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Jacques Généreux explique l'économie à tout le monde
Jacques Généreux
- Seuil
- Sciences humaines (H.C.)
- 25 Mai 2014
- 9782021105148
" Je m'attacherai surtout à expliciter les clés de lecture, les codes de langage, les logiques et les modèles de pensée qui façonnent le discours des économistes, mais aussi de tous ceux qui vous parlent d'économie à la télévision, de ceux qui vous gouvernent ou qui sollicitent vos bulletins de vote. Je souhaite donc concentrer cet entretien sur le décryptage des raisonnements économiques courants et faire apparaître ce qui, dans l'état actuel des connaissances, est raisonnablement acceptable, passablement discutable ou parfaitement farfelu. "
J. G.
Sommaire
1. L'économie morale
La sagesse des anciens
2. L'économie politique
Les mercantilistes, les libéraux et les " classiques "
3. Une science sociale et historique
Genèse de l'approche marxiste
4. Une science des choix rationnels
Les approches néoclassique et néolibérale
5. L'économie de marché idéale
La concurrence parfaire et l'" économie de l'offre "
6. Les marchés et les prix dans l'économie réelle
Le mythe de l'équilibre général
7. Face aux crises, face au chômage
La logique keynésienne ou l'" économie de la demande "
8. Budget, dette et déficits
Le débat sur la relance keynésienne
9. Monnaie, inflation et taux d'intérêt
La politique monétaire et le rôle de la banque centrale
10. Balance des paiements, taux de change et spéculation
Les marges de manœuvre des États face à la finance internationale
11. De la fin du SMI à la crise de l'euro
L'autodestruction des politiques macroéconomiques
12. Biens publics et biens privés
Les défaillances du marché et le domaine réservé de l'État
13.L'être humain est-il unhomo oeconomicus?
Les limites de la rationalité et la nature sociale des comportements économiques
14. Compétition et coopération
Les vertus et les limites de la concurrence
15. Libre-échange, protectionnisme et capitalisme
Comment transformer le système ?
16.En guise de conclusion
Jacques Généreux, professeur à Sciences Po, est l'un des économistes les plus lus en France. Ses manuels et ses ouvrages d'initiation à l'économie sont tous des best-sellers, plébiscités chaque année par des dizaines de milliers d'étudiants, lycéens et enseignants. Il a reçu le "Prix lycéen du livre d'économie" pour Les Vraies Lois de l'économie. Il est aussi connu pour ses travaux, qui mêlent philosophie, économie et anthropologie ( La Dissociété, L'Autre Société, La Grande Régression ).
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Spectres de Marx : L'État de la dette, le travail du deuil
Jacques Derrida
- Seuil
- 8 Novembre 2024
- 9782021596106
The time is out of joint.« Parole théâtrale, parole de Hamlet devant le théâtre du monde, de l'histoire et de la politique. L'époque est hors de ses gonds. Tout, à commencer par le temps, paraît déréglé, injuste ou désajusté. Le monde va très mal, il s'use à mesure qu'il prend de l'âge. »
En 1993, quatre ans après la chute du mur de Berlin, et en plein triomphe de la démocratie libérale, Jacques Derrida écrit un livre intempestif sur l'héritage de Marx. Il n'est pas question d'un ralliement tardif au marxisme mais d'un retour de Marx et de tous ceux qui l'ont habité sous forme de spectres dans le nouvel ordre du monde. Il s'agit d'une déconstruction, fidèle à un certain esprit du marxisme, du moins à l'un d'entre eux car il y en a plus d'un. La réconciliation est possible entre une idée devenue spectrale et un apprendre à vivre enfin, entre un temps disjoint et un temps de longue durée. Pour veiller à l'avenir et penser ce qu'il peut encore advenir, il faut laisser ou rendre la parole aux fantômes ; ils nous rappelleront toujours à notre responsabilité.
Prise de position, geste politique, propos de résistance à l'État mondial, déconstruction du droit international. Tout y est. Lire Spectres de Marx trente ans après sa parution, c'est aussi s'entretenir avec le spectre de Jacques Derrida, saisir l'idée d'une possible révolution à venir.
Cette nouvelle édition est augmentée d'un débat inédit avec Étienne Balibar, tenu le 1er février 1994 au Collège international de Philosophie, de corrections in-texte de Jacques Derrida, et d'extraits de correspondances.Né en Algérie en 1930, Jacques Derrida est l'auteur d'une oeuvre monumentale, au centre de laquelle se trouve le concept de « déconstruction ».
