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Bernard Campiche Editeur
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L'auteur se cherche, se retrouve et replonge dans ses souvenirs...
"Jacques Chessex n'a jamais été un enfant : il prétend n'avoir pas connu ce bonheur, ni la nostalgie de ce bonheur. (...) Né en 1934 en terre calviniste, il a grandi sur les bords du lac Léman en simulant chaque jour la joie, la politesse, l'insouciance. Cette enfance-là n'en finissait pas : il rongeait son frein, aspirait à être un homme. À 15 ans, il découvrit l'amour, et, encouragé par son professeur, Jacques Mercanton, publia ses premiers poèmes dans sa vingtième année. C'est alors que son père, Pierre Chessex, directeur de collège, étymologiste du Pays de Vaud, se tira une balle dans la tête.
Pendant quatre jours, le fils veilla celui dont, tout à son impatience de devenir adulte, il n'avait pas su écouter le désespoir ni comprendre la violence. Je n'aurai jamais assez de regret pour sonder et revivre le regret de cet aveuglement, écrit Jacques Chessex dans un livre magnifique et déchirant, un livre d'éternel orphelin où il explore son passé avec rage, explique sa propre autodestruction par l'alcool et conclut : Il y a en moi un poids de la douleur que rien, je le sais calmement, n'épuisera.
Depuis Carabas, en 1971, Chessex n'avait pas écrit de texte autobiographique. Il s'était consacré au roman, à la nouvelle, à la poésie, à l'essai. Il s'évitait. Voici qu'il se retrouve sans s'épargner dans ce texte âpre qui témoigne d'une étonnante mémoire olfactive: odeurs de la terre, du lac, des femmes aimées, des tartes aux cerises que sa mère préparait, de la poussière de blé, odeur de son père qui agonise dans une chambre d'hôpital où son fils a laissé son âme et conçu, à tout jamais, une fascination pour l'imparfait et ses ruines." - Jérôme Garcin, Le Nouvel Observateur
Un roman autobiographique poignant qui ne laisse pas indifférent
EXTRAIT
À Pully la maison était austère, d'un gris foncé étrangement lumineux, sur la hauteur d'un jardin en petite pente jusqu'à la route. De l'autre côté de la route il y avait le lac, il brillait, il bougeait, il jetait ses reflets dans les chambres, on sentait son odeur en toute saison.
Au début, avant les transformations, on arrivait à la maison par une petite voie défoncée, au bas du chemin de Somaïs. À l'entrée, à droite, il y avait un grand peuplier, des bouleaux, une haie de lauriers qui faisait le tour du jardin planté de pommiers et de cerisiers.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
"Le nouveau livre de Chessex, L'Imparfait est étiqueté chronique. Et certes, le titre l'indique assez, chaque page tire sa substance d'une obsédante exploration du temps. Mais on pourrait également dire qu'il s'agit là d'une confession, d'une élégie, d'un blues. Un blues ? Non seulement on n'aura jamais lu d'aussi belles pages sur cette musique qu'à la ?n de ce volume, mais le récit tout entier a le souf?e et la force, et la fragilité, de cette plainte qui est un pacte avec la ruine et avec le sacré." - Didier Pobel, Le Dauphiné libéré
A PROPOS DE L'AUTEUR
Jacques Chessex est né le 1er mars 1934 à Payerne et mort le 9 octobre 2009 à Yverdon-les-Bains. Il est écrivain, poète et peintre suisse de langue française. Il est le seul écrivain suisse ayant reçu le prix Goncourt (L'ogre, 1973), mais également le prix Goncourt de la poésie en 2004. Après des études de lettres et un mémoire sur Francis Ponge, il se lance dans l'enseignement. Il écrit de la poésie depuis son plus jeune âge mais c'est le suicide de son père qui marque une coupure décisive dans sa vie. L'écriture devient alors un moyen de combler l'absence, le manque paternel. -
Laissez-vous entraîner dans un voyage lyrique au cours de chacun de ces huit monologues
"Voici une voix singulière, charpentée et fragile.
Voici un coup de poing de tendresse première.
Voici une parole de galets et de ronces, polie par le torrent, sanguine sous l'épine.
Chaque monologue de Probst est une musique particulière, une partition construite sur le souffle, dans le matériau langagier le plus juste, et certainement le moins complaisant.
Il faut du coffre pour faire résonner ces solitudes.
Il faut que ça swingue, que ça jazze, que ça balance, que ça mâche et ça décape !
