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Editions Boréal
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La souveraineté en héritage
Jacques Beauchemin
- Editions Boréal
- Essais et Documents
- 9 Juin 2015
- 9782764644010
Désirons-nous vraiment réaliser l'indépendance politique du Québec ou sommes-nous trop épuisés pour espérer remporter un troisième référendum ?
Jacques Beauchemin le militant explore les raisons profondes qui font de la souveraineté un objectif historique essentiel. Par contre, Jacques Beauchemin le sociologue ne peut cacher son inquiétude devant la démission collective des Québécois, qui semblent accepter sans états d'âme que leur langue française périclite et que leur culture se délite.
L'auteur met le lecteur au pied du mur : les ancêtres canadiens-français ont-ils lutté et résisté avec autant de courage depuis la Conquête pour voir leurs descendants dilapider l'héritage ?
Les héritiers - que nous sommes tous - choisiront-ils une démission tranquille ou relèveront-ils l'urgent défi auquel ils font face ?
« La Souveraineté en héritage » est un remarquable essai politique qui arrive à point nommé, au moment où le Parti québécois cherche un nouveau souffle. -
Une démission tranquille
Jacques Beauchemin
- Editions Boréal
- Essais et Documents
- 28 Janvier 2020
- 9782764646120
Sous la pression combinée de l'individualisme, du pluralisme et de l'économie néolibérale, les États-nations tendent vers une dépolitisation de leur identité. Comme il est de plus en plus difficile de se référer à une origine et à un avenir en commun, l'identité nationale se vide de son unité politique pour laisser place à des revendications multiples. À cette dépolitisation s'ajoute la tentation de l'apolitisme, que ce soit par un repli sur la seule culture ou sur l'intérêt individuel. Où se situe le Québec contemporain dans ce contexte où la vie politique marginalise l'histoire nationale? Que se trame-t-il dans les profondeurs de sa conscience historique?
Les progrès engendrés par la Révolution tranquille ont été le fruit d'une impulsion politique, d'un désir de faire société qui donnait force et cohérence à l'action de l'État et des mouvements sociaux. C'est l'affirmation volontariste d'une culture libérée des carcans que lui imposait la société canadienne-française de jadis qui a rendus ces progrès possibles. Faut-il en faire autant avec la culture issue de la Révolution tranquille? Que faire de l'histoire nationale dans une société pluraliste et multiethnique où le monopole que détenaient les Canadiens français sur l'écriture de cette histoire paraî -
Mathias Fort est un écrivain poète que les aléas de la vie ont mené à l'emploi du Service canadien du renseignement de sécurité. Il y est fort apprécié de ces patrons, en dépit de la distraction qui l'afflige depuis l'enfance et qu'il semble avoir héritée de son père. De toute façon, ce qu'on lui demande, ce n'est pas de se livrer à de l'espionnage, mais plutôt d'« imaginer le pire », c'est-à-dire d'imaginer les drames qui, même s'ils ne se sont pas encore produits, sont dans l'air du temps. Ainsi, lorsque le pire surviendra, les autorités seront moins surprises et mieux préparées.
Cependant, un jour qu'on lui confie une « vraie » mission, Mathias se trompe d'adresse et se pointe non pas à l'endroit indiqué, mais dans les bureaux d'une grande production américaine tournée à Montréal. Le film, un thriller d'espionnage, est en rade, car la vedette masculine est accusée de viol. L'arrivée inopinée de Mathias semble providentielle pour les quelques membres de l'équipe qui n'ont pas encore quitté le navire. Sans trop savoir ni comment ni pourquoi, il se retrouve bientôt à occuper le fauteuil du producteur.
