Bandes dessinées / Comics / Mangas
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True love, c'est le premier roman graphique de Posy Simmonds, paru en 1981, vingt ans avant Gemma Bovery, qui allait la rendre célèbre dans le monde entier. True love, c'est aussi l'amour sincère et sans faille que l'autrice a voué au dessin et à la littérature en cinquante ans de carrière. Pour célébrer ce jubilé, la Bibliothèque publique d'information du Centre Pompidou a décidé de lui ouvrir, du 22 novembre 2023 au 1er avril 2024, l'espace d'exposition où elle accueille depuis quelques années les très grands noms de la bande dessinée. À la faveur de cette entrée en fanfare dans l'espace muséal parisien, nous lui consacrons le présent album, qui rassemble les plus belles pièces de l'exposition, un long entretien en forme d'autoportrait et une série d'histoire inédites, dont l'irrésistible True love, publié ici pour la première fois en français.
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Après avoir exploré dans Fun Home et C'est toi ma maman? les figures complexes de son père et de sa mère, c'est à la recherche d'elle même qu'Alison part avec ce nouvel ouvrage. Et où mieux se trouver que dans cette passion pour les sports violents, ineptes ou dangereux qui la pousse depuis l'enfance vers les derniers modèles de sneakers, tatamis, skis de fond, moutain bikes et autres instruments de torture? Mais plus Alison se cultive physiquement, plus sa psyché semble lui faire obstacle. C'est donc du côté des philosophies orientales et des poètes romantiques et transcendantalistes des siècles passés, de Coleridge à Jack Kerouac, que notre exploratrice traque l'illumination. En artiste virtuose et athlète qui-ne-rajeunit-pas, elle parvient à la conclusion que le secret de la force surhumaine ne réside pas dans la vie au grand air et les abdos en plaquette de chocolat, mais plutôt dans le fait d'accepter sa dépendance aux autres, cruciale à la survie mentale. Comme dans toute son oeuvre, humour, culture, introspection et profondeur de vue entrent en fusion pour faire de ce Secret de la force surhumaine une pierre de plus dans le jardin zen d'Alison Bechdel et une nouvelle pépite du roman graphique.
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En feuilletant les pages de cet album, nous sommes comme chaque fois incroyablement touchés par la délicatesse du trait, la subtilité et la mélancolie de l'esprit de Sempé. Se dégage aussi des dessins une forme d'élégance morale, discrète et toujours amusée.
La plume de Sempé traduit sa vision tendrement ironique de nos travers et des travers du monde. Dans ce livre, on retrouve le meilleur de l'humour fin, subtil et allusif, allié à un formidable sens du dérisoire, qui caractérise toute l'oeuvre de Sempé.
Observateur incomparable de nos vies quotidiennes, Sempé réunit ici ses meilleurs dessins inédits.
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Après le très remarqué Sukkwan Island et son premier album personnel, Paiement accepté, Ugo Bienvenu, auteur complet, figure de proue de la nouvelle animation, poursuit son exploration du futur.
En 2120, le data est devenu si volumineux qu'il faut commencer à effacer des données. Toute archive frappée d'un visa d'élimination par le corps des « Prophètes », chargé d'opérer les choix cruciaux, doit être supprimée. Yves, archiviste humaniste du Bureau des Essentiels, ne peut s'y résoudre. Pour les sauver de l'oubli, il sauvegarde clandestinement certaines données, plus poétiques que politiques, et les rapporte chez lui pour les stocker dans la mémoire de Mikki, son robot domestique. Une infraction grave à l'éthique de sa profession.
Les progrès de l'intelligence artificielle ayant par ailleurs permis de confier la charge de la gestation pour autrui (GPA) aux machines, Mikki, bot hermaphrodite, porte l'enfant d'Yves et Julia, son épouse.
Cependant, au Bureau des Essentiels, des fuites ont été décelées et une vaste enquête est lancée parmi le personnel. Yves se sent soupçonné. Il décide de s'enfuir avec Julia, Mikki et l'enfant à naître pour rejoindre une bastide oubliée de tous, sur un causse désert. En route, traqué par les autorités, il perd le contrôle de son véhicule. Seul Mikki parvient à s'extraire, avec sa précieuse cargaison, de l'habitacle.