Devenu le philosophe français le plus étudié dans le monde, il meurt à Paris fin 2004. -
Du meme a l'autre - deux cours sur husserl, 1963
Jacques Derrida
- Seuil
- Bibliothèque Derrida
- 8 Novembre 2024
- 9782021570908
En 1963, Jacques Derrida consacre deux cours à Husserl dans le cadre de son enseignement à la Sorbonne : « Phénoménologie, téléologie, théologie : le Dieu de Husserl » et « La cinquième des Méditations cartésiennes de Husserl ». Chacun de ces deux textes soigneusement rédigés a les dimensions d’un cours, mené avec une clarté et une maîtrise singulières, mais surtout l’ampleur d’une recherche.
Derrida ne se contente pas d’y exposer les principes fondamentaux de la phénoménologie husserlienne, mais s’interroge sur deux cas-limites – Dieu et autrui – qui risquent de poser un problème à la phénoménologie. Si celle-ci constitue un « retour aux choses mêmes » et n’autorise à parler que de ce qui fait l’objet d’une présentation à la conscience, il n’est pas évident de voir comment elle peut parler de quelque chose comme un alter ego ou un Dieu.
L’examen de ces deux questions permet à Derrida d’éprouver les capacités de la méthode phénoménologique, de souligner sa force, et de montrer jusqu’où elle peut nous mener. Il est aussi l’occasion de montrer l’importance de notre rapport au langage : pour poser différemment certains problèmes métaphysiques traditionnels, et notamment pour comprendre vraiment notre rapport à l’autre (ou à l’Autre), la philosophie doit se mettre à parler autrement qu’elle ne l’a longtemps fait.
Par leur densité philosophique et leur valeur de témoignage dans la trajectoire d’éloignement progressif de Derrida vis-à-vis de la phénoménologie, ces deux cours dessinent l’identité philosophique de Derrida, à partir de son point de départ husserlien.
Édition établie par Raphaël Authier et Édouard Mehl. -
Quand la connerie économique prend le pouvoir
Jacques Généreux
- Seuil
- Documents (H. C.)
- 7 Octobre 2021
- 9782021399011
Aucune crise ne semble altérer la détermination de nos dirigeants à perpétuer le monde d'avant en pire, car l'entendement des élites est durablement embrouillé par une religion néolibérale insensée inculquée à plusieurs générations d'énarques, de journalistes, de professeurs, etc.
Jacques Généreux approfondit ici la piste de recherche amorcée dans La Déconnomie. En mobilisant la psychologie sociale et cognitive, il révèle la « banalité de la bêtise » et de sa forme entêtée, la connerie. Il montre comment celle-ci imbibe l'idéologie économique qui inspire la parole, l'arrogance et la politique de Macron, comme elle a inspiré la gauche et la droite européennes depuis trente ans. La connerie économique, c'est aussi la maladie d'une société dont toutes les sphères sont contaminées par le virus de la compétition (la politique, l'usine, le bureau, l'école, la recherche, les médias). Un virus qui stimule la bêtise et pervertit la démocratie en piège à cons.
L'antidote existe. C'est l'intelligence collective qui peut surgir de la délibération citoyenne. Sans installation de cette dernière au pouvoir, la meilleure des reconstructions sociales pourra toujours être anéantie par une prochaine génération d'abrutis.Jacques Généreux, membre des Économistes atterrés et de l'Association française d'économie politique, enseigne l'économie à Sciences Po depuis près de quarante ans. Il a publié de nombreux best-sellers d'initiation à l'économie et des essais qui tentent de refonder l'économie et la politique sur les sciences de l'homme (La Dissociété, L'Autre Société, La Grande Régression). -
Partition rouge ; poèmes et chants des Indiens d'Amérique du nord
Florence Delay
- Seuil
- Fiction & Cie
- 25 Mai 2014
- 9782021186475
Partition rouge représente, sous forme d'une anthologie, un infime prélèvement dans l'immense Amérique du Nord des Indiens.
Que le chant, le poème, est médecine, la peinture cérémonie, la danse une cure, le conte une tentative de guérison collective, que tous ces arts ne sont pas de l'art uniquement mais un moyen de vivre, que le poème peint, chanté, dansé, tissé, emplumé, voire cuisiné, est nécessaire à la santé, Partition rouge ne peut que s'en souvenir.
On dit que nous sommes blancs. Mais de ce blanc qui était nord et résurrection pour les Navahos, nord et purification pour les Sioux, est venue la destruction. Notre hommage au rouge ne répare rien.
