Frantz Fanon (1925-1961), psychiatre d'origine martiniquaise, bâtit en quelques livres une oeuvre révolutionnaire dans laquelle il s'applique à décrire le système colonial et ses conséquences inévitables : le racisme et l'aliénation qu'il engendre. Mais il va aussi s'engager très concrètement, en Algérie. Rejetant toute forme d'obscurantisme, il entend défendre une Afrique libre, socialiste, démocratique et laïque. Son ambition ? Ni plus ni moins que forger un nouvel humanisme, assumant les traditions locales comme la boussole universaliste, récusant tout impérialisme et permettant à tous de s'épanouir librement.
Si les sciences de l'éducation ont bouleversé l'enseignement dans les années 1970, force est de constater que les méthodes qui en découlent ne sont plus adaptées. Leur application excessive, confinant parfois à l'absurde, coïncide avec l'étroitesse d'une hiérarchie soumise à un management brutal et le durcissement d'une administration fixée sur des objectifs de réductions des coûts. Devant cette impasse, les syndicats peinent à faire consensus tandis que les responsables politiques, déconnectés de la réalité, multiplient en vain les réformes. Quant aux parents, ils sont de plus en plus nombreux à surprotéger leur progéniture au détriment de la collectivité.
Conséquences: des professeurs à bout, une baisse du niveau d'exigence et des élèves peu enclins à faire preuve d'esprit critique ou à se confronter à l'effort et à la discipline – bref, une main-d'œuvre idéale pour un marché ultra-libéralisé.
Forts de près de vingt ans d'expérience sur le terrain, en classe, Nicolas Gliere et Arnaud Fabre dressent le tableau d'une institution scolaire à vif et posent un diagnostic acéré, non sans humour, sur les raisons qui ont mené à son naufrage. Un essai corrosif pour rappeler que d'autres alternatives existent et qu'il est temps, plus que jamais, de s'engager pour l'avenir de l'école républicaine.
Hiver 1997. Pegy, Amélie, Audrey et Isabelle fêtent le carnaval sur la Côte d'Opale. Déguisées pour l'occasion en Pierrot, en marquise, en mousquetaire et en Indienne, les quatre jeunes filles disparaissent dans la nuit du 11 au 12 février. Dans leur entourage, personne ne croit à la fugue.
Chef de la brigade criminelle de la PJ de Nord à l'époque, Romuald Muller revient sur l'enquête qui conduisit à Jean-Louis et Jean-Michel Jourdain, deux "bêtes humaines" qui signèrent le scénario macabre de l'affaire tristement dite "des frères Jourdain". Des premières investigations jusqu'au dénouement tragique dans les dunes d'une plage du Nord, il se souvient de l'innocence d'une jeunesse costumée lors d'un carnaval pluvieux au bord de la mer, du vieux fourgon bigarré transformé en prison de ferraille par les deux frères et la découverte terrible des quatre corps, rhabillés dans leurs costumes avant d'être enterrés par ceux qui furent qualifiés de "siamois de l'horreur" lors de leur procès. Plus de vingt-cinq ans après les faits, il restitue, avec une émotion restée intacte, le caractère exceptionnel de ce fait divers qui ébranla la France entière.
Au terme d'un récit tout en pudeur, Romuald Muller livre ainsi un vibrant hommage aux quatre victimes et à leurs mères, dont la dignité n'a jamais failli face à deux hommes dénués de toute empathie.
Un témoignage inédit, qui vient par ailleurs souligner l'implication sans faille des enquêteurs de la PJ, service majeur de la police, tout au long d'une affaire hors norme, au plus près des abîmes de la nature humaine.
Postface de Luc Frémiot.
« Coralie Delaume nous a quittés le 15 décembre 2020, laissant derrière elle une famille, des amis et des camarades de combat bouleversés par la violence et la précocité de ce départ. Elle lègue une oeuvre riche mais malheureusement inachevée, car elle avait tant à apporter encore au débat public.
