Si les sciences de l'éducation ont bouleversé l'enseignement dans les années 1970, force est de constater que les méthodes qui en découlent ne sont plus adaptées. Leur application excessive, confinant parfois à l'absurde, coïncide avec l'étroitesse d'une hiérarchie soumise à un management brutal et le durcissement d'une administration fixée sur des objectifs de réductions des coûts. Devant cette impasse, les syndicats peinent à faire consensus tandis que les responsables politiques, déconnectés de la réalité, multiplient en vain les réformes. Quant aux parents, ils sont de plus en plus nombreux à surprotéger leur progéniture au détriment de la collectivité.
Conséquences: des professeurs à bout, une baisse du niveau d'exigence et des élèves peu enclins à faire preuve d'esprit critique ou à se confronter à l'effort et à la discipline - bref, une main-d'oeuvre idéale pour un marché ultra-libéralisé.
Forts de près de vingt ans d'expérience sur le terrain, en classe, Nicolas Gliere et Arnaud Fabre dressent le tableau d'une institution scolaire à vif et posent un diagnostic acéré, non sans humour, sur les raisons qui ont mené à son naufrage. Un essai corrosif pour rappeler que d'autres alternatives existent et qu'il est temps, plus que jamais, de s'engager pour l'avenir de l'école républicaine.
Frantz Fanon (1925-1961), psychiatre d'origine martiniquaise, bâtit en quelques livres une oeuvre révolutionnaire dans laquelle il s'applique à décrire le système colonial et ses conséquences inévitables : le racisme et l'aliénation qu'il engendre. Mais il va aussi s'engager très concrètement, en Algérie. Rejetant toute forme d'obscurantisme, il entend défendre une Afrique libre, socialiste, démocratique et laïque. Son ambition ? Ni plus ni moins que forger un nouvel humanisme, assumant les traditions locales comme la boussole universaliste, récusant tout impérialisme et permettant à tous de s'épanouir librement.
Savez-vous que votre enfant peut vous être enlevé parce que vous l'aimez trop, parce que vous êtes en conflit avec votre conjoint, victime de violences ou simplement parce qu'un motif aura été "trouvé" par les services sociaux ?
Le placement d'un enfant est de plus en plus fréquemment décidé par la justice pour des motifs qui n'ont rien à voir avec un danger, et de très nombreux enfants sont retirés à leur famille aimante et bientraitante. Le placement des enfants est aussi la double peine des femmes victimes de violences conjugales, ou des enfants victimes d'inceste. La CIIVISE, le mouvement #metoo ont mis en lumière le faible poids de la parole des victimes.
Pour la première fois, une avocate dénonce ce fléau, à l'origine de véritables drames : le placement abusif d'enfants. À travers des récits de dossiers typiques et l'analyse des influences qui s'exercent sur un système judiciaire dépendant des services sociaux, elle pointe du doigt des dysfonctionnements majeurs affectant la protection de l'enfance. Dotée d'un budget de plus de 8 milliards annuels, l'intervention majoritaire d'acteurs du secteur privé introduit dans ce système socio-judiciaire peu contrôlé une inquiétante notion de rentabilité.
Appuyée par la contribution scientifique du Dr Salmon, docteur en médecine et docteur en sciences sociales et humaines, Christine Cerrada signe un document édifiant, véritable pavé dans la marre, qui dénonce une atteinte sans précédent à la liberté fondamentale de vivre en famille.
De Rédoine Faïd, on connaît l'histoire - son lent glissement vers
la « braquo-dépendance », ses inspirations cinéphiles, l'adrénaline,
la cavale, l'arrestation, la prison et les regrets. Sa réputation de
légende du grand banditisme doit beaucoup à ses deux évasions,
dont la dernière, en hélicoptère, lui vaut aujourd'hui d'être incarcéré
à Fleury-Mérogis, soumis à un isolement et à un régime carcéral
drastiques.
Lorsque Plana Radenovic le rencontre au parloir dans le cadre d'une
interview, Redoine Faïd cumule déjà plusieurs peines, pour près de
trente ans de réclusion criminelle. La correspondance présentée ici
est le fruit d'une amitié de papier qui court depuis trois ans, née
entre un homme destiné à vieillir en prison et une jeune femme
désireuse d'ouvrir une fenêtre sur cet « enfer gris ».