Partition rouge dit notre admiration pour la profondeur et la nécessité du chant, notre enchantement de retrouver l'univers et nos grands-parents intacts, de l'ours au colibri.
On dit que nous sommes riches. L'affirmation est à revoir à la lumière de cette déclaration d'un Indien navaho au seuil du XXe siècle : " Je suis un pauvre homme : je ne connais aucun chant. "
Florence Delay, Jacques Roubaud
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Les voyages de l'art
Jacques Rancière
- Seuil
- La Librairie du XXIe siècle
- 22 Septembre 2023
- 9782021523959
Le moment où l'art a été identifié comme une sphère d'expérience autonome et installé dans les musées et les salles de concert est aussi celui où s'est imposée à lui la nécessité de sortir de lui-même, de devenir autre chose que de l'art.
La musique a prétendu être plus que l'art des musiciens : la langue de l'esprit ou le drame de l'avenir. L'architecture a voulu construire non plus seulement des bâtiments, mais un monde nouveau et cherché pour cela à s'envoler dans les airs. Les artistes révolutionnaires ont décidé de confectionner non plus des tableaux, mais les formes de la vie nouvelle. Et les performances et installations de l'art contemporain se tiennent sur la frontière indécise du dedans et du dehors, de l'art et de la politique.
En suivant quelques-uns de ces voyages, Jacques Rancière montre aussi comment les vieux maîtres, Kant et Hegel, nous aident à en comprendre les détours. -
Dieu existe-t-il vraiment ? Est-ce lui qui a créé le Ciel et la Terre ? Et comment accepter qu'il tolère les guerres, les maladies, le Mal ? Peut-on croire à la résurrection de Jésus ? Quelle est la différence entre le Dieu des chrétiens, celui des juifs, celui des musulmans ? Il n'est pas facile de répondre à ces questions et à beaucoup d'autres que les enfants se posent, même lorsqu'ils n'ont pas l'occasion d'en parler aux adultes. Jacques Duquesne, auteur de livres qui ont rencontré un grand écho (Jésus et Le Dieu de Jésus), a su parler de al foi et de l'amour, trouver les mots simples, les exemples parlants, les réponses claires à ces questions complexes, parce qu'il a écrit ce livre pour ses petits-enfants et avec eux, dans un dialogue libre et vrai.
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La légende dorée
L'enthousiasme des premiers lecteurs a fait de La Légende des Saints de Jacques de Voragine La Légende dorée, la légende d'or : celle de toutes les histoires qui entourent la vie et la mort exemplaires des saints chrétiens du premier millénaire après le Christ et des débuts du Moyen Âge.
L'auteur a récolté les faits épars dans une foule d'écrits, de chroniques et de biographies dispersés, non pour raconter " ce qui s'est vraiment passé ", mais pour édifier, par l'exemple magnifique des saints, de leurs paroles de feu et de leurs miracles, ceux qui veulent marcher à la suite du Christ. Aujourd'hui, La Légende dorée est aussi une extraordinaire " anthologie " naïve, riche d'histoire et de culture, car elle a inspiré de nombreux artistes chrétiens.
Jacques de Voragine
Né en 1230 à Varaggio, près de Gênes (d'où le nom de " Varagine " ou " Voragine "), il entre dans l'ordre des Dominicains en 1244. Grand prédicateur, auteur prolifique, défenseur des Génois, il est élu évêque de Gênes en 1292 et meurt en 1298.
Traduit du latin par Teodor de Wyzewa
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Séminaire (1991-1992) : Répondre, Du secret
Jacques Derrida
- Seuil
- Bibliothèque Derrida
- 9 Février 2024
- 9782021534863
«Le secret, dit-on, c’est ce qui ne se dit pas » : c’est sur cette phrase que s’ouvre le séminaire Répondre – du secret, le tout premier de la série « Questions de responsabilité » que Jacques Derrida donnera à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) de 1991 à 2003. Ce cycle de recherches portant sur les enjeux actuels du concept de responsabilité (philosophique, littéraire, éthique, juridique, psychanalytique, politique) privilégie d’entrée de jeu le thème du secret puis celui du témoignage, qui sera déployé de 1992 à 1995.
