Cet ouvrage présente les résultats de neuf enquêtes sur le profilage policier menées par des spécialistes qui se sont penchés sur les pratiques de corps policiers au Québec, en France et en Argentine. Il met en lumière les dynamiques de croisement entre différents types de profilages (racial, social, politique et de genre, entre autres) et se démarque en cela de l'habitude d'étudier ce phénomène en fonction d'une seule caractéristique. Tout en exposant les particularités de chaque profilage, il ouvre ainsi la voie aux études intersectionnelles sur le sujet.
D'une brûlante actualité, et très pertinent d'un point de vue des sciences sociales, ce recueil intéressera toutes les personnes préoccupées par les inégalités croissantes dans nos sociétés ainsi que par la violence subie par les populations discriminées, stigmatisées et marginalisées ciblées par la police.
Rédigé dans l'urgence à l'été de 1932, ce petit traité accompagne l'échec de la première expérience démocratique allemande. Il jette un regard incisif sur la crise qui emporte la République de Weimar et évalue les chances de sauver le régime face aux extrémistes de droite et de gauche. Philosophie politique, commentaire juridique et raison d'État se conjuguent ici sous l'effet d'une rhétorique vigoureuse et rusée, digne des plus grands publicistes.
Écrit dans un contexte tragique et marqué par la carrière sulfureuse de son auteur, l'ouvrage a connu des échos aussi multiples qu'inattendus dans les démocraties d'après-guerre. La démocratie est-elle foncièrement un régime sans défense ? Doit-elle accepter l'existence de partis politiques attachés à la renverser ? Les mesures d'exception et de sécurité sont-elles justifiables au nom du salut public ? Peut-on préserver l'esprit d'une constitution et en nier la lettre ? Les questions que pose cet ouvrage résonnent encore dans d'innombrables conflits politiques.
Catholique et conservateur, Carl Schmitt (1888-1985) fut un analyste perspicace de la crise des démocraties d'entre-deux-guerres, avant d'adhérer au nazisme en 1933. Arrêté par les Alliés en 1945, il est libéré deux ans plus tard. Il est l'auteur d'une oeuvre imposante et controversée, croisant le droit, la pensée politique, la théologie et la critique culturelle.
Première traduction française complète
« J'ai choisi d'intituler ce volume Un archipel car il m'a semblé [...] que ces textes distincts, disparates, cré[e]nt exactement un archipel : ils agencent une forme ; ils font apparaître une unité. Or, c'est précisément cette notion de composition qui m'intéresse, et l'idée qu'une écriture singulière puisse être rendue sensible dans ce choix d'écrits ponctuant quinze années d'écriture et de publication. » Maylis de Kerangal
* * *
« Rouge », une longue fiction inédite, ouvre ce volume qui offre aussi vingt-deux textes, des récits et des essais de longueur variable, parus entre 2007 et 2022 en une vingtaine de lieux différents. Ensemble, ils composent un paysage unique et multiple au sein duquel la lecture emboîte allègrement le pas au récit tandis que l'attention portée à une texture, une voix, une image nous place, dans une langue vive et somptueuse, au coeur d'une recherche en mouvement constant, curieuse de tout. La prose de Maylis de Kerangal trouve, dans la brièveté, une densité et une force remarquables dont le lecteur ne peut qu'être frappé.
Ce livre regroupe les réflexions sur l'islam menées par l'auteur dans différents contextes. Elles ont toutes comme ambition de donner une perspective historique à ce qui est souvent présenté comme des catégories indissociables ou des traits essentiels d'une religion sur laquelle l'histoire n'a pas de prise et qui est extérieure aux réalités des sociétés qui s'en réclament. Certains textes parlent de la période classique, des débuts de l'islam à la fin du fameux « âge d'or » de la civilisation arabo-musulmane ; d'autres portent sur la période contemporaine marquée par des rapports contradictoires avec les temps modernes. Sans être une étude exhaustive des faits islamiques, les questionnements particuliers de l'auteur sur des réalités passées et présentes de l'islam en dressent néanmoins un portait achevé. On suivra l'évolution et la maturation du penseur à la frontière de la recherche scientifique et d'un engagement intellectuel en faveur de l'universalité des droits de la personne.