Comment survit-on à l'enfermement 22/24h, dans une cage en
béton de 9m2, sans aucun contact physique humain ni perspective
de liberté ? En entrant ainsi dans le monde de la prison - ce « trou
noir » relégué hors des villes, dans lequel chacun pourrait un jour
plonger - Plana Radenovic nous tend un miroir sans complaisance
de notre société et signe un document qui vient interroger le sens
donné à la peine carcérale et à la réinsertion des détenus.
« Coralie Delaume nous a quittés le 15 décembre 2020, laissant derrière elle une famille, des amis et des camarades de combat bouleversés par la violence et la précocité de ce départ. Elle lègue une oeuvre riche mais malheureusement inachevée, car elle avait tant à apporter encore au débat public.
En octobre 2021, nous fondions l'Association des Amis de Coralie Delaume, dont le but est de faire vivre sa pensée et, plus largement, le débat intellectuel. Ce livre constitue le premier témoignage de nos travaux. De nombreux intellectuels, essayistes, journalistes, qui avaient participé aux journées et conférences organisées par notre association, ont accepté que leurs interventions soient publiées dans un ouvrage autour des thèmes de la souveraineté, de l'Europe et du peuple. Qu'ils soient tous ici chaleureusement remerciés d'avoir participé à cette oeuvre collective. »
Au procès Daval, Martine Henry était la « mauvaise » mère. Muette dans la salle d'audience dans son fauteuil roulant, elle était celle qui n'était pas du bon côté de la barre, celui que la morale valide et qui suscite la compassion.
Excepté le fait d'avoir donné naissance à un meurtrier, Martine Henry n'a rien à voir avec le crime de son fils. Aujourd'hui, pour elle, le temps s'est arrêté. Jonathann aura pour toujours 33 ans, l'âge où sa vie a basculé. Pour la première fois, avec les mots d'une mère en état de sidération, elle revient sur le procès, sur l'enfance et la vie de son fils jusqu'à la nuit dramatique du 27 au 28 octobre 2017 et ses conséquences irrémédiables.
Jusqu'à quel point une mère est-elle responsable de son enfant ? En choisissant de lui donner la parole, Plana Radenovic réaffirme à Martine Henry son droit d'être écoutée en tant que mère, et apporte un nouvel éclairage sur une affaire trop rapidement présentée comme emblématique des féminicides.
Édouard Glissant (1928-2011) déploie un archipel conceptuel et imaginaire unique. Contre la théorie de système et l'unicité close, Glissant aborde le monde par l'identité-relation, la pensée archipélique, le droit à l'opacité et la mondialité, revers de la mondialisation. Au coeur du Tout-monde, fait de relais en réseaux, le processus imprévisible de la créolisation milite pour le vivant et sa diversité. Aborder l'oeuvre multiforme d'Édouard Glissant suppose de saisir la variété de son inventivité : le poète, le philosophe, le romancier, le dramaturge, le penseur politique, l'historien de la mémoire des esclavages et le critique d'art. Autant d'entrées jubilatoires dans l'une des oeuvres les plus fécondes de notre temps.
La réflexologie est une pratique manuelle a visée de bien-être consistant à appliquer des points de pression sur les pieds, les mains, le dos, le crâne, le visage ou les oreilles.
Pour être adaptée, elle se doit d'articuler le triptyque "savoir, savoir-faire et savoir-être" et d'assurer un soin relationnel qui privilégie l'écoute de l'individu et de ses besoins.
Au coeur de cette discipline : des approches diversifiées, des champs d'application variés, un manque de structuration de la profession et des appellations différentes qui en font une discipline à la fois riche mais confuse pour le public, et sujette à débat au sein même des réflexologues.
Le malaise de Stendhal (1783-1842) face à l'autorité est une dimension essentielle de son oeuvre. Rétif à la subir, il se sent également inapte à l'exercer. Son oeuvre constitue une vaste insurrection imaginaire contre l'ordre établi, assise sur les moyens du burlesque, de la dérision et de l'ironie.
Ce n'est pas seulement l'Ancien Régime que ce libéral combat, mais le pouvoir en général, envers lequel il exerce son scepticisme. C'est cette insoumission fondamentale qui confère à l'oeuvre de Stendhal sa puissance de séduction et sa force subversive.
Connue pour son oeuvre littéraire, Christine de Pizan (1364-vers 1430) a en fait développé une véritable pensée théorique du bon gouvernement. Au-delà de sa poésie, ce sont ses traités, en vers et en prose, qu'on découvrira ici : ils donnent à voir une autrice soucieuse du respect qui devrait exister entre les femmes et les hommes, comme des relations de paix à inventer entre les différentes factions dont les querelles ensanglantent alors la France. Un siècle avant Machiavel, Christine de Pizan se veut conseillère des princes et s'engage dans le débat politique alors que nul ne l'y attend.
