Dans l'imaginaire des Français, la Belle Époque n'est pas immédiatement reliée à la bande dessinée, mais plutôt à d'autres formes d'images et de loisirs, comme la lanterne magique, le café-concert, le théâtre d'ombres, les Expositions universelles, ou le cinéma naissant.
Les historiens de la bande dessinée française eux-mêmes ont davantage étudié la génération des pionniers actifs avant 1860 et les créations de l'entre-deux-guerres. De la période 1880-1914, on connaît surtout quelques noms d'artistes, comme Christophe, Steinlen, Caran d'Ache ou Benjamin Rabier, quelques personnages, comme la Famille Fenouillard, Bécassine, les Pieds Nickelés ou l'Espiègle Lili.
Ces repères ne suffisent pas à rendre compte du foisonnement de la création à un moment où la bande dessinée invente et réinvente ses codes et ses usages et participe à une intense circulation des images. À cette époque, près de deux cents artistes s'adonnent avec une certaine constance à ce que nous appelons bande dessinée.
L'abondance et la diversité de cette production, les pépites qui s'y dissimulent, la perfection graphique à laquelle atteignent certains dessinateurs, le témoignage que des images apportent sur leur temps, tout cela confère le plus haut intérêt au corpus que ce livre rassemble et ressuscite.
Un abécédaire illustré consacré au scénariste et dessinateur de bandes dessinées humoristiques Marcel Gottlieb dit Gotlib (1934-2016). L'historien du neuvième art y décrit son oeuvre, en retrace la généalogie, en présente les personnages emblématiques et l'interroge dans ses dimensions narrative, graphique, autobiographique, psychanalytique, sociologique et politique.
Il s'agit des Mémoires de Thierry Groensteen, l'un des plus brillants historien et analyste de la Bande Dessinée. Ce livre sous une couverture dessinée par Emmanuel Guibert qu'on ne présente plus, et illustré par des dessins inédits de François Ayroles ainsi que de nombreuses photos.
S'il existe des livres qui expliquent comment faire ou écrire une bande dessinée, voici le premier véritable manuel de lecture et d'analyse du neuvième art. Spécialiste mondialement reconnu du genre, Thierry Groensteen aborde ici toutes les grandes questions que pose l'art de la bande dessinée : Peut-on définir le genre ? Qu'est-ce qui fait une bonne bande dessinée ? Une image de BD doit-elle être belle ? Qu'est-ce que la ligne claire ? Y a-t-il un langage des couleurs ? Comment une BD peut-elle faire allusion à d'autres ? Existe-t-il un humour typiquement BD ?
A ces questions et à beaucoup d'autres, ce livre apporte des réponses détaillées, pédagogiques, toujours appuyées sur des exemples concrets, de Töpffer à Blain, en passant par de nombreux autres classiques du genre tels qu'Hergé, Schuiten et Juillard. L'auteur développe une approche simple, progressive, qui avance pas à pas dans la découverte de son objet, initiant le lecteur aux codes, au langage et à l'esthétique de la littérature dessinée. Ce manuel original s'adresse aux enseignants, aux médiateurs du livre et à toute personne curieuse de s'initier aux mécanismes de la bande dessinée. Une cinquantaine de superbes illustrations en couleur constituent une sorte d'anthologie, non limitative, des styles, courants et genres d'hier et d'aujourd'hui.
La bande dessinée est aujourd'hui à un tournant de son histoire. Son image sociale s'est considérablement améliorée, sa légitimité culturelle ne fait plus guère débat. Or ces évolutions se produisent alors que le marché, au sortir d'une période de croissance continue, connaît une véritable crise, impactant tant les marges des éditeurs que les revenus des auteurs. Dans le cadre des États généraux de la bande dessinée, lancés en janvier 2015, ce petit livre interroge à chaud les évolutions récentes de la production éditoriale, la féminisation de la profession, l'essor de la non-fiction, la situation de l'édition alternative, la multiplication des formations spécialisées, la percée de la bande dessinée sur le marché de l'art, sa place à l'université et quelques autres questions d'actualité.
Jugés "éblouissants de verve et d'esprit" par Goethe, les albums de Rodolphe Töpffer sont aujourd'hui considérés comme les premières bandes dessinées. Imités, contrefaits, traduits en plusieurs langues, ils se frayèrent même la voie des États-Unis, la future patrie des comics. Töpffer est aussi l'auteur de romans et d'essais sur l'art. Non content d'avoir créé les conditions de la bande dessinée moderne, Töpffer en fut aussi le premier théoricien. Ce sont ces textes qui sont ici réunis, introduits par une étude qui replace le créateur genevois dans une continuité historique, détaille les circonstances de son « invention » et analyse les ressorts de ses histoires, dont la folle gaieté est toujours agissante sur les lecteurs d'aujourd'hui.
