au coeur des grands débats - des thèses de Fukuyama ou Huntington aux arrières-pensées des « Néo-conservateurs » - dont la complexité, bien souvent, gouverne le destin du monde. -
Précisément à cause de ses curiosités multiples, Bernard-Henri Lévy est, il le sait, fortement contesté sur le terrain de son métier d'origine. Les uns lui reprochent de préférer les média à la méditation. Les autres de n'avoir, depuis la Barbarie à visage humain, jamais produit de concept véritable. Les autres encore de s'être laissé happer par ce qu'un grand poète français appelait « l'universel reportage ». C'est à ces critiques qu'il répond dans ce livre, en livrant ses « secrets de fabrication » comme on retourne ses cartes. Il le fait, selon les cas, de manière indirecte ou frontale. Mais il le fait, toujours, avec franchise et probité. Quel rapport aux textes de la tradition ? Relations avec les contemporains ? Usage de la citation ? Nostalgie, ou non, du Système et de la Totalité ? La notion d'engagement a-t-elle un sens pour un philosophe ? Et faut-il se résigner, vraiment, à ce que la chouette de Minerve ne se lève jamais qu'à la nuit tombée ? C'est à ces questions, et à d'autres du même type, que répond ce livre court, concis, mais qui n'esquive aucune difficulté. Issu d'une Conférence prononcée à l'Ecole Normale Supérieure de la rue d'Ulm au printemps 2009, De la guerre en philosophie rassurera les détracteurs de l'auteur du Siècle de Sartre (Grasset, 2000, 55.000 exemplaires en édition courante) : Bernard-Henri Lévy n'est pas près de déserter le terrain de la pure philosophie.
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L'homme dans la guerre ; Maurice Genevoix face à Ernst Jünger
Bernard Maris
- Grasset
- Essai
- 9 Octobre 2013
- 9782246803393
Ils se battirent l'un contre l'autre, à la tranchée de Calonne, et furent blessés le même jour. Ces deux hommes, si jeunes, vécurent le même conflit, l'un germanophile, l'autre francophile, l'un et l'autre amoureux des lettres et du pays ennemi. Ils devinrent deux immenses écrivains sous les ombres et dans l'horreur, par l'horreur.Maurice Genevoix parle de chaque homme qui tombe ; Ernst Jünger évoque les soldats, l'armée, la nation. Leur lecture croisée, cent ans après, donne un éclairage extraordinaire sur le premier conflit mondial. Bernard Maris s'approche d'un double mystère : celui de l'acharnement et de la singularité de nos deux nations. Il nous porte, avec Genevoix et Jünger, à la hauteur de cette Guerre dite « Grande ».
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Ce grand cadavre à la renverse
Bernard-Henri Lévy
- Grasset
- essai français
- 3 Octobre 2007
- 9782246688297
Le point de départ de ce livre est, en janvier dernier, une conversation de Bernard-Henri Lévy avec celui qui ne va pas tarder à être élu Président de la République et qui, pour l'heure, sollicite son soutien : Nicolas Sarkozy. L'auteur quitte son interlocuteur (dont il brosse, au passage, et en écrivain, un portrait vif et passionnant) avec la double conviction : primo, qu'il n'est pas question, pour lui, de prendre le chemin que prennent, au même moment, certains de ses amis et qu'il votera donc une fois encore, comme il l'a fait toute sa vie, pour ce qu'il est convenu d'appeler la gauche ; mais, secundo, qu'il est difficile de donner tout à fait tort à ce que lui dit le futur Président de l'état d'archaïsme, de décomposition politique et morale, voire d'indigence idéologique, dans lequel se trouve sa famille politique. Quel sens y a-t-il, aujourd'hui, à se réclamer de cette gauche dont Sartre disait déjà, il y a presque cinquante ans, dans sa préface à Aden-Arabie de Paul Nizan, qu'elle était « un grand cadavre à la renverse où les vers se sont mis » ? C'est la première question que pose donc ce livre et à laquelle il répond sur le double registre du récit personnel et de la réflexion théorique. De quoi le progressisme contemporain est-il malade et quels sont les symptômes, les figures, les causes, de cette maladie ? C'est la seconde question qu'il soulève, plus complexe, et qui le conduit à des développements sur, pêle-mêle, l'anti-américanisme, les mythes de l'empire, la question de l'Islam, le retour de l'antidreyfusisme, les illusions de l'anti-libéralisme ou le parfum munichois qui rôde autour de nombre de discussions sur la guerre et sur la paix. A cette seconde question, qui occupe la plus grande partie de l'ouvrage, il répond par une thèse simple, mais paradoxale, et qui fera débat : la gauche, en France et dans le monde, a eu à faire face, au XXème siècle, à une première tentation totalitaire qui tournait autour de l'idée communiste et dont elle est, pour l'essentiel, revenue ; elle connaît aujourd'hui, en ce début du XXIème siècle, une seconde tentation totalitaire qui grandit à la place de la précédente, sur les décombres qu'elle a laissés, et dont le trait le plus singulier est qu'elle puise son inspiration dans une thématique venue plutôt de la droite, quand ce n'est pas de l'extrême-droite, ou du logiciel de ce que l'auteur appela, naguère, « l'Idéologie française ». Pour la gauche, donc, mais à condition de la refonder. Pour la refondation, donc, mais à condition d'en reconnaître, par delà les batailles de clocher, les enjeux véritables et planétaires. Trente ans après La Barbarie à visage humain et L'idéologie française, Bernard-Henri lévy persiste dans son combat de toujours : celui de la liberté de l'esprit contre toutes les variétés de l'obscurantisme.