On parle souvent des méfaits des écrans sur les enfants et les adolescents sans chercher à comprendre quelle place occupe aujourd'hui l'écran, et le smartphone en particulier, dans la vie et dans la perception du monde de l'enfant dès son plus jeune âge.
Etienne Liebig fonde son étude sur un constat aussi frappant que novateur : le smartphone a révolutionné le rapport millénaire du parent à son enfant, bousculant cette relation unique et intime pour s'immiscer comme un tiers permanent et intrusif dans la vie familiale. Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, l'enfant est relégué à une place qui n'a jamais été la sienne. Selon l'éducateur, le "complexe de Bip" est ce délaissement généralisé de l'enfant au profit du smartphone, objet novateur indispensable à notre égocentrisme.
Cet ouvrage n'est ni une condamnation, ni la peinture du futur apocalyptique d'une civilisation tombée dansl e transhumanisme. Original et perspicace, il tend à montrer combien l'utilisation du smartphone chamboule la vie affective et cognitive de nos enfants sans que nous ne nous en rendions compte. A l'usage des parents et de tout adulte responsable et concerné par le véritable changement de société auquel nous faisons face !
Soley a trois mois lorsqu'on annonce à ses parents qu'elle souffre d'une tumeur au cerveau très rare. A seulement vingt-quatre ans, Chloé, jeune maman, bascule dans le monde du cancer.
Pendant six mois, Soley et ses parents vont vivre comme coupés du monde, enfermés dans une chambre à l'Institut Curie, à Paris. Une immersion brutale et totale dans l'univers du cancer pédiatrique, dont Chloé restitue le quotidien avec une acuité saisissante : les opérations, la chimiothérapie, sa détermination, mais aussi l'intensité douloureuse, stupéfiante, de tous les moments vécus avec Soley.
Comment affronter, éloignés de tous, cette expérience terrible où la limite entre combativité et obstination est si ténue ? Jusqu'où peut-on aller pour sauver son bébé ?
De ces mois d'amour fou passés auprès de sa fille guerrière, Chloé Duperrin tire un premier livre bouleversant, récit du lien inextinguible entre une mère et son enfant.
Aurore se refuse à être témoin de l'inexorable déclin de sa soeur, atteinte d'une sclérose en plaques. Elle fuit - dans la danse, dans l'ivresse des rencontres d'une nuit, dans les souvenirs qui ont forgé les manques de leur famille, quand sa soeur tente d'apprivoiser la mort en goûtant aux bonheurs que la vie peut encore lui offrir.
En écho aux lettres meurtries de la première, abîmée dans sa chair, résonnent les écrits lumineux de la seconde, prisonnière de son corps, dans un dos-à-dos épistolaire qui vient explorer la mystérieuse géographie du lien entre deux soeurs.
Les médecines complémentaires et alternatives (MCA) suscitent l'engouement des Français. Parmi les 400 pratiques répertoriées par l'OMS, certaines sont bénéfiques et se développent dans notre système de soins, tandis que d'autres, parfois douteuses, voire dangereuses, gravitent autour de la santé. Cette collection se veut être un levier pour alimenter un dialogue constructif à travers des regards croisés.
D'où vient l'homéopathie ? Quelle est sa réglementation ? Pourquoi divise-t-elle tant les médecins ? Ni tout à fait « médecine », ni tout à fait « médecine complémentaire », l'homéopathie se situe dans un entre-deux inconfortable qui fait d'elle un sujet à controverse. À travers 20 questions, le présent ouvrage met en perspective l'analyse de différents experts - médecins, scientifiques, chercheurs -, mais aussi de patients, philosophes et politiques.
Pratique de charlatan pour certains, approche préventive et personnalisée pour d'autres, l'homéopathie cristallise un débat plus large qui questionne les orientations en matière de santé publique : que nous dit l'homéopathie de notre rapport à notre santé et au soin ?
« Je souffre d'un désordre. Non d'un trouble ni d'un manque, encore moins d'un handicap. Pour moi, c'est un désordre. J'aime bien ce mot. Il représente un bazar où peu de choses manqueraient et qui n'aurait pas un besoin implacable d'être rangé. C'est ma boîte à couture, avec ses aiguilles, ses pelotes de fils, son découd-vite, ses canettes, son mètre-ruban, des plumes, deux ou trois bouts de ruban souvenir, et je m'amuse à le cartographier. »
Née à Roubaix dans une famille nombreuse d'origine algérienne, Zaïa est frappée dès l'enfance d'un mal auquel, pendant longtemps, elle ne pourra pas donner de nom et qu'elle dissimulera comme une honte : la dyslexie.
