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La Volte
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Eviter consciencieusement tout ce qui peut mettre en péril la race humaine avaient dit leurs concepteurs... Mais que peuvent bien signifier les concepts de race et de péril pour une IA comme Guerre et Paix ?
Jack Ebner, miraculé de la guerre survenue entre le bloc 17, la Transamérique, et l'Eurocentre, va explorer une Terre mutante, et devoir comprendre les puissances à l'oeuvre.
Jacques Barbéri affole les codes de la littérature et de la science-fiction : dans un paysage digne d'un Jerôme Bosch surréaliste, il tisse un roman poétique, déjanté et visionnaire. -
Années 2050. La Terre, en pleine extase sismique, rate in extremis son but pur, son rêve métaphysique : l'extermination de l'espèce humaine. Conséquence des cataclysmes, outre onze milliards de morts, des monts, au Chili, en Alaska, ont grandi. L'un d'eux, dit-on, atteindrait 16 000 mètres d'altitude. Ce « Strato-McKinley » défie les Chamoniards encore en vie. Naît l'alpinisme « zen » ou « stratosphérique ». C'est là que j'interviens, mon vieux aussi, taiseux, nudiste - inventeur de l'alpinu - et bientôt disparu. En vingt ans j'échoue six fois au mont suprême. Pire, on m'implique dans le massacre de 87 zigues au camp de base. Et pire encore, à mon septième assaut du Strato (ce monstre glacé dont la Pensée me hante), cette fois j'ai un fil à la patte imposé par notre louche gouvernement mondial. Interdiction d'échouer, sous peine de mort - quand menace l'Apocalypse Snow finale.
Et le vieux - le plus grand alpiniste connu - qui ne reparaît toujours pas ? Je me rappelle au moins son enseignement : « La vérité est le contraire de ce qu'on pense ».
Ce roman inaugure un nouveau genre, celui de l'alpinisme d'anticipation, avec une langue qui joue du vocabulaire de la haute montagne, de la varappe et de la glisse, et qui plonge dans les sensations d'ivresse, d'idéal des cimes, là où surgit un sublime ultime.
Un roman dingue. -
Si l'on excepte ses tendances lunatiques - ainsi qu'elle préfère les nommer -, Nora Keller est une jeune fille ordinaire, férue de cinéma, cultivant la différence et les crises existentielles en plus d'exécrer les secrets. Surtout ceux qui entourent son père, et que sa psychanalyste de mère persiste à protéger contre son obsession de vérité. Quand Nora découvre une piste sur l'identité de son géniteur, elle s'y précipite en compagnie de Régis, matheux cinéphile et petit ami en devenir. Retrouver son paternel depuis le coeur de Nice n'est cependant pas mince affaire, a fortiori lorsque le candidat le plus pertinent se relève aussi le plus défavorable à l'idée d'avoir une fille... En contre-point, l'infortunée Priscilla se morfond dans la clinique où elle s'est réveillée amnésique et paralysée, quelque part dans la baie de San Francisco. Elle ne manque pourtant pas d'amour en la présence de Nick Dickovski, son époux, qui la veille jalousement tout en assurant le programme de sa rééducation, mais d'étranges phénomènes ne tardent pas à immiscer le doute en elle. Pourquoi lui promet-on une sortie qui n'arrive jamais? Pourquoi les télécommandes rampent-elles au sol comme des insectes? Et pourquoi personne ne veut répondre à ses questions? Le temps, la mémoire, la perception du réel, les métamorphoses de la chair: autant de thèmes chers à Jacques Barbéri qu'il aborde avec un oeil passionné de cinéaste. Ce thriller psychédélique, flirtant avec le rêve et les bestiaires de toutes sortes qui firent sa réputation, annonce un terrifiant voyage sans retour, entre possibles scientifiques et monstruosité de l'amour.
