PUF
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La Poétique de l'espace explore, à travers les images littéraires, la dimension imaginaire de notre relation à l'espace, en se focalisant sur les espaces du bonheur intime. Le « philosophe-poète » que fût Gaston Bachelard entend ainsi aider ses lecteurs à mieux habiter le monde, grâce aux puissances de l'imagination et, plus précisément, de la rêverie. Aussi l'ouvrage propose-t-il tout d'abord une suite de variations poético-philosophiques sur le thème fondamental de la Maison, de celle de l'être humain aux « maisons animales » comme la coquille ou le nid, en passant par ces « maisons des choses » que sont les tiroirs, les armoires et les coffres.
Il ouvre de la sorte une ample réflexion sur l'art d'habiter le monde, impliquant une dialectique de la miniature et de l'immensité, puis du dedans et du dehors, qui s'achève par une méditation des images de la plénitude heureuse, condensant les enjeux anthropologiques, métaphysiques et éthiques de cette oeuvre sans précédent.
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Quiconque éprouve un jour un chagrin d'amour sera anéanti à jamais.
Et, si ce chagrin d'amour l'anéantit, c'est que sa vie l'était déjà. enfin, s'il est anéanti, il cherchera à revivre cet anéantissement toute sa vie. ainsi pourrait se présenter cette émotion excessive, qui ressemble si étrangement au deuil. pourtant, à y voir de près, ce grand malheur est capable de petits stratagèmes, de palliatifs et de ruses. entre l'autobiographie et la biographie, évoquant ses propres plaisirs et ses chagrins amoureux, l'auteur se souvient de guillaume apollinaire, le mal-aimé, et des lettres qu'il écrivit chaque jour sur le front de la grande guerre.
Les unes furent adressées à lou, qui ne l'aimait plus, les autres à madeleine, qui l'aimait déjà. et apollinaire les aima toutes les deux, lui qui, du fond de la tranchée oú il était engagé volontaire, tenait résolument tous les rôles : soupirant éconduit et séducteur, anarchiste apatride et patriote, poète érudit et poilu grivois. son théâtre, ce fut la guerre, et la guerre était d'abord à ses yeux un gigantesque drame érotique, un drame oú la sensualité se montrait aussi fiévreuse qu'elle était impossible.
Ici, apollinaire allait exacerber les sentiments violemment contradictoires qui furent les siens, et avant tout le chagrin d'amour, son maître absolu, lyrique et mélancolique, moqueur et démesuré, qui imprègne les pages de ce livre. on y rencontre emily dickinson, catherine ii, stendhal, pablo picasso, marcel duchamp, francis picabia, piet mondrian et tant d'autres, actrices et acteurs amoureux ou malheureux d'un huis clos oú le texte donne la réplique à près de trois cents dessins.
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La situation est inédite. Jamais, dans l'histoire de l'humanité, nous n'avons disposé d'autant d'informations et jamais nous n'avons eu autant de temps libre pour y puiser loisir et connaissance du monde. Nos prédécesseurs en avaient rêvé : la science et la technologie libéreraient l'humanité. Mais ce rêve risque désormais de tourner au cauchemar. Le déferlement d'informations a entraîné une concurrence généralisée de toutes les idées, une dérégulation du « marché cognitif » qui a une fâcheuse conséquence : capter, souvent pour le pire, le précieux trésor de notre attention. Nos esprits subissent l'envoûtement des écrans et s'abandonnent aux mille visages de la déraison.
Victime d'un pillage en règle, notre esprit est au coeur d'un enjeu dont dépend notre avenir. Ce contexte inquiétant dévoile certaines des aspirations profondes de l'humanité. L'heure de la confrontation avec notre propre nature aurait-elle sonné ? De la façon dont nous réagirons dépendront les possibilités d'échapper à ce qu'il faut bien appeler une menace civilisationnelle.
C'est le récit de cet enjeu historique que propose le nouveau livre événement de Gérald Bronner.
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Entre esthétique et sémiotique, cet ouvrage aborde la question plus générale de la lecture de l'image, considérée successivement comme un énonçable, un descriptible, un interprétable. Il démontre que les images multiples, organisées en séquences, subissent des déterminations différentes des images uniques, qu'elles soient peintures ou illustrations. Leur solidarité est gouvernée par le découpage et par la mise en page, la conduite du récit et la gestion de l'espace ne cessant de s'informer mutuellement. Partant de la description minutieuse des différentes unités constructives, l'auteur explique les mécanismes producteurs de sens. Dix-huit planches empruntées à des auteurs dissemblables sont ainsi analysées. Sans éluder les fonctions du verbal, l'ouvrage établit la primauté du visuel dans le discours de la bande dessinée.