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On se souvient avec effroi des images diffusées en février 2002 montrant le supplice de Daniel Pearl, ce journaliste américain enlevé puis décapité, à Karachi, par une bande de « fous de Dieu ».
Hanté par le meurtre barbare du reporter du Wall Street Journal, à la fois juif et ami du monde arabo-musulman, Bernard-Henri Lévy a mené sa propre enquête.
Celle-ci l'a conduit de Karachi à Londres, de Sarajevo à Dubaï, de Kandahar à Los Angeles et... Karachi. Il a remis ses pas dans les pas de la victime et de son bourreau. Il a retrouvé les témoins, les acteurs et les lieux. Il s'est plongé dans un monde de fanatismes et de passions sanglantes, de traques interminables, de manipulations périlleuses et de mensonges d'Etat. Il a côtoyé la nébuleuse terroriste dans ses ramifications les plus stupéfiantes, dans ses complicités les moins avouables.
A chaque étape de cette immersion dans l'univers des nouveaux « possédés », deux questions : qui a vraiment tué Daniel Pearl ? Quel secret s'apprêtait-il à révéler quand ses assassins l'ont égorgé ?
Bernard-Henri Lévy explore ces ténèbres en journaliste, en romancier, en philosophe. Son livre propose un tableau moderne du mal. C'est une descente vers les enfers où couvent, peut-être, nos prochaines apocalypses. -
Hôtel Europe ; réflexions sur un nouvel âge sombre
Bernard-Henri Lévy
- Grasset
- essai français
- 3 Septembre 2014
- 9782246853701
Deux textes en vérité.
D'abord Hôtel Europe, monologue en cinq actes, dont l'action se déroule le 27 juin 2014, à Sarajevo, en pleine cérémonie de commémoration du déclenchement de la guerre de 1914. Un homme, sans doute un écrivain, est enfermé entre les quatre murs d'une chambre d'hôtel qu'il a connue vingt ans plus tôt et où il est censé préparer le discours qui lui a été commandé pour la circonstance et qui doit porter sur l'Europe, ses valeurs constitutives, son futur et l'état présent de son esprit. Il est seul. Le monde extérieur ne lui parvient qu'à travers l'indistincte clameur qui monte de la rue en fête. Et il a, posé devant lui, un ordinateur où il navigue en quête de vieilles photos, de documents vagues, d'inspiration.
Ensuite, Nouvelles vues sur l'Europe, un essai philosophico-politique développant ou élucidant les points les plus énigmatiques du texte théâtral. Il y est question de Husserl, de Heidegger, de la montée des populismes et des souverainismes, du malaise (ou de l'impasse...) dans la civilisation d'aujourd'hui ainsi que des progrès, partout, du nihilisme - et puis, aussi, de la façon dont peut et doit se nouer, ici et maintenant, le triple fil, constitutif du génie européen, de l'esprit d'Athènes, de celui de Rome et du génie de Jérusalem. Un diagnostic. Des solutions. Et des raisons de croire et d'espérer. -
Né dans une famille de la haute bourgeoisie protestante de Montpellier, voué par son père à la médecine, Bazille abandonna amphithéâtres et hôpitaux pour "monter" à Paris vivre sa passion : la peinture. En moins de dix ans, il conquiert l'amitié et le respect de ceux qui marqueront l'art de la fin du siècle : Monet, Renoir, Pissarro, Sisley, Cézanne, Zola... Il peint un des rares portraits connus de Verlaine, joue du piano avec Gabriel Fauré. Il approche les maîtres qu'il vénère : Delacroix, Courbet, Manet, Berlioz, Wagner. Il est de toutes les aventures novatrices. Atteint par une crise de doute et de scrupules, il s'engage dans la guerre où il est tué au combat le 28 novembre 1870, à vingt-neuf ans. Vivant, il eût sans nul doute donné une oeuvre considérable ; mais cette jeunesse brisée a laissé une trace importante dans le mouvement nommé "postimpressionnisme".