Jacques Savoie nous donne ici un roman inspiré de l'actualité. Nous sommes précipités, grâce à Mathias, dans une histoire qui nous échappe. Nous nous retrouvons dans l'exacte situation de tout lecteur de journal ou de tout spectateur des infos à la télé. Vivre les aventures de cet écrivain devenu producteur par hasard nous permet d'apprendre tout ce qu'il faut savoir de la réalisation au cinéma. Le scénariste Savoie règle ses comptes avec l'industrie audiovisuelle, pour notre plus grand plaisir. Et il nous donne un roman qui, tout à la fois, défend la liberté de la littérature et célèbre le courage des femmes qui affrontent une justice où les dés sont pipés en faveur des hommes. -
La mesure de l'homme
Daniel d. Jacques
- Editions Boréal
- Essais et Documents
- 26 Avril 2012
- 9782764641231
Une crainte nous hante, nous, les modernes, celle que le développement technique et économique conduise à une perte de notre humanité. Trop d'information, trop de technologie, des activités et des masses humaines toujours plus imposantes font que notre monde nous paraît « démesuré ». Mais à quelle aune jaugeons-nous cette démesure ? Quelle est donc cette « mesure » de l'être humain qui est à l'origine de ce sentiment ? C'est une vaste histoire politique de l'humanisme que Daniel D. Jacques nous propose ici, où il suit le développement de l'idée d'humanisme, depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours. Il montre comment l'humanisme est posé à la Renaissance comme un retour à la sagesse des Anciens, puis comment il est, à l'époque des Lumières, la mesure suprême de l'action et de la pensée des forces progressistes. Il montre enfin comment, à partir du XIXe siècle - et encore plus violemment dans la seconde moitié du XXe -, des critiques perçoivent l'humanisme non plus comme l'heureuse manifestation d'une liberté conquise de haute lutte à l'encontre des traditions passées, mais comme la cause même de cette démesure et du déclin du sens moral qui l'accompagne. Puisant surtout dans les outils offerts par la philosophie politique, cette passionnante enquête sur l'humanisme permet de comprendre les différentes opinions entretenues au cours des siècles quant à la mesure de l'action humaine et ouvre sur une essentielle remise en question de notre condition morale et intellectuelle.
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Chemins perdus, chemins trouvés
Jacques Brault
- Editions Boréal
- Papiers collés
- 4 Mai 2012
- 9782764641781
L'essai, chez Jacques Brault, a toujours accompagné l'écriture poétique, comme en ont déjà témoigné superbement Chemin faisant (1975) et La Poussière du chemin (1989), parus tous deux dans la collection « Papiers collés », et comme en témoigne de nouveau le livre que voici, ultime volet de ce qui se découvre aujourd'hui comme une longue méditation ininterrompue dans laquelle un praticien réfléchit à son propre métier. Écrits au cours des deux dernières décennies, les vingt-huit essais qui composent ce recueil se présentent comme autant d'explorations à travers lesquelles se forme et s'approfondit une pensée, ou mieux : une conscience de la poésie, comme art, certes, mais aussi, et surtout, comme l'expérience à la fois obscure et lumineuse à la source et au terme de cet art. Ces explorations se font tantôt par le souvenir, l'autoportrait en « bricoleur » ou en professeur de poésie, tantôt par la réflexion philosophique, tantôt par la (re)lecture de quelques oeuvres toutes marquées à leur manière par l'avènement de la poésie. À la fois précises et « rêveuses », ces lectures abordent aussi bien des romanciers (Gabrielle Roy, Gilles Archambault, Yvon Rivard) que des poètes d'ici ou d'ailleurs, d'hier ou d'aujourd'hui, de Laforgue à Char, de Grandbois et Saint-Denys Garneau à Roland Giguère et Miron, de Robert Melançon à Marie Uguay, de Robert Marteau à Jean-Pierre Issenhuth. Mais dans tout cela, point de lourdeurs ni de démonstrations savantes, car « l'art de l'essai, dit Jacques Brault, chemine, à la fois écolier et vagabond, naïf et rusé, moqueur, mélancolique, perdu de finitude, éperdu d'infini, espérant toujours que plus tard, peut-être... ».