Mobilisant une approche résolument technique, attentive tant aux outils et aux gestes qu'aux discours qui les accompagnent, ce livre veut montrer comment une série d'opérations d'assemblage, disséminées tant dans la chronologie que dans l'espace du processus de postproduction des films dits muets, et acquérant au fil des ans des valeurs et des statuts différents, finit par constituer une phase autonome de ce processus, qui se cristallise, avant sa conceptualisation, dans la notion de montage.
La communication publique se définit comme l'ensemble des activités et des phénomènes qui concourent à la production et à la circulation des discours relatifs aux affaires d'intérêt public. Fruit des réflexions de plus d'une vingtaine de spécialistes, cet ouvrage unique en son genre la présente en tant que domaine de pratiques sociales et professionnelles. Il y est question, notamment, des médias d'information, du journalisme, des relations publiques, de la publicité sociale, de la communication politique et des médias sociaux. On y aborde également les grands débats contemporains tels l'espace public et la démocratie, la révolution numérique, la participation politique en ligne ou les inégalités de genre, parmi tant d'autres questions.
Ouvrage de synthèse à caractère encyclopédique, il deviendra vite essentiel aux étudiants en communication, en science politique ou en sociologie par son approche pédagogique qui ne sacrifie en rien la profondeur et la complexité du sujet.
La communication publique se définit comme l'ensemble des activités et des phénomènes qui concourent à la production et à la circulation des discours relatifs aux affaires d'intérêt public. Fruit des réflexions de plus d'une vingtaine de spécialistes, cet ouvrage unique en son genre la présente en tant que domaine de pratiques sociales et professionnelles. Il y est question, notamment, des médias d'information, du journalisme, des relations publiques, de la publicité sociale, de la communication politique et des médias sociaux. On y aborde également les grands débats contemporains tels l'espace public et la démocratie, la révolution numérique, la participation politique en ligne ou les inégalités de genre, parmi tant d'autres questions.
Ouvrage de synthèse à caractère encyclopédique, il deviendra vite essentiel aux étudiants en communication, en science politique ou en sociologie par son approche pédagogique qui ne sacrifie en rien la profondeur et la complexité du sujet.
Si la fidélité au sens constitue un souci incontournable du traducteur, le caractère idiomatique du résultat n'en demeure pas moins pour lui une quête de tous les instants. Ainsi, au-delà de la chasse aux anglicismes - qui domine depuis longtemps au Québec le travail et la formation des traducteurs -, l'auteur considère son travail de traducteur et d'enseignant comme une « chasse aux tours idiomatiques », cette fois non pas comme on fait la chasse aux bisons, mais comme on fait la chasse aux papillons : pour enrichir sa collection.
Dans cet ouvrage à mi-chemin entre le guide de traduction et le dictionnaire des diffi cultés, solidement documenté et enrichi de nombreux exemples tirés de sa pratique, l'auteur attire notre attention sur les pièges méconnus posés par la traduction de certains termes, tels assessment, awareness, discussion ou proposed. Il fait aussi le point sur les accès de « surcorrection », motivés par de vieux fantômes datant souvent des études universitaires. En effet, on voit souvent des traducteurs éviter soigneusement tel mot considéré comme fautif dans les ouvrages normatifs alors que, dans le contexte qu'ils ont sous les yeux, le mot aurait été tout à fait acceptable. Cette attitude est déplorable, parce qu'elle leur enlève des ressources précieuses et peut aussi mener à des faux sens. Se prive-t-on toujours à bon escient de mots ou locutions comme alors que, à travers, communauté, copie ou juridiction?
Cet ouvrage contient plus de 70 articles offrant des pistes inédites pour la traduction de termes courants, tels que commitment, update, draft, include, governance, summary et plusieurs autres, et propose une réflexion originale sur des sujets comme la traduction des slogans et des titres, l'ordre des mots dans la phrase et même la possibilité de « traduire » des majuscules par des guillemets. Il comprend en outre un index bilingue de plus de 1000 entrées.
Ni survol des oeuvres principales de Karl Lwith ni introduction à sa vision particulière de la condition humaine, cet ouvrage revalorise la pensée du philosophe de deux manières. D'abord, en proposant des essais jusqu'alors inédits en français, écrits principalement pendant sa période américaine et témoins du développement de sa réflexion sur la disposition philosophique et sur les sources qui l'alimentent - Pyrrhon, Pascal, Nietzsche. Ensuite, en analysant sa pratique philosophique et son évolution à travers des réflexions sur la question de l'histoire et du temps avec, notamment, Strauss, Voegelin, Koselleck et Hegel.