Qu’est-ce qu’un secret et comment se lie-t-il à un appel à la responsabilité ? Pour répondre à ces questions, Jacques Derrida examine d’abord la sémantique du secret à travers divers registres (scientifique, technique, social, politique et religieux), où le secret trouble l’opposition entre le privé et le public. Suivant la généalogie du cryptique ou de l’hermétique dans différentes familles de langues (grecque, latine, allemande), il explore l’histoire et les valeurs culturelles qui lui sont associées (secret d’État ou militaire, secret professionnel, société secrète), analyse la thématique et les « effets » de secret dans certaines œuvre littéraires (notamment celles de Melville, de Baudelaire, de James et de Poe), puis élabore une problématique de la « curiosité » et du « souci » à partir de textes de Freud et de Heidegger.
Explorant trois « logiques » entrelacées du secret (le cogito cartésiano-kantien, le sujet de l’inconscient freudien, l’être-caché de la dissimulation heideggérienne comme vérité), Jacques Derrida s’engage ensuite dans une lecture approfondie du secret abrahamique dans les Essais hérétiques… de Patočka et Crainte et Tremblement de Kierkegaard, où se découvre la figure par excellence du secret comme mort donnée. Il poursuit également le « dialogue fictif », amorcé en 1975-1976 dans son séminaire La Vie la mort, entre Freud et Heidegger au sujet du concept de l’Unheimlichkeit, tout en interrogeant les effets de la pulsion secrétariale à l'œuvre dans son propre enseignement.
Le texte de ce séminaire a été établi par Ginette Michaud et Nicholas Cotton. -
L'écriture et la différence
Ce qui s'écrit ici différence marque l'étrange mouvement, l'unité irréductiblement impure d'un différer (détour, délai, délégation, division, inégalité, espacement) dont l' économie excède les ressources déclarées du logos classique.
C'est ce mouvement qui donne une unité aux essais ici enchaînés. Qu'ils questionnent l'écriture littéraire ou le motif structuraliste (dans les champs de la critique, des " sciences de l'homme " ou de la philosophie), que par une lecture configurante ils en appellent à Nietzsche ou à Freud, à Husserl ou à Heidegger, à Artaud, Bataille, Blanchot, Foucault, Jabès, Lévinas, ils n'ont qu'un lieud'insistance : le point d'articulation dérobée entre l'écriture et la différence. À peser sur cette articulation, ils tentent de déplacer les deux termes.
Jacques Derrida (1930-2004)
Philosophe majeur du XXe siècle, initiateur de la " déconstruction ", il est l'auteur d'une œuvre considérable, dont, publiés au Seuil, La Dissémination (1972), Signéponge (1988) et Foi et savoir (2001).
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Les bords de la fiction
Jacques Rancière
- Seuil
- La Librairie du XXIe siècle
- 25 Octobre 2017
- 9782021296570
On le sait depuis Aristote : ce qui distingue la fiction de l'expérience ordinaire, ce n'est pas un défaut de réalité mais un surcroît de rationalité. Elle dédaigne en effet l'ordinaire des choses qui arrivent les unes après les autres pour montrer comment l'inattendu advient, le bonheur se transforme en malheur et l'ignorance en savoir.
Cette rationalité fictionnelle a subi à l'âge moderne un destin contradictoire. La science sociale a étendu à l'ensemble des rapports humains le modèle d'enchaînement causal qu'elle réservait aux actions d'êtres choisis. La littérature, à l'inverse, l'a remis en cause pour se mettre au rythme du quotidien quelconque et des existences ordinaires et s'installer sur le bord extrême qui sépare ce qu'il y a de ce qui arrive.
Dans les fictions avouées de la littérature comme dans les fictions inavouées de la politique, de la science sociale ou du journalisme, il s'agit toujours de construire les formes perceptibles et pensables d'un monde commun. De Stendhal à João Guimarães Rosa ou de Marx à Sebald, en passant par Balzac, Poe, Maupassant, Proust, Rilke, Conrad, Auerbach, Faulkner et quelques autres, ce livre explore ces constructions au bord du rien et du tout.
En un temps où la médiocre fiction nommée " information " prétend saturer le champ de l'actuel avec ses feuilletons éculés de petits arrivistes à l'assaut du pouvoir sur fond de récits immémoriaux d'atrocités lointaines, une telle recherche peut contribuer à élargir l'horizon des regards et des pensées sur ce qu'on appelle un monde et sur les manières de l'habiter.
Né à Alger en 1940, Jacques Rancière est professeur émérite de philosophie à l'université Paris VIII. Il a consacré de nombreux ouvrages aux relations entre politique, art et littérature. Il a notamment publié au Seuil, dans " La Librairie du XXIe siècle ", Courts voyages au pays du peuple (1990), Les Mots de l'Histoire (1992), La Fable cinématographique (2001) et Chroniques des temps consensuels (2005).