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Les idées exposées dans cet ouvrage, publié en 1895, semblèrent alors fort paradoxales. Ce texte est devenu un classique, traduit dans de nombreuses langues, dont la lecture et l'étude sont toujours d'actualité et font partie de la formation de toutes les nouvelles générations de jeunes sociologues.
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Dictionnaire de l'Antiquité (2e édition)
Jean Leclant
- PUF
- Quadrige ; Dicos Poche
- 29 Septembre 2011
- 9782130589853
Plus de 500 spécialistes ont participé à la réalisation de cet ouvrage de plus de 2400 pages présentant, en un seul volume, l'ensemble des civilisations qui se sont développées autour du bassin méditerranéen. Les 3 200 articles couvrent la période allant de la fin du IVe millénaire avant notre ère jusqu'au règne de Justinien (milieu du VIe siècle après J.-C.). Ils sont autant d'invitations à participer à un périple culturel dans le temps et l'espace, dont les principales étapes sont l'Egypte pharaonique, le Proche-Orient asiatique, la Grèce, Rome et la bordure septentrionale de l'Afrique.
" La rédaction d'un dictionnaire de l'Antiquité, si elle répond à une exigence intellectuelle, paraît une tâche herculéenne. Une exigence intellectuelle, parce que toutes les civilisations issues de la Mésopotamie, de l'Egypte, de la Phénicie, de la Grèce et de Rome remontent par leurs aïeules à l'Antiquité. Une tâche herculéenne, parce que tout dictionnaire repose sur des choix, et, si la continuité culturelle des civilisations antiques successives est indéniable, comment choisir 3 200 entrées dans un univers si vaste ? L'équipe de chercheurs menée par Jean Leclant a répondu de la façon la plus brillante à l'apparent écueil du choix des entrées par la réfutation d'un lieu commun. On affirme souvent qu'un dictionnaire ne se lit pas, mais se consulte ; or, le Dictionnaire de l'Antiquité repose sur l'unité et la multiplicité des correspondances, qui sont autant d'échanges culturels et de germes de civilisation. Un article ne se lit pas seul, mais dans la perspective des renvois auxquels il invite, qu'il s'agisse de la postérité ou de l'ascendance d'un concept ou bien de la perspective nouvelle que fait naître la découverte ou la redécouverte d'un homme, d'un lieu ou d'un Etat. Aucun ouvrage ne saurait à lui seul définir l'Antiquité dans son ensemble, mais un dictionnaire lu à la manière d'un périple dans la pensée antique peut faire sentir et donner à penser l'unité de l'Antiquité. Outre ce périple intellectuel au gré des renvois, le Dictionnaire de l'Antiquité est le vade-mecum de l'antiquisant, pour des entrées qui présentent les personnages éminents et définissent les notions essentielles de l'Antiquité. Les idées et les noms les plus fréquents et les plus importants, le fonds commun des auteurs de l'Antiquité et de ses commentateurs aident en outre l'antiquisant dans sa découverte des Anciens. " (P. Prigent) Publié sous la direction de Jean Leclant, professeur honoraire au Collège de France, secrétaire perpétuel de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vice-président de la Commission nationale française de l'UNESCO, ancien président de la Société française d'égyptologie.
Comité scientifique : Jean Andreau (Rome) - Pierre Bordreuil (Levant) - Luc Brisson et Monique Canto-Sperber (philosophie) - Michel Humbert (droits grec et romain) - Anne Jacquemin (Grèce) - Luce Pietri (Antiquité tardive) - Olivier Rouault (Mésopotamie) - Monique Tredié (littératures grecque et romaine) - Dominique Valbelle (Égypte).
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Le chien. Le meilleur ami de l'homme. Domestiqué à la préhistoire, compagnon de route des explorateurs et des artistes, des penseurs et des promeneurs, des amateurs de coin du feu comme de grands espaces, il a l'importance de l'amour qu'on lui donne. Mais n'y a-t-il rien d'autre que ça, dans sa gourmandise débonnaire et sa dépendance pleine d'affection ?