Cet ouvrage offrant à la fois traductions et analyses originales s'adresse à un public intéressé par la philosophie allemande, mais aussi aux chercheurs et aux étudiants en théorie politique et à quiconque s'interroge sur les liens entre religion, philosophie, et histoire. C'est à une expérience de la philosophie que le lecteur est ici convié, une expérience qui, dans les mots de Lwith, commande la retenue, la mesure et «le charme plus doux, mais sans éclat, de l'équilibre».
Cet ouvrage retrace la passion d'un acteur porté par l'art de l'improvisation. Sa structure en trois parties se fait l'écho d'un cheminement jamais démenti.
Sources - la découverte bouleversante de l'improvisation et les rencontres qui constituent le creuset dans lequel se fondent la pratique et la réflexion;
Manifeste - le moment de l'analyse et du regard critique sur les dérives de la Ligue nationale d'improvisation, qui a progressivement écarté du paysage culturel l'art de l'improvisation libre;
Manuel - ou la démarche de transmission, legs d'un artisan et d'un professeur passionné aux apprentis comédiens.
Acteur influent et observateur attentif de la culture depuis cinq décennies, Raymond Cloutier raconte un large pan de l'histoire de la création en collectif au Québec. C'est tout à la fois une autobiographie, un ouvrage critique et un ouvrage pédagogique qu'il offre au lecteur.
Tout commence en 1930 dans la violence de la révolution bolchevique au pays des Soviets. Tout se boucle en 1986 dans l'univers huppé de l'art contemporain. Entre la lutte des classes et la polémique esthétique, la saga de Tintin est une quête du bien dans la violence de l'histoire du XXe siècle. De la Terre à la Lune, entre mer, désert et cimes, flanqué du socratique Milou puis de l'ivrogne au grand coeur Haddock, le petit Don Quichotte qui aime les livres affronte tous les bandits du monde. Environ 12 000 vignettes en noir et blanc puis en couleurs : culminant dans le silence de la ligne claire, la saga de Tintin est une aventure esthétique et humaine. Cet essai ludique y revient au prisme de son imaginaire social qui en fait une oeuvre universelle jusque dans la relation parodique.
Que nous apprend l'histoire ? Est-il vrai que trop d'histoire empêche d'agir et de juger ? Ne serait-elle qu'un bric-à-brac d'exemples et d'alibis ? Quels rapports la philosophie politique peut-elle entretenir avec le passé ? Ces questions vitales sont au coeur de la discussion que nouent Raymond Aron (1905-1983) et Leo Strauss (1899-1973) et qui prend pour point de départ les réflexions de Max Weber sur les limites de l'historicisme et le polythéisme des valeurs. Suivant des directions à la fois opposées et complémentaires, Aron et Strauss jettent les bases d'une véritable philosophie du jugement politique, à l'épreuve de la crise des années 1930, de la Seconde Guerre mondiale et des affrontements idéologiques subséquents.
Au croisement de l'épistémologie de l'histoire et de la théorie politique, Sophie Marcotte Chénard reconstruit ici le dialogue qu'ont entretenu ces deux figures majeures du XXe siècle. Elle montre surtout la subtilité de leurs positions respectives et explore les leçons qu'il faut aujourd'hui en tirer.
Cet ouvrage fait le pari d'une aventure collective en territoires langagiers, à la limite de ce qui s'énonce ou se ressent au contact d'autres animaux conscients et sémiologiquement actifs. Poursuivant un principe de symétrie (qui n'est ni réducteur ni confondant) et distinguant la possibilité d'une communication humanimale de ses modalités de restitutions (actuelles ou possibles), il pose le problème du conditionnement relationnel de la parole. « Parole-chant, parole-cri, parole-geste ou encore parole-mouvement », il s'agit de réfléchir aux réalités d'une écologie d'expressions croisées entre vivants et de troubler un tant soit peu les effets d'hiérarchisation générés par le langage humain.
Ici, compagnonnages et métamorphoses dessinent les contours d'un corps écologique hybride, à l'équilibre de plus en plus précaire, courant depuis les derniers confins du monde jusqu'au coeur de nos foyers, mais qui, toujours, semble lier la vie animale, ses formes comme ses matières, à cette grande énigme mouvante qu'est celle d'être vivant.