Il faut se laisser prendre par cette scansion si personnelle et si fascinante.
C'est un hoquet fondateur, aux récurrences jubilatoires.
Il y a du Ramuz et du Cendrars dans cette langue.
Prendre le pouls de cette écriture, c'est accepter de s'abandonner à l'arythmie du poète.
Le théâtre en a tellement besoin !" - Philippe Morand, directeur de la collection Théâtre en camPoche
Un ensemble audacieux et captivant où chaque voix a son caractère et une âme à part entière
EXTRAIT
Elle lâche le sac, essuie d'un revers de main son front, tombe assise sur la pierre.
De quelle mort ne suis-je pas revenue, pour vivre ainsi d'un équilibre si menacé ?
Quelle route, quelle interminable route, je ne bouge plus jusqu'au soir, plantée en pleine route, jalon, un de plus fiché dans cette vie baisée de toutes les manières, douces et sournoises et violentes et fermes, par-devant et par-derrière et de tous les côtés, et taillée, cette vie, par les pierres du chemin, et par le soleil traître comme une chèvre efflanquée, vie suée, remplie de soif, c'est-à-dire vide, vide, vide, quelle soif, quelle route, quelle interminable soif, une pastèque, trouverais-je quelque part une pastèque ?
A PROPOS DE L'AUTEUR
Auteur dramatique et comédien, Jacques Probst est né à Genève le 1er août 1951. Comédien, a joué dans plus de soixante spectacles, avec une prédilection pour les pièces de Shakespeare, Webster, Beckett, Pinter, H. Muller, Behan, Bond.
Il est l'auteur depuis 1969 d'une vingtaine de pièces pour le théâtre, allant du monologue à des pièces de dix, quinze, voire plus de vingt ou encore des pièces de trois, cinq, sept personnages.
Ces pièces furent représentées en Suisse, France, Belgique. Il a souvent, et particulièrement pour les monologues, travaillé avec des musiciens. Plusieurs des pièces ont fait l'objet d'enregistrements pour la Radio Suisse Romande. Il a aussi écrit trois scénarios de films. -
Un professeur confronté au suicide d'un de ses élèves va voir sa perception du monde changer
...Au nombre de ses dons, Jacques-Étienne Bovard possède celui du monologue intérieur. Huis clos de la conscience dans lequel le personnage démarque ses lâchetés intimes, avec une sorte de joie féroce à piétiner sa propre image. Nausée de l'âme qui le fait descendre dans ses ténèbres, mais qui lui donne aussi une chance de reprendre possession de lui-même.
Dans ses nouvelles, Bovard décrit des existences clouées au sol, retenues par la peur, la convention, la prudence helvétique qui est une variété de nanisme moral (lire Nains de jardin, Campiche, 1996).
Dans ses romans, il montre en revanche une métamorphose possible : un chemin pour s'élever un peu au-dessus de soi-même, à hauteur d'homme, rien de plus. Demi-sang suisse (Campiche, 1994) faisait passer cette initiation par la médiation du cheval. Dans Les Beaux Sentiments, elle s'opère au contact des élèves, personnage collectif, avec ses voix multiples, qui donne au jeune Aubort la volonté de « ne plus jamais se rasseoir dans sa médiocrité ».
Un roman qui montre l'impact d'un choc émotionnel, l'importance d'un déclic qui peut changer un homme du tout au tout
EXTRAIT
Il a eu beau s'y attendre, respirer aussi calmement que possible en montant l'escalier, dès les premières marches son estomac s'est crispé, et sa bouche, au moment de pousser la porte, manque de salive.
Angoisse de remplaçant, de stagiaire au matin de sa première journée, par trop ridicule après cinq ans de métier, enfin comme si la Salle des maîtres pouvait avoir quelque chose de menaçant, comme si tout n'allait pas se passer aussi bien, aussi naturellement qu'à l'ordinaire...
Demi-heure d'avance, mais beaucoup de collègues déjà, pressés autour des armoires, des ordinateurs, de la photocopieuse qui tourne sans discontinuer... Facile, dans cette effervescence, d'aller inaperçu jusqu'aux tables du fond poser sa serviette, et de vérifier que rien n'y manque : agenda, bloc-notes, Tartuffe, Le Horla, En attendant Godot, relus et annotés encore pendant les vacances, sur lesquels il pourrait sur-le-champ repasser sa licence...