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Paco vit dans la Grande Maison au milieu d'un village qui ressemble au chaos. S'y mêlent ouvriers et paysans, pêcheurs et commerçants. Les mots de la langue du pays y résonnent, et aussi ceux d'une autre, brutale, sèche, qu'on l'on enseigne du bout des lèvres à l'école. Heureusement qu'il y a les gros dictionnaires de Grand-Père où on peut découvrir ce que les mots veulent dire. Quand la famille quitte le village pour la ville, c'est un chaos encore plus grand que Paco découvre. C'est un bouillonnement continu duquel fusent les cris « Vive la République! » et « Proletaris Unitat! » Une chance qu'il y a Concha, pour lui expliquer la politique, et lui révéler quelques autres mystères aussi. Et quand le chaos de la guerre emporte même ce chaos-là, Paco se retrouve jeté sur la route qui monte vers le nord, vers la montagne. Où l'attendent l'âme et le corps de Margarita. Jacques Folch-Ribas donne ici un roman de guerre, qui est également un roman d'apprentissage, dont se dégage une infinie et déchirante nostalgie. Il y évoque une terre et une enfance, toutes deux irrémédiablement perdues, toutes deux inoubliables.
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Pendant trente ans (1979-2009), dans les pages du magazine L'actualité, Jacques Godbout nous a parlé, de mois en mois, de ses lectures. Ou plutôt : à travers ses lectures il nous a parlé de lui-même,de nous-mêmes, de notre pays, de nos façons d'être et de penser,et du monde bigarré qui nous entoure, un monde qui demande constamment à être déchiffré, critiqué, compris. Or ce déchiffrement et cette critique, pour qui habite toujours la galaxie Gutenberg,passent d'abord par les livres, tous les livres, aussi bien les oeuvres de la littérature que les ouvrages de sociologie, d'histoire, de science,aussi bien les écrits des journalistes que ceux des philosophes et des romanciers. Tous ont des clés à nous offrir, tous ont quelque chose à nous apprendre. Sorte d'autobiographie d'un lecteur passionné, mais une autobiographie tournée vers le monde plutôt que vers le moi, ce livre raconte l'aventure d'un esprit en éveil. Livre de lecteur, donc, ce livre est aussi celui d'un écrivain ; écrit dans une prose alerte et précise, il nous fait entrer pour ainsi dire dans l'atelier d'un romancier, mais d'un romancier comme l'est l'auteur de Salut Galarneau ! et de La Concierge du Panthéon, c'est-à-dire un artiste de l'imagination pour qui la littérature, loin de naître dans la solitude et le mépris, se nourrit avant tout des bruits et des mouvements de son époque, des angoisses et des illusions qui la hantent, de ses laideurs comme de ses beautés, auxquelles il lui faut par conséquent demeurer constamment, éperdument attentif.
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La fatigue politique du Québéc Français
Daniel d. Jacques
- Editions Boréal
- Essais et Documents
- 8 Octobre 2010
- 9782764608173
Qu'est-il advenu des québécois sous l'influence de la passion qu'a suscitée, depuis quatre décennies, le projet de fonder un État souverain sur le territoire du Québec ? Si le projet d'indépendance du Québec fut autrefois élaboré dans une grande liberté d'esprit, il est aujourd'hui sous la surveillance des « fiduciaires » de ce qui n'est plus qu'un simple patrimoine symbolique, c'est-à-dire un amalgame indistinct d'espérances révolues et d'intérêts bien réels. Pour reconquérir une part de cette liberté de pensée perdue, il nous faut franchir les limites du cercle dans lequel s'est enfermé notre imaginaire politique. Les réflexions rassemblées ici s'inscrivent dans un dialogue avec l'oeuvre d'Hubert Aquin, celui qui écrivit autrefois, dans La Fatigue culturelle du Canada français, qu'on ne saurait parvenir à penser notre destin véritable sans accepter la dimension proprement dramatique qui lui est inhérente.