Le choc déclenche l'accouchement. Une petite fille naît à quelques pas de la voiture en flammes, dans laquelle se consument les corps de ses parents biologiques.
Une fuite éperdue dans la nature revenue à l'état sauvage conduit le bot et son fardeau de chair jusqu'à la vieille bastide. Caché du monde, au milieu de nulle part, Mikki entreprend de transmettre à celle qu'il a baptisée Isi tous les fragments de savoir entreposés dans ses mémoires. Parviendra-t-il à faire de sa pupille un être humain à part entière avant que les autorités toutes-puissantes n'arrivent à les localiser et que le dénouement inévitable ne survienne ?
De son trait réaliste de plus en plus personnel et affirmé, Ugo Bienvenu donne corps et âme à cette ode à la Thoreau, chant à la Nature et à ces « données dispensables » qui font de nous ce que nous sommes.
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August Crimp adore porter des vêtements de femme. Quand il le fait, il vole. Oui, comme Superman. Dans un Londres saturé de justiciers masqués, August devient Dragman. Hélas, en proie à la réprobation de ses super collègues et à l'angoisse d'être découvert par Mary Mary, son épouse, il renonce à sa vocation. Mais les malversations de la société Black Mist, qui rachète les âmes à vil prix, et les agissements d'un tueur de filles trans obligent Dragman à reprendre du service. Et cette fois, réprobation ou pas, il devra aller jusqu'à l'ultime combat.
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40 hommes et 12 fusils : Indochine 1954
Marcelino Truong
- Denoel
- Denoel Graphic
- 19 Octobre 2022
- 9782207140925
Après Une si jolie petite guerre et Give peace a chance, Marcelino Truong délaisse la guerre du Viêt-Nam pour celle de l'Indochine. Sur les pas de Minh, le jeune peintre qui rêve depuis Hà Nôi de Saint-Germain-des-Prés et de Juliette Gréco, enrôlé malgré lui dans le Viêt-Minh de l'Oncle Hô, un regard inédit sur le conflit qui conduisit à l'humiliante défaite des Français à Diên Biên Phù...
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Le décor, le destin, le nom de l'héroïne vous rappellent quelque chose... c'est à dessein. Posy Simmonds donne à l'Emma Bovary de Flaubert une arrière-petite-fille en jean, baskets et lingerie fine. Personne ne sort indemne de cette satire, ni ces Anglais middle class assoiffés de grands crus et d'exotisme continental, ni cette petite bourgeoisie française aux manies insupportables. Du désir de grandeur et de ses désillusions. De l'influence des régimes amaigrissants sur la fidélité conjugale. Splendeur et ridicules du désordre amoureux. Le grand Flaubert y retrouverait ses petits.
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César et Alexandre, deux losers magnifiques, et le clébard sans nom qui leur colle au train, sur la piste d'un accident maquillé en meurtre maquillé en suicide (pas forcément dans cet ordre). Une virée funky entre Twin Peaks et Bukowski dans une Amérique périurbaine préapocalyptique sous l'oeil impavide et miséricordieux du dieu Elvis...
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Kirt Dorell est un homme d'affaires cynique et sans illusions, mais toujours habité par la fièvre du deal. Sa passion d'enfance pour le Monopoly ne l'a jamais quitté:«Ce besoin de gagner, d'en avoir plus, de voir qu'il ne reste presque plus de billets dans la banque...» Alors, c'est business à fond la caisse, à n'importe quel prix, y compris avec des E.T. aux emportements dangereux. Parce qu'il est malin, Kirt sait que le lucre, comme l'adultère, est un vice mortel qui peut mener un homme à la perdition, à la folie et à la mort... En ce qui concerne la folie, il y a des professionnels pour ça, mais quand le psy devient accro aux confessions de son patient, la dépendance menace tout l'édifice. Il reste, histoire de tromper l'ennui, le repli sur les paradis terrestres dont la fortune est le sésame, avec quelques clones de soi et une compagne de synthèse programmée pour n'aimer que vous. Encore faudrait-il que le psy ne prenne pas trop ses aises dans le petit Éden où Kirt a préparé sa retraite...