Prix des Savoirs 2017
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Histoire des émotions Tome 3 ; de la fin du XIXe siècle à nos jours
Collectif
- Seuil
- Livres de référence-L'Univers historique
- 12 Octobre 2017
- 9782021177428
Après les succès de l'Histoire du corps et l'Histoire de la virilité, Alain Corbin, Jean-Jacques Courtine et Georges Vigarello dirigent cette très ambitieuse Histoire des émotions en trois volumes richement illustrés, qui réunit pour la première fois les meilleurs spécialistes français et étrangers de l'histoire des émotions, toutes générations confondues.
Ce troisième volume, qui s'ouvre à la fin du XIXe siècle, révèle l'accroissement comme la complexification de l'espace intérieur dans la conscience occidentale, la saisie de troubles toujours plus variés, depuis l'émotion jusqu'au sentiment, à la passion, voire aux perversions ou à la folie. Au XXe siècle s'impose le constat d'un profond déplacement du régime émotif lui-même. Tout change lorsque l'accroissement de l'individualisme, le triomphe de l'univers privé, doublés du relatif effacement des " soutiens " collectifs habituels, de l'école à l'entreprise, transforment la relation à l'intériorité, diffusant paradoxalement une insécurité inédite, une compassion sélective, une irrépressible attente de protection. Une anxiété inédite a gagné les consciences. Elle se nourrit aussi de la confrontation aux violences extrêmes d'un siècle de fer et de sang.
Directeur de volume : professeur d'histoire européenne à l'université d'Auckland (Nouvelle Zélande), professeur émérite à Paris-III-Sorbonne Nouvelle et à l'université de Californie (Santa Barbara), Jean-Jacques Courtine a publié Déchiffrer le corps, penser avec Foucault (J. Millon, 2011), et, avec Alain Corbin et Georges Vigarello, Histoire du corps et Histoire de la virilité (Seuil, 2006 et 2011).
Les contributeurs : Bruno Nassim Aboudrar, Stéphane Audoin-Rouzeau, Antoine de Baecque, Ludivine Bantigny, Éric Baratay, Yaara Benger Alaluf, Christophe Bident, Christian Bromberger, Esteban Buch, Anne Carol, Jacqueline Carroy, Pierre-Henri Castel, Jean-Jacques Courtine, Stéphanie Dupouy, Ute Frevert, Sarah Gensburger, Claudine Haroche, Eva Illouz, Claire Langhamer, Nicolas Mariot, Charles-François Mathis, Olivier Mongin, Dominique Ottavi, Michel Peraldi, Jan Plamper, Richard Rechtman, Bertrand Taithe, Christophe Triau, Sylvain Venayre
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Le hasard et la nécessité ; essai sur la philosophie naturelle de la biologie moderne
Jacques Monod
- Seuil
- Sciences
- 25 Décembre 2014
- 9782021224399
"Il est imprudent aujourd'hui, de la part d'un homme de science, d'employer le mot de "philosophie", fût-elle "naturelle" dans le titre (ou même le sous-titre) d'un ouvrage. C'est l'assurance de le voir accueilli avec méfiance par les hommes de science et, au mieux, avec condescendance par les philosophes.
Je n'ai qu'une excuse, mais je la crois légitime : le devoir qui s'impose, aujourd'hui plus que jamais, aux hommes de science de penser leur discipline dans l'ensemble de la culture moderne pour l'enrichier non seulement de connaissances techniquement importantes, mais aussi des idées venues de leur science qu'ils peuvent croire humainement signifiantes. L'ingénuité même d'un regard neuf (celui de la science l'est toujours) peut parfois éclairer d'un jour nouveau d'anciens problèmes...
Cet essai ne prétend nullement exposer la biologie entière mais tente franchement d'extraire la quintessence de la théorie moléculaire du code... Je ne puis que prendre la pleine responsabilité des développements d'ordre éthique sinon politique que je n'ai pas voulu éviter, si périlleux fussent-ils ou naïfs ou trop ambitieux qu'ils puissent, malgré moi, paraître : la modestie sied au savant, mais pas aux idées qui l'habitent et qu'il doit défendre."
Jacques Monod
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Faut-il vraiment découper l'histoire en tranches ?