En octobre 2021, nous fondions l'Association des Amis de Coralie Delaume, dont le but est de faire vivre sa pensée et, plus largement, le débat intellectuel. Ce livre constitue le premier témoignage de nos travaux. De nombreux intellectuels, essayistes, journalistes, qui avaient participé aux journées et conférences organisées par notre association, ont accepté que leurs interventions soient publiées dans un ouvrage autour des thèmes de la souveraineté, de l'Europe et du peuple. Qu'ils soient tous ici chaleureusement remerciés d'avoir participé à cette oeuvre collective. »
Classement des plaintes, stéréotypes sexistes, condamnations dérisoires... Jamais la justice n'a autant été apostrophée, voire rejetée depuis le mouvement #MeToo lancé par l'affaire Weinstein en 2017. Pour comprendre une telle contestation, cet essai cherche à mesurer l'ampleur du déni du viol qui imprègne la société et ses institutions. La honte de la victime, le mutisme de l'agresseur, le silence de l'entourage et l'évitement de la loi forment un mur de dénégations que rien ne semble pouvoir entamer.
Comment percer le mystère d'un crime enfoui dans le silence et l'oubli ? Et comment s'y attèle la justice ? Sa tâche, affirme Denis Salas, ne peut être vraiment saisie qu'à partir d'une approche narrative. Son travail de dévoilement est rendu sensible au plus près des écrits singuliers et leurs parcours brisés. Sa recherche de la vérité est mieux comprise, son oeuvre réparatrice devient visible.
Un essai sur le dialogue nécessaire entre l'expérience de la violence intime et la mission de la justice.
Savez-vous que votre enfant peut vous être enlevé parce que vous l'aimez trop, parce que vous êtes en conflit avec votre conjoint, victime de violences ou simplement parce qu'un motif aura été "trouvé" par les services sociaux ?
Le placement d'un enfant est de plus en plus fréquemment décidé par la justice pour des motifs qui n'ont rien à voir avec un danger, et de très nombreux enfants sont retirés à leur famille aimante et bientraitante. Le placement des enfants est aussi la double peine des femmes victimes de violences conjugales, ou des enfants victimes d'inceste. La CIIVISE, le mouvement #metoo ont mis en lumière le faible poids de la parole des victimes.
Pour la première fois, une avocate dénonce ce fléau, à l'origine de véritables drames : le placement abusif d'enfants. À travers des récits de dossiers typiques et l'analyse des influences qui s'exercent sur un système judiciaire dépendant des services sociaux, elle pointe du doigt des dysfonctionnements majeurs affectant la protection de l'enfance. Dotée d'un budget de plus de 8 milliards annuels, l'intervention majoritaire d'acteurs du secteur privé introduit dans ce système socio-judiciaire peu contrôlé une inquiétante notion de rentabilité.
Appuyée par la contribution scientifique du Dr Salmon, docteur en médecine et docteur en sciences sociales et humaines, Christine Cerrada signe un document édifiant, véritable pavé dans la marre, qui dénonce une atteinte sans précédent à la liberté fondamentale de vivre en famille.
Ayn Rand, née Alisa Rosenbaum en URSS en 1905 et disparue en 1982 à New York, est aux antipodes de la pensée critique européenne : son éthique de l'égoïsme, son culte de la rationalité doublé d'une ode à la liberté, sa pensée capitaliste intransigeante, sa brutalité intellectuelle en font un personnage controversé. Anticonformiste radicale, elle reste aussi une curiosité en Amérique, puisqu'elle parvient tout à la fois à fustiger l'interventionnisme économique de Roosevelt et Kennedy, condamner la guerre au Vietnam, défendre l'avortement, critiquer la religion et tailler en pièces le racisme.