Dans Chien, Mark Alizart renverse les clichés qui portent sur les chiens et leurs maîtres, pour en faire d'inattendus professeurs de vie, nous apprenant les recettes cachées du bonheur et de la joie. Se promenant avec érudition et élégance entre les grands mythes de l'histoire humaine et les anecdotes tirées de la culture populaire, les vues étranges de certains philosophes et celles, encore plus bizarres, de la science, il propose un portrait inédit du chien en penseur. Un penseur qui connaîtrait peut-être le secret véritable de notre humanité.
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Manifestations, banlieues, contrôles d'identité, violences, histoire coloniale :
La police se trouve au coeur de la question sociale. Institution en quête d'autonomie et instrument du pouvoir étatique, elle contribue également à la fabrication du politique. C'est ce lien entre police, société et politique que cet ouvrage souhaite actualiser à la lumière de recherches récentes en sciences sociales.
Depuis une dizaine d'années en effet, des questionnements originaux ont renouvelé la compréhension des ressorts de l'action policière et de ses liens tant avec la société civile qu'avec le champ politique.
Les textes rassemblés dans cet ouvrage reviennent ainsi sur de nombreux débats contemporains : les doctrines du maintien de l'ordre, le combat judiciaire autour des contrôles au faciès, l'utilisation de la police en banlieue ou encore la survivance de dynamiques postcoloniales dans l'action policière. À ce titre, l'ouvrage permet de faire le point sur les continuités et les ruptures des pratiques policières, des formes d'activisme qu'elles suscitent et des usages politiques de l'appareil policier.
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Sein de femme, sein de mère (2e édition)
Hélène Parat
- PUF
- Petite Bibliothèque De Psychanalyse
- 12 Février 2011
- 9782130585695
Être tout à la fois femme et mère : cette problématique n'est-elle pas au coeur du destin féminin ? Le temps de l'après-naissance ouvre le champ à d'intenses émois et reviviscences pulsionnelles : l'allaitement interroge tout particulièrement l'opposition traditionnelle entre sein érotique et sein nourricier. Cette opposition, qui risque d'écarter la femme de la mère et la mère de la femme, masque la richesse et la complexité de l'érotique maternelle. La théorie et la clinique psychanalytiques sont-elles en mesure d'en rendre compte ?
Une approche anthropologique, interrogeant " l'impossible partage " du sein à travers l'histoire fantasmatique de l'allaitement, sert de contrepoint à une recherche qui remet en question le clivage entre femme et mère.
Hélène Parat est psychanalyste, auteur de plusieurs volumes sur le féminin.
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Vies et morts des superheros
Laurent de Sutter
- PUF
- Perspectives Critiques
- 20 Janvier 2016
- 9782130735120
Dix trentenaires biberonnés aux comic books et aux blockbusters hollywoodiens. Dix penseurs qui considèrent que la vérité du monde se situe là où l'on aime le moins la regarder. Dix écrivains qui ont un jour décidé que penser, au XXIe siècle, impliquait désormais de raconter des histoires. Dix super-héros emblématiques. Dix méditations virtuoses. Voilà ce que vous trouverez entre les pages de Vies et morts des super-héros : dix manières de tenter de réfléchir le contemporain, à partir du coeur le plus ambigu, le plus méprisé, de la pop culture mondialisée.
Superman et l'enfance. Batman et la surveillance. Hulk et la guerre. Iron Man et le capital. Dr. Strange et la pensée. Spider-Man et l'éthique. X-Men et la culture. Captain America et la nation. Et même Capitaine Chaos. Non, les super-héros ne sont pas qu'un produit - que l'enfant bâtard du capitalisme des industries culturelles et des délires identitaires, raciaux ou machistes d'une nation fantasmant son histoire et sa grandeur. Ils sont bien plutôt ce à partir de quoi l'un comme les autres entrent en crise. Ils sont le moment de leur réel. Le moment où tout craque.
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Qu'est-ce que la violence émeutière ? L'objet « émeute » fascine en même temps qu'il inquiète. Depuis quelques années, les émeutes accompagnent de nombreuses manifestations marquées par l'irruption de violences. À partir d'une immersion dans plus d'une cinquantaine d'émeutes au sein des cortèges de tête (black blocs) entre 2012 et 2019 (ZAD de Notre-Dame-Des-Landes, Loi Travail, Parcoursup, Gilets Jaunes), cet ouvrage saisit la dimension sensible de la violence. Il interroge ce geste politique aussi singulier qu'unanimement désapprouvé. Entre simulacre, jeu et violence domestiquée, le but des émeutiers est de prendre en défaut momentanément le pouvoir. Tout l'enjeu est alors de comprendre comment se vit corporellement l'émeute afin d'entrevoir pourquoi elle est susceptible de susciter chez ses participants de multiples affects : peurs, joies, ivresses, vertige. L'émeute est donc envisagée comme une épreuve charnelle du politique dont il convient d'interrogerà la fois la consistance et l'inanité. L'absurdité dont elle témoigne nous parle à sa façon de notre monde commun.
