Filtrer
Langues
Prix
Stock
-
Itzhak Gersztenfeld est né à Varsovie en 1904, dernier d'une famille de neuf enfants. C'est le plus blond, le plus doux, le plus silencieux. Il vit dans le quartier juif où il y a peu de travail et peu d'argent. Même s'il aime sa vie, il devra s'en aller, comme beaucoup des siens, devenir un oiseau, comme le petit Itzik.
Pour Myriam, qu'il aime et qui préfère une existence moins rude, il part pour Berlin où son frère aîné dirige un atelier de confection. Puis il s'enfuit vers la France, travaille à la mine avant de gagner Paris où les siens l'accueillent. Dans la capitale il peut enfin fonder une famille avec Myriam et un atelier de tricot. Mais l'Histoire gronde. Accords de Munich. Invasion des Sudètes. Nuit de cristal. Armistice. Le danger se rapproche, si inconcevable. Lorsque Itzhak est convoqué par les autorités françaises en mai 1941, il ne se dérobe pas. Il est emmené au camp d'internement de Pithiviers. Lorsqu'il obtient une permission de sortie, il ne fuit pas non plus. N'a-t-il pas promis de revenir ? Le 24 juin il monte dans un train qui le conduit à Auschwitz. Il n'en reviendra pas. -
Confortablement installé dans sa chambre funéraire, Jean-Robert Carouge attend la visite de ses proches. Il sait que sa femme ne viendra pas. Depuis longtemps elle a mis fin à leur aventure conjugale, en emmenant les enfants. Devenus adultes, Christa et Jean se sont éloignés de leur père, ce type doux et nul, comme il se décrit lui-même, mais il espère qu'ils se déplaceront pour un dernier adieu.
Jean-Robert est mort brutalement, renversé par un autobus alors qu'il sortait de l'hôtel Britannia où il était veilleur de nuit. Pour se distraire, il écrivait des romans qu'il lisait à Sophie, la réceptionniste.
Aujourd'hui, Jean-Robert est convaincu que la vie est une farce montée par un esprit malade.
Que reste-t-il d'une existence ordinaire ? Quelques relations et peu d'amis, le souvenir entêtant d'une danse langoureuse et d'un amour qu'on n'a pas su vivre. -
Au début c'est une histoire presque banale. Celle d'un couple qui rêve d'une vie meilleure et se laisse séduire par les illusions du monde consumériste.
Bertrand travaille sur une plate-forme colis de la Poste. Ayant raté les divers concours de promotion interne, il n'a aucune chance de voir sa carrière évoluer. Sandrine est une ouvrière spécialisée précaire. Ils se marient, ont un enfant et s'installent dans un ILM de Sartrouville. Ils pourraient y vivre modestement mais le couple a pris l'habitude de s'offrir à crédit ce qu'il désire. Pourquoi vivre au rabais alors que des organismes financiers proposent une existence plus douce ? Ils empruntent lourdement pour acheter un pavillon. Le père craque pour un barbecue à gaz ultra luxueux et une cheminée écolo dernier cri. L'engrenage du surendettement broie la famille qui explose. L'homme se retrouve seul avec son fils de neuf ans. Poursuivi par les créanciers, victime d'humiliations quotidiennes qui ne laissent entrevoir qu'un avenir misérable, il décide de commettre l'irréparable.
Pour une vie plus douce prend le pouls de notre société de consommation à travers l'histoire d'une famille modeste, étranglée par les crédits, dont la vie tourne au drame. Cependant il y a de l'espoir et beaucoup d'humour dans ce roman incisif où pointent une belle humanité, une tendresse sincère pour des personnages vrais, pudiques et attachants. Des êtres fragilisés qui s'arrangent avec une vie d'injustices et de malheurs et se révèlent magnifiquement solidaires. En filigrane, la relation du père et du fils, forte et émouvante, pose subtilement les questions des liens familiaux et de la culpabilité. -
L'histoire de l'affaire Dreyfus Tome 1
Oriol-P
- Stock
- Essais - Documents
- 10 Septembre 2008
- 9782234062856
Hormis l'Histoire de l'affaire Dreyfus, de Joseph Reinach, il n'y a pas eu de livre retraçant l'ensemble de l'Affaire, de ses tout débuts aux dernières péripéties de la réhabilitation. Or le livre de Reinach a été publié en... 1901. On s'en doute, un très grand nombre de documents ont paru depuis et, surtout, une quantité impressionnante de travaux ont été publiés un peu partout dans le monde.