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Sur la Perspective Nevski, les Possédés se tiennent embusqués. Dans la pénombre, Rogogine, glacé d'épouvante, s'affronte au meurtre, par ascèse. Les bas-fonds grouillent de gueules crevassées en quête d'un peu de soupe. A chaque coin de rue, des bombes explosent, portées par des mystiques qui assassinent par amour de l'humanité. Le docteur Tchekhov pressent la clef du labyrinthe au fond de la Cerisaie qui se délabre. Dans un recoin opaque, Evno Azev : le plus sanglant des terroristes. Ses attentats abattent ministres, gouverneurs, grands-ducs et menacent jusqu'au tsar. Il est lui-même une sorte de tsar de la nuit. Son lieutenant, Boris Souvarski, ne jure que par lui. La jeune et ravissante comtesse Sophie vient se prendre au piège de leur univers de meurtres et de passion. Cependant, les militants tombent par dizaines : il y a un traître parmi eux. Comment peut-on imaginer l'inimaginable : que le même homme soit à la fois le tueur le plus féroce et l'espion le plus retors de la police secrète ? Une pelure d'illusion, une pelure de réalité : ainsi se pèle, selon Azev, l'Histoire. Mais qu'y a-t-il au fond, tout au fond ? Azev a vraiment existé. Boris, que Cendrars appelait "mon ami l'assassin" et qui fascina Churchill, fut vraiment son bras droit.
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Neptune avenue ; collection blanche dirigée par martine saada
Bernard Comment
- Grasset
- Martine Saada
- 6 Mars 2019
- 9782246818335
Cela se passe à Neptune Avenue, au bord de l'océan, à côté de Coney Island, au bout de Brooklyn. L'atmosphère est étrange, le soleil brille derrière une drôle de lumière laiteuse, il fait très chaud, il n'y a plus d'électricité. Le monde semble s'être arrêté.
Les ascenseurs sont en panne. Tout est en panne. Dans son appartement du 21e étage, le narrateur est freiné par une mobilité de plus en plus réduite et se déplace avec peine.
Il a l'âge d'une retraite prématurée, après avoir fait fortune dans la finance - alors que sa vraie passion, sa passion de jeunesse, était la littérature. Mais à quoi bon avoir accumulé tous ces biens si on ne peut pas les transmettre ?
Peu après la mort de sa mère, en Suisse, il avait décidé de partir pour New York, à la recherche d'une improbable famille, de lointains cousins. Mais c'est surtout Bijou qu'il est venu trouver, une jeune femme assoiffée de vie. Elle est installée à Manhattan, vit de petits boulots, mais elle finit par déménager à Neptune Avenue, à côté de Little Odessa, où l'occasion se présente bientôt pour le narrateur de louer un appartement sur le même palier qu'elle.
Et c'est tout un passé qui se réveille, en particulier celui d'une jeunesse étudiante passée à Genève dans les années 1980 et de son amitié avec Bob, un grand biologiste, et Nina, jeune africaine pleine d'entrain, la mère de Bijou.
Que s'est-il passé pour que l'électricité ne revienne pas, depuis plus de dix jours, sans qu'il n'y ait pourtant eu aucune tempête, aucun éclat ? On peut imaginer une déflagration nucléaire plus ou moins lointaine. Une fin du monde. Bijou n'en perd pas son enthousiasme pour autant, elle qui croit à la décroissance et veut à tout prix préserver sa liberté. Elle ne sera pas une héritière. L'argent, la richesse ne l'intéressent pas. Finalement, la paternité (réelle ou supposée) n'ouvre aucun droit... Et tout pourrait bien partir en fumée. -
Ceux qui aiment (ou n'aiment pas) Bernard-Henri Lévy sont toujours épatés (ou irrités) par l'étendue de sa curiosité. De la philosophie au cinéma, de la littérature à la politique, du grand reportage à l'intervention publique, à quoi, en effet, son nom n'est-il pas attaché ? Et tel est bien le projet de ces Récidives : donner à lire, sous une diversité apparente, la cohérence profonde d'un parcours intellectuel. Et, par delà l'opposition des genres (ici : de la chronique au portrait, de l'oraison funèbre aux carnets intimes, ou à la conférence) l'extrême fidélité d'un homme qui, par dessus tout, goûte le plaisir de vivre et le plaisir de penser.