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Un père amène son fils sur un îlot désert d'Alaska pour y passer un an loin de la civilisation. Le prétexte est de resserrer les liens avec Roy, treize ans, de le confronter à la beauté du monde sauvage. Mais il se peut que le but inavoué soit tout autre. Jim, dentiste, divorcé, vie affective en ruine, traverse une sale période. Retrouver sa dignité de père aux yeux de son fils, se prouver qu'il est encore capable de faire son métier d'homme, peut-être est-ce ce qu'il vient chercher ici. Mais la dureté des conditions de vie, les pièges cachés de ce théâtre des origines où il faut tuer ce qu'on mange, les manquements de l'adulte, la lucidité du regard que l'adolescent porte sur lui, ne tardent pas à transformer le rêve de pureté à la Thoreau en cauchemar, jusqu'à l'effroyable coup de théâtre qui fait basculer l'histoire dans la terreur et la folie. Ugo Bienvenu s'empare du beau roman de David Vann, prix Médicis étranger 2010, pour en tirer un objet laconique et profond, où le temps, les peurs, les sentiments flottent comme la buée d'un souffle dans l'hiver d'Alaska. Une relecture haletante du livre original. Un huis clos hypnotique au coeur d'une nature indifférente aux minuscules destinées humaines.
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En 1961, John F. Kennedy devient le 35e président des États-Unis. Décidé à endiguer le communisme en Asie, il lance le Projet Beef-Up, destiné à renforcer l'aide militaire américaine au Sud-Vietnam. C'est dans ce contexte que Marcelino Truong et sa famille arrivent à Saigon. Sa mère est malouine, son père vietnamien. Directeur de l'agence Vietnam-Press, Truong Buu Khanh fréquente le palais de l'Indépendance où il fait office d'interprète auprès du président Ngô Dinh Diêm, chef d'un régime autoritaire pris dans ses contradictions, entre nationalisme, rejet du passé colonial, influence chrétienne et antimarxisme virulent. Fasciné par l'armement lourd débarqué des gros porteurs US, par la multiplication des attentats et des coups d'État, Marcelino pose un regard d'enfant sur cette guerre en train de naître qui ressemble à un jeu, une si jolie petite guerre d'une forme inconnue, où l'opinion mondiale prendra toute sa part. Mêlant l'histoire familiale à la grande Histoire, il brosse un portrait intime de Saigon, redonne vie à une époque et à des événements qui ont fait basculer le cours du monde et réussit un roman graphique palpitant, où les causes de la plus humiliante défaite de l'Amérique sont examinées avec justesse et équité depuis le camp des vaincus.
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La date : 2045. Le metteur en scène Charles Bernet travaille au couronnement de trente années d'une carrière glorieuse en préparant son prochain film, basé sur un scénario mûri depuis sa jeunesse. Il mène une vie agréable dans sa merveilleuse villa robotisée, avec son épouse à la jeunesse quasi éternelle, entre haute visibilité médiatique et stratégies fines pour réunir le financement de son nouveau projet.
Le tournage commence, mais un brutal accident de train l'interrompt, laissant Charles paralysé sur un lit d'hôpital. Gustave, un tout jeune réalisateur au talent prometteur, est choisi pour prendre sa suite. Son inexpérience va-t-elle détruire ce que Charles considère comme le projet d'une vie ? Et comment un mystérieux professeur de Scrabble rencontré lors de sa rééducation va-t-il lui apprendre à surmonter cette épreuve terrible ?
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Le fantôme d'Odessa
Camille de Toledo, Alexander Pavlenko
- Denoel
- Denoel Graphic
- 12 Mai 2021
- 9782207144336
Mai 1939. L'écrivain Isaac Babel est incarcéré à la prison de la Loubianka. Il y sera interrogé et torturé durant huit mois avant d'être secrètement exécuté le 27 janvier 1940, sur ordre de Staline. Pour tenir, il écrit à sa fille Nathalie, réfugiée en France avec sa mère. La lettre du condamné à mort prend la forme d'un examen de conscience. Comment ses idéaux de liberté, son refus des dogmes, son humanisme l'ont-ils écarté de cette révolution à laquelle il a cru ? Les visions qui lui reviennent sont celles de sa jeunesse à Odessa, la ville turbulente, affranchie, éclatante de vie, de couleurs et de drames des bandits juifs emmenés par le "Roi" Bénia Krik, qu'il a peinte dans ses premiers récits.
