La « sainte et glorieuse croisade » de 1830 devait, disait-on, débarrasser l'Europe et la Chrétienté d'un nid de pirates et d'esclavagistes. On le dit encore : les mythes sont tenaces. Quand la Royale Armada fit voile pour Alger, les Raïs algériens avaient, depuis des années, amarré leurs chebeks. Quant aux esclaves chrétiens, il ne restait dans les bagnes d'Alger qu'une centaine de prisonniers de guerre, des Grecs de la guerre de Morée pour la plupart. Selon Michel Habart, la vérité est que les prétextes de notre déclaration de guerre de 1827 n'étaient qu'une suite de provocations...
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Quarante mille cas de guérison enregistrés en France dans l'année : cancéreux n'est plus synonyme d'incurable. Mais ce sont les formes localisées, toujours les mêmes, que l'on sait traiter. Le vrai problème du cancer se pose aujourd'hui en termes d'investissement : de l'ensemble des activités scientifiques qui constituent la recherche dépendent les méthodes de traitement futures et la guérison des deux tiers de cancers rebelles aux moyens thérapeutiques actuels. Comme la recherche sur le cancer n'est pas une science en soi, mais le lieu de rencontre de toutes les disciplines qui permettent d'accroître les connaissances dans tous les domaines touchant d'une manière ou d'une autre au fonctionnement et à la vie des cellules de l'organisme, les voies de la victoire ne sont ni simples ni faciles à prévoir : c'est une question de ressources matérielles et humaines. Pour forcer le hasard de la découverte il faut y mettre le prix. On n'a pas prétendu énumérer ici les travaux qui se poursuivent dans tous les laboratoires du monde, encore moins soutenir une théorie quelconque. On a seulement cherché à présenter de façon accessible les aspects nouveaux de cette recherche, à donner une idée des problèmes posés en s'efforçant de ne point dénaturer pour autant le fait scientifique, à faire vivre enfin au lecteur cette guerre de siège qui, de tous côtés, prépare l'assaut décisif contre l'énigmatique adversaire.
Il y avait pour les uns dix ans - vingt ou vingt-cinq ans pour d'autres - que tout était trop obscur, incertain, dangereux. Vint pourtant le moment qui dissipa toute équivoque. Les deux Pouvoirs qui se partagent le monde absolument complices entre eux, le coup de main de Suez et l'écrasement de la Hongrie eurent lieu ensemble. Ils désignaient ainsi leur ennemi commun. C'est nous. Nous, les peuples, l'humanité commune - et parmi nous ceux qui se sont chargés de témoigner pour nous : les intellectuels - nous trouvions de ce fait, en principe, délivrés. Pour la première fois depuis longtemps, on allait pouvoir parler, et d'abord se retrouver ensemble. Tout devenait possible. C'était compter sans la corruption des esprits. Non seulement ces espoirs furent déçus, et vains les efforts en ce sens. Une démarche inverse conduisit certains à s'émouvoir plutôt des dangers que venait à courir la terreur. D'où l'aggravation sans mesure de ce que l'on pouvait déjà nommer la dégénérescence française. D'aucun côté on ne veut renoncer au mensonge. C'est cet autre aspect du mal, intérieur, qu'il fallait dénoncer tout d'abord.
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Claude Bourdet, qui a continué de combattre après la Libération pour plus de lucidité dans l'appréciation quotidienne des événements, nous livre ici, coordonné et enseignant, son fameux voyage en Yougoslavie. Ce document est à la fois un reportage dans le chantier que représente la reconstruction d'un état marxiste, et une réflexion sur les conditions d'une rupture à l'intérieur du bloc socialiste. C'est le premier essai d'explication sur ce qui constitue, sans doute, le fait politique le plus lourd de conséquences depuis la Révolution de 1917.
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Quelle est l'importance historique de l'établissement de la République démocratique de Chine, et de la victoire du communisme chinois ? Quelle est son influence sur le destin de l'Europe ? Comment le Kuomintang a-t-il perdu la partie militaire ? La révolution chinoise s'inscrit-elle dans le cadre d'une révolution socialiste mondiale ? Sur quelles réformes essentielles repose l'espoir de la révolution ? Quels bouleversements le nouveau régime apporte-t-il aux moeurs, à la religion, aux classes sociales ? Autant de questions dont Pierre Naville traite, en chapitres brefs et nourris d'une documentation réunie depuis plus de vingt ans.
Quelle est l'importance historique de l'établissement de la République démocratique de Chine, et de la victoire du communisme chinois ? Quelle est son influence sur le destin de l'Europe ? Comment le Kuomintang a-t-il perdu la partie militaire ? La révolution chinoise s'inscrit-elle dans le cadre d'une révolution socialiste mondiale ? Sur quelles réformes essentielles repose l'espoir de la révolution ? Quels bouleversements le nouveau régime apporte-t-il aux moeurs, à la religion, aux classes sociales ? Autant de questions dont Pierre Naville traite, en chapitres brefs et nourris d'une documentation réunie depuis plus de vingt ans.
