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Jonathan Livernois
-
Papineau : erreur sur la personne
Yvan Lamonde, Jonathan Livernois
- Editions Boréal
- Essais et Documents
- 25 Septembre 2012
- 9782764641996
Dans le Québec d'aujourd'hui, la figure de Louis-Joseph Papineau est évoquée par les politiciens de tous horizons. D'un côté, des fédéralistes croient que les revendications de Papineau - qu'ils résument à l'exigence d'un gouvernement responsable - ont trouvé une réponse favorable grâce à la conciliation et à la collaboration de Louis-Hippolyte LaFontaine. De l'autre côté, des souverainistes soucieux de ne pas agiter les épouvantails de la violence donnent à penser que Papineau tenait aux liens de la colonie avec l'Angleterre.
Lamonde et Livernois montrent que, depuis Lord Durham (1792-1840) jusqu'à André Pratte (né en 1957), la méprise a pu être profitable à plusieurs intellectuels, historiens et politiciens. Mais ils insistent pour retourner à la pensée de Papineau : pourquoi s'opposait-il au gouvernement responsable, lui, le républicain en quête d'une république ? Les auteurs se sont donné pour but de montrer toutes les conséquences de l'erreur, de faire voir qu'elle a une incidence sur quelques blocages de la société québécoise, à moins qu'elle en soit plutôt une manifestation subreptice. -
La Révolution dans l'ordre
Jonathan Livernois
- Editions Boréal
- Essais et Documents
- 28 Août 2018
- 9782764645475
Maurice Duplessis incarne un passé, flou et conspué tout à la fois, que l'on appelle la Grande Noirceur. Les chercheurs en lettres et en sciences humaines ont beau tenter de remettre le balancier en marche - en lui donnant parfois une trop grande impulsion - et rappeler que le portrait doit être nuancé, le « Chef » divise toujours les esprits.
Déjà en 1952, le futur premier ministre Daniel Johnson dira du règne de Duplessis : « Depuis 1936, il s'est opéré dans notre province une véritable révolution dans l'ordre. » Comment une révolution peut-elle se dérouler dans l'ordre ? Comment le bouleversement et, bien sûr, la violence de l'histoire peuvent-ils s'abattre sur Québec sans que cela déstabilise une chose ou deux ? On a là une des plus belles expressions de la quadrature du cercle que représente le temps duplessiste. Changer sans changer ; marcher au repos; vivre une révolution qui se déroule dans l'ordre. N'y a-t-il pas là une des explications du succès électoral de Duplessis ?
Quarante ans après les synthèses de Conrad Black et de Robert Rumilly, La Révolution dans l'ordre tient le pari de raconter ce qu'ont été les années du régime Duplessis au Québec. Jonathan Livernois s'intéresse à la fois à la fortune mémorielle du personnage, aux faits et gestes de son gouvernement, à sa machine de guerre électorale ainsi qu'à ses amis et ennemis de la société civile. Ni panégyrique ni philippique, ce retour sur le duplessisme n'en est pas moins le lieu de prises de position nettes d'un auteur qui n'était franchement pas né en 1960. -
De la Conquête à l'élection du premier gouvernement de Maurice Duplessis en 1936, les hommes politiques du Québec - qu'ils aient été députés, ministres ou premiers ministres - ont utilisé la littérature. Pendant deux siècles, ils se sont présentés comme des gens de culture, souvent même comme des littérateurs. C'est un peu comme si leur capital culturel, plus ou moins important selon les cas, pouvait se transformer en capital politique. L'homme politique en poste et ce qu'il a pu publier au même moment; ce qu'il a aussi pu dire, par la suite, sur son expérience politique. Comment percevaient-ils la littérature? Comment l'utilisaient-ils? Comment les hommes politiques ont-ils pu stigmatiser l'inculture et la maladresse littéraires de l'adversaire pour mieux l'attaquer politiquement?
