Tout commence en 1930 dans la violence de la révolution bolchevique au pays des Soviets. Tout se boucle en 1986 dans l'univers huppé de l'art contemporain. Entre la lutte des classes et la polémique esthétique, la saga de Tintin est une quête du bien dans la violence de l'histoire du XXe siècle. De la Terre à la Lune, entre mer, désert et cimes, flanqué du socratique Milou puis de l'ivrogne au grand coeur Haddock, le petit Don Quichotte qui aime les livres affronte tous les bandits du monde. Environ 12 000 vignettes en noir et blanc puis en couleurs : culminant dans le silence de la ligne claire, la saga de Tintin est une aventure esthétique et humaine. Cet essai ludique y revient au prisme de son imaginaire social qui en fait une oeuvre universelle jusque dans la relation parodique.
Les onze chapitres de cet ouvrage collectif invitent à penser l'histoire culturelle de la bande dessinée, produit culturel de masse qui naît avec le XXe siècle.
Si la bande dessinée ancienne et contemporaine est une industrie florissante, elle offre un riche matériel imprimé pour donner sens au contenu des images et des textes dont l'emboîtement ordonné ou éclaté en organise le genre narratif. A travers un choix d'oeuvres représentatives, ce livre illustre la manière dont l'imaginaire de la bande dessinée fait écho à son contexte socioculturel qui en structure les figures, les archétypes, les codes narratifs et les représentations imagées.
L'Histoire comme objet de la bande dessinée illustre une facette de l'histoire de la bande dessinée. Avec un panorama d'études n'épuisant pas la thématique de l'historicité du genre, Objectif bulles évoque les représentations du monde comme source d'inspiration réaliste et dramatique pour l'imaginaire social de la bande dessinée.
Le Milanais Cesare Beccaria (1738-1794) incarne jusqu'à aujourd'hui la figure emblématique du réformateur des Lumières qui a voulu humaniser le droit pénal de son temps. Homme de lettres, lecteur de Montesquieu, d'Helvétius et de Rousseau, Beccaria fonde ainsi l'éthique pénale d'une cité juste.
Les neuf chapitres de cet ouvrage collectif évoquent la complexité et l'universalité des Lumières dans leur historicité philosophique, politique, sociale, scientifique, matérielle, esthétique et pédagogique.
Dès le XVIIIe siècle, l'adhésion aux Lumières et l'« antiphilosophie » illustrent le sens pluriel du siècle de Voltaire, de l'Encyclopédie et de Kant.
Comment peut-on passer d'une justice arbitraire à une justice rationnelle ? Voilà une des questions que se sont posées, au XVIIIe siècle, ceux que l'on appelle aujourd'hui les Philosophes. Leur volonté générale de réforme de la société et de ses institutions s'accompagnait d'une réflexion sur le crime et sa gestion. La ville de Genève a été un des laboratoires de cette réflexion.
Michel Porret montre que ce projet de réforme judiciaire suppose une chose essentielle : pour qu'une justice plus rationnelle soit possible, il faut « qualifier » le crime, en établir les « circonstances », atténuantes ou aggravantes. Ce sera à l'expert de le faire. À partir du siècle des Lumières, on le convoquera sans cesse sur la scène du crime. Qu'il s'agisse de tromperie, de commerce du livre dangereux, de viol, de suicide ou de mort violente, l'expert est partout.
Mais comment saisir son rôle ? Les archives judiciaires genevoises regorgent de récits par lesquels on assiste à la transformation de la façon de rendre la justice à la fin de l'Ancien Régime. Elles révèlent aussi la détresse des petites gens devant les drames dont ils sont victimes. Mêlées à celle des experts et des théoriciens du droit, c'est leurs voix que Michel Porret fait enfin entendre.
Michel Porret est professeur d'histoire à l'Université de Genève. Son ouvrage Le crime et ses circonstances. De l'esprit de l'arbitraire au siècle des Lumières selon les réquisitoires des procureurs généraux de Genève (1995) lui a valu le prix Montesquieu de l'Académie Montesquieu de Bordeaux. Il a également publié Beccaria. Le droit de punir (2003) et L'Homme aux pensées nocturnes (2001), et il a édité plusieurs volumes collectifs sur le XVIIIe siècle.
Mettre en lumière l'importance exceptionnelle de l'oeuvre d'Hergé dans l'histoire artistique et culturelle du XXe siècle, et mesurer, à l'aune d'approches inédites, le caractère mythique et universel des Aventures de Tintin et leurs prolongements dans l'imaginaire contemporain : tel est l'objectif de cet ouvrage, issu du colloque international « Tintin au XXIe siècle », ayant réuni scientifiques et tintinophiles en Belgique, 110 ans après la naissance Georges Rémi.