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
"Avec Les Beaux Sentiments, Jacques-Étienne Bovard a écrit son meilleur roman." - Michel Audétat, L'Hebdo
"On retrouve ici les qualités de Jacques-Étienne Bovard. La netteté du style. L'observation clinique (la salle des maîtres, la société des « collègues »...). La faculté d'émouvoir sans jamais mettre le pied dans la mélasse. [... ] Ce n'est pas un roman sur le blues professoral. Ni sur la jeunesse désabusée. Encore moins sur les « beaux sentiments » : mais sur un homme qui se bat avec cette idée, et par là même s'élève." - Michel Audétat, L'Hebdo
A PROPOS DE L'AUTEUR
Jacques-Étienne Bovard est né à Morges en 1961. Parallèlement à son métier de maître de français, il bâtit une oeuvre composée essentiellement de romans et de nouvelles, la plupart ancrés dans les paysages et les mentalités de Suisse romande, qu'il considère comme un terreau hautement romanesque à maints points de vue.
Couronné de nombreux prix, Jacques-Étienne Bovard fait partie des auteurs suisses romands les plus réguliers et les plus largement reconnus par le public. -
Une compétition littéraire s'organise et malgré son élitisme des auteurs de romans de gare comptent bien y participer
Xavier le jeune judoka, Charlène la belle voyageuse, Borloz le motard pornographe. Points communs : auteurs de romans de gare, apparemment aussi contents de leur vie que sans arrière-pensées.
Or, les voici précipités dans « L'Escapade » de Francophones sans frontières, qui cette année-ci invite la fine fleur des écrivains de Suisse romande, parmi lesquels le fameux Pierre Montavon, apôtre de l'écriture « sacrée » et papable sérieux pour le Prix Nobel. Ce qui devait être une villégiature se transforme en poudrière. Les « pitres » n'ont pas leur place dans cette cour-là. Ils s'incrustent, pourtant. « Après tout, écrire, lire, pourquoi faudrait-il que ce soit réservé ? » Ce n'est peut-être pas réservé, mais certes jamais innocent...
Strasbourg, Verdun, Reims, Château-Thierry, Paris jalonnent les péripéties de cette initiation à la fois farcesque et grave, entre vanités et vérités. Personne ne sortira indemne de l'affrontement, avec les autres ou avec soi-même.
Un roman enthousiasmant et dynamique qui nous prouve la force de l'adage "Quand on veut on peut !"
EXTRAIT
Cela faisait un moment que cette histoire me mijotait dans le fond de la tête, et que d'autre part j'épluchais les tourniquets à bouquins du supermarché voisin. Une maison d'édition nommée Weekend, en particulier, présentait une ribambelle de petits volumes souples, aux couvertures pimpantes, deux cents pages aérées, qu'un public divers jetait souvent par deux ou trois dans son caddie, parmi les légumes et les boîtes. Les titres se renouvelaient sans cesse. Il fallait bien des gens pour les écrire, qui évidemment n'étaient pas des écrivains : des amateurs, des débutants, des refusés, des modestes, enfin des gens, quoi, pareils à mes Aînés qui mouillaient vaillamment leur kimono pour obtenir la ceinture jaune.
Nom de Dieu, alors pourquoi pas moi ?
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
"Cette Cour des grands est un chant merveilleux à la gloire du travail pénible, assidu et toujours recommencé de celui qui veut, avec courage et honnêteté, trouver les mots pour s'exprimer. On sent que l'auteur parle de choses qu'il connaît bien et avec un art tel qu'il vous laisse de quoi réfléchir même après avoir fermé le livre." - Juliette David, Suisse Magazine
"Jacques-Étienne Bovard a le sens de la scène. Il organise avec une belle férocité le choc entre la littérature de bas étage et les règles de la comédie littéraire. Il possède un savoir-faire remarquable, travaillant à la fois dans la vigueur de la farce et la nuance psychologique: il arrive que les plus risibles de ses personnages, à la faveur d'un détail qui déchire le voile, se révèlent tout à coup étrangement touchants." - Michel Audétat, Passage du Livre
"Sa langue est sensuelle, la bouffe dans ses romans souvent gargantuesque et il excelle dans l'art de la scène. Lorsque Bovard donne à voir, c'est souvent vertigineux, parfois carrément cinématographique." - Catherine Riva, Femina
A PROPOS DE L'AUTEUR
Jacques-Étienne Bovard est né à Morges en 1961. Parallèlement à son métier de maître de français, il bâtit une oeuvre composée essentiellement de romans et de nouvelles, la plupart ancrés dans les paysages et les mentalités de Suisse romande, qu'il considère comme un terreau hautement romanesque à maints points de vue.