Les images du scénario qu'il a tiré de ces contes pour S. M. Eisentein et que le cinéaste, accaparé par son Potemkine, n'a jamais tourné, affluent à sa mémoire. Relatant les hauts faits de l'indomptable Bénia, anarchiste associé aux bolchéviques puis trahi par eux, elles s'imposent soudain comme la parfaite prémonition de son propre destin...
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Marcelino Truong a six ans quand ses parents quittent le Vietnam où, depuis 1961, la présence américaine n'a cessé de s'intensifier. Après cette période chaotique, brillamment racontée dans Une si jolie petite guerre, sa famille s'installe à Londres. Son père, qui fut diplomate, journaliste et interprète du président Ngô Dinh Diêm, assassiné lors du coup d'État de 1963, s'efforce de rebâtir une vie pour sa femme, en proie à des accès maniacodépressifs de plus en plus violents, et ses quatre enfants. Pour Marco, son frère Dominique et ses deux soeurs, c'est la découverte d'un monde en pleine ébullition : le Swinging London des Sixties. Une jeunesse au son d'une musique nouvelle, celle des Beatles, des Stones, des Who, des Kinks et de Jimi Hendrix. Une jeunesse paradoxale, partagée entre l'hédonisme pacifiste qui culmine à Woodstock en 1969, et l'attachement à un Vietnam meurtri, déchiré par un conflit forcément simplifié et caricaturé par les diverses propagandes à l'oeuvre. Entre l'effroi d'une guerre civile et les fêtes dans de magnifiques town-houses peuplées de beautiful people . Entre le bruit terrifiant des bombardiers et celui, électrisant, des guitares.
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Crumb passe la Genèse au prisme de son art, la BD, plus précisément le comix, qui en est la forme américaine insoumise. Jamais il ne cède à la tentation de se hausser au-dessus de son médium, c'est son médium qu'il élève en y apportant toute la force, la ferveur, la liberté dont son génie est fait. Ce qui singularise sa version de la Genèse, l'affranchit de tout soupçon de blasphème ou, à l'inverse, de conversion tardive, c'est son choix d'une adaptation sans interprétation, sans discours ni «mise à distance» critique. Le texte, composé à partir de différentes traductions (Torah, King James, nouvelle traduction Alter), est donné à voir verbatim, pourrait-on dire, dans une mise en scène simple et ample, avec un souci du détail historique et du geste juste quasi cinématographique. C'est un miroir qu'il tend, dans lequel Adam et Ève, Caïn, Noé, Abraham, Isaac, Sarah et la multitude de leur descendance acquièrent, sous sa plume portée par une énergie primordiale, un visage, un poids, une vérité charnelle qui nous les rendent si familiers qu'ils redeviennent nos parents proches, les modèles sur lesquels s'est calquée toute humanité. Habité, transcendé par son sujet, Crumb produit son Magnum opus, un roman graphique sans équivalent, à la fois intime et universel, grave, beau et jubilatoire, scellant, en quelque sorte, la rencontre de Gustave Doré et Cecil B. DeMille.
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Herzl ; une histoire européenne
Camille de Toledo, Alexander Pavlenko
- Denoel
- Denoel Graphic
- 15 Mars 2018
- 9782207133293
1882. Ilia Brodsky, l'orphelin des shtetls, Juif sans terre chassé de Russie par les pogroms, traverse l'Europe avec sa soeur Olga. A Vienne, il croise le jeune Theodor Herzl, un dandy qui commence à percer dans le monde des lettres. Cette rencontre fugace va changer sa vie. A Londres, où il côtoie les réseaux anarchistes de l'East End, puis à Paris, Ilia se met à enquêter sur Herzl. Pourquoi ce Juif mondain, parfaitement intégré dans la Vienne des Habsbourg, a-t-il soudain pris fait et cause pour des frères sans patrie dont il a honte ? Quels rêves, quelles raisons intimes, l'ont conduit à imaginer et théoriser l'utopie du "Pays à venir", une nation où tous seraient enfin protégés des violences de l'Histoire ? A quoi ressemble le rêve sioniste de Herzl dans cette Europe à l'aube du XXe siècle qui se rue tête baissée vers la destruction ? A travers deux destins opposés et étrangement symétriques, ce puissant roman graphique confronte deux versants de la pensée juive : la tradition de l'exil face aux aspirations à la Terre.