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Sophie Calle se dit, se livre, se montre, s'affiche. Nous connaissons les couleurs de ses draps, de ses menus, de ses humeurs. Une telle exposition de soi sur la scène publique nous plongerait d'emblée dans la télé réalité si nous ne savions qu'elle est une artiste, et non des moindres : en témoigne le nombre d'expositions à son actif (on se souvient entre autres de la rétrospective " M'as-tu-vue " au Centre Georges-Pompidou, en 2003).
Entre roman-photo, journal intime, filature, confession, road movie, autofiction, les textes, les photographies et les performances de Sophie Calle n'ont cessé d'emprunter aux mass media leur engouement pour le reality show. L'art intimiste dont elle a fait son style et sa marque de fabrique se réduit-il à un "air du temps " ? Mimétisme ou dérision, connivence ou parodie, ruse ou stratégie, l'oeuvre brouille à plaisir les niveaux de lecture et tire sa force et son originalité de ce savoir-faire.
Les fantasmes de Sophie Calle, dans lesquels les médias peuvent se trouver un miroir, sont-ils les siens ou ceux d'une époque, les pirouettes d'une artiste branchée ou les habiles détournements
d'un art qui joue les caméléons avec son temps et se joue de ses propres mascarades oe
Quel " art " Sophie Calle donne-t-elle à voir ? Au-delà du " cas Calle ", c'est toute la question des frontières incertaines et mouvantes de la " médiaculture" contemporaine qu'examine ici l'auteur.
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Bande dessinée et narration Tome 2 ; système de la bande dessinée
Thierry Groensteen
- PUF
- Formes Semiotiques
- 11 Septembre 2011
- 9782130584872
Ce nouveau livre approfondit, prolonge et complète le Système de la bande dessinée paru en 1999. Il apporte des précisions sur les concepts fondateurs de solidarité iconique, de séquence, et sur les modalités de la lecture. Il se confronte à de nouveaux objets, comme le livre de jeunesse, la bande dessinée numérique ou la bande dessinée abstraite. Il aborde des questions de fond qui avaient été laissées de côté, comme la problématique du rythme et celle du narrateur. Enfin, il se conclut par une mise en situation de la bande dessinée par rapport à la scène artistique contemporaine.
En somme, alors que le premier volume décrivait les fondements et les grandes articulations du système, son architecture et sa dynamique propres, celui-ci s'attache davantage à en analyser les différents usages.
Thierry Groensteen a dirigé Les Cahiers de la bande dessinée dans les années 1980 puis le Musée de la bande dessinée d'Angoulême de 1993 à 2001. Fondateur de la revue Neuvième Art et des Éditions de l'An 2, il est aujourd'hui directeur de collection chez Actes Sud et enseignant à l'École européenne supérieure de l'Image. Il a écrit de nombreux ouvrages sur la bande dessinée, dont Un objet culturel non identifié (L'An 2, 2006), La Bande dessinée, mode d'emploi (Les Impressions nouvelles, 2008), La Bande dessinée, son histoire et ses maîtres (Skira Flammarion, 2009) et Parodies : la bande dessinée au second degré (Skira Flammarion, 2010).
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Digitale, connectée mais déconnectée des réalités, immature, innovante... les qualificatifs ne manquent pas pour définir une génération qui regroupe aujourd'hui en France une population de 16 millions de jeunes. Passionnée par le web et les technologies, réticente à s'investir dans l'entreprise mais prête à travailler sans fin si le projet la motive, ouverte sur le monde, la Génération Y est celle du questionnement (en anglais « Y » se prononce comme « why », pourquoi) et de la remise en question.
De ses racines à son rapport à l'entreprise en passant pas sa vision d'un monde ouvert, cet ouvrage permet de mieux comprendre ceux qui sont en train de tout changer dans nos sociétés. Demain les rapports humains auront considérablement évolué comme notre rapport au temps ou à l'innovation. La Génération Y est une génération de rupture qu'il faut absolument comprendre.