Couronné de nombreux prix, Jacques-Étienne Bovard fait partie des auteurs suisses romands les plus réguliers et les plus largement reconnus par le public. -
Avec ces sept nouvelles, l'auteur revisite l'art de la mesquinerie...
Recueil de sept nouvelles, Nains de jardin nous emmène au coeur de la Suisse romande et nous fait rencontrer des personnages drôles et attachants.
Dans ce recueil, vous trouverez les nouvelles suivantes :
- La fondue crée la bonne humeur
- L'art de la paix
- Les oisillons
- Une pinte de bon sang
- Jardin secret
- Un moment de honte est vite passé
- Le nombril et la loupe
Un recueil délicieusement satirique dans lequel on se plonge avec délectation.
EXTRAIT
Le premier leur était pour ainsi dire tombé du ciel, le lendemain de la « pendaison de crémaillère ».
Bien qu'il se fût couché fort tard, Jean-Baptiste Blochard s'était réveillé avec le jour et n'avait pu se rendormir au côté de sa femme. Descendu dans sa cuisine, tandis que le café se mettait à couler dans la tasse, il était allé à la fenêtre pour observer, comme il faisait depuis douze jours, la croissance du gazon neuf sur l'étendue de sa propriété, dont les six cent cinquante mètres carrés s'étalaient vides jusqu'à l'embryon de haie livrée avec la villa.
Et comme du bord de la terrasse son regard se haussait vers les tiges de noisetier, il y avait eu, plantée à quelques mètres, cette espèce de petite bombe hilare tombée du ciel, stupéfiante, semblant prête à exploser de joie rouge et bleue dans le vert timide.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
Exemplaire. C'est sans doute le qualificatif qui correspond le mieux au recueil de nouvelles que vient de publier l'auteur de La Griffe et de Demi-sang suisse. Exemplaire, parce qu'il nous montre avec brio ce que devrait être le rôle de l'écrivain romand d'aujourd'hui: quelqu'un qui observe, dissèque, montre la société dans laquelle il vit, en en faisant ressortir les signes les plus distinctifs. L'écriture doit s'impliquer et s'engager. Exemplaire encore par le choix du genre littéraire. Démonstration est faite ici que la nouvelle n'est pas un genre mineur. Prenons celle qui inaugure le livre. Intitulée « La fondue crée la bonne humeur », elle justifie à elle seule l'achat du livre. - Henri-Charles Dahlem, Coopération
Avec Jacques-Étienne Bovard, le jeune romancier vaudois qui a notamment signé La Griffe et Demi-sang suisse, voici revenu l'air de la satire. Elle court, venimeuse, dans ces Nains de jardin : sept récits rigoureusement fielleux, où l'on mord dans les vies troublées d'une petite troupe de personnages que l'on suit dans leurs exemplaires aventures... - Jean-Dominique Humbert, La Liberté
À PROPOS DE L'AUTEUR
Jacques-Étienne Bovard est né à Morges en 1961. Parallèlement à son métier de maître de français, il bâtit une oeuvre composée essentiellement de romans et de nouvelles, la plupart ancrés dans les paysages et les mentalités de Suisse romande, qu'il considère comme un terreau hautement romanesque à maints points de vue.
Couronné de nombreux prix, Jacques-Étienne Bovard fait partie des auteurs suisses romands les plus réguliers et les plus largement reconnus par le public. -
Une cure de désintoxication entre tragédie et comédie
Durant tout le récit, l'humour et l'amour se mêlent, la difficulté de communiquer se fond à celle de vivre, alors que ce voyage semble en fin de compte dérisoire : une poignée de bonshommes qui s'agitent dans une nature joliment restituée. Roman de moeurs et de caractères, La Griffe prend aussi une dimension satirique, dont l'ironie vient égratigner jusqu'aux douces manies helvétiques.
Un premier roman efficace pour cet auteur qui s'impose ainsi parmi les meilleurs romanciers de son temps
EXTRAIT
C'était mon tour. Les autres me regardaient avec l'intérêt poli de la première rencontre, et le Dr Schnieder se fendait d'un sourire engageant. J'ai commencé à transpirer. J'aurais voulu dire quelque chose de provocant ou d'humoristique, mais rien ne venait. Le malaise se répandait. J'ai tenu encore trois secondes, comme on garde la tête sous l'eau, puis je me suis dégonflé.