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Le stathouder Arec est chargé par la PSI (Protection Surveillance Intervention) du bunker d'éliminer Anjelina Séléné contaminée par les «autres». Il efface comme à chaque fois, en bon professionnel, sa cible, mais l'image de cette femme hante régulièrement ses pensées. Aurait-il exceptionnellement des remords? Une fois sa mission effectuée, il réintègre le bunker, bâtiment souterrain où travaillent et sont logés les membres de la PSI. Il emprunte des chemins détournés en évitant comme à son habitude les postes de contrôle, mais cette fois-ci un fonctionnaire zélé aperçoit son manège et le dénonce. Arec est convoqué par ses supérieurs, mais l'entrevue tourne plus autour de sa dernière «cible» - l'a-t-il réellement effacée - que des entorses au règlement. Qui est réellement cette jeune femme pour que les instances dirigeantes du bunker s'y intéressent à ce point? Kô, son ami et voisin, a qui il demande régulièrement conseil pense qu'il n'y a pas besoin de lire entre les lignes pour conclure que les dirigeants du bunker veulent sa peau d'une manière ou d'une autre. Mais qui sont réellement les gouvernants du bunker et, au delà, des différentes communautés qui peuplent la surface? La Tête, alias le président, alias le condottiere, qui ne montre jamais le même visage sur l'écran des Anes, et dont personne ne connaît la véritable apparence -humain, machine, extra-terrestre? Ou bien la Girouette chargée d'énoncer lois et règlements et qui n'hésite pas à faire intervenir les jeux de hasard pour attribuer certains fonctions ou certains titres?
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Qui est Tony Montaldi? Qu'un ex-flic s'exprime en latin, il y a de quoi douter. Qu'il confie à Karen Novalsky, une privée, la recherche de sa moitié schizophrénique, « disparue » sans laisser de trace et c'est tout l'univers qui bascule dans un verre de scotch-benzédrine. Dessoûlée, Karen découvre rapidement qu'elle n'est pas seule sur la piste.
Mais quel rapport Montaldi et son double perdu peuvent-ils entretenir avec la révolte des modz sur Europe? Avec les facéties d'Anima, une intelligence artificielle en butte à la mélancolie? Quel lien avec l'astronaute Abraham Flighenstein de retour de la Nébuleuse de la Tarentule? La mort d'un ingénieur de la Compagnie de Navigation, en pleine dérive synaptique? Les peines de coeur du lieutenant Katleen Slovotba? La reconversion de Gros-Boeuf en lapin dealer? Et avec les tiraillements d'une poignée d'universicules?
Tony Montaldi pourrait aussi bien être la clé d'un complot aux dimensions interstellaires qu'un McGuffin jeté par un dieu ivre à ses ouailles défoncées. Mais si une Danseuse a pris la peine de quitter la fin des temps pour venir mettre de l'ordre du côté de Narcose, c'est que manifestement, « un frottement de branes et de cordes, d'étincelles quantiques » ont fini par mettre « le feu aux poudres de la Structure. » Dernières nouvelles! On annonce l'évasion de Belzébuth et de sa bande de mouches
Le Tueur venu du Centaure déroule un récit qui, ainsi que le définit Jacques Barbéri, «passe le cyberpunk et le polar hard boiled à la moulinette de l'avant-pop!»
Une délectation où la langue tortille comme une « plastiqueue », suave, neuve. Fourrageusement rabelaisienne.
Le Tueur venu du Centaure est le troisième volet, inédit, du tryptique de Narcose. -
Qui a tué Pricilla Rosetawer»? Harry Botkine est un artiste consacré, un as du rodéométathrombix, des concerts en perfusion collective. Lorsqu'il reçoit le corps de son amie, momifié dans un cocon en soie d'araignée, il est déjà trop tard. Quant au message accompagnant le crime, délivré par une grenade de pollen métabolique, il est au-delà de l'obscur, jouant « toutes les couleurs du noir ».
À une vitesse hallucinée, passant entre les mains, les bouches et les symbiotes sexuels de femmes voraces et volup-tueuses, Harry remonte le fil. Ou n'est-ce pas plutôt qu'il s'englue dans la toile tendue par le meurtrier»? Narcose. Psychose»? Harry Botkine n'est-il pas le premier suspect»? Ce n'est qu'au bout d'un voyage d'un érotisme torride et angoissant, en ayant « acquis, comme les rêveurs, le don de se voir agir » qu'Harry touchera au coeur de la psychomachination. -
Granville, année inconnue. Le futur est décrit par allusions : membranes de dépistage où l'on s'immerge à l'entrée des immeubles pour assurer une totale sécurité, symbiotes qui se fixent à la nuque pour communiquer (celui qu'on appelle "Robert" délivre des mots-valises), attentats suicides d'animaux transgéniques, etc. Anjel y est un médecin légiste aux neurones sérieusement imprégnés d'alcool. Voici qu'il se réveille pour découvrir à ses côtés son père et sa mère adoptifs égorgés. Daren, son frère jumeau, n'a pas supporté qu'un désinsectiseur lui gaze sa collection d'araignées vivantes. Marbella boucle l'enquête. Mais la flic est-elle aussi vraie qu'elle le semble ? Alice, psychanalyste, tente d'épargner à Anjel une sévère dépression, découvre qu'une tumeur en forme de serpent fossile occupe son cerveau. Après son opération, elle l'incite au sevrage. Par quelle étrange perversion se livre-t-elle à la prostitution ? Que signifie ce cadavre de femme, vieux de trois mille ans, qui possède le même code génétique qu'Anjel ? C'est alors que la réalité se déglingue et s'anamorphose. Il paraîtrait qu'à Garampaga se déroulent des expériences peu rassurantes. En plongée vers l'île maudite, les événements sanglants et fabuleux se succèdent dans une symphonie psychanalytique qui délivre les clés de l'Olympe.