Jacques Le goff
- Seuil
- La Librairie du XXIe siècle
- 9 Janvier 2014
- 9782021123289
Ni thèse, ni synthèse, cet essai peut être lu comme l'aboutissement d'une longue recherche. Et d'une réflexion sur l'histoire, sur les périodes de l'histoire occidentale, au centre de laquelle le Moyen Âge est mon compagnon depuis 1950. Il s'agit donc d'un ouvrage que je porte en moi depuis longtemps, des idées qui me tiennent à cœur.
Écrit en 2013, à l'heure où les effets quotidiens de la mondialisation sont de plus en plus tangibles, ce livre-parcours pose des questions sur les diverses manières de concevoir les périodisations dans l'histoire : les continuités, les ruptures, les manières de repenser la mémoire de l'histoire.
Traitant du problème général du passage d'une période à l'autre, j'examine un cas particulier : la prétendue nouveauté de la " Renaissance " et son rapport au Moyen Âge auquel j'ai consacré avec passion ma vie de chercheur.
Reste le problème de savoir si l'histoire est une et continue ou sectionnée en compartiments ? ou encore : s'il faut vraiment découper l'histoire en tranches ?
Jacques Le Goff
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Les intellectuels au Moyen âge
Jacques Le goff
- Seuil
- FDS Points Théma
- 25 Novembre 2013
- 9782757835791
Le clerc, qui ne se confond pas avec le prêtre ou le moine, est le descendant d'une lignée originale dans l'Occident urbain du Moyen Age : celle des intellectuels. Le mot est moderne, il a l'avantage de désigner à la fois le penseur et l'enseignant, et de ne pas être équivoque.
L'enquête de Jacques Le Goff est une introduction à la sociologie historique de l'intellectuel occidental. Mais elle fait aussi la part du singulier et du divers, et devient ainsi une galerie de caractères finement analysés.
La première édition de cet ouvrage devenu classique a paru aux Editions du Seuil en 1957. Elle reparaît aujourd'hui augmentée d'une préface et d'une longue bibliographie critique dans lesquelles Jacques Le Goff fait droit aux travaux parus depuis la première publication, et bien souvent inspirés par elle.
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Introduction a la politique economique
Jacques Généreux
- Seuil
- Economie humaine
- 26 Avril 2018
- 9782021407242
Introduction à la politique économique
Récessions, inflation, chômage, krach financier, crise de l'euro... Face à ces déséquilibres, que peuvent faire les gouvernements ? Quels objectifs guident leur action ? Comment fonctionnent les divers moyens d'intervention et à quelles conditions sont-ils efficaces ? Telles sont les questions abordées dans ce livre. Cette nouvelle édition entièrement actualisée introduit de nombreux schémas commentés pour décrire la chaîne complète des effets associée à chaque instrument d'intervention ; elle éclaire les débats contemporains (austérité ou relance, politique de l'offre ou de la demande, euro ou monnaie nationale...) et permet de comprendre pourquoi la conduite d'une politique économique est confrontée à des dilemmes spécifiques dans la zone euro.
Jacques Généreux
Auteur de plus de vingt-cinq ouvrages, il enseigne l'économie à Sciences Po. depuis trente-cinq ans. Il est membre de l'Association française d'économie politique, notamment mobilisée pour le pluralisme de la recherche en économie. Il soutient également l'action de l'APSES pour défendre un enseignement pluraliste et pluridisciplinaire des sciences économiques et sociales au lycée.
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La dissémination
" La Pharmacie de Platon, La Double Séance, La Dissémination : triple trajet dont le système est entraîné – ouvert et déporté – par une digression (digraphe aussi comme toujours) paraissant inédite. On pourrait la lire selon plusieurs modes, d'un bloc ou plus, avant ou après les autres, et par exemple comme un protocole méthodologique, une anatomie des préfaces ou une cartographie générale, etc. Ce Hors livre n'est donc pas seulement une fiction théorique. Jouant avec les trois autres, toute sa conséquence, il relance et déplace, suivant des règles angulaires, telles questions ou positions d'ailleurs engagées, en expose le corps à l'épreuve d'une tout autre scène : quand le travail de la différance sémantique comme différance séminale déconcerte silencieusement toute préséance. "
Jacques Derrida (1930-2004)
Philosophe majeur du XXe siècle, initiateur de la " déconstruction ", il est l'auteur d'une œuvre considérable, dont, publiés au Seuil, L'Écriture et la Différence (1979), Signéponge (1988) et Foi et savoir (2001).