Président du premier festival d'Angoulême, Alain Saint-Ogan (1895-1974) fut le créateur de Zig et Puce, la bande dessinée française la plus populaire de l'entre-deux-guerres, mais aussi de Monsieur Poche, l'ours Prosper et Le Rayon mystérieux. Son activité s'étendit aux dessins d'actualité, à l'écriture et à l'illustration de romans, ou encore à l'animation d'émissions radiophoniques. Richement illustré, voici le premier ouvrage consacré à ce géant du neuvième art, dont il propose notamment une biographie très fouillée. Thierry Groensteen et Harry Morgan.
Un art en expansion propose un retour sur un demi-siècle de création en bandes dessinées.
Dix oeuvres-phares de la modernité sont passées au crible d'une relecture attentive qui en détaille les enjeux et en fait ressortir le caractère novateur. Dix jalons essentiels dans l'expansion d'un art qui a progressivement pris conscience de lui-même et de ses potentialités.
Un livre qui donne envie de retourner aux oeuvres, et qui montre la maturité et la puissance expressive atteintes par un art que l'on croyait jadis voué aux seuls récits de genre et au divertissement des plus jeunes.
Entre esthétique et sémiotique, cet ouvrage aborde la question plus générale de la lecture de l'image, considérée successivement comme un énonçable, un descriptible, un interprétable. Il démontre que les images multiples, organisées en séquences, subissent des déterminations différentes des images uniques, qu'elles soient peintures ou illustrations. Leur solidarité est gouvernée par le découpage et par la mise en page, la conduite du récit et la gestion de l'espace ne cessant de s'informer mutuellement. Partant de la description minutieuse des différentes unités constructives, l'auteur explique les mécanismes producteurs de sens. Dix-huit planches empruntées à des auteurs dissemblables sont ainsi analysées. Sans éluder les fonctions du verbal, l'ouvrage établit la primauté du visuel dans le discours de la bande dessinée.
Thierry Groensteen est auteur de nombreux ouvrages sur la bande dessinée.
la bande dessinée a-t-elle sa place au musée ?
s'agit-il d'une forme de littérature ou d'un art visuel ? pourquoi est-elle toujours soupçonnée d'infantilisme ? est-elle indifférente aux problématiques de l'art contemporain ? pourquoi ses origines historiques sont-elles encore un sujet de controverse ? est-elle une forme de contre-culture ou appartient-elle à la culture du divertissement ? cet essai très documenté répond à ces questions et à beaucoup d'autres.
il interroge la place qu'occupe
la bande dessinée dans le paysage culturel aujourd'hui. il retrace les étapes du processus de légitimation entamé dans les années 1960 et en montre les limites, questionnant aussi la politique de l'etat, l'attitude de la presse et les pratiques des éditeurs. il analyse, enfin, les grands handicaps symboliques qui frappent le média. ecrit dans un langage clair, le livre n'est pas dépourvu d'accents polémiques.
Etre retenu en otage au Yémen peut se révéler une expérience enviable si
l'on succombe aux beaux yeux d'une lointaine descendante de la reine de
Saba. Mais quand l'Histoire connaît des soubresauts tragiques, l'Arabie
heureuse se referme telle un piège fatal.
Enlevé en juin 2001 au cours d'un voyage d'affaires, Bob Soppovski, sujet
américain, tombe amoureux de Mouna, la belle institutrice du village où il
est retenu captif. Les attentats du 11 septembre vont précipiter le dénouement
fatal de cette idylle impossible.
A l'heure où le terrorisme islamiste a essaimé un peu partout, cet album
ose aborder la question du fanatisme religieux et plaide pour la fraternité entre les civilisations.
Ce nouveau livre approfondit, prolonge et complète le Système de la bande dessinée paru en 1999. Il apporte des précisions sur les concepts fondateurs de solidarité iconique, de séquence, et sur les modalités de la lecture. Il se confronte à de nouveaux objets, comme le livre de jeunesse, la bande dessinée numérique ou la bande dessinée abstraite. Il aborde des questions de fond qui avaient été laissées de côté, comme la problématique du rythme et celle du narrateur. Enfin, il se conclut par une mise en situation de la bande dessinée par rapport à la scène artistique contemporaine.
En somme, alors que le premier volume décrivait les fondements et les grandes articulations du système, son architecture et sa dynamique propres, celui-ci s'attache davantage à en analyser les différents usages.