La pensée a joué - et joue toujours - un rôle vital dans le devenir de l'espèce humaine dont l'histoire se conçoit et se crée à travers elle. C'est par elle, également, que l'humanité a su pallier des faiblesses qui la rendent vulnérable aux phénomènes naturels. On peut donc s'attendre à en voir la trace dans la façon dont diverses sociétés ont projeté leur existence et assumé leur place dans le monde. Comment la pensée structure-t-elle, concrètement, une civilisation, des individus, voire des institutions ? Avec quels moyens et avec quels résultats ? Telle est l'interrogation au coeur de cet ouvrage.
S'appuyant sur un socle théorique transdisciplinaire, l'auteur montre comment la pensée conçoit le travail esthétique comme une activité par laquelle l'être humain archive l'idée de sa propre existence. Pour ce faire, il examine un corpus d'oeuvres subsahariennes parues, pour la plupart, au cours des deux premières décennies du xxi e siècle en partant du motif de la crise (sociétale, individuelle, institutionnelle). Il développe ainsi l'idée paradoxale que l'humanité, pour garantir son existence, déploie les mêmes moyens symboliques qu'elle mobilise pour la défaire. Ce paradoxe nous conduit au-delà de la seule existence humaine pour réintégrer cette dernière dans l'écosystème, cadre ultime à toutes formes d'existence.
Relire Voyage au bout de la nuit en 2022 demeure une entreprise périlleuse, mais exaltante. Afin d'éviter de tomber dans le piège de la condamnation ou de la réhabilitation de l'auteur, les treize analyses qui composent cet ouvrage adoptent un parti pris littéraire et se demandent ce que le premier roman de Céline continue d'avoir d'actualité et de portée critique. Les études génétiques, qui ont joué un rôle capital dans la réévaluation de l'oeuvre à partir des années 1970, restent ici essentielles compte tenu de la réapparition récente d'un ensemble considérable de manuscrits céliniens. Les deux autres parties de l'ouvrage approfondissent l'étude de thèmes et de figures, ou bien contextualisent des aspects du roman en mettant à contribution des savoirs historiques, médicaux ou économiques liés à son époque. Une dernière partie comprend quelques textes rédigés par des écrivains. Ils esquissent, sur un ton plus personnel, une étude des filiations littéraires de Céline, et plus particulièrement des résonances de Voyage au bout de la nuitchez les écrivains québécois.
Cet ouvrage résulte d'un constat aussi simple que déconcertant : alors que le son joue au théâtre un rôle généralement aussi important que le visuel, il est à peu près absent des travaux
critiques, historiques et théoriques. Et pourtant, cet univers sonore en est un très complexe et étonnant, et vaut la peine qu'on s'y attarde.
L'émergence de ce qu'il est aujourd'hui convenu d'appeler les études sonores en théâtre fait de l'auralité de la représentation - ce qu'on y entend et comment on l'entend - une question majeure au sein de la recherche universitaire qui se consacre aux arts vivants. Ce « tournant sonore » touche autant la conception du spectacle que sa représentation, sa réception que son archivage
L'ouvrage repose sur deux dimensions : d'abord, celle de la réflexion théorique, plus générale ; puis, celle de l'expérimentation, qui ancre progressivement la pensée dans une réalité sonore particulière. Les quatorze textes de théoriciens et d'artistes, en passant de l'abstraction des concepts au concret de leur réalisation, témoignent de la fluidité et de la diversité qui concernent autant les agencements dynamiques et mouvants appelés ici « dispositifs » que les réalités sonores qu'ils engendrent.
Au cours du XXIe siècle, on a régulièrement insisté sur l'urgence de penser la littérature depuis l'Afrique et la nécessité d'adapter les principes et les méthodes de l'exercice critique aux particularités de sa littérature - qui, selon certains, n'existerait même pas en tant que telle. Étant soumise à un double statut social et culturel et à des affiliations culturelles multiples, la littérature africaine d'expression française mérite pourtant un traitement critique différencié qui parachève ses possibilités de réalisation.
Écrit avec érudition et élégance, cet ouvrage propose une réflexion sur la validité scientifique et sociale d'une philosophie de la rupture, indispensable au développement d'une certaine critique. Par ailleurs, des entretiens avec quatre écrivains permettent de répondre à des questions qui servent de jalons tout au long du livre : la littérature africaine existe-t-elle ? Que valent ses écrivains et leurs éditeurs ? Où sont ses lecteurs et son public ? Qu'en disent ses critiques, les collections qui l'accueillent, et les prix littéraires qu'elle reçoit ? De quelle couleur sont ses agents et ses traducteurs ? En en quel français s'écrit-elle ?