Le besoin d'une nouvelle histoire globale se faisait donc sentir.
C'est ce défi qu'a relevé Philippe Oriol : après avoir publié lui-même plusieurs documents sur l'Affaire ou autour d'elle (notamment les Carnets d'Alfred Dreyfus), il a décidé de retracer l'ensemble des événements qui l'ont faite. Il a tout lu : la presse de l'époque, les archives, les libelles, les livres sérieux comme les plus fantaisistes.
Aussi se montre-t-il capable de discuter dans le détail les divers points controversés de cette histoire, faisant litière d'un certain nombre de légendes (comme celle des aveux de Dreyfus), avouant ses doutes quand l'information est incertaine.
Ce premier volume couvre la période 1894-1897, c'est-à-dire le déclenchement des événements, la campagne de presse (qui réserve de belles surprises), la dégradation et le bagne. C'est le moment le plus noir de l'histoire, celui pendant lequel seule la famille de Dreyfus et Bernard Lazare sont convaincus de son innocence et s'efforcent de faire entendre leur voix.
L'ensemble comportera trois volumes, qui paraîtront chacun à un an d'intervalle. -
Éloge de l'amour et de la sodomie, Enculée est un roman indécent et doux.« Tu me parles : "Crois-tu que je suis normale ? Tu sais je crois que je ne suis pas normale. Ce n'est pas sain d'aimer autant faire l'amour comme ça. J'aime ça plus encore que par la voie normale. C'est pas normal, dis ?" J'ai envie de te dire que je m'en fous. »Les jeunes filles modernes n'ont rien perdu de leur grande fascination pour l'amour, bien au contraire, elles l'étendent à toutes pratiques généreuses en inversions, transgressions, passions coquines. Et celle-ci, l'amie du narrateur, n'y déroge pas qui, dans une nuit de tendresse, se donne à son amant par devant et par derrière en se faisant du bien. Mais pousser l'amour dans ses retranchements, c'est aussi prendre le risque de révéler une certaine aporie du charnel qui, sous la « philosophie dans le boudoir », laisse poindre la « fin d'une liaison ».Arrangeant un vocabulaire sexuel, cru et réaliste, en phrases lentes promenées dans des paragraphes concis, se délassant de dialogues, Enculée fait de la pornographie un exercice grave et rêveur.
-
Dans la forêt de Retz, le passage à niveau 515 n'a ni barrière ni feu. Cette nuit-là, quand Manon Gerberoy traverse la voie ferrée, elle ne soupçonne pas le train lancé à 160 km/h. La collision est inévitable. La Peugeot est broyée, ses trois passagers sont morts : Manon, trente-deux ans, sa fille Émilie sept ans, et le père de Manon, cinquante six ans. Guillaume conduit des trains régionaux depuis quelques semaines. D'aiguilleur il est devenu mécano pour satisfaire Alice, son amie, qui ne supportait plus ses absences de nuit. L'accident dont il se sent responsable va accentuer son désarroi et la dérive de son couple. Seul et désemparé, Guillaume va rencontrer Cyrille, l'ami d'enfance de Manon, espérant trouver près de lui la certitude qu'il n'est pas coupable de la mort de la jeune femme. Les personnages de Philippe Routier sont des malmenés de l'existence. Peu ont choisi leur destin dans cette Picardie morne et désolée. Les « barons du rail », qu'étaient autrefois les conducteurs de train, ont perdu leur prestige même s'ils font encore faire rêver les petits garçons.
-
Chercher la victime et non le tueur ! C'est le défi, pour le moins insolite, que doit relever Pierre Brassac, jeune lieutenant tout juste sorti de l'école de police. Et rien ne se passera selon le scénario habituel : un assassin qui se dénonce lui-même, mais qui exige qu'on lui révèle qui il a tué, une mystérieuse victime qu'aucun indice ne permet d'identifier... Pierre Brassac est alors embarqué dans une incroyable machination et découvre les arcanes de la galaxie des pétrodollars et ses multinationales obscures. Certaines ne se contentent pas de l'or noir, mais profitent de leur implantation aux quatre coins du monde pour se livrer à un trafic de substances étranges, mais hautement rémunératrices...