- Grin... Michel Grin. J'ai vingt-cinq ans...
- C'est bien de se décider assez tôt... Quelle est votre profession, monsieur Grin ?
Toujours ce sourire, cet accent alémanique, cette voix chaleureuse, et les autres qui attendaient la suite... Ça n'aurait pourtant pas été difficile de les tenir à distance, au moins de plaisanter... Je n'ai pas osé. J'ai haussé les épaules.
- Je fais du marketing pour une firme de produits pharmaceutiques.
On a échangé quelques banalités à ce sujet, puis, comme j'étais célibataire, il a laissé les enfants pour passer tout de suite aux hobbies. J'ai répondu que je n'en avais pas. Il souriait de plus belle, avenant, sympathique à n'en plus pouvoir.
- Vraiment ? Pas de tennis, pas de ski ?... Vous allez à la piscine, quand même ?
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
"Avec ce livre, Jacques-Étienne Bovard signe une réussite et affiche une maturité étonnante. Les personnages sont brossés avec talent, les ressorts et rebondissements romanesques sont distribués avec intuition. Quant à l'écriture, elle sonne juste de bout en bout : il n'y a aucune pose là-dedans, mais une santé et une solidité qui ravigotent." - René Zahnd, Le Passe-Muraille
A PROPOS DE L'AUTEUR
Jacques-Étienne Bovard est né à Morges en 1961. Parallèlement à son métier de maître de français, il bâtit une oeuvre composée essentiellement de romans et de nouvelles, la plupart ancrés dans les paysages et les mentalités de Suisse romande, qu'il considère comme un terreau hautement romanesque à maints points de vue.
Couronné de nombreux prix, Jacques-Étienne Bovard fait partie des auteurs suisses romands les plus réguliers et les plus largement reconnus par le public. -
Une leçon de flûte avant de mourir
Bovard Jacques-Etien
- Bernard Campiche Editeur
- 4 Juillet 2016
- 9782882413505
L'histoire d'une amitié insolite au son du violon
Paru pour la première fois en 2000, Une leçon de flûte avant de mourir a obtenu un succès considérable auprès de la Critique et du public.
Avec quatre romans et deux recueils de nouvelles, Jacques-Etienne Bovard est devenu, avant le cap de la quarantaine, l'un des auteurs romands les plus appréciés du public.
"Les thèmes dominants d'Une leçon de flûte avant de mourir sont à la fois ceux de la filiation et de la reconnaissance réciproque entre générations. Le motif central est le partage d'un trésor qui relève à la fois du savoir et de l'expérience existentielle, de l'art de vivre et de l'art tout court. Rien là-dedans de la thèse, mais une façon de " jouer " des personnages, affectivement très vibrants, comme de véritables instruments de musique se révélant l'un l'autre. Cette manière concertante d'évoquer les relations humaines est d'autant plus émouvante et belle, ici, que l'atomisation et la solitude, le rejet des vieux ou l'éclatement de la communauté fondent le bruit du monde actuel. A celui-ci, Jacques-Etienne Bovard oppose la musique des êtres sans se perdre dans l'évanescence. Ainsi la pauvre Malamondieu fait-elle finalement partie du "concert" dont la résonance intime après lecture mêle le rire et la peine, la joie de vivre de la jeunesse et la mélancolie du grand âge, les humeurs quotidiennes et leur sublimation mélodieuse." - Jean-Louis Kuffer, 24 Heures
Un roman qui dresse des portraits d'hommes et de femmes dans toute leur complexité et dont l'histoire nous happe jusqu'à la dernière ligne
EXTRAIT
- En tout cas, par les temps qui courent, on peut dire que c'est une sacrée chance, pour vous !
C'est bien ce qu'elle a dit, ou plutôt crié dans le tintamarre du chantier voisin, les premiers mots qui ont salué mon arrivée. « Une sacrée chance », j'entends encore sa voix de clarinette glacée, l'accent gaillard, la nuance de dépit et de suspicion néanmoins qui trahissaient son impression de scandale...
- Parce qu'avec les prix de fous qu'ils font pour des studios de rien du tout, à présent...