Que nous apprend l'histoire ? Est-il vrai que trop d'histoire empêche d'agir et de juger ? Ne serait-elle qu'un bric-à-brac d'exemples et d'alibis ? Quels rapports la philosophie politique peut-elle entretenir avec le passé ? Ces questions vitales sont au coeur de la discussion que nouent Raymond Aron (1905-1983) et Leo Strauss (1899-1973) et qui prend pour point de départ les réflexions de Max Weber sur les limites de l'historicisme et le polythéisme des valeurs. Suivant des directions à la fois opposées et complémentaires, Aron et Strauss jettent les bases d'une véritable philosophie du jugement politique, à l'épreuve de la crise des années 1930, de la Seconde Guerre mondiale et des affrontements idéologiques subséquents.
Au croisement de l'épistémologie de l'histoire et de la théorie politique, Sophie Marcotte Chénard reconstruit ici le dialogue qu'ont entretenu ces deux figures majeures du XXe siècle. Elle montre surtout la subtilité de leurs positions respectives et explore les leçons qu'il faut aujourd'hui en tirer.
Godzilla a donné naissance à l'une des franchises les plus lucratives et les plus longues de l'histoire du cinéma et son statut a considérablement évolué au cours des années. En 1954, il était une incarnation cauchemardesque et accusatrice du péril nucléaire ; dix ans plus tard, il devenait le défenseur du Japon. Cette transformation a certes permis de fidéliser un auditoire plus jeune et, pour un temps, d'assurer la rentabilité des films. De même, son retour pendant la décennie 1980 avait pour objectif de renouveler son public. Faut-il en conclure que les métamorphoses de la créature ont été dictées uniquement par des impératifs financiers ? Pourrait-on également y voir une symbolique en phase avec les courants d'opinion qui ont traversé la société japonaise depuis la défaite de 1945 ?
Le rôle ambivalent dévolu à Godzilla (ou à l'un de ses congénères) dans certains opus de la série reflète la complexité des relations nippo-américaines influencées par la mémoire de la Seconde Guerre mondiale, la rivalité économique et les stratégies géopolitiques américaines en Asie de l'Est. Sa personnalité est donc constamment redéfinie à l'aune des tensions ou des rapprochements entre l'Archipel et son puissant allié occidental. Le roi des monstres est sans conteste une figure polysémique dont l'étude permet de comprendre les fluctuations d'une alliance qui a façonné le Japon d'après-guerre ; et l'auteur de cet ouvrage met autant de rigueur que de plaisir à en faire l'analyse.
Si le cas du Québec n'est pas unique, il sert souvent d'exemple pour comprendre les processus migratoires. Prenant le pouls des dynamiques à l'oeuvre dans le Québec actuel, cet ouvrage propose une refonte de la manière dont on doit envisager et étudier l'immigration au Québec. Il considère celle-ci comme un phénomène global et analyse l'interaction entre les acteurs, les sites et les politiques qui façonnent les mouvements de population et l'expérience des personnes migrantes. Il intéressera notamment les chercheurs et les étudiants du domaine en raison des nouvelles avenues de recherche qu'il explore.
Les experts réunis dans ce livre rendent ainsi compte des réalités matérielles, politiques, institutionnelles, sociales et même personnelles de l'immigration au Québec, tout en n'oubliant pas de scruter les angles morts des débats engagés dans la société, notamment dans l'arène médiatique. Ce faisant, ils contribuent à combattre la désinformation sur ces questions.
Quiconque juge évalue ; à ce titre, l'évaluation est universelle. Mais cette activité humaine peut être plus ou moins formalisée, et des stratégies peuvent être adoptées pour en augmenter la validité. Dans la pratique, la rigueur méthodologique autant que la réponse aux besoins réels des organismes demandeurs et le souci constant de l'utilisation de l'information produite sont les meilleurs garants d'une évaluation réussie.
Exhaustif et pragmatique, cet ouvrage présente le modèle d'évaluation qui s'élabore depuis 20 ans autour du cours « Méthodes d'évaluation » du secteur de la santé publique de l'Université de Montréal. Si la plupart des exemples utilisés sont issus du domaine de la santé, le modèle proposé s'applique à l'étude des interventions de tous les secteurs, comme l'éducation, l'administration ou les sciences politiques.
