Edition enrichie (Introduction, notes)Fille d'un prince roumain, héroïne du Paris aristocratique du début du siècle, Anna de Brancovan, comtesse de Noailles, est l'auteur de neuf recueils de vers, de trois romans et de poèmes en prose dont on trouvera ici le meilleur. Sa poésie, très autobiographique, est d'une sensibilité universelle. Elle nous permet de partager son amour de la nature, mais aussi les élans et les tourments d'une femme passionnée, aux enthousiasmes communicatifs. Par la magie d'une langue musicale et racée, Anna de Noailles nous touche au coeur. Son oeuvre, éblouissante, est une partie de notre mémoire, de notre vie.
Antoine Arnault est sûr de lui, séducteur, dominateur. Mais, en ce début du xxe siècle, ses succès littéraires et politiques cachent un solitaire sans illusions, un amant subtilement sadique, un homme perdu qui sur le tard découvre les ravages de la passion. Alors, celui qui se croyait maître de lui-même succombe à la fascination de l'amour impossible. De Bruges à Venise, Anna de Noailles met en scène avec autant d'acuité que de lyrisme une vie qui devient destin. Proust ne s'y était pas trompé, qui lui écrit : « Je suis encore tout ébloui de cette Domination... »
Présentation et notes par François Raviez.
Ce livre raconte l'histoire d'une jeune aristocrate qui, au début du XXe siècle, ne vit que de l'espérance d'être aimée. Elle rêve, cherche, et se laisse emporter par la passion, avant que minuit ne sonne le glas de ses illusions. Roman sentimental, mais aussi roman des contradictions de la condition féminine, La Nouvelle Espérance esquisse la peinture d'une société parisienne que Proust décrira bientôt, et met en scène une héroïne affamée d'amour à qui Anna de Noailles prête sa propre sensibilité, dans une langue subtile qui épouse avec élégance le bonheur et le chaos.Présenté par François Raviez.
La Comtesse Anna de Noailles (1876-1933) a été l'une des figures les plus marquantes du monde littéraire du début du XXème siècle. A la fois aristocrate séduisante et femme de lettres incontournable, elle fascinait ses pairs par son génie poétique, incarnant une sorte d'icône féminine. Sa mort l'a pourtant plongée dans l'oubli. Nous la redécouvrons aujourd'hui avec cette première édition de Passions et Vanités, recueil de trois chroniques parues dans la revue Vogue en 1926 et de deux textes lyriques datant de 1912 et 1913.
Ils ont inventé l'âme afin que l'on abaisse
Le corps, unique lieu de rêve et de raison
Asile du désir, de l'image et des sons,
Et par qui tout est mort dès le moment qu'il cesse.Anna de Noailles
« Elle était plus intelligente, plus malicieuse que personne. Ce poète avait la sagacité psychologique d'un Marcel Proust, l'âpreté d'un Mirbeau, la cruelle netteté d'un Jules Renard »
Jean Rostand
Quand Proust rencontre Anna de Noailles à la fin du XIXe siècle, celle-ci est auréolée d'une gloire à la fois poétique et mondaine, que viennent encore rehausser sa jeunesse et sa beauté. Avant même de connaître ses poèmes, le romancier semble séduit par cette jeune partisane de la cause dreyfusarde, avec qui il partage une constitution fragile qui fera d'eux des reclus magnifiques. De 1901 à 1922, ils entretiennent une correspondance qui témoigne de leur amitié et de leur commune admiration, de la façon dont ils se sont lus l'un et l'autre et de leurs influences respectives.