Au moment où l'Europe du XXIe siècle connaît de nouvelles fièvres nationalistes et identitaires contre ceux qui cherchent un refuge, il s'efforce, par la voix d'Ilia Brodsky, d'imaginer un pays pour ceux qui ont tout perdu...
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Métal Hurlant 1975-1987 : la machine à rêver
Christian Marmonnier, Gilles Poussin
- Denoel
- Denoel Graphic
- 6 Octobre 2021
- 9782207164082
Janvier 1975, lancement de la fusée Métal Hurlant. Créé par une poignée de transfuges de Pilote, ce magazine de bandes dessinées devient le vecteur d'une révolution culturelle sous le règne de laquelle nous vivons encore. Plusieurs générations d'Humanoïdes s'assemblent et jettent leurs passions - BD franco-belge, comics US, underground, cinéma-bis, littérature fantastique, SF, roman noir, érotisme SM, rock, mode, design - dans ce grand shaker pour produire un mélange au goût étrange, carburant de toute notre modernité. Pendant treize ans, à coups de numéros spéciaux et d'éditions étrangères, Métal propage sur la planète ses visions incendiaires. Cette french touch soufflera jusqu'à Tokyo ou Hollywood, si bien que, trois décennies plus tard, Luc Besson, Ridley Scott, Tim Burton, Hayao Miyazaki, pour ne citer que ceux-là, peuvent se réclamer de l'influence de Métal Hurlant et de ses artistes. L'odyssée de Métal racontée par ses principaux acteurs, illustrée de photos et de documents inédits, suivie d'un scrapbook rassemblant plus de 600 images de légende extraites du magazine et de ses dérivés. 300 pages de pur bonheur pour comprendre comment La Machine à Rêver a modifié à jamais l'ADN de la BD, l'esthétique du XX? siècle finissant, et jeté les bases du XXI?, qui sera visuel ou ne sera pas.
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Trouver un Anglais dans son arbre généalogique, ce n'est pas follement original. Sauf s'il s'appelle Sir Richard Francis Burton, aventurier, explorateur impétueux du Continent noir, traducteur du Kamasutra, découvreur des sources du Nil. L'intrépide Olivia se lance sur la piste de cet aïeul extravagant. A nous deux, l'Afrique ! Découvertes, déconvenues, émerveillements, tribulations jusqu'au vrai lieu de naissance du grand fleuve appelé "Père des eaux" .
Preuve que "ce qui compte ce n'est pas le but, c'est le chemin" .
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Dans sa bourgade du Kentucky, où il vit une enfance difficile entre un père inexistant et une mère brutale, Harry Monroe rêve d'Hollywood. Depuis qu'il a vu le Nosferatu de Murnau, il n'a plus qu'une idée : travailler dans le cinéma. Il débarque à Los Angeles en 1929 dans l'espoir de devenir scénariste. La chance finit par lui sourire. Il est engagé à la MGM comme troisième assistant sur le tournage du prochain film du grand réalisateur Tod Browning : Freaks - La Monstrueuse Parade.
Il comprend vite à quoi il doit cette opportunité : les postulants habituels, rebutés par la présence d'authentiques phénomènes de foire, ont tous refusé le job. Entre les caprices des Freaks, les humeurs d'Olga Baclanova, la star féminine, soumise à l'influence de Frank, son imprésario louche, les manoeuvres douteuses de Jack, le premier assistant, et les extravagances alcoolisées de Tod Browning, l'atmosphère du studio devient vite irrespirable. Ce film maudit semble rendre fous ses acteurs et ses créateurs. Sans parler du «spectre» qui hante le plateau, dont Harry s'imagine qu'il pourrait être celui de sa mère haïe. En charge des Freaks, il contient tant bien que mal les débordements de ses protégés. Certains, comme les soeurs siamoises, les pinheads Pip & Zip, Prince Randian l'homme-tronc, le cul-de-jatte Johnny Heck, les nains Harry et Daisy, lui témoignent une véritable affection. Il est vrai qu'avec sa main gauche atrophiée, il est un peu l'un des leurs...