Ce manuel permettra aux étudiants, aux chercheurs et aux professionnels qui ont recours à l'évaluation de mieux définir les interventions soumises à leur expertise, et de choisir les approches et les questions les mieux adaptées à chaque contexte.
Les directeurs enseignent l'évaluation de programme et sont membres du Groupe de recherche interdisciplinaire en santé (GRIS) de l'Université de Montréal. Praticiens, chercheurs et enseignants, les auteurs comptent parmi les meilleurs spécialistes de l'évaluation.
o Prix du recteur de l'Université de Montréal pour un ouvrage didactique (2009)
Nous vivons dans des sociétés largement laïques et sécularisées ; pourtant, la présence des groupes religieux dans l'espace urbain dessine une géographie inédite et fait émerger, aussi bien chez les chercheurs que chez les élus et les fonctionnaires, de nouveaux questionnements. Comment une ville devient-elle inclusive et peut-elle favoriser les expressions des spiritualités diverses? Et que doivent faire ces groupes pour se mettre au service d'une telle ville? Pour comprendre les enjeux qui découlent de ces questions, le présent ouvrage adopte une perspective pragmatique qui pose le phénomène de la foi dans le quotidien des populations concernées, notamment celles de Montréal, de Paris et de Vancouver. Et tout comme le fait religieux en vient à transformer une ville, celle-ci, en devenant une sorte de laboratoire, agit à son tour sur celui-là.
Les touristes qui visitent la Cité interdite à Pékin sont souvent surpris d'y trouver un observatoire équipé de sextants, de théodolites, de sphères armillaires et d'autres instruments de l'ancienne astronomie occidentale. Malgré leur facture indéniablement chinoise, ces instruments de bronze ont en effet été exécutés sous la supervision d'un jésuite flamand, à la demande d'un empereur Qing qui espérait trouver dans la science occidentale un appui à son pouvoir. Les sextants de Pékin témoignent ainsi de l'intérêt et de la curiosité que les Chinois ont pu manifester à l'égard d'une culture pourtant bien éloignée de la leur, et ce, il y a déjà plus de trois cents ans, à une époque où l'Occident ne montrait pas tant d'ouverture d'esprit.
C'est au mythe d'une Chine monolithique, refermée sur elle-même, immobile et figée dans sa grandeur antique, que s'attaque ici Joanna Waley-Cohen. Cette idée reçue ne résiste pas à l'analyse. Toute l'histoire de l'Empire du milieu montre au contraire que les Chinois ont toujours accueilli avec intérêt les produits, les techniques, les idées, et même les religions des autres cultures, dans la mesure où l'on ne tentait pas de les leur imposer par la force. En s'appuyant sur les résultats les plus récents de la recherche historique, l'auteur montre les relations fructueuses que les Chinois ont su entretenir avec leurs voisins asiatiques et avec les Occidentaux, depuis les temps anciens de la Route de la soie jusqu'à nos jours. Joanna Waley-Cohen est professeur à l'Université de New York, où elle enseigne au département d'histoire et au centre d'études asiatiques.
Traduit de l'anglais par Clémence Ma
Cet ouvrage propose un panorama des littératures francophones d'Afrique, de la Caraïbe et du Maghreb dans une nouvelle perspective qui fait apparaître toute leur singularité et leur dynamisme. La production littéraire de ces trois régions est systématiquement abordée à partir d'un survol de l'ensemble des littératures francophones qui permet de mieux en saisir les enjeux sociohistoriques et esthétiques.
Loin d'être des annexes régionales ou exotiques de la littérature française, ces littératures d'Afrique, de la Caraïbe et du Maghreb en sont devenues des lieux de renouvellement à bien des égards. C'est ce que montre cette introduction, par une approche souple qui tient compte à la fois des générations d'écrivains, des mouvements littéraires, des textes essentiels et des dates importantes. De plus, les oeuvres et les auteurs sont présentés dans le cadre des principaux genres que sont le roman, la poésie, le théâtre et l'essai.
Cet ouvrage s'adresse tout autant aux étudiants et aux lecteurs qui abordent ces champs littéraires pour la première fois, qu'à ceux qui voudront en connaître davantage. Il constitue une référence indispensable et fournit des pistes de lecture judicieuses.
Christiane Ndiaye est professeure au Département d'études françaises de l'Université de Montréal.