Il est nécessaire aujourd'hui de mettre fin à la confusion entourant notre destinée politique, à tout le moins d'amorcer une sortie progressive de l'ambivalence dans laquelle nous nous sommes enfoncés depuis la Révolution tranquille. Il nous faut parvenir à penser autrement les événements qui ont marqué notre histoire, à commencer par le référendum de 1980. C'est donc un retour sur l'histoire qui est proposé ici, plus particulièrement sur le rôle joué par les élites politiques et intellectuelles dans cette affaire. Voilà pourquoi le présent ouvrage prend la forme d'une galerie de portraits, à caractère philosophique, de personnages comme René Lévesque, Fernand Dumont, Paul-Émile Borduas et d'autres. Par l'examen de ces figures éminentes, Daniel D. Jacques a tenté de faire apparaître certains aspects de la méprise qui a conduit à l'avortement du projet d'indépendance de ce pays. -
Qu'il emprunte le rôle de l'automobiliste, du jardinier, du voyageur plus ou moins égaré, de l'amateur de rêves, qu'il se voie en fils ou en père, qu'il rie ou qu'il pleure, le narrateur des textes ici rassemblés garde partout la même ironie et la même candeur, le même souci de saisir au plus près la joie et l'angoisse qu'apporte le simple fait d'être, d'écrire, de penser. « Homme du quotidien je demeure, écrit-il, attentif à ne pas saccager mes contradictions, et naïf dans la désillusion. » Illustrant par excellence l'art à la fois intime et amical de la « chronique », ces textes sont écrits au plus près de l'expérience vécue ou remémorée, et en même temps s'adressent au lecteur comme à un confident de toujours. Il y est question de la nature, de la mort, de la mélancolie, de l'amour, du taoïsme, mais aussi de la télévision, de la nuit, et même des bretelles d'un vieil oncle disparu. Il y est question de la pensée la plus haute, mais aussi de la sensibilité la plus vive. Il y est question, en un mot, de chacun de nous, de cela qui en nous vibre et attend, qui se parle à soi-même tout en ayant besoin de parler aux autres. La poésie comme art de vivre. La vie comme milieu de la vraie poésie.
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Nationalité et modernité
Daniel Jacques
- Editions Boréal
- Essais et Documents
- 27 Juin 2013
- 9782764611234
Daniel Jacques se donne ici pour but de penser la nation d'un point de vue philosophique. Il cherche à établir quelle peut être la légitimité politique de la nation dans un contexte démocratique et ce qu'une telle enquête peut nous apprendre sur la nature et le sens du projet moderne.
Il fonde principalement sa réflexion sur la pensée de trois auteurs : Rousseau, Tocqueville et Nietzsche, qui témoignent chacun à sa façon d'une prise de conscience quant à la difficulté de constituer une véritable communauté politique au sein de la modernité. Il se demande ensuite à quelle nécessité politique la nation constitue une réponse, et s'il est encore possible aujourd'hui de répondre à une telle nécessité, compte tenu du climat moral qui prédomine dans les sociétés occidentales ?