J'étais bien d'accord avec elle : un deux-pièces cuisine pour trois cent quatre francs par mois, elle aurait pu aussi bien parler d'un miracle, j'ai même prononcé le mot, façon de glisser une réplique dans le flot de ses paroles, mais j'étais à cent lieues de penser sérieusement à la chance, à la chance de ma vie.
Ni elle, malgré sa méfiance, au drame de la sienne.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
"Cette amitié improbable, ces méchancetés quotidiennes, Jacques-Étienne Bovard les écrit tour à tour avec tendresse ou avec l'humour pince-sans-rire qui lui est propre. Surtout, il prouve qu'il n'est pas qu'un pourfendeur de la médiocrité suisse. Dans un style toujours sobre, il excelle dans l'art de dépeindre des personnages. Sa finesse d'observation lui permet de donner une réelle épaisseur psychologique. Au point que chacun peut se reconnaître - ou reconnaître son voisin - dans ces petites lâchetés, ces émois ou ces simples plaisir de la vie. - Eric Bulliard, La Gruyère
"Un ouvrage qui incite avec finesse, humour et, parfois, dureté à la réflexion sur soi-même et sur les relations avec autrui, et ce indépendamment de l'âge." - Valérie Debieux, La Cause littéraire
A PROPOS DE L'AUTEUR
Jacques-Étienne Bovard est né à Morges en 1961. Parallèlement à son métier de maître de français, il bâtit une oeuvre composée essentiellement de romans et de nouvelles, la plupart ancrés dans les paysages et les mentalités de Suisse romande, qu'il considère comme un terreau hautement romanesque à maints points de vue.
Couronné de nombreux prix, Jacques-Étienne Bovard fait partie des auteurs suisses romands les plus réguliers et les plus largement reconnus par le public. -
Un policier sur le banc de touche est parachuté dans le milieu équestre pour résoudre une affaire criminelle.
Le cadavre de Me Julien Chapart, avocat et polémiste virulent, est découvert dans un ravin de la Mentue.
« Accident d'équitation », conclut le rapport de la Police vaudoise de sûreté, mais l'hypothèse d'un homicide, soutenue par la presse, demeure assez préoccupante pour qu'un second enquêteur soit envoyé au Centre équestre des Esserts. Au cas où... Et parce qu'il faut bien donner du travail à l'inspecteur Abt, que le scandale des fiches a chassé de son souterrain...
Ainsi la taupe émerge éblouie au monde démesuré et panique du cheval. Enquête policière, reconquête existentielle, ce roman décrit aussi la rencontre avec l'animal fantastique qui ouvre au «petit Suisse» les portes d'un agrandissement salutaire.
Plongez dans ce thriller initiatique surprenant, mené avec habileté par le style déterminé et entraînant de l'auteur !
EXTRAIT
La cravache claque sur le cuir de la botte.
- Mais n'importe quoi ! Un fouet, des pétards, des cailloux, un engin à ultrasons, comme ça s'est vu en Amérique ! C'est déjà assez facile, d'effrayer un cheval sans faire exprès, alors quand on veut !...
- Vous dites que n'importe quoi peut terroriser un cheval, et vous parlez déjà d'homicide...
D'où lui vient cet instinct, cet art achevé de la sournoiserie ?... Les traits de Bocion se sont crispés d'impatience.
- Je n'ai pas dit ça... Si on avait voulu le tuer à coup sûr, on aurait choisi un ravin encore plus haut et plus raide... Et surtout un autre moyen moins tordu. Non, on a voulu lui casser la figure, lui faire la peur de sa vie, un peu comme à ce jeune gars du WWF, en Valais... Jérôme aussi il n'avait pas que des amis, avec sa politique, son journal, ses histoires d'écologie... Mais voilà, ici l'intimidation a trop bien tourné. Pas si bête, Quinche, pour finir...
- Vous avez une idée ?
- Comment, une idée ?
- Je veux dire sur la personne qui pourrait avoir fait ça...
- Pas la moindre, mais ce n'est en tout cas pas quelqu'un de chez moi.
Très maladroit, Abt. Les pupilles dilatées de Bocion ont reculé au fond de leur iris, l'expression comme en arrêt. Avoir l'air détaché, amusé de tant de naïveté.
- Ah oui ? Et qu'est-ce qui vous fait croire ça ?