Jacques Barberi offre un livre heurté, concupiscent, ou le désir de donner une forme littéraire à ses visions les plus fantasques prime sur celui d'élaborer un scénario incontournable. Mais n'est-ce pas aussi le sujet du roman que ce perpétuel foisonnement d'hallucinations où la réalité ne joue que les personnages secondaires ? L'humour et l'érotisme servant de contrepoint au delirium tremens qui emporte le récit. Ici, les chapitres sont enclavés les uns dans les autres selon le principe des poupées russes afin de créer la sensation d'un cauchemar proliférant d'où l'on ressort étrillé par les mots. -
En cette sombre année du tiertant des lépidoptères, la Nouvelle-Angleterre est la proie de phénomènes inexpliqués. La région du Delta, à l'embouchure de la Miskatonic river, est ainsi sujette à d'étranges aberrations que les habitants de Kingsport, ou les riches oisifs de la station balnéaire Stellavista qui s'étend sur plusieurs kilomètres le long de l'océan vers le nord de l'état, remarquent à peine. Qui rencontre un animal étrange ou une construction défiant les lois de la physique, l'attribue sans hésiter au délire créatif des artistes qui sévissent dans les ateliers-laboratoires de la marina. Mais ce qui peut paraître anecdotique à l'échelle humaine, se révèle menaçant pour les Dieux de tous poils qui ont engendré les milliers d'univers de la Structure, et carrément inacceptable pour les Mouches, ces dames qui vivent entre les univers, adorent le calme et détestent les Seigneurs de la Guerre qui alimentent le chaos et font déferler des vagues sur leurs plages. Car les aberrations du Delta sont comme les grains de sable d'un mur qui s'effrite... celui d'une prison qui s'étend sur des milliards d'années lumière ! Si elle s'effondrait, il n'y aurait certes aucune honte à paniquer, car même l'écrivain le plus talentueux et le plus imaginatif aurait vraiment du mal à décrire l'entité innommable qui s'en échapperait ! C'est bien sûr ce que souhaitent les Araignées qui surfent sur les vagues de la Structure, s'empiffrent de chaos et deviennent grosses et grasses lorsque l'océan s'agite. Quelques centaines d'univers, seraient alors tout simplement rayés de la carte.
Mais qui pourrait donc empêcher ce drame ? Jack Browser, peut-être... Une quinzaine d'années difficiles à porter, une mère alcoolique et suicidaire et une grand mère qui ne pense qu'à le tuer, mais également un pouvoir excessivement rare : la capacité d'ouvrir des portes entre les univers, et de forcer celles que leurs occupants ont pris la peine de cadenasser. À quoi cela pourrait-il bien servir, vu les circonstances ? Une question que l'on est en droit de se poser... La réponse se trouve peut-être au cOEur de l'Anamorphovers, dans les bas-fonds des origines, là où se terrent, calfeutrés dans leur monde, ceux qui ont construit cette prison cyclopéenne et seuls capables de la consolider. Mais si Jack est en mesure de forcer leur monde, encore faut-il qu'il puisse le trouver... -
Pour accompagner la parution du nouveau roman de Jacques BARBERI, MONDOCANE, la Volte propose la nouvelle éponyme en accès gratuit.
La nouvelle, dont une traduction américaine vient de paraître dans THE BIG BOOK OF SCIENCE FICTION, est une formidable introduction à l'univers déjanté et poétique de Mondocane.
Loin d'être sombre, ce monde post-apocalyptique, aux paysages surréalistes dignes d'un Jérôme Bosch, met en scène un avenir dur mais bariolé, aux humains mutants totalement adaptés à une nouvelle terre.