Récidives se compose ainsi de quatorze parties ; « Grands reportages », « Philosophie », « Etre juif », « Chroniques », « Fascisme français », « Théâtre », « Bosnie », « Adieux », « Le désordre du monde », « Musée », « Polémiques », « Israël », « Cinéma » et « Littérature ». Ces titres, pour l'essentiel, rassemblent des textes (souvent inédits ou, pour certains, publiés à l'étranger), et ils disent, au fond, l'itinéraire d'un intellectuel soucieux du monde tel qu'il va. Du journal de tournage d'un film au Mexique (avec portraits d'Alain Delon ou de Lauren Bacall) à une conférence sur la psychanalyse et l'Amendement Accoyer, d'une évocation de Jean-Luc Lagardère à une « Réponse à Regis Debray », d'un reportage à Jenine à une traversée de la vie de Romain Gary, ce volume impressionne par la diversité de ses analyses. C'est le journal de bord d'un écrivain. Le « Carnet de bal » d'un intellectuel engagé. -
Et si la France n'était pas seulement cette patrie des libertés, des lumières, des droits de l'homme que nous disent les légendes et la bonne conscience officielles ? Et s'il fallait en finir avec la trop commode habitude qui fait toujours chercher ailleurs - à Berlin, à Moscou, par exemple - les sources de la barbarie et des égarements contemporains ? Et s'il était temps, enfin, de regarder aussi chez nous, à nos portes, dans nos mémoires, pour tenter de rendre compte de cette infamie discrète ou parfois brusquement explosive qui, de loin en loin, nous rappelle à la réalité ? Telle est la question posée ici par Bernard-Henri Lévy. Et telle l'exigence qui commande à cette enquête, à ce voyage au bout de l'idéologie française. L'« idéologie française » ? Il entend par là une masse, un bloc, comme une hideuse banquise de textes qui cheminent et dérivent, depuis un siècle maintenant, à la surface de notre culture. Une purulente plaie de mots qui, souvent, ont eu le poids des choses et qui, marqués au sceau de nos plus dignes penseurs nationaux, n'ont jamais vraiment cessé de suinter dans nos terres et d'envenimer nos têtes. Un ventre fécond, abominablement fertile, quoique obstinément ignoré, et où se sont enfantés, de l'affaire Dreyfus à Vichy et de Vichy jusqu'à nos jours, quelques-uns des plus sombres délires de l'Age où nous vivons. Bref, la matrice de ce qu'il appelle - en construisant son concept et en déduisant ses figures - le fascisme aux couleurs de la France
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Comment s'est produite dans notre histoire récente l'intervention de la pensée de Jacques Lacan ? Comment cette doctrine a-t-elle pu se concrétiser en une position éthique et politique ? Quelle version propose-t-elle, par exemple, de l'idée de révolte ou du slogan : "On a raison de se révolter" ? Quels liens l'unissent-ils à des phénomènes aussi apparemment lointains que Mai 68 et la Révolution culturelle chinoise ? Bref, par quel jeu de médiations ou de relais un enseignement difficile, exigeant, qui, en révélant l'impasse d'une éthique de la jouissance incarnée par Don Juan, mettait au premier plan la théorie de la Loi, a-t-il pu prendre effet de la façon la plus concrète et la plus spectaculaire dans les sursauts de l'époque ? Ce sont ces question - et bien d'autres - qui sont ici posées, avec en filigrane le destin d'un itinéraire moral et politique qui fut celui de toute une génération.
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Par la grande porte, l'auteur de la Barbarie à visage humain entre en littérature avec un livre polyphonique aussi ambitieux que réussi, et destiné à faire date dans l'histoire des lettres modernes.
En cinq chapitres organisés selon une passionnante et savante architecture, un demi-siècle y défile en effet - depuis la dernière guerre, le conflit algérien, les années 60, l'aventure gauchiste et maoïste, la décennie 70 enflammée par les bombes des terroristes, jusqu'à aujourd'hui où se clôt ce roman itinérant, cosmopolite et tentaculaire qui éclaire une époque haute en couleurs, en horreurs et, malgré tout, en espérances.
Ce roman, cependant, est aussi et surtout une très belle histoire aux épisodes innombrables. Bernard-Henri Lévy s'y montre aussi doué pour le roman d'espionnage que pour la grande histoire d'amour, aussi convaincant dans la peinture, de l'intérieur, des vertiges de la sexualité féminine que dans la description minutieuse d'un assassinat politique sur fond de roman familial, aussi percutant dans les bas-fonds du terrorisme international que dans les coulisses d'une banque suisse...
Oui, tout fascine dans ce livre-fresque : la performance littéraire, la lucidité intellectuelle et politique, la variété des styles et des personnages, la beauté de la prose, et ce n'est pas sans tristesse que l'on quitte le héros principal, Benjamin, dont on a suivi, au fil de pages inoubliables, les aventures et l'étrange duplicité.