- Un cavalier ne fera jamais une saloperie pareille.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
Il y a le cheval, magnifique, que Jacques-Étienne Bovard décrit avec l'attention et l'amour d'un cavalier. Le cheval mystérieux, qui sait - sans savoir - ce qui s'est passé, qui porte en lui (dans sa mémoire, dans ses réflexes, dans ses sensations?) la trace des événements, de l'accident ou du meurtre. - Laurent Wolf, Le Nouveau Quotidien
Il est rare que l'on tombe sur un roman aussi parfaitement charpenté. Un chef-d'oeuvre d'équilibre. Des dialogues menés avec un art de stratège, une intrigue toute en nerfs, bondissante, surprenante jusqu'à la dernière métamorphose du héros en quête de lui-même. - Michel Audétat, L'Hebdo
À PROPOS DE L'AUTEUR
Jacques-Étienne Bovard est né à Morges en 1961. Parallèlement à son métier de maître de français, il bâtit une oeuvre composée essentiellement de romans et de nouvelles, la plupart ancrés dans les paysages et les mentalités de Suisse romande, qu'il considère comme un terreau hautement romanesque à maints points de vue.
Couronné de nombreux prix, Jacques-Étienne Bovard fait partie des auteurs suisses romands les plus réguliers et les plus largement reconnus par le public. -
Lorsque l'on nous indique un chemin, il faut parfois savoir prendre des risques, avant qu'il ne soit trop tard
Carole est sur le point de passer son ultime examen de spécialiste en gynécologie. Il va de soi qu'elle ouvrira ensuite un cabinet en province. Elle fera deux ou trois enfants, le gentil Paul s'en occupera, et assumera les travaux du « ménage ». On habitera dans la ferme des parents, au bon air de la campagne. Ainsi tout sera bien. Merveilleuse convergence des intérêts de tout le monde. Le nouveau couple exemplaire.
C'est le plan, établi depuis des années, approuvé par tout le monde.
Mais Carole ne veut plus de tout ça.
Elle part.
Reviendra-t-elle ? Est-ce qu'il la reprendra ?
Éternelle histoire de l'homme qui voit son existence le fuir, par cassures subites, ou imperceptiblement, comme le sable entre les doigts : sa femme, sa famille, ses amis, ses projets, sa raison d'être.
Et pourtant Paul Ch., photographe, 34 ans, prétend refuser toute rupture. À l'ère du vite pris vite jeté, du « lâcher prise », il s'entête, s'enracine, s'acharne, à l'image des paysans du coin accrochés à leurs terres sans avenir.
Reviendra-t-elle ? La reprendra-t-il ?
En attendant, Paul fait des centaines de photos contre la mort du pays de Carole, écrit des milliers de lignes dans son journal intime, pour transformer la solitude en royaume, et retenir, rassembler tout ce qui semble se disperser en lui-même.
Ainsi ce roman de la dépossession et de la révolte, noué de tendresse et de violence amoureuses, devient-il, malgré la marche inexorable du temps, celui d'une vaste réconciliation, dans la coexistence de l'épars et de l'indéfectible ?
Un roman poignant qui montre l'intensité d'une remise en question quand la routine est soudain brisée
EXTRAIT
Le premier leur était pour ainsi dire tombé du ciel, le lendemain de la « pendaison de crémaillère ».
Bien qu'il se fût couché fort tard, Jean-Baptiste Blochard s'était réveillé avec le jour et n'avait pu se rendormir au côté de sa femme. Descendu dans sa cuisine, tandis que le café se mettait à couler dans la tasse, il était allé à la fenêtre pour observer, comme il faisait depuis douze jours, la croissance du gazon neuf sur l'étendue de sa propriété, dont les six cent cinquante mètres carrés s'étalaient vides jusqu'à l'embryon de haie livrée avec la villa.
Et comme du bord de la terrasse son regard se haussait vers les tiges de noisetier, il y avait eu, plantée à quelques mètres, cette espèce de petite bombe hilare tombée du ciel, stupéfiante, semblant prête à exploser de joie rouge et bleue dans le vert timide.
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
"Bovard a trouvé le ton, relâché et impudique, le rythme, nerveux et intériorisé, qui collent à la voix intérieure de cet homme d'ici et d'aujourd'hui en rupture profonde, et qui peu à peu va renaître, avec ou sans elle. Dense, densément fort." - Isabelle Falconnier, L'Hebdo
"Le Pays de Carole confirme ce qu'on savait déjà de l'auteur de La Griffe et des Nains de jardin. À savoir, qu'il écrit bien, qu'il est profondément attaché à son terroir et aux valeurs qui résistent à l'emprise du temps et à notre envie de facilité." - Dominique Happich, Le Courrier
A PROPOS DE L'AUTEUR
Jacques-Étienne Bovard est né à Morges en 1961. Parallèlement à son métier de maître de français, il bâtit une oeuvre composée essentiellement de romans et de nouvelles, la plupart ancrés dans les paysages et les mentalités de Suisse romande, qu'il considère comme un terreau hautement romanesque à maints points de vue.