Si on ne peut délivrer tous les esprits du soupçon qui pèse aujourd'hui sur la nation, peut-être est-il encore possible d'atténuer certaines craintes qu'elle suscite de manière à faire apercevoir les avantages qu'elle comporte. À ce jour, le destin de la liberté paraît lié à celui de la nation. Loin d'être opposée à l'idéal moderne, elle représenterait l'une des conditions de son accomplissement. S'il est vrai que la nation fut et demeure favorable à la liberté, il se pourrait ainsi, par conséquent, que l'une soit mise en péril par la disparition de l'autre. -
La révolution technique ; essai sur le devoir d'humanité
Daniel Jacques
- Editions Boréal
- Essais et Documents
- 16 Février 2012
- 9782764610800
La génétique, l'informatique, les neurosciences et ce que certains nomment déjà la bionique sont porteuses d'un avenir prodigieux tout autant par ses promesses que par ses périls. La technique exerce désormais une fascination sans rivale sur nos sociétés. Le risque paraît grand qu'une telle ivresse ne dissimule un affaissement du sens moral, or il n'y a de civilisation possible que dans l'équilibre entre la puissance qu'engendre le savoir et la sagesse nourrie par la réflexion éthique. Daniel Jacques entend montrer ici que notre puissance technique doit être assujettie à la compassion, compassion pour nos semblables, mais aussi compassion pour tous les vivants qui nous accompagnent. Il nous faut entrer dans le règne de la technique par la voie la plus humaine. Autrement dit, suite au déclin du christianisme et de l'humanisme classique, il ne nous reste, pour fonder l'humanisme - à la marge du discours que tiennent les sciences naturelles sur l'homme, devenu mi-machine, mi-animal - que cette expérience brute du mal qui se trouve au coeur du XXe siècle, soit le génocide des Juifs d'Europe. D'une certaine manière, ce gouffre moral, cet abîme d'inhumanité, nous tient lieu de révélation, la seule révélation qui puisse encore nous guider dans le grand oeuvre technique auquel nous semblons destinés. Par-delà le devoir de mémoire qui nous rattache à cet événement, la compassion représente un don d'humanité qu'il nous faut apprendre à préserver au moyen d'un langage nouveau.
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Wilfrid Derome, expert en homicides
Jacques Côte
- Editions Boréal
- Biographie
- 13 Mars 2012
- 9782764609637
L'histoire a été injuste envers Wilfrid Derome. Né en 1877, il a acquis sa spécialisation en médecine légale, de 1908 à 1910, en France, alors la mecque des sciences judiciaires. À son retour, après moult démarches auprès du premier ministre Lomer Gouin, Derome fonde un laboratoire de recherches médico-légales ultramoderne, le premier du genre en Amérique. À la fois toxicologue, balisticien, biologiste, graphologue, photographe judiciaire et médecin légiste, Wilfrid Derome s'est battu toute sa vie pour faire reconnaître l'expertise médicolégale devant les tribunaux, idée audacieuse pour l'époque.
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Syndicalisme quebecois : deux siecles d'histoire
Rouillard Jacques
- Editions Boréal
- Essais et Documents
- 17 Mars 2010
- 9782764607411
Contrairement à ce qu'on a cru pendant longtemps, l'histoire du syndicalisme au Québec remonte au début du XIXe siècle et évolue sensiblement au même rythme que celle des autres mouvements syndicaux en Amérique du Nord. À ce chapitre, les facteurs économiques et géographiques qui la rattachent au continent pèsent aussi lourd que le caractère distinct de la société québécoise. Voilà un des éléments clés qui ressortent du vaste pano-rama du syndicalisme au Québec que Jacques Rouillard trace ici. À chacune des périodes étudiées, qui renvoient aux grands moments de l'histoire occidentale, l'auteur montre comment les syndicats ont représenté une composante essentielle de la classe ouvrière et l'un des principaux lieux de contestation de l'ordre établi. Ce livre est une nouvelle édition de la première synthèse sur le syndicalisme québécois que Jacques Rouillard faisait paraître au Boréal en 1989. Ce nouveau texte, entièrement refondu, a été augmenté non seulement pour relater les événements qui se sont déroulés de 1985 à 2003, mais également pour tenir compte, aux diverses époques, des fruits de la négociation collective et de l'avancement de la recherche historique dans ce domaine.
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De l'avantage d'être né
Jacques Godbout
- Editions Boréal
- Essais et Documents
- 15 Mai 2018
- 9782764645444
«J'ai entrepris un inventaire systématique de ma vie publique. De l'avantage d'être né décrit de façon chronologique, à partir de mes livres et de mes films, rassemblés par ordre de parution sur une étagère de ma bibliothèque, naissance, éducation, formation, publication, travail, activités littéraires ou cinématographiques et sociales. Le parcours d'un intellectuel de la Révolution tranquille: c'est mon acte de contrition.»