Jonathan Livernois s'intéresse à la représentation de la littérature dans le champ politique québécois, à la fois comme objet de politiques gouvernementales, armes discursives, capital culturel et vecteur de fictions politiques. Il a découvert des traces de littérature dans des documents où on ne s'attendait pas à en trouver, notamment dans les monographies et rapports gouvernementaux, ce qui saura étonner le lecteur d'aujourd'hui.
L'auteur montre qu'au début du XXe siècle l'image de l'homme de lettres/homme d'État s'est délitée tandis que les politiciens se sont professionnalisés, ce qui n'a pas empêché la littérature, ou ses grands récits, de demeurer une arme politique subrepticement redoutable.
Des élections de 1792 au Petit catéchisme des électeurs de 1935, en passant par les identités plurielles de Pierre-Joseph-Olivier Chauveau, les prétentions littéraires d'Honoré Mercier et le populisme de Camillien Houde, ce livre renouvelle la compréhension que nous avons de l'histoire intellectuelle, politique et littéraire du Québec. -
Gérald Godin (1938-1994) est mort à la veille du second référendum sur la souveraineté du Québec. Incarnation de la formidable ébullition culturelle québécoise de la Révolution tranquille, il a été à la fois journaliste, poète, éditeur, député du Parti québécois ainsi que ministre des Communautés culturelles et de l'Immigration. On le considère avec raison comme une figure de gauche, promotrice d'un nationalisme québécois moderne, décomplexé et humaniste. Pourtant, Gérald Godin est resté attaché toute sa vie au populisme et au pragmatisme du Trois-Rivières de son enfance, où il était le voisin de Maurice Duplessis. « Un provincial monté en ville », c'est ainsi qu'il se donnait à voir, sans doute pour rappeler à tous où se trouvaient les racines de sa poésie et les raisons de son attachement à son pays.
Cette première biographie de Godin retrace le parcours d'un homme singulier et entier, grand amoureux de la vie et des mots, cabotin et décrocheur qui fut néanmoins l'ami de grandes figures politiques et intellectuelles. Son auteur a eu accès à la totalité des archives familiales, disséqué nombre de documents inédits et interrogé les témoins de l'époque, ainsi que les proches de Gérald Godin et de sa compagne Pauline Julien. -
Documents 09 la route du pays-brûlé
Jonathan Livernois
- Atelier 10
- Documents
- 17 Mai 2016
- 9782897591380
Un patriotisme revivifié, plus prospectif que
nostalgique, est-il possible pour enfin repenser un Québec à la hauteur de son temps? Jonathan Livernois essaie ici de déboulonner son premier patriotisme pour mieux en envisager de nouvelles formes, collectives. Au menu: la déchirure dans sa chemise Mackinaw, les mensonges de son ancêtre patriote, le retour des Belles histoires des pays d'en haut et la route du Pays-Brûlé, qu'on empruntera à ses risques et périls. -
« Les combats perdus, les « prochaines fois » réitérées sans relâche, les projets inachevés encombrent le pas de notre destin. Rien n'est jamais tout à fait fini au Québec. Le passé se prolonge donc dans le présent de manière confuse, malgré la soi-disant coupure de la Révolution tranquille. Parce que, peu importe ce qu'on en dit, peu importe ce qu'on en pense, le passé finit toujours par percer, comme la pyrite dans un sous-sol de bungalow.
Le problème, ce n'est pas nécessairement que le présent soit coupé de ses racines, comme plusieurs penseurs contemporains le dénoncent, mais bien que celles-ci aient mal poussé et aient fini par tout étouffer. Ce qui nous amène à cette question, déterminante : pourquoi plusieurs pans de notre passé et la mémoire que nous en gardons ressemblent à des chantiers inachevés dont on a perdu le sens ? Pourquoi ce passé a-t-il proliféré ainsi, presque à l'insu des Québécois ? Que signifient les problèmes d'embrayage temporel au Québec ? Quelles en sont les conséquences sur notre présent ? »
J. L.