Si le cas du Québec n'est pas unique, il sert souvent d'exemple pour comprendre les processus migratoires. Prenant le pouls des dynamiques à l'oeuvre dans le Québec actuel, cet ouvrage propose une refonte de la manière dont on doit envisager et étudier l'immigration au Québec. Il considère celle-ci comme un phénomène global et analyse l'interaction entre les acteurs, les sites et les politiques qui façonnent les mouvements de population et l'expérience des personnes migrantes. Il intéressera notamment les chercheurs et les étudiants du domaine en raison des nouvelles avenues de recherche qu'il explore.
Les experts réunis dans ce livre rendent ainsi compte des réalités matérielles, politiques, institutionnelles, sociales et même personnelles de l'immigration au Québec, tout en n'oubliant pas de scruter les angles morts des débats engagés dans la société, notamment dans l'arène médiatique. Ce faisant, ils contribuent à combattre la désinformation sur ces questions.
Au Canada, le dossier de l'immigration a toujours été sous la responsabilité du gouvernement fédéral, jusqu'à ce que le Québec, dans les années 1960, exige plus de pouvoirs à ce chapitre. Il faudra quelques décennies pour que toutes les provinces entrent dans la ronde et s'occupent sérieusement de cette question, mais de 1990 à 2010, on assiste bel et bien à la fédéralisation progressive de la gouvernance de l'immigration. Et même si le Canada maintient son approche générale envers les nouveaux arrivants, les dix provinces n'en élaborent pas moins des stratégies officielles d'immigration et appliquent diverses politiques de sélection et d'intégration. Par le recours à une analyse combinant plus de 70 entretiens et de nombreux documents gouvernementaux et d'archives, le présent ouvrage montre que la fédéralisation est en grande partie le résultat de la mobilisation des provinces. Par leur action et leurs revendications, ces dernières ont entraîné une restructuration considérable de l'architecture fiscale, économique et politique du fédéralisme canadien. Elles ont aussi grandement contribué à redéfinir les responsabilités, les capacités et les rôles respectifs des gouvernements auprès de leur population.