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Total Swarte ; le maître de la ligne claire
Joost Swarte
- Denoel
- Denoel Graphic
- 19 Janvier 2012
- 9782207256794
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François Olislaeger rencontre Mathilde Monnier. Il voudrait qu'elle lui apprenne à danser. Elle lui propose de faire une bande dessinée. Au fil des planches, une grande chorégraphe offre une surprenante master class.
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Le 4 mai 2001, le père d'Antonio Altarriba, âgé de 90 ans, saute du quatrième étage de sa maison de retraite... En relatant son existence intimement mêlée aux tempêtes qui ont ravagé l'Espagne et l'Europe du 20e siècle, son fils rend un vibrant hommage au courage, aux idéaux vaincus et à l'art si difficile de voler...
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Shoah et bande dessinée ; l'image au service de la mémoire
Didier Pasamonik, Joël Kotek
- Denoel
- Denoel Graphic
- 26 Janvier 2017
- 9782207136683
La mémoire contemporaine réserve une place particulière à la Shoah, événement sans équivalent dans l'histoire moderne. Ce n'est pas sans raison que ce phénomène, pour universel qu'il soit, relève de l'indicible.
Comment imaginer relater - spécialement en images - les expériences de Treblinka ou de Sobibor ? Elles échappent à la raison. On se souvient du « Hier ist kein warum » ("Ici, il n'y a pas de pourquoi") de Primo Levi.
Aucun événement historique, si extrême fût-il, n'échappe à la fiction.
Non sans prudence, timidité, erreurs et tâtonnement, parfois avec génie, la BD s'est donc aventurée sur ce terrain. Chacun connaît Maus d'Art Spiegelman. Mais par delà ce chef d'oeuvre, comment, et depuis quand, les artistes de la bande dessinée se sont-ils saisis de la représentation du sujet ? Jusqu'à quel point de réalisme l'horreur est-elle représentée, autour de quels thèmes, de quels motifs, de quels symboles ? Comment la Shoah a été abordée par la narration graphique, que ce soit dans les comics (chacun se souvient de la scène des X-Men où le jeune Magneto réchappe aux camps de la mort) ou dans la bande dessinée franco-belge avec La Bête est morte de Calvo, où le thème apparaît dès 1944.
C'est à ces questions que répondra l'exposition proposée par le Mémorial de la Shoah de janvier à septembre 2017. Plus de cent vingt oeuvres, signées des plus grands noms (Calvo, Will Eisner, Joe Kubert, Spiegelman) ou complètement méconnues, seront présentées.
Le catalogue, dont les textes sont confiés à un groupe d'historiens contemporains et d'exégètes du 9 e Art, se donne pour mission d'élargir et d'approfondir ce parcours, d'interroger les sources visuelles de ces représentations de l'inmontrable, d'établir leur signification, leur pertinence, leur portée et leurs limites. Et d'essayer de comprendre comment au fil du temps le tabou du génocide juif a pu devenir une unité de mesure de l'horreur, un totem.
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Apres le triomphe de son Dr Jekyll & Mr Hyde, R.L. Stevenson revient au theme du Double avec Le Maitre de Ballantrae. Recit de mer, de guerre et d'aventures exotiques, c'est aussi un drame intime, l'affrontement dechirant de deux freres, fi ls du Lord de Ballantrae, qui jouent a pile ou face leur camp dans le confl it qui oppose protestants et catholiques pour le trone d'Angleterre. De James le libertin, seduisant et manipulateur, ou d.Henry le vertueux, laborieux et aigri, lequel triomphera de ce duel fratricide qui nous entraine sans temps mort d'un bout a l'autre du monde ?