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Durant l’année scolaire 1960-1961, Jacques Derrida, alors assistant en philosophie générale et logique à La Sorbonne, entreprend une lecture de la phrase d’Alain, « Penser, c’est dire non ». Ce cours magistral en quatre séances donne déjà à lire les marques d’une écriture déconstructrice à venir. Il s’inscrit aussi dans une pensée du « oui non », de ce qu’est fondamentalement la pensée, et de ce qu’elle dit quand elle dit oui, non. Des questions qui servent de points d’appui pédagogiques récurrents à Derrida dans les années 1960 – décennie de pensée effervescente en France.
À la lecture de cette présente édition, ces questions apparaissent aussi comme ayant toujours déjà été fondamentales à la pensée derridienne. Elles gardent aujourd’hui toute leur pertinence, à une époque où il est souvent difficile de dire la différence entre pensée et croyance. Entièrement inédit et rédigé à la main par Derrida pendant la guerre d’indépendance de son pays de naissance, l’Algérie, Penser, c’est dire non est le fruit d’un défi éditorial de plusieurs années qui donne lieu aujourd’hui à la publication d’un des textes les plus anciens du corpus derridien paru à ce jour.
Édition établie par Brieuc Gérard. -
" La question que je voudrais esquisser dans ce livre est une de celles qui me troublent le plus profondément. Elle me paraît dans l'état de mes connaissances insoluble et revêt un caractère grave d'étrangeté historique. Elle peut se dire d'une façon très simple : comment se fait-il que le développement de la société chrétienne et de l'Église ait donné naissance à une civilisation, à une culture en tout inverse de ce que nous lisons dans la Bible, de ce qui est le texte indiscutable à la fois de la Torah, des prophètes, de Jésus et de Paul [...]. Si bien que d'une part on a accusé le christianisme de tout un ensemble de fautes, de crimes, de mensonges qui ne sont en rien contenus, nulle part, dans le texte et l'inspiration d'origine et d'autre part on a modelé progressivement, réinterprété la Révélation sur la pratique qu'en avaient la Chrétienté et l'Église. Les critiques n'ont voulu considérer que cette pratique, cette réalité concrète, se refusant absolument à se référer à la vérité de ce est dit. Or il n'y pas seulement dérive, il y a contradiction radicale, essentielle, dont véritable subversion. "
J. E.
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Hospitalité volume II : séminaire (1996-1997)
Jacques Derrida
- Seuil
- Bibliothèque Derrida
- 4 Novembre 2022
- 9782021518139
Jacques Derrida poursuivit pendant plusieurs années un cycle de recherches sur les enjeux actuels (philosophique, éthique, juridique ou politique) du concept de responsabilité. Après avoir privilégié, à titre de fil conducteur, les thèmes du secret et du témoignage, il a élaboré une problématique de l’étranger. Qu’appelle-t-on « un étranger » ? Comment l’accueille-t-on ? Comment le refoule-t-on ? Quelle différence entre un autre et un étranger ? Qu’est-ce qu’une invitation, une visite, une « visitation » ? Ces questions et d’autres semblables ont conduit Jacques Derrida dans cette deuxième année de son séminaire sur l’hospitalité à cheminer assez longuement dans une problématique judaïque de l’hospitalité, se laissant alors guider par des textes bibliques, parfois interprétés par Emmanuel Levinas, puis dans une problématique arabomusulmane sur le seuil de laquelle il étudie l’oeuvre de Louis Massignon et son discours sur la tradition de l’hospitalité abrahamique. La lecture de ces deux grands corpus se rassemble à un moment donné autour du concept et du mot de « substitution ». La « substitution » occupe au centre de ces deux pensées une place décisive et énigmatique, justement quant à l’accueil et à l’hospitalité. Jacques Derrida en étudie à la fois les filiations et la « logique ».
Le texte de ce séminaire a été établi par Pascale-Anne Brault et Peggy Kamuf. -
L'ouvrage se situe dans un domaine nouveau de l'histoire, en pleine expansion, le domaine de l'imaginaire, présenté ici à travers deux composantes notoires de l'imaginaire médiéval, les héros d'une part: Charlemagne, le Cid, le roi Arthur, le comte Roland, la papesse Jeanne, Robin des Bois, sans oublier la fée Mélusine et l'enchanteur Merlin mais aussi le renard et la licorne; les merveilles d'autre part, illustrées sous la forme de trois édifices consacrés aux principales puissances qui dominent la société médiévale: la cathédrale, le château fort et le cloître.
