Les fêtes populaires renforcent le lien social en réunissant les populations dans une effervescence joyeuse. Cet ouvrage étudie la dynamique culturelle et économique des fêtes de Bayonne, l'un des principaux événements festifs européens. La première partie retrace l'histoire des fêtes en soulignant leur caractère culturel singulier et l'impact des militants basques sur son évolution récente, qui aboutit à la « belle fête » conviviale actuelle. La deuxième partie met en lumière les conditions économiques de l'événement et les raisons sociales qui lui permettent d'échapper à l'emprise de l'industrie culturelle. Enfin, l'ouvrage propose une ethnographie du déroulement des fêtes en suivant les différents mouvements de la foule festive. Il se conclut par une esquisse de la sociologie de la joie, émotion qui scelle et magnifie le plaisir d'être ensemble.
Comment l'économie politique en est-elle venue à faire figure de science générale de la société au milieu du XVIIIe siècle en France ? C'est le problème que soulève l'émergence de la science nouvelle de François Quesnay et de son école (la Physiocratie). Pour le comprendre, il faut explorer les différentes dimensions de la science nouvelle et partir des rapports qu'elle entretient avec la pensée économique de son époque, avec la philosophie et avec les nouvelles formes du politique. La science nouvelle puise dans le fonds des débats et des réflexions sur l'activité économique (l'économie et la théorie du commerce), mais s'en détache très nettement en prenant au sérieux les exigences de scientificité que la philosophie cartésienne et, surtout, sensualiste, font alors valoir. S'appuyant sur la théorie de la connaissance, la science nouvelle développe une réflexion sur le comportement intéressé des individus et l'associe au droit naturel pour concevoir un corps politique, unifié autour du fonctionnement économique de différentes sortes de propriété. Finalement, elle porte la réflexion jusqu'au politique et préconise la formation d'un espace public bourgeois où, grâce à la diffusion du savoir qu'elle initie, le bien-être économique accompagne l'émergence d'un nouvel équilibre politique.
À partir de son histoire, d'Auguste Comte à Pierre Bourdieu, en passant par Émile Durkheim et Marcel Mauss, cet essai présente l'altruisme sous ses différentes formes (l'héritage, les différents types de don, les échanges de biens symboliques...). Toutes sont des pratiques sociales solidement inscrites dans les sociétés que l'on qualifie « de marchés », et si l'altruisme s'affirme dans les relations avec les proches, il ne s'y réduit pas, comme l'exemple du don (sang, organes, cellules souches) à l'oeuvre dans la biomédecine de pointe le prouve. Loin d'être des survivances du passé, ces pratiques altruistes nourrissent nombre de transactions dans les sociétés modernes.Finalement, en comparant la manière dont ont été établis les marchés financiers et la médecine de transplantation, cet ouvrage montre que la place respective de l'altruisme et des échanges marchands dépend du type de principe de justice que les sciences sociales inscrivent au sein de ces architectures d'échanges. C'est ce qu'il propose d'appeler la « grande performation ».
Dans notre monde, des algorithmes proposent, selon la règle d'optimalité à l'oeuvre, la paire la mieux ajustée possible, entre des personnes à la recherche de relations amoureuses utilisant des applications de rencontre, ou entre des personnes et des logements HLM, des traitements médicaux, des emplois ou encore des formations via la plateforme Parcoursup. Les enjeux résultant de ces processus d'appariement, de matching sont majeurs : moments de bifurcation qui façonnent les trajectoires individuelles, ils constituent une nouvelle manière d'allouer des ressources et de structurer les inégalités.
Cet ouvrage étudie ces processus sociaux afin d'éclairer leur fonctionnement et de comprendre leurs implications sociales et politiques.
Philippe Steiner est professeur de sociologie à Sorbonne Université.
Melchior Simioni est docteur en sociologie économique.
Des premiers textes abolitionnistes du début du XVIIIe siècle à son abolition finale en 1848, la question de l'esclavage resta au coeur de la science politique française. Cette discussion sans fin, dont les débats révolutionnaires et l'abolition de 1793 ne constituèrent qu'un moment, vit s'affronter valeurs morales et principe de réalité économique. Écrit par une historienne de l'esclavage et un sociologue de la pensée économique, ce livre retrace l'évolution de longue durée au cours de laquelle s'affirma progressivement la nécessité morale de l'abolition de la traite et de l'esclavagisme, à mesure que la pensée économique, armée d'instruments statistiques d'une précision croissante, démontrait l'efficience amorale de l'économie de plantation.Aujourd'hui connu des seuls historiens de l'esclavage et de la pensée économique, ce débat mobilisa les meilleurs penseurs français, de Turgot à Tocqueville en passant par Condorcet et Jean-Baptiste Say. Attentif aux conditions de l'affrontement intellectuel et à l'enchaînement des arguments et des oppositions, ce livre rappelle combien la naissance d'une science sociale quantitative, alors à ses débuts, contribua à replacer sur leur vrai terrain, moral et politique, la question de l'esclavage et l'idée de l'émancipation. La leçon vaut aussi pour aujourd'hui.
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
This open access book provides insight on current patterns of migration in Switzerland, which fall along a continuum from long-term and permanent to more temporary and fluid. These patterns are shaped by the interplay of legal norms, economic drivers and societal factors. The various dimensions of this Migration-Mobility Nexus are investigated by means of newly collected survey data: the Migration-Mobility Survey.
The book covers different aspects of life in the host country, including the family dimension, the labour market and political participation as well as social integration. The book also takes into account the chronological dimension of migration by considering the migrants' arrival, their stay, and their expectations regarding return.
Through applying conclusions drawn from the Swiss context to the migration literature on other European and high-income countries, this book contributes to new knowledge on current migration processes in high-income countries. As such it will be a valuable reference work to scholars and students in migration, social scientists and policy makers.