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Propos impertinents sur le cinéma français (2e édition)
Jean Cluzel
- PUF
- Hors Collection Puf
- 27 Avril 2013
- 9782130624318
Au moment où s'amplifie le débat sur les dérives du système français de soutien au cinéma et la nécessité de le réformer, la réédition de cet ouvrage s'impose. Publié en 2003, il n'a pas pris une ride.
Le cinéma français doit faire face à deux crises. Son système de soutien est à bout de souffle. L'évolution vertigineuse des technologies de production et de diffusion le prend au dépourvu. Cet ouvrage met en lumière les contre-performances de films dont un grand nombre attire moins de 25?000 spectateurs. Notre cinéma serait-il devenu à ce point confidentiel, lui dont le chiffre d'affaires global, toutes exploitations confondues, représente si peu par rapport à ceux des majors d'Hollywood ?
L'auteur estime que la doctrine française de l'exception culturelle se trouve à l'origine de nos difficultés grandissantes. Renvoyant dos-à-dos libéralisme et corporatismes, il propose de s'inspirer du Canada et du Danemark, pays qui aident également leur cinéma, mais de façon différente : en fixant des obligations assorties de sanctions. Au vu des résultats obtenus par le Québec dans le cadre d'un traité commercial signé par le Canada, les États-Unis et le Mexique (ALENA), il suggère d'adopter le système de l'exemption culturelle étendu à l'Union européenne. Afin que le cinéma français puisse véritablement contribuer au développement du pluralisme culturel, ce qui suppose que la France décide d'abandonner la politique des illusions pour celle des ambitions.
Après avoir été Sénateur et président du Conseil général de l'Allier, Jean Cluzel est membre de l'Académie des Sciences morales et politiques, dont il a été le Secrétaire perpétuel. Il est l'auteur de nombreux rapports sur la télévision pour le Sénat.
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L'oeuvre de Walt Disney est une des plus grandes créations culturelles du XXe siècle. Serguei Eisenstein, dès 1940, l'avait reconnu. Mais, si cette grandeur est indéniable, il est permis de s'intéresser à ce qu'elle cache : les intentions politiques, voire psychiques, nourries par Disney en inventant - puis en défigurant - les personnages de Mickey, Donald ou Picsou. Dans son extraordinaire généalogie de l'oeuvre de Disney, qui doit autant à Erwin Panofsky qu'à Greil Marcus, le critique et historien d'art Pierre Pigot livre les résultats d'une enquête approfondie sur le côté obscur de la Disneylogie. Depuis la projection du premier épisode de Mickey Mouse, précédant la crise de 1929, jusqu'à la subversion de l'idéologie Disney, via les aventure d'un Picsou réinventé par Don Rosa à l'aube de l'an 2000, c'est ainsi toute une histoire des fantasmes et angoisses du siècle passé qu'il propose. Une histoire où se croisent, dans une danse d'une érudition affolante, outre les personnages de Disney, les fantômes d'Aby Warburg et de Walter Benjamin, de Paul Klee et des créateurs de South Park, de Buster Keaton et d'Adolf Hitler. Vous avez aimé La main gauche de David Lynch de Pacôme Thiellement ? Vous allez adorer L'assassinat de Mickey Mouse.
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Qu'est-ce que le cinéma ? Quel sera son avenir ? En quoi la technologie change-t-elle l'art ? Cette question qui se pose aujourd'hui face au numérique, le critique André Bazin et le philosophe Walter Benjamin lavaient déjà posée au cinéma analogique. Si révolution il y a dans les fonctions de l'art, celle-ci ne se situe pas dans le passage de limage analogique à l'image numérique, mais dans le passage de l'outil à la machine automatique.
Comment faire de l'art avec des techniques automatiques ? La réponse est déjà inscrite dans l'histoire du cinéma. Mais, à partir d'elle, le cinéma se divise et s'est toujours divisé en deux lignes parallèles. Ou bien l'automatisme de l'appareil sert à animer des images qui existent avant lui, la photographie analogique ou l'image de synthèse. C'est la ligne Edison-Lucas qui passe aussi bien par Méliès que par Griffith. Ou bien, dans la lignée de Marey et de Lumière, le cinéma se sert de l'automatisme comme d'un instrument de perception du mouvement à l'origine même des images. " L'art avec des images de ne rien représenter " (Bresson) est celui qui " nous rend un logos à l'état naissant " (Merleau-Ponty).