S'il importe de comprendre son oeuvre, c'est au moins à double titre. D'abord pour saisir sa popularité aux États-Unis, où son roman La Grève reste considéré comme un des ouvrages les plus influents après la Bible. Ensuite, pour opérer un droit d'inventaire sur une pensée de l'émancipation qui exalte la confiance en l'individu, acteur de son propre destin. Elle réhabilite ainsi la notion d'héroïsme, à la croisée des idées et d'une passion pour le cinéma qui imprègne toute son oeuvre. Mathilde Berger-Perrin s'essaie avec brio et empathie à ce difficile exercice d'admiration et de distanciation.
De Rédoine Faïd, on connaît l'histoire - son lent glissement vers
la « braquo-dépendance », ses inspirations cinéphiles, l'adrénaline,
la cavale, l'arrestation, la prison et les regrets. Sa réputation de
légende du grand banditisme doit beaucoup à ses deux évasions,
dont la dernière, en hélicoptère, lui vaut aujourd'hui d'être incarcéré
à Fleury-Mérogis, soumis à un isolement et à un régime carcéral
drastiques.
Lorsque Plana Radenovic le rencontre au parloir dans le cadre d'une
interview, Redoine Faïd cumule déjà plusieurs peines, pour près de
trente ans de réclusion criminelle. La correspondance présentée ici
est le fruit d'une amitié de papier qui court depuis trois ans, née
entre un homme destiné à vieillir en prison et une jeune femme
désireuse d'ouvrir une fenêtre sur cet « enfer gris ».
Comment survit-on à l'enfermement 22/24h, dans une cage en
béton de 9m2, sans aucun contact physique humain ni perspective
de liberté ? En entrant ainsi dans le monde de la prison - ce « trou
noir » relégué hors des villes, dans lequel chacun pourrait un jour
plonger - Plana Radenovic nous tend un miroir sans complaisance
de notre société et signe un document qui vient interroger le sens
donné à la peine carcérale et à la réinsertion des détenus.
Édouard Glissant (1928-2011) déploie un archipel conceptuel et imaginaire unique. Contre la théorie de système et l'unicité close, Glissant aborde le monde par l'identité-relation, la pensée archipélique, le droit à l'opacité et la mondialité, revers de la mondialisation. Au coeur du Tout-monde, fait de relais en réseaux, le processus imprévisible de la créolisation milite pour le vivant et sa diversité. Aborder l'oeuvre multiforme d'Édouard Glissant suppose de saisir la variété de son inventivité : le poète, le philosophe, le romancier, le dramaturge, le penseur politique, l'historien de la mémoire des esclavages et le critique d'art. Autant d'entrées jubilatoires dans l'une des oeuvres les plus fécondes de notre temps.
"Ton ombre m'enlace, plus fort qu'un lasso gauchi au poitrail d'un pur-sang lancé à l'assaut des plaines, étirées entre nous en tous lieux - pleine des nuits que nous n'avons jamais traversées ensemble, ivres de vivre roulés dans les replis du soir et les creux nacrés de nos corps - constellée des espoirs tapis au fond des jours, prêts à resurgir au premier appel, au moindre mot susurré, au plus petit geste esquissé, embrasés dans le feu des rencontres comme autant de flammèches jetées à la face des jours."
Ainsi s'ouvre cette petite pièce épistolaire qui, en quatre partitions, distille les notes poignantes du manque, de l'amour, de l'abandon, à l'ombre des murs de Pontaniou - la honteuse prison de Brest, dans les années 80. Anna, Antoine, Agathe : les trois personnages qui échangent ici leurs mots, qui purgent leur peine de coeur, courent après une vérité vibrante d'émotion, tel un nocturne.
Au procès Daval, Martine Henry était la « mauvaise » mère. Muette dans la salle d'audience dans son fauteuil roulant, elle était celle qui n'était pas du bon côté de la barre, celui que la morale valide et qui suscite la compassion.
