Guy Debord (1931-1994) est un penseur singulier, voire unique : plus on s'éloigne du temps où il a écrit, plus les phénomènes qu'il a décrits, la destruction du vivant, les nouvelles modalités de contrôle de la vie sociale, l'éloignement de toute réelle démocratie, semblent se confirmer.
Pour penser l'unité de ce régime civilisationnel inédit, il a forgé la notion de « spectacle », ce soleil qui ne se couche jamais sur l'empire de la passivité moderne, miroir de la dépossession dont il n'aura de cesse de poursuivre l'explication pour le contester à défaut d'avoir pu le renverser en 1968.
Au-delà du « mythe », de la singularité d'une vie et d'un style, Debord se situe au carrefour des sources fondamentales de la modernité artistique, philosophique et politique : la promesse rimbaldienne de « changer la vie », la critique de la domination de la valeur d'échange, la tradition civique et démocratique du conflit et de la liberté. En un mot, la réappropriation de la vie historique.
L'oeuvre d'Orwell est consacrée à la recherche des conditions politiques et morales d'un "socialisme démocratique" conforme à la tradition civique des "gens ordinaires" et de la common decency, et à la critique radicale de ses falsifications."1984" sera ainsi la description de cette volonté totalitaire de destruction de l'esprit, établie sur le "novlangue" et la "doublepensée", les fondements modernes de la domination.
Mourir en martyr à l'issue de supplices chinois aussi cruels que raffinés : tel est le sort qu'on pourrait croire réservé à tous les missionnaires et leurs convertis dans une Chine impériale tardive où le catholicisme était officiellement proscrit. Pourtant, rien n'est moins sûr. En explorant l'interdiction de cette religion dans l'empire des Qing (1644-1911), ce livre fondé sur un vaste ensemble de sources asiatiques et européennes vient repenser les questions de la répression religieuse et de la rencontre jalonnée de tensions entre la Chine et l'Occident. Il dévoile ce faisant l'émergence d'un panasiatisme antichrétien au sein duquel " repentir " et " abjuration " s'avéraient en réalité les maîtres-mots des autorités.
L'auteur offre ainsi une histoire inédite du catholicisme en Chine et chez ses proches voisins d'Asie orientale.