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roland topor
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«Je veille auprès de Suzanne endormie. C'est étrange, sa ressemblance avec mon pied gauche. Je sais bien qu'un pied est un pied, que Suzanne est Suzanne, mais mon pied est plus proche de Suzanne que de moi. J'avais deux pieds. Suzanne m'a pris l'autre, il ne m'en reste qu'un. Je ne suis pas en train de me plaindre, au contraire. Est-ce que je ne donnerais pas mes deux pieds pour Suzanne ? Et puis la souffrance s'est apaisée. Oh, je ne suis pas dupe. Le mieux que j'éprouve est dû au sommeil de Suzanne, je m'en rends compte. N'empêche que j'y gagne. Je respire à petits coups par crainte de la réveiller. Il faut dire qu'elle est exténuée. Il y a de quoi. Comment a-t-elle réussi à supporter mon énorme masse de graisse ? Cela me dépasse. Je ne comprendrai jamais rien aux femmes. Il pleut.»
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« Max Lampin est bien petit par rapport à ma haine. C'est un sale type, d'accord, mais pas exceptionnel. D'ailleurs, cela ne changerait rien s'il était un petit saint. Alors pourquoi m'en prendre à lui avec une telle violence, une telle hargne ? Je vais vous le dire.
Lorsque, comme moi, on est vieux, pauvre, malade, humilié, bafoué, on n'a plus l'orgueil de ses ennemis. Le premier venu suffit. Il permet de soulager sa bile, c'est le principal. Quand celui-là aura servi, on en prendra un autre. L'important, c'est de ne pas crever de rage. » (Roland Topor).
Certains se détendent grâce à des livres de coloriage. D'autres ont besoin d'exercices de détestation ou de magie noire pour rester zen : projetez donc votre colère sur Max Lampin, le Con suprême. Vous en serez soulagé !
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Le monde selon Topor dévoile de multiples facettes de l'oeuvre de cet artiste hors du commun, l'un des plus marquants et prolifiques de la fin du xx e siècle.
L'ouvrage raconte de façon inédite l'univers créatif de Topor, le dessinateur et l'écrivain, des années 60 jusqu'à sa mort en 1997.
Roland Topor débute sa carrière comme dessina- teur d'humour dans une certaine presse : Bizarre en 1958, Arts en 1959, Fiction en 1960 et Hara-Kiri en 1961. C'est à cette époque qu'il fait la connaissance de Fernando Arrabal. Une amitié très forte naît entre les deux hommes et ensemble, avec d'autres artistes rencontrés lors de ses études à l'École des beaux-arts de Paris, ils créent le groupe « Panique », mouve- ment artistique, qui, malgré son manque de sérieux assumé, va jouir d'une certaine renommée dans le monde des arts et des lettres.
Toujours empreint d'humour grinçant et d'une cer- taine mélancolie, le dessinateur s'est fait également connaître comme écrivain de nouvelles, de romans, de pièces de théâtre. Il est l'auteur de plusieurs films d'animation, dont le célèbre La Planète sauvage, ainsi que de la série télévisée Téléchat.
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Topor dans la presse est le premier livre consacré exclusivement aux dessins de Roland Topor publiés dans les journaux et les revues du monde entier. Ainsi, en près de quarante ans, il a pu notamment dessiner dans Bizarre, Arts, Le Rire, Fiction, Haute-Société, Hara-Kiri, Elle, Il Delatore, Graphis, L'Enragé, Action, Charlie Mensuel, The New York Times, Le Canard Enchaîné, Le Fou Parle, Il Corriere della sera, Le Monde, Le Nouvel Observateur, Die Zeit, Autrement, Frankfurter Allgemeine Zeitung, Il Male, Il Giornalone, Libération, Passages, 7 à Paris, L'Idiot International, L'Evénement du jeudi... Si le dessin de presse n'est qu'une partie de l'oeuvre de Roland Topor, elle est pourtant vertigineuse. En quantité et en audace. Et l'on retrouve toute sa virtuosité conceptuelle, sa pertinence humoristique, son potentiel graphique, son génie.
La presse était pour lui un vecteur de créativité aussi opportun qu'une galerie, un musée, un livre, une affiche, un film, un décor de scène, un objet.
Ces dessins, ayant été publiés de façon éphémère, sont pour la plupart inconnus, même des spécialistes. Plusieurs textes et témoignages accompagneront cette monographie, notamment sous la plume du cinéaste Pascal Thomas, ami intime de l'artiste.