Excepté le fait d'avoir donné naissance à un meurtrier, Martine Henry n'a rien à voir avec le crime de son fils. Aujourd'hui, pour elle, le temps s'est arrêté. Jonathann aura pour toujours 33 ans, l'âge où sa vie a basculé. Pour la première fois, avec les mots d'une mère en état de sidération, elle revient sur le procès, sur l'enfance et la vie de son fils jusqu'à la nuit dramatique du 27 au 28 octobre 2017 et ses conséquences irrémédiables.
Jusqu'à quel point une mère est-elle responsable de son enfant ? En choisissant de lui donner la parole, Plana Radenovic réaffirme à Martine Henry son droit d'être écoutée en tant que mère, et apporte un nouvel éclairage sur une affaire trop rapidement présentée comme emblématique des féminicides.
Le malaise de Stendhal (1783-1842) face à l'autorité est une dimension essentielle de son oeuvre. Rétif à la subir, il se sent également inapte à l'exercer. Son oeuvre constitue une vaste insurrection imaginaire contre l'ordre établi, assise sur les moyens du burlesque, de la dérision et de l'ironie.
Ce n'est pas seulement l'Ancien Régime que ce libéral combat, mais le pouvoir en général, envers lequel il exerce son scepticisme. C'est cette insoumission fondamentale qui confère à l'oeuvre de Stendhal sa puissance de séduction et sa force subversive.
La réflexologie est une pratique manuelle a visée de bien-être consistant à appliquer des points de pression sur les pieds, les mains, le dos, le crâne, le visage ou les oreilles.
Pour être adaptée, elle se doit d'articuler le triptyque "savoir, savoir-faire et savoir-être" et d'assurer un soin relationnel qui privilégie l'écoute de l'individu et de ses besoins.
Au coeur de cette discipline : des approches diversifiées, des champs d'application variés, un manque de structuration de la profession et des appellations différentes qui en font une discipline à la fois riche mais confuse pour le public, et sujette à débat au sein même des réflexologues.
La grossesse, la naissance, les premiers mois de la maternité sont temps de sidération, d'angoisse et de célébration : temps surtout d'un bouleversement intime sans équivalent.
Adeline Baldacchino nous livre une expérience brute, à hauteur de mère, qui raconte l'émerveillement quotidien, l'intensité chaotique, la jubilation enfin de découvrir la puissance rédemptrice de cette aventure. À rebours d'un certain discours de l'aliénation, elle propose un éloge assumé de la maternité choisie comme source d'exultation et de création.
Un livre de la joie sauvage et douce comme la vie même, quand elle est portée à son plus haut point d'incandescence.
Connue pour son oeuvre littéraire, Christine de Pizan (1364-vers 1430) a en fait développé une véritable pensée théorique du bon gouvernement. Au-delà de sa poésie, ce sont ses traités, en vers et en prose, qu'on découvrira ici : ils donnent à voir une autrice soucieuse du respect qui devrait exister entre les femmes et les hommes, comme des relations de paix à inventer entre les différentes factions dont les querelles ensanglantent alors la France. Un siècle avant Machiavel, Christine de Pizan se veut conseillère des princes et s'engage dans le débat politique alors que nul ne l'y attend.
De quoi se composent les souvenirs ?
De passions tues, d'occasions manquées, ou simplement de Polaroïds affichés sur un frigo ?
Pour Darius, anti-héros aussi romantique qu'inadapté, il y a l'adolescence au son de Metallica et de Nirvana contre le monde trop bien ordonné des années 90. Problème : à quel moment doit-on entrer dans l'âge adulte ? Est-ce vraiment lorsque surgit l'angoisse de voir nos amis rangés, que pointe l'amertume des premiers regrets et que se défont doucement nos rêves les plus fous ?
Au rythme d'une bande-son psychédélique et rock, Noé Margolis signe un premier roman résolument vintage sur la puissance évocatrice des souvenirs et la prévalence d'une mémoire partagée par toute une génération.
À 40 ans, guérit-on jamais d'être un adulte ?