Claude Bourdet, qui a continué de combattre après la Libération pour plus de lucidité dans l'appréciation quotidienne des événements, nous livre ici, coordonné et enseignant, son fameux voyage en Yougoslavie. Ce document est à la fois un reportage dans le chantier que représente la reconstruction d'un état marxiste, et une réflexion sur les conditions d'une rupture à l'intérieur du bloc socialiste. C'est le premier essai d'explication sur ce qui constitue, sans doute, le fait politique le plus lourd de conséquences depuis la Révolution de 1917.
Ethnologue, Germaine Tillion a accompli, avant la guerre, cinq missions scientifiques dans l'Aurès, soit plus de quatre années de séjour complet entre 1934 et 1940. Elle s'est établie de nouveau dans la même région de décembre 1954 à mars 1955. C'est sur la demande de ses camarades de l'Association nationale des déportés et internés de la Résistance et pour leur revue "Voix et visages", qu'elle a commencé cette étude, qui est aussi un témoignage. L'extraordinaire intérêt suscité aussitôt par ses articles l'a incité à accepter une publication en librairie qui vient à son heure. S'adressant à des Françaises patriotes et éprises de justice, Germaine Tillion leur pose la question : dans la situation inextricable où nous avons contribué à les mettre, avons-nous le droit d'abandonner les Algériens ?
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Antonin Camoin est un vieux paysan qui vit dans un village, Ensuès, à une trentaine de kilomètres de Marseille. Robert Davezies l'a entendu. Camoin lui raconte par bribes sa guerre de 14, et surtout sa captivité en Allemagne et en Pologne. Chemin faisant, de commentaires en digressions, il se révèle, dans ses rapports aux autres, à sa famille, à ses camarades, à ses supérieurs, et face à son interlocuteur même, comme un vieillard très malin - il faut être fin avec ces gens-là - qui vous explique aussi savoureusement les procédés pour faire pénétrer une mule rétive dans un wagon à bestiaux, que les raisons péremptoires qu'il a de ne pas croire en l'immortalité de l'âme. Le portrait que trace, de lui-même, ce paysan occitan illettré, est un document de choix pour les sociologues. Mais c'est aussi, c'est d'abord, une véritable oeuvre de création. Création double : de la part de celui qui parle, et de celui qui sait inventer l'écoute.
Comment s'explique le vote des électeurs ? Comment peut-on le prévoir ? Comment peut-on l'influencer ? Pour répondre à ces questions, que se posent tous les hommes politiques, Denis Lindon, professeur au C.E.S.A. et Pierre Weill, directeur de la Sofres, qui avaient déjà écrit, en 1967, Les familles politiques aujourd'hui en France, ont construit et validé, à l'occasion des élections législatives de 1973, un modèle explicatif du comportement électoral. En effet, tout se passe comme si le vote de chaque électeur résultait d'un processus relativement simple de comparaison et d'arbitrage entre les candidats en présence, processus dans lequel interviennent, avec des poids variables mais mesurables, une vingtaine de paramètres liés au tempérament politique de l'électeur, à son état d'esprit conjoncturel, et à l'image qu'il se fait des partis et des candidats. Ce modèle permet d'expliquer les élections de 1973 et, en particulier, de mettre en lumière les raisons principales des votes pour chacune des grandes formations. Mais, surtout, il permet de simuler rétrospectivement (et permettre à l'avenir de simuler à l'avance) les effets sur les votes individuels et, par conséquent, sur l'issue d'un scrutin de telle ou telle campagne électorale hypothétique.
Quelqu'un prête son visage, son corps, ses rides, aux figures limées de l'époque : fouteur, peintre, drogué, gérant des pompes funèbres, écrivain. Quelqu'un porte les fards, la chevelure, les sous-vêtements, les prénoms d'une femme, qui relie d'un même désir tous les preneurs de datura. Hors de portée, deux figures plus denses, deux trous noirs : le mongolien, la plus que lente. Et dans les supermarchés, sur les plages, sur les parkings, Angélique et Eros se retrouvent, se perdent, se cherchent, répètent de pseudo-histoires d'amour. Ainsi, tandis que les remakes se multiplient, toujours quelqu'un demande aux simulacres une protection moins fuyante, un apaisement, une halte. Rempart mobile. Seule la musique, sans doute, peut jouer de cette émotion : rivale du narrateur qui a vendu sa peau, règne, inconsolable, la chanteuse de reggae.