Les 27 contributions qui composent ce volume envisagent la traversée du siècle du voyageur-reporter sous l'angle des territoires et des temporalités. Elles démontrent que l'oeuvre fondatrice d'Hergé a irrigué toutes les disciplines et épousé pléthore de formats, de médias. La fortune critique qui s'est greffée sur Les Aventures de Tintin émerge en effet à de nombreux domaines. Tintin aujourd'hui illustre ou déconstruit leurs métamorphoses et interroge la pérennité d'une oeuvre qui permet toujours aujourd'hui de penser et de dire le monde.
Cet ouvrage s'efforce d'explorer ce qui se passe dans la cure psychanalytique des enfants névrosés et de montrer que peut y être accompli avec eux un véritable travail analytique, comparable à celui qui est réalisé dans la cure classique des adultes névrosés. Il s'intéresse également à l'application du traitement analytique aux enfants qui présentent des pathologies non névrotiques et non exclusivement psychotiques et soutient qu'un modèle très différent de celui de la névrose doit y être utilisé pour parvenir à modifier favorablement et durablement les perturbations de leur fonctionnement psychique.
Il ne fait aucun doute que le psychisme humain est le lieu de mouvements régressifs divers et que certains d'entre eux sont même essentiels à son meilleur fonctionnement. Ils existent au cours du développement, tant normal que pathologique, de l'appareil psychique et dans la psyché de l'adulte que celle-ci soit rattachable aux variations de la norme ou à une organisation pathologique. Ce livre revisite le concept de régression dans la théorie psychanalytique classique mise à jour.
Publications périodiques (quotidien, hebdomadaire, mensuel), récits complets de multiples formats, albums souples et cartonnés : dans ces imprimés, la représentation du sport occupe depuis l'aube du 20e siècle nombre de créateurs en France, en Belgique, en Suisse au Canada, aux États-Unis, au Japon.
Cette représentation, d'abord destinée à la jeunesse, élargit rapidement son public, car c'est tout le monde social qu'elle met en cause : discours sur le corps (avec ou sans uniforme ?), réflexions éthiques (que faire du dopage ?), interrogations politiques (quel sport pour quel régime ?), etc.
Pour la toute première fois dans le monde francophone, douze textes essaient de répondre à ces questions.
Après la disparition de Freud, l'application de la cure analytique aux patients qui présentent des structures non névrotiques a permis de précieuses avancées dans la connaissance des diverses perturbations qui affectent le fonctionnement du psychisme humain. Elle a conduit à porter un autre regard sur cette résistance et ce ressort essentiel de la cure qu'est le transfert et, par conséquent, sur le contre-transfert. Dans cet ouvrage, Jean-Michel Porret en donne une vue comparative.
Ce livre réexamine dans le détail la seconde théorie freudienne des pulsions. Il montre notamment en quoi elle se rapproche des découvertes récentes de la biologie qui ont apporté des arguments en sa faveur. On s'aperçoit que Freud a d'une certaine façon anticipé ces découvertes de la biologie et qu'elles ont conféré un nouvel essor, un nouveau destin, à sa seconde théorie des pulsions. Dès lors, cette dernière ne peut plus être purement réfutée malgré les questions non résolues qui persistent en son sein.
L'oeuvre de Freud fait référence à de multiples dimensions psychiques du temps. La question du temps en psychanalyse est restée longtemps subordonnée à celle de la mémoire, plus précisément à la remémoration. La levée de l'amnésie infantile comme but de la cure n'y est pas étranger. Si les dimensions et les figures temporelles découvertes par Freud proviennent principalement de l'analyse des névroses, il restait à les confronter à ce que nous apprend l'analyse des états-limites.
Commenté, mis à l'Index romain, fustigé, critiqué ou loué par les juristes et les criminologues positivistes durant le long XIXe siècle, Des délits et des peines suscite une controverse pénale, encore bien vivante aujourd'hui en Chine ou dans le droit européen et international. Ce livre signé par 25 spécialistes européens et américains revient sur le « moment Cesare Beccaria » qui depuis 250 ans nourrit cette controverse autour du droit de punir avec son impact politique sur la démocratie.
Etudie les rapports entretenus par le concept de sublimation avec ceux de refoulement, d'inhibition, de formation réactionnelle ou d'idéalisation, et dégage de l'oeuvre de Freud deux théories du processus de sublimation en référence aux deux théories classiques des pulsions.
La littérature psychanalytique post-freudienne contient très peu de travaux consacrés prioritairement à la question des auto-érotismes et à celle des pulsions du moi. L'objectif principal de cet ouvrage est de retracer les rapports qui existent entre les auto-érotismes et les narcissismes au cours du développement normal du psychisme. En outre, est proposée une vision générale des pulsions du moi, à savoir des pulsions qui, sous formes directes ou transformées, sont à l'oeuvre dans le moi.
Pourquoi les narcissismes ? L'auteur commence par examiner la place que les plus insignes successeurs de Freud ont accordé au narcissisme dans leurs écrits. Puis, il en retrace les différentes conceptions dans un esprit critique. Ensuite et surtout, il retravaille et développe les bases freudiennes du narcissisme en fonction des interrogations émanant des données cliniques actuelles.