Soley a trois mois lorsqu'on annonce à ses parents qu'elle souffre d'une tumeur au cerveau très rare. A seulement vingt-quatre ans, Chloé, jeune maman, bascule dans le monde du cancer.
Pendant six mois, Soley et ses parents vont vivre comme coupés du monde, enfermés dans une chambre à l'Institut Curie, à Paris. Une immersion brutale et totale dans l'univers du cancer pédiatrique, dont Chloé restitue le quotidien avec une acuité saisissante : les opérations, la chimiothérapie, sa détermination, mais aussi l'intensité douloureuse, stupéfiante, de tous les moments vécus avec Soley.
Comment affronter, éloignés de tous, cette expérience terrible où la limite entre combativité et obstination est si ténue ? Jusqu'où peut-on aller pour sauver son bébé ?
De ces mois d'amour fou passés auprès de sa fille guerrière, Chloé Duperrin tire un premier livre bouleversant, récit du lien inextinguible entre une mère et son enfant.
On parle souvent des méfaits des écrans sur les enfants et les adolescents sans chercher à comprendre quelle place occupe aujourd'hui l'écran, et le smartphone en particulier, dans la vie et dans la perception du monde de l'enfant dès son plus jeune âge.
Etienne Liebig fonde son étude sur un constat aussi frappant que novateur : le smartphone a révolutionné le rapport millénaire du parent à son enfant, bousculant cette relation unique et intime pour s'immiscer comme un tiers permanent et intrusif dans la vie familiale. Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, l'enfant est relégué à une place qui n'a jamais été la sienne. Selon l'éducateur, le "complexe de Bip" est ce délaissement généralisé de l'enfant au profit du smartphone, objet novateur indispensable à notre égocentrisme.
Cet ouvrage n'est ni une condamnation, ni la peinture du futur apocalyptique d'une civilisation tombée dansl e transhumanisme. Original et perspicace, il tend à montrer combien l'utilisation du smartphone chamboule la vie affective et cognitive de nos enfants sans que nous ne nous en rendions compte. A l'usage des parents et de tout adulte responsable et concerné par le véritable changement de société auquel nous faisons face !
La participation massive des femmes aux révolutions au Moyen-Orient et au Maghreb a conduit à un changement de leur image dans l'opinion publique et les médias occidentaux. Mais l'occidentalocentrisme, fondé sur le primat de la différence, continue d'encombrer certains discours féministes.
Explorant la question des femmes et du pouvoir en islam avec une attention particulière portée au Moyen-Orient, Azadeh Kian offre un aperçu de quatre périodes historiques : l'avènement de l'islam, la période médiévale, l'époque moderne et contemporaine.
L'histoire des sociétés à majorité musulmane montre en effet que les femmes y jouissaient de l'autorité tant du fait de leurs connaissances religieuses que poétiques, littéraires, scientifiques ou encore politiques et militaires. Elles ont tenté d'influencer, de contester ou de subvertir la structure sociale dominée par les hommes, que les lois islamiques ont consolidée.Ce n'est donc pas l'islam qui entrave l'émancipation des femmes, mais son instrumentalisation par des hommes qui visent à conserver privilèges et pouvoirs. Ne faut-il pas dès lors rejeter la lecture figée et traditionnaliste du Coran et réinterpréter les textes sacrés et les lois islamiques ?
À travers l'historicisation et la contextualisation de l'islam, des militantes féministes et des droits des femmes ont ouvert des exégèses coraniques et jurisprudentielles aux lectures et interprétations alternatives visant à rétablir l'égalité entre les hommes et les femmes. Cet essa
Paul Ricoeur a tenté une réhabilitation du politique par le souci accordé au droit. Il s'agit pour lui à la fois de faire crédit à la capacité des sujets a viser un bien commun et de tenir compte de la fragilité tant des personnes que des institutions.
Ces deux orientations s'entrecroisent dans une pratique du jugement qui interprète le juste dans la singularité des situations, tranche et distribue ce qui revient à chacun et contribue à reconstruire un lien social possible.