À l'école, malgré ses efforts, elle ne parvient pas à lire, encore moins à écrire. Les adultes qui l'entourent la tournent en ridicule et l'accusent de paresse. Zaïa apprend alors à dissimuler, à tricher, à se jouer des contraintes, faisant preuve d'une intelligence qui, si elle ne prend pas une forme ordinaire, est incontestablement aiguisée.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, Zaïa quitte le système scolaire sans savoir ni lire ni écrire. Pour trouver un travail, elle doit de nouveau user de persévérance, de ruse et de toutes les ressources de son intelligence. Avide de liberté, elle quitte le foyer familial, mais le chemin vers la véritable liberté sera long. Elle découvrira sa voie à travers la sophrologie, accédera enfin à la lecture et, surtout, s'acceptera elle-même, forte d'une stupéfiante intelligence émoti
Parti d'une philosophie du sujet d'inspiration phénoménologique, suivie d'une tentative de refondation du marxisme, André Gorz (1923-2007) devait rencontrer le mouvement écologiste. L'écologie, cependant, ne peut qu'être politique, plus radicale que celle qui est défendue par les courants qui entendent se limiter à la protection de la nature. L'écologie politique naît d'une protestation spontanée contre la destruction de la « culture du quotidien » qui constitue notre milieu de vie.
L'exigence de libération implique une dimension écologique, mais à partir d'une critique du capitalisme, de la rationalité économique devenue envahissante, et d'une réflexion novatrice sur les conséquences des « métamorphoses du travail ».
Par le réenracinement de la théorie critique dans une phénoménologie appliquée, l'oeuvre de Gorz représente une entreprise unique dans la pensée contemporaine.
« Une époque de superstition est celle où les gens imaginent qu'ils en savent plus qu'ils n'en savent en réalité. En ce sens, le XXe siècle aura été certainement exceptionnellement riche en superstitions, et la cause en est une surestimation de ce que la science a accompli - non pas dans le champ des phénomènes relativement simples où elle a certes été extraordinairement efficace, mais dans le domaine des phénomènes complexes ; car dans ces derniers, l'application des techniques qui ont si bien réussi essentiellement dans les phénomènes simples s'est révélée très déroutante. »
Lorsqu'on ignore sa propre ignorance, cela fait des dégâts. Chacun pense savoir plus et mieux que les autres ; mieux les connaître qu'eux-mêmes ; pouvoir les conduire à leur place vers leurs véritables intérêts. L'intolérance est le produit de cette prétention aux certitudes, qui n'est rien d'autre qu'une croyance et la pire de toutes. Expression même de l'obscurantisme, elle est le socle commun de tous les totalitarismes, avec toutes les horreurs qui les accompagnent.
La sophrologie utilise un ensemble de techniques statiques et dynamisques centrées sur la respiration, une attention positive soutenue, l'accueil des émotions et des pensées. Si la profession s'est structurée et a acquis un réel crédit auprèsdes professionnels de santé, elle demeure partiellement intégrée à notre système de soins. Malgré son existence depuis près de soixante ans, la sophrologie est une pratique non réglementée sur le plan juridique. Le manque d'homogénéité, notamment dans son enseignement, conduit à la disparité des compétences et qualifications des sophrologues.
Quelle est l'histoire de cette pratique et de son inclusion ? A quoi ressemble une séance type ? Dans quel contexte est-elle dispensée ? Quels sont ses bénéfices et ses risques ?
20 questions pour découvrir la sophrologie et, plus largement, interroger notre rapport au "prendre soin" de soi comme les autres.
Les premiers champs d'intérêt de Michel Foucault - la folie, la naissance de l'asile, et de la clinique - peuvent paraître bien éloignés du droit. Pourtant, l'étude des institutions qui, de l'hôpital général à la prison, ont « traité » malades et miséreux, fous et débauchés, vagabonds et délinquants, conduit à réinterpréter ces gestes dont l'habitude nous a fait oublier l'étrangeté : enfermer pour enfermer pour guérir, discipliner pour intégrer, exclure pour inclure...