Un texte de présentation apportera des éclairages quant aux participations significatives de Topor à certaines publications. Des légendes permettront de situer précisément chaque dessin. Un cahier de photographies montrant Topor au travail servira d'introduction à l'ouvrage.
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Topor, Voyageur du livre est le second tome consacré exclusivement aux dessins d'illustration de Topor.
Roland Topor entretenait avec la littérature et l'objet livre un rapport intime et passionnel. À quinze ans, moment où il fait la découverte d'Alfred Jarry, il oriente sa culture : littérature populaire, auteurs surréalistes, polar, science-fiction, humour, poésie, fous littéraires de toutes périodes et de tous pays. Gourmet, Topor savait apprécier les différents degrés de l'ivresse littéraire et bibliophilique ; l'amour du fond et de la forme. Alors qu'il avait commencé par se faire connaître comme dessinateur d'humour dans une certaine presse : Bizarre, Hara- Kiri... il a simultanément démontré son attachement aux livres. D'un simple frontispice pour le livre confidentiel d'un ami poète à l'illustration des oeuvres complètes à gros tirage, Topor affirme le même génie, créatif et original, que quand il travaille pour la presse, mais il consacre au livre un soin tout particulier qui le fait entrer dans la famille des grands enlumineurs de textes.
Ce livre permet de réunir des dessins très peu connus, parce qu'ils ont souvent été publiés dans des livres de bibliophilie réservés à des collectionneurs, ainsi que d'autres, pour la plupart oubliés, de ses grands travaux d'illustration pour les clubs du livre en Suisse et en France. Plusieurs centaines de dessins sont remis dans leur contexte de publication, permettant ainsi d'embrasser l'originalité de l'oeuvre d'un Topor illustrateur de livres.
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Les deux premiers recueils de dessins de R. Topor, publiés dans les années 1960, sont accompagnés d'une anthologie de courts-métrages de B. Plympton.
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Joséphine et les ombres
Roland Topor, Nicolas Topor
Lu par TANIA TORRENS- Chant Du Monde
- 17 Octobre 2008
- 9782906310797
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Strips Panique réunit sept bandes dessinées de Roland Topor, pour la plupart rares et introuvables, réalisées entre 1962 et 1996. Dessinateur et illustrateur exceptionnel d'un côté, écrivain à l'imagination débordante de l'autre, Topor devait forcément, à la croisée des chemins, se frotter à la narration graphique. Au gré de ses collaborations à Hara-Kiri , Charlie mensuel ou Strips , il joua avec les codes et les formes de l'histoire en images dans un souci d'invention perpétuelle. De l'incontournable Max Lampin , charge anti-De Gaulle en 1968, au chef-d'oeuvre oublié Erik , conte terrible et cruel en noir et rouge, Topor, en artiste ludique, étonne, expérimente, surprend sans cesse.
Strips Panique est le premier livre consacré à cet aspect méconnu de l'oeuvre de Topor.
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Geppetto, un pauvre menuisier italien, fabrique, dans un morceau de bois qui pleure, rit et parle comme un enfant, une marionnette qu'il nomme Pinocchio. Celui-ci lui joue immédiatement des tours et part à l'aventure. Avec des illustrations à la plume de R. Topor inédites en France.
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Un beau soir je suis né en face de l'abattoir
Roland Topor
- Denoël
- Humour Actualite
- 26 Mai 2000
- 9782207251003
Je suis né à l'Hôpital Saint-Louis proche du Canal Saint-Martin en trente-huit Aussitôt j'ai pris la fuite Avec tous les flics aux fesses Allemands nazis SS Les Français cousins germains Leur donnaient un coup de main En l'honneur du Maréchal Pour la Solution Finale Bref je me suis retrouvé En Savoie chez les Suavet Caché près de Saint-Offenge En attendant que ça change Je n'avais qu'un seul souci Celui de rester en vie Après la Libération J'avais encor l'obsession D'arriver jusqu'à dix ans Ensuite il serait bien temps De réclamer un peu plus Si j'échappais aux virus Cette période historique M'a insufflé la Panique J'ai conservé le dégoût De la foule et des gourous De l'ennui et du sacré De la poésie sucrée Des moisis des pisse-froid Des univers à l'étroit Des staliniens et des bouddhistes Des musulmans intégristes Et de ceux dont l'idéal Nie ma nature animale A se nourrir de sornettes On devient pire que bête Je veux que mon existence Soit une suprême offense Aux vautours qui s'impatientent Depuis les années quarante En illustrant sans complexe Le sang la merde et le sexe.
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