Ignorant les frontières entre le naturel et le surnaturel, l'ici-bas et l'au-delà, l'univers médiéval est illustré par une iconographie fondamentale, couvrant un large éventail géographique. Cette histoire de l'imaginaire est aussi une histoire dans la longue durée, présentant les héros et les merveilles du Moyen Âge tels que le Moyen Âge les a construits, vénérés, puis légués aux siècles futurs où ils ont continué à vivre en se transformant dans une combinaison de renvoi au passé, d'adaptation au présent, et d'ouverture sur l'avenir.
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Il y a un "vilain" Moyen Âge, intolérant, violent, pauvre - et Jacques Le Goff en parle sans détour.
Mais il y a aussi et surtout un "beau" Moyen Âge, et les enfants l'adorent. C'est celui des chevaliers et des tournois, des châteaux forts et des cathédrales, des jongleurs et des troubadours, des foires et des pèlerinages. Le Moyen Âge, c'est aussi la quête du Graal, la légende des chevaliers de la Table Ronde, le roman de Tristan et Iseut, Notre-Dame, les anges, les saints, les fées et les monstres, le combat de Carnaval et de Carême... Enfin, c'est au Moyen Âge que naît l'Europe, l'unité de sa culture dans la diversité de ses pays et de ses langues.
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Courts voyages au pays du peuple
Jacques Rancière
- Seuil
- La Librairie du XXIe siècle
- 31 Janvier 2014
- 9782021158243
Au bout de la ligne, un peu à l'écart du fleuve, vit cet autre peuple qu'on appelle simplement le peuple. Des voyageurs s'arrêtent, surpris.
Wordsworth, le poète des lacs, traverse la Révolution française, Büchner croise un pèlerin de l'Utopie saint-simonienne, Michelet et Rilke, devant la servante ou l'ouvrière, rêvent de vie réconciliée pendant que les prolétaires rêvent des mers du Sud et vont quelquefois y chasser la baleine. Sur l'écran, Ingrid Bergman incarne la femme du monde découvrant l'autre côté de la société.
Dans ces Courts voyages, Jacques Rancière nous invite à repenser les rapports entre les images et les savoirs, l'utopie et le réel, la littérature et la politique.
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Hospitalité volume I : séminaire (1995-1996)
Jacques Derrida
- Seuil
- Bibliothèque Derrida
- 4 Novembre 2021
- 9782021485349
Qu’appelle-t-on un étranger ? Comment l’accueille-t-on ? Comment le refoule-t-on ? Quelle différence entre un autre et un étranger ? Qu’est-ce qu'une invitation, une visite, une visitation ? Comment la notion de l’étranger s’inscrit-elle dans la langue ? Quelle est son histoire européenne, et d’abord grecque ou latine ? Comment se distribue-t-elle dans les espaces de la parenté, de l’ethnie, de la Cité, de l’État, de la nation ? Comment analyser aujourd’hui, notamment en France et en Europe, la pertinence et les enjeux de l’opposition ami/ennemi ? Compte tenu de mutations technologiques (par exemple dans la structure et la vitesse de la communication), qu’en est-il des frontières, de la citoyenneté, des droits dits du sol ou du sang, des populations déplacées ou déportées, de l’immigration, de l’exil ou de l’asile, de l’intégration ou de l’assimilation (républicaine ou démocratique), de la xénophobie ou du racisme ?
Ces questions sont travaillées par Jacques Derrida à travers des lectures croisées de grands textes classiques (de la Bible, de Sophocle ou de Platon – et surtout du fameux article de Kant sur le droit cosmopolitique à l’hospitalité universelle dans Vers la paix perpétuelle) et modernes (de Heidegger, de Benveniste sur l’ipséité ou sur le rapport hospes/hostis, d’Arendt sur le déclin de l’État-nation, de Roberte ce soir de Klossowski), mais aussi à propos de débats en cours au sujet de l’immigration ou du droit d’asile en France et en Europe. La réflexion préliminaire de Derrida dans cette première année de son séminaire « Hospitalité » est structurée par la distinction rigoureuse, quoique sans opposition, entre deux logiques hétérogènes qui risquent toujours de se pervertir l’une l’autre : celle d’une hospitalité stricte et conventionnelle (toujours finie, conditionnelle et subordonnée à la maîtrise du chez soi ou de l’ipséité) et l’idée d’une hospitalité inconditionnellement ouverte à l’arrivant.
Séminaire établi par Pascale-Anne Brault et Peggy Kamuf.