Thierry Groensteen a dirigé Les Cahiers de la bande dessinée dans les années 1980 puis le Musée de la bande dessinée d'Angoulême de 1993 à 2001. Fondateur de la revue Neuvième Art et des Éditions de l'An 2, il est aujourd'hui directeur de collection chez Actes Sud et enseignant à l'École européenne supérieure de l'Image. Il a écrit de nombreux ouvrages sur la bande dessinée, dont Un objet culturel non identifié (L'An 2, 2006), La Bande dessinée, mode d'emploi (Les Impressions nouvelles, 2008), La Bande dessinée, son histoire et ses maîtres (Skira Flammarion, 2009) et Parodies : la bande dessinée au second degré (Skira Flammarion, 2010).
Le château de la Mercerie, en Charente a une étonnante histoire. Construit au XXe siècle par un architecte autodidacte (qui lui a offert une interminable façade néo-classique), ses propriétaires, les frères Réthoré, en avaient fait un musée privé avant de mourir ruinés dans les années 1980. Après 30 ans d'abandon et de lente dégradation, une association de bénévoles a entrepris de le sauver, et il est à nouveau ouvert à la visite. Grâce à de minutieuses recherches, Thierry Groensteen retrace l'histoire du site depuis le XVIe siècle, l'épopée des frères Réthoré et nous décrit le château au temps de sa splendeur. Et nous offre au fil des pages le récit riche en rebondissements romanesques de l'édification, de la ruine et de la résurrection d'un édifice hors norme.
Histoire de la bande dessinée d'expression française à travers les collections du Musée de la bande dessinée d'Angoulême.
Art graphique et narratif, la bande dessinée a une longue histoire et un riche patrimoine.
Elle a suscité des héros devenus mythiques, et s'est suffisamment diversifiée pour plaire à des lecteurs de tous âges, sous toutes les latitudes. À l'ère d'Internet et des images virtuelles, elle n'a rien perdu de sa popularité ni
de sa pertinence, s'affirmant toujours plus comme une autre littérature à part entière. Promenade au royaume de l'imaginaire, cet ouvrage en retrace les évolutions, en révèle toutes les richesses, et fourmille d'incitations à lire. Il fournit aussi des clés pour une compréhension plus fine du langage de la BD.
La parole est, dit-on, le propre de l'homme. Si, tout à coup, un chien, un chat, un éléphant ou un singe se mettait à parler, ce serait un choc pour l'humanité, un événement inouï aux conséquences considérables. Voici qu'un tel miracle s'est produit au fond de la forêt africaine. Julien, adolescent un peu sauvage élevé au milieu des gorilles, en a été le témoin privilégié. Il sera bientôt entraîné dans une cascade de rebondissements, qui conduiront le lecteur dans un zoo de Charente, sur les plateaux de télévision parisiens et dans un centre de recherches militaires. Comme si cela ne suffisait pas, Julien est aussi pris en otage dans le conflit qui oppose ses parents... Roman d'aventures, Parole de singe est également un plaidoyer pour les espèces menacées et un point de départ pour interroger cette frontière incertaine qui sépare l'homme de l'animal.
Ce grand catalogue est publié à l'occasion de la réouverture du musée de la Bande dessinée à Angoulême, qui inaugure un nouvel équipement en juin 2009. Le musée possède 8000 planches originales et une collection d'albums unique qui font de lui le premier établissement européen du domaine par la richesse et la diversité de ses collections.
La Bande dessinée, son histoire et ses maîtres est appelé à devenir l'ouvrage de référence sur la bande dessinée, son histoire et son esthétique. Rédigé par Thierry Groensteen, spécialiste reconnu du domaine, il bénéficie d'une iconographie de premier ordre, provenant des riches collections du musée. Retraçant en détail les histoires parallèles des bandes dessinées francobelge et américaine, il dresse en outre un panorama complet des grands courants et esthétiques du domaine, de la Ligne claire hergéenne aux tenants de la « couleur directe » en passant par le style « Gros nez » ou les maîtres américains du clair-obscur.
Un chapitre documenté montre de façon claire les étapes successives de la réalisation d'une bande dessinée. Doté de tableaux chronologiques très complets, écrit dans un style clair et abordable, ce beau livre permet enfin de saisir l'incroyable foisonnement d'un domaine dont l'histoire couvre moins de deux siècles et qui est désormais à bon droit considéré comme un art à part entière, le neuvième.
Montre comment Hergé a su concilier l'aventure et l'humour, le genre dramatique et la veine comique, en les faisant se relancer sans fin.