1. Quels sont les enjeux des élections européennes ? Le Parlement européen a-t-il de vrais pouvoirs ?
2. Qui, concrètement, décide de la politique européenne ?
3. L'Europe est-elle dirigée par le couple franco-allemand ?
4. Qu'est-ce qui ne va pas avec l'économie grecque ?
5. L'exemple du Portugal ne démontre-t-il pas qu'il est possible de retrouver de la croissance économique tout en appartenant à la zone euro ?
6. L'harmonisation fiscale et sociale est-elle possible au sein de l'Union européenne ?
7. Pourquoi tant de pays européens sont-ils tentés par le populisme ?
8. Peut-on sortir de l'euro ? Et si oui, à quoi cela servirait-il ?
9. Pourrait-on démocratiser l'Union européenne en changeant les traités ?
10. La France doit-elle faire comme le Royaume-Uni et quitter l'Union européenne via l'article 50 du TFUE ?
(+1) Quelle est la vision de l'Europe d'Emmanuel Macron ?
« J'ai décidé de placer ma vie sous les bannières de l'honnêteté, de laloyauté et de l'intégrité. [.....] Or, pour concevoir un enfant, j'ai dû apprendreà simuler et à avancer "hors des clous". »
Un mari, des enfants, c'est ainsi que Rosine imaginait sa vie... avant qu'elle ne rencontre Nathalie. Ensemble, elles font le tour du monde, tombent amoureuses et, en dépit de tous les préjugés, décident d'assumer leur histoire. Dès lors, le chemin vers la maternité n'est plus le même. Il faut d'abord « s'autoriser » à faire un enfant ; ensuite se tourner vers l'étranger car, en France, les couples de femmes sont exclus de la procréation médicalement assistée (PMA).
Éprouvant pour n'importe quels futurs parents, le parcours de PMA de Rosine et Nathalie prend le visage de l'illégalité et s'alourdit de difficultés supplémentaires. À elles de dénicher des appuis dans le corps médical pour se faire prescrire les examens requis, d'adapter leur agenda aux allers-retours à Barcelone, de trouver les ressources psychologiques et financières qu'implique cette bataille. Et, une fois l'enfant né, un nouveau combat commence pour faire reconnaître les droits de la mère qui ne l'a pas porté. Épreuve aussi aberrantequ'humiliante.
Rosine Maiolo raconte toutes les embûches qui ont entravé son désir de maternité et déplore, loin de tout militantisme, les situations désespérées auxquelles conduit le retard de la France. Confiante et désireuse d'inviter chacun de nous à faire connaissance avec une famille homoparentale, elle veut croire que la révision des lois de bioéthique aboutira prochainement à « la PMA pour toutes », afin que plus aucune Française n'ait à souffrir d'être une maman hors-la-loi.
En avril 2021 s'est tenu le procès des 18 policiers de la BAC Nord de Marseille, interpellés en octobre 2012 pour corruption, racket, trafic de drogue et enrichissement personnel. Initialement présentée comme une véritable bombe - le service, considéré comme la meilleure BAC de France, s'est vu dissous -, l'affaire a en réalité mis en lumière le laisser-faire d'une hiérarchie soumise à la culture du résultat.
Témoin direct de la paupérisation de la police et de son adhésion à la politique du chiffre initiée par Nicolas Sarkozy, Marc La Mola revient sur les tenants et aboutissants d'une affaire qui, dix ans plus tard, reste l'un des plus tristes scandales de l'institution policière. Un drame orchestré en cinq actes, dans lequel il dresse un état des lieux de ces cités marseillaises dont on parle beaucoup sans réellement les connaître.
Un document coup de poing qui détaille, point par point, la politique de lente démolition du service public.
Raoul Vaneigem annonce le mouvement des occupations de Mai 68 en publiant son Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations à l'âge de 33 ans. Situationniste aux côtés de Guy Debord, il reprend sa liberté en 1971 et creuse depuis le sillon d'une oeuvre atypique, toujours à la recherche d'un point de jonction entre poésie et politique. Il permet de réfléchir aux apories d'un siècle révolutionnaire qui devait apprendre à renoncer à la violence avant de réinventer une place pour l'utopie.
Revendiquant la passion de vivre pour unique boussole, il veut placer la gratuité, la jouissance et la générosité au centre de tout projet de société. Le lire, c'est s'engouffrer dans un labyrinthe où l'irrévérence le dispute à l'espérance, loin des impasses de l'époque. C'est surtout découvrir une ode à la joie comme remède à la résignation et condition de l'action.