Entre 1905 et 1908, la branche cinématographique de Pathé connaît une forte industrialisation. Exposée à une concurrence croissante, la compagnie tente de préserver sa position dominante en opérant un pasage à une production de masse, tout en diversifiant les genres. Cet ouvrage aborde l'étude d'un aspect méconnu de l'histoire du cinéma français, qui le constitue en modèle pour le système hollywoodien à venir. Fondée sur une documentation historique méthodique, cette analyse réexamine les films de cette période à la lumière des nouveaux éléments socio-économiques apportés.
Mobilisant une approche résolument technique, attentive tant aux outils et aux gestes qu'aux discours qui les accompagnent, ce livre veut montrer comment une série d'opérations d'assemblage, disséminées tant dans la chronologie que dans l'espace du processus de postproduction des films dits muets, et acquérant au fil des ans des valeurs et des statuts différents, finit par constituer une phase autonome de ce processus, qui se cristallise, avant sa conceptualisation, dans la notion de montage.