Au cours du XXIe siècle, on a régulièrement insisté sur l'urgence de penser la littérature depuis l'Afrique et la nécessité d'adapter les principes et les méthodes de l'exercice critique aux particularités de sa littérature - qui, selon certains, n'existerait même pas en tant que telle. Étant soumise à un double statut social et culturel et à des affiliations culturelles multiples, la littérature africaine d'expression française mérite pourtant un traitement critique différencié qui parachève ses possibilités de réalisation.
Écrit avec érudition et élégance, cet ouvrage propose une réflexion sur la validité scientifique et sociale d'une philosophie de la rupture, indispensable au développement d'une certaine critique. Par ailleurs, des entretiens avec quatre écrivains permettent de répondre à des questions qui servent de jalons tout au long du livre : la littérature africaine existe-t-elle ? Que valent ses écrivains et leurs éditeurs ? Où sont ses lecteurs et son public ? Qu'en disent ses critiques, les collections qui l'accueillent, et les prix littéraires qu'elle reçoit ? De quelle couleur sont ses agents et ses traducteurs ? En en quel français s'écrit-elle ?
La loi camerounaise "portant code de la nationalité" est un objet juridique insolite. Promulguée en 1968, cette loi mérite d'être précisée en plusieurs de ses termes. Pour l'auteur, le "code de la nationalité" de 1968 est assurément l'un des plus permissifs au monde. Cette réflexion s'ouvre sur la nécessité de définir et de construire la nationalité camerounaise et se clôt sur l'inéluctabilité d'une évolution à pas comptés.
Roman à plusieurs voix, Migrants Diaries est le journal d'une intimité partagée, qui fait se relayer plusieurs diaristes, héros et témoins de leur destinée. L'auteur nous plonge dans le quotidien d'amis d'enfance qui se retrouvent loin de leur Afrique d'origine et que divisent des valeurs, des trajectoires et des ambitions diverses. S'installe donc un jeu de miroirs entre les quatre parties de ce livre, qui fait s'éclairer le vécu des uns à la lumière des impressions des autres.
Éric est amoureux, et comme sous l'emprise d'une drogue. Ses sentiments sont une forme d'aliénation quand ils sont illustrés par sa passion dérivative pour la divine Cléa, qui représente l'inaccessible, le paradis perdu, le Canada. Ils sont un moyen d'enracinement quand ils se présentent sous les traits de la modeste Monica, image de la déchéance, du désenchantement, et du Cameroun, anagramme inattendue d'amour.