Voilà comment Jacques Godbout présente De l'avantage d'être né, où ce témoin-acteur de l'évolution du Québec retrace son parcours d'homme et d'artiste d'hier à aujourd'hui.
Nous y lisons le récit d'une enfance et d'une éducation à l'enseigne du Québec traditionnel, où l'Église occupe une place prépondérante. Issu d'une famille libérale, le jeune Godbout trouve très vite le moyen d'échapper à cette société étouffante. Dès le début de la vingtaine, il séjourne en Éthiopie, où il a été invité comme enseignant. À son retour, c'est un Québec qui s'est déjà mis en marche qui l'accueille. Il emboîte le pas et se retrouve à l'avant-garde. Il évoque pour nous la fondation du Mouvement laïque québécois, celle de la revue Liberté ou encore la mise en place de la section française de l'ONF et la création de l'Union des écrivains québécois.
Il raconte aussi ses travaux de romancier, d'essayiste, de cinéaste. Nous voyons ainsi s'élaborer une oeuvre en perpétuel dialogue avec l'actualité, où la fiction sert de révélateur au cheminement d'une société.
Tout aussi à l'aise dans les milieux politiques que dans les milieux littéraires, fasciné autant par la révolution culturelle et sociale qui s'opère aux États-Unis que par une France qui redécouvre le Québec dans un malentendu permanent, Jacques Godbout, figure emblématique de la modernité québécoise, nous livre ici un témoignage marquant. -
Georges-Henri Lévesque, un clerc dans la modernité
Racine St-Jacques J.
- Editions Boréal
- Essais et Documents
- 24 Mars 2020
- 9782764646014
Prêtre dominicain, fondateur de l'École des sciences sociales de l'Université Laval, le père Georges-Henri Lévesque a joué un rôle prépondérant dans l'histoire moderne du Québec. Par sa présence au Conseil supérieur de la coopération, sa participation à la Commission royale d'enquête sur l'avancement des arts, des lettres et des sciences au Canada et son engagement pour l'éducation en Afrique, il a été un agent de transformation sociale et politique. Lui qui a été un opposant notoire au premier ministre Maurice Duplessis s'est vu qualifier de « père de la Révolution tranquille », mais que sait-on vraiment de ce clerc préoccupé par les affaires de la Cité?
Jules Racine St-Jacques ne met pas en doute l'importance du père Lévesque dans l'histoire du Québec, mais en retraçant son parcours, il confronte aux faits historiques ce que la mémoire collective a retenu de l'homme. Érigée en faculté en 1943, l'École des sciences sociales de l'Université Laval a été un lieu de formation et d'incubation de savants, d'experts et de militants notoires qui joueront un rôle de premier plan en amont et en aval de la Révolution tranquille. Étaient-ils pour autant des disciples du père Lévesque? Ce dernier partageait-il leurs idées et leurs combats, notamment en ce qui a trait au catholicisme? Pour répondre à ces questions, l'auteur aborde la figure du père Lévesque comme celle d'un « intellectuel clérical », c'est-à-dire comme un croyant aux prises avec les défis intellectuels et sociaux d'une société engagée sur la voie de la modernisation. Il en conclut que Georges-Henri Lévesque n'était ni pour ni contre, mais bien dans la modernité, habité par les tensions de celle-ci.
Le parcours engagé de ce dominicain dans le Québec des années 1930 à 1960 permet de saisir les grands enjeux d'une époque effervescente de l'histoire intellectuelle, sociale et politique. Il permet aussi de mieux comprendre, par la perspective individuelle, les rapports tendus entre Église et modernité au Québec depuis le XIXe siècle et le rôle joué par certains clercs pour les accorder l'une à l'autre. Enfin, il nous montre que le père Lévesque a écrit à lui seul un chapitre clé de l'histoire de l'éducation.