Les médecines complémentaires et alternatives (MCA) suscitent l'engouement des Français. Parmi les 400 pratiques répertoriées par l'OMS, certaines sont bénéfiques et se développent dans notre système de soins, tandis que d'autres, parfois douteuses, voire dangereuses, gravitent autour de la santé. Cette collection se veut être un levier pour alimenter un dialogue constructif à travers des regards croisés.
D'où vient l'homéopathie ? Quelle est sa réglementation ? Pourquoi divise-t-elle tant les médecins ? Ni tout à fait « médecine », ni tout à fait « médecine complémentaire », l'homéopathie se situe dans un entre-deux inconfortable qui fait d'elle un sujet à controverse. À travers 20 questions, le présent ouvrage met en perspective l'analyse de différents experts - médecins, scientifiques, chercheurs -, mais aussi de patients, philosophes et politiques.
Pratique de charlatan pour certains, approche préventive et personnalisée pour d'autres, l'homéopathie cristallise un débat plus large qui questionne les orientations en matière de santé publique : que nous dit l'homéopathie de notre rapport à notre santé et au soin ?
« J'ai décidé de placer ma vie sous les bannières de l'honnêteté, de laloyauté et de l'intégrité. [.....] Or, pour concevoir un enfant, j'ai dû apprendreà simuler et à avancer "hors des clous". »
Un mari, des enfants, c'est ainsi que Rosine imaginait sa vie... avant qu'elle ne rencontre Nathalie. Ensemble, elles font le tour du monde, tombent amoureuses et, en dépit de tous les préjugés, décident d'assumer leur histoire. Dès lors, le chemin vers la maternité n'est plus le même. Il faut d'abord « s'autoriser » à faire un enfant ; ensuite se tourner vers l'étranger car, en France, les couples de femmes sont exclus de la procréation médicalement assistée (PMA).
Éprouvant pour n'importe quels futurs parents, le parcours de PMA de Rosine et Nathalie prend le visage de l'illégalité et s'alourdit de difficultés supplémentaires. À elles de dénicher des appuis dans le corps médical pour se faire prescrire les examens requis, d'adapter leur agenda aux allers-retours à Barcelone, de trouver les ressources psychologiques et financières qu'implique cette bataille. Et, une fois l'enfant né, un nouveau combat commence pour faire reconnaître les droits de la mère qui ne l'a pas porté. Épreuve aussi aberrantequ'humiliante.
Rosine Maiolo raconte toutes les embûches qui ont entravé son désir de maternité et déplore, loin de tout militantisme, les situations désespérées auxquelles conduit le retard de la France. Confiante et désireuse d'inviter chacun de nous à faire connaissance avec une famille homoparentale, elle veut croire que la révision des lois de bioéthique aboutira prochainement à « la PMA pour toutes », afin que plus aucune Française n'ait à souffrir d'être une maman hors-la-loi.
Guy Debord (1931-1994) est un penseur singulier, voire unique : plus on s'éloigne du temps où il a écrit, plus les phénomènes qu'il a décrits, la destruction du vivant, les nouvelles modalités de contrôle de la vie sociale, l'éloignement de toute réelle démocratie, semblent se confirmer.
Pour penser l'unité de ce régime civilisationnel inédit, il a forgé la notion de « spectacle », ce soleil qui ne se couche jamais sur l'empire de la passivité moderne, miroir de la dépossession dont il n'aura de cesse de poursuivre l'explication pour le contester à défaut d'avoir pu le renverser en 1968.
Au-delà du « mythe », de la singularité d'une vie et d'un style, Debord se situe au carrefour des sources fondamentales de la modernité artistique, philosophique et politique : la promesse rimbaldienne de « changer la vie », la critique de la domination de la valeur d'échange, la tradition civique et démocratique du conflit et de la liberté. En un mot, la réappropriation de la vie historique.