Couronné de nombreux prix, Jacques-Étienne Bovard fait partie des auteurs suisses romands les plus réguliers et les plus largement reconnus par le public. -
La pêche, un art de l'impatience ?
Pour la plupart, pêche rime avec patience, passivité, ennui. C'est l'éternelle caricature du pêcheur en papi affalé devant sa canne, les yeux rivés à son flotteur qui ne coule jamais.
Or, à lire les récits ou à regarder les photos de Jacques-Étienne Bovard, qui rôde depuis son enfance le long des rivières et des lacs, on verra que la pêche peut se décliner en inventaire émotionnel extraordinairement contrasté et intense : le temps devient affût passionné, au seuil d'un autre monde, où se confondent la mémoire et le rêve. La rivière se livre, ou ne se livre pas, telle une femme irrésistible et insaisissable. Quel ennui ? Quelle patience ? Le pêcheur rôde, ruse, rêve, délire, jubile, explose - de joie, de fureur. Et c'est toujours un morceau de lui-même qu'il finit par ferrer, dans les clairs-obscurs où le regard se perd.
Une ébauche originale du monde de la pêche comme support de réflexion sur l'existence et l'humanité
EXTRAIT
Il se rappelle avoir roulé-boulé pour s'éloigner des sabots, s'être même demandé sitôt après où était son cheval.
Or il faut admettre qu'il n'y a pas de cheval.
Pas cette fois-ci.
Il faut admettre qu'il est tombé tout seul, ou plutôt qu'il a été sa propre monture fantasque, et s'est désarçonné lui-même, éjecté de l'intérieur...
Son crâne tinte comme une cloche, le gros orteil gauche hurlant dans la botte muette. Rien de grave pourtant, c'est déjà une espèce de certitude, accompagnée d'une curieuse envie de rire - mais attention à cette euphorie d'après choc. Nom, prénom, date de naissance, plaques minéralogiques...
C'est bien lui. Merci l'épais bonnet de laine roulé sur le front, qui a absorbé la moitié du coup. À part ça, on est le premier dimanche de mars, à trois cents mètres de l'embouchure de la Venoge, au petit matin de l'ouverture de la pêche. Tout va bien. Ne manquent que ces saletés de lunettes...
CE QU'EN PENSE LA CRITIQUE
"La pêche à rôder, c'est se glisser d'une rive à l'autre, du passé au présent, de l'obscur des eaux profondes à la lumière des écailles étincelantes, de l'innocence de l'enfant pantelant devant l'inconnu à la conscience de soi de l'écrivain dans la maîtrise de son art halieutique et littéraire. C'est raccommoder son être par le fil de la pêche, au fil de l'eau. C'est exister par les rivières et son petit peuple, confondre le biotope et le biographe. Rôder au bord de l'eau, mémoires d'outre-ondes !" - Eric Morell, Chamane51
"Jacques-Étienne Bovard jette un pavé de poésie, dans la mare des a priori contre la pêche. À la lecture de son livre on ne peut qu'envier cette liberté du pêcheur qui capte les humeurs les plus secrètes de la nature et vibre d'émotions si contrastées! C'est qu'il a le verbe accrocheur, Jacques-Étienne Bovard, drôle, confidentiel, riche en images et en sentiments. Illustré d'une sélection de photographies en noir et blanc, La Pêche à rôder est une invitation à écouter ses passions, à les vivre pleinement sans perdre de temps. A chacun pour ce faire de trouver sa rivière." - Marjorie Siegrist, Terre & Nature
A PROPOS DE L'AUTEUR
Jacques-Étienne Bovard est né à Morges en 1961. Parallèlement à son métier de maître de français, il bâtit une oeuvre composée essentiellement de romans et de nouvelles, la plupart ancrés dans les paysages et les mentalités de Suisse romande, qu'il considère comme un terreau hautement romanesque à maints points de vue.
Couronné de nombreux prix, Jacques-Étienne Bovard fait partie des auteurs suisses romands les plus réguliers et les plus largement reconnus par le public.