-
Jeune journaliste à la Pravda, enthousiaste de la glasnost, Alex Zadkine est chargé d'une enquête près de Leningrad, sur un fait divers. Ce qu'il découvre par hasard le plonge au coeur d'un univers où l'espionnage se mêle à l'actualité. « Copyright Electre »
-
Ce livre, écrit par l'un de nos plus grands aventuriers modernes, est le fruit de trente années d'expérience. Enfant, Pierre Beer rêvait d'être Stanley ou Livingstone. S'apercevant qu'il n'existait plus de terres vierges à explorer, il entreprit d'étudier la dernière espèce inconnue de la planète : les femmes. Il se consacra dès lors corps (et âme) à la découverte de tous les spécimens qu'il parvint à rencontrer. Le résultat de ses efforts est un document ethnographique exceptionnel, qui nous livre des secrets inédits : comment les femmes carriéristes deviennent ministres, ou comment les femmes adultères trompent à la fois mari et amant, par exemple. Pierre Beer, après des années de fréquentation assidue, est possédé par son sujet. Même lorsqu'il est contre les femmes (les tueuses ou les bavardes), c'est tout contre, à l'instar d'un autre grand observateur de l'espèce, Sacha Guitry. Elles le fascinent. Il n'a jamais cessé de prendre des risques pour mieux les connaître et a payé sa passion très cher. Sa sixième épouse vient de réclamer le divorce, ne supportant,pas plus que les précédentes, les exigences de ses recherches. C'est d'ailleurs par crainte que l'avocat de sa femme n'utilise ce document contre lui, que Pierre Beer a emprunté un pseudonyme, et n'apparaît qu'en silhouette. Seul le succès du livre pourra lui permettre de payer ses pensions alimentaires, et de poursuivre la quête de sa vie : la vérité sur les femmes.
-
On a souvent dit que l'expérience concentrationnaire était indicible. Et pourtant de nombreux textes, oeuvres ou films s'efforcent d'en témoigner de diverses manières. A partir d'un vaste corpus littéraire et cinématographique, Philippe Mesnard étudie les formes d'expression mobilisées par les témoins, écrivains et artistes. Il distingue ainsi quatre configurations testimoniales : l'écriture réaliste supposée transparente (chez Vassili Grossman, David Rousset et d'autres), l'écriture « transcendante », qui transpose la réalité sur une scène symbolique (comme dans Le dernier des Justes d'André Schwartz-Bart ou La vie est belle de Roberto Benigni), la « configuration critique » ménageant la place du vide et de la perte (par exemple chez Imre Kertész, Robert Antelme ou Claude Lanzmann) ou encore l'écriture « phatique », émotionnelle, bousculant le langage pour dire la violence. Toutes ces écritures convoquent la culture contre ce qui, en détruisant l'homme, la détruisait aussi. Telle est, entre distance et proximité, la résistance polyphonique du témoignage dont Philippe Mesnard donne ici une analyse originale, ample et synthétique qui fera référence.
-
Ce livre n'est pas un mode d'emploi des films de Michael Haneke. Fruit de cinquante heures d'entretien échelonnées sur deux années entre Paris et Vienne, ce livre, illustré d'une centaine de photos rares ou inédites, permet au réalisateur de Funny Games et du Ruban blanc d'exprimer sa conception du septième art et sa perception du monde contemporain.Face à Michel Cieutat et Philippe Rouyer, deux critiques de la revue de cinéma Positif, Michael Haneke revient sur ses années de jeunesse et ses mises en scène au théâtre avant d'évoquer, film par film, son travail à la télévision et au cinéma, de ses débuts en 1974 jusqu'à Amour qui sortira en salles cet automne.Au gré d'échanges libres et passionnés, anecdotes, récits et secrets sur l'art de faire un film se succèdent pour dégager l'image d'un créateur singulier, perfectionniste et plein d'humour. Voici le livre attendu par les cinéphiles sur ce grand cinéaste qu'est Michael Haneke.