Il n'y a pas une histoire du cinéma soumise au développement des techniques de limage. Il y eut toujours deux cinémas, le classique et le moderne.
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Asterix ou les lumieres de la civilisation - preface de pascal ory
Nicolas Rouvière
- PUF
- Partage Du Savoir Puf
- 25 Janvier 2006
- 9782130552659
La bande dessinée Astérix, universellement connue et traduite, dépasse largement l'audience nationale d'une parodie concernant "nos ancêtres les Gaulois". Quelle est cette part d'universel qui transcende les traductions en de multiples langues ? L'auteur montre que cette série se situe constamment entre civilisation et barbarie en confrontant une utopie villageoise démocratique à des régimes absolutistes voire totalitaires et que ce modèle ainsi "mis en scène" est lié à l'histoire personnelle des créateurs. Ce "décryptage" passionnant permet une nouvelle lecture de tous les thèmes et personnages de la célèbre bande dessinée.
Table des matières Préface -- Introduction Première partie : La fonction parentale des régimes politiques I -- Le fonctionnement secret de l'utopie villageoise : le druide, le barde, le chef, trois garants du principe de la limite -- les marques et emblêmes généalogiques de l'identité -- les rituels villageois, instituants symboliques de l'identité II -- L'absolutisme du pouvoir : César dictateur-empereur -- l'auto-mythification du souverain -- l'économie absolue du châtiment et de la grâce -- la faillite de la fabrique des sujets -- l'intervention des Gaulois ou les limites apposées à l'absolutisme III -- Les régimes barbares de l'indivision : l'utopie noire des Goths -- le naufrage de la désymbolisation, l'association pirate -- sortir de la barbarie Deuxième partie : Astérix et les critiques de la civilisation I -- Astérix, oeuvre gaullienne ? : le mythe gaulois, de la Révolution française à la Libération -- L'affaire Alix -- une thématique résistancialiste et anti-impérialiste -- régionalisme et centralisme -- la critique du capitalisme -- une sensibilité mendésienne II -- Le tournant de la mémoire collective sur les années de guerre : le double refoulement de Vichy, la maladie du corps politique français -- l'enrichissement économique sous l'Occupation -- la politique d'apaisement de la SDN -- la mise en cause du principe helvétique de neutralité -- le recel dans les banques suisses des biens spoliés par l'occupant -- l'obsession que le pire rate, la conjuration d'un naufrage de l'histoire III -- Un tournant de l'histoire de l'individualité, les années 1960-1970 : la satire du dépannage psy -- la satire d'une utopie théâtrale, le Living Theatre -- la revendication auto-gestionnaire -- la révolution des modèles de vie individuels -- les métamorphoses du politique Conclusion -- Bibliographie
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Premiere partie - les poissons sont tragiques - fredi le prophete - martin luther, l'inventeur de
Frédéric Pajak
- PUF
- 3 Octobre 2002
- 9782130518396
La collection "Perspectives critiques", dirigée par Roland Jaccard, écrivain et journaliste, et Paul Audi, philosophe et écrivain, publie des textes de psychiatrie, de psychanalyse, de sociologie, de pédagogie et d'esthétique, échappant à toute orthodoxie et s'inscrivant dans un cadre interdisciplinaire. Elle propose des essais clairs, rigoureux et polémiques, écrits par des universitaires ou des chercheurs et visant à démystifier l'imaginaire personnel et collectif. Elle accueille également les témoignages de ceux qui ont contribué à façonner l'univers mental et social de l'homme post-marxien et post-freudien.
La collection a fêté son 25ème anniversaire en septembre 2000.
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Frédéric PAJAK est dessinateur et écrivain. Il a publié de nombreux ouvrages de son oeuvre dessinée (souvenirs, lectures et expériences mêlés) aux Puf dans la collection Perspectives critiques, L'immense solitude -- Chagrin d'amour -- Nervosité générale -- Humour -- Première partie -- Nietzsche et son père.
"C'est un va-et-vient entre le passé et le présent, entre les cauchemars d'hier et les rêveries d'aujourd'hui, entre les amours insouciantes et l'ombre oppressante des morts, un va-et-vient dicté par la plus trouble des affections : la mélancolie qui confond le malheur de vivre et la volupté de se laisser vivre." (F. Pajak) Unlivre dessiné et écrit sur les souvenirs de sa vie.
"Qu'y a-t-il de commun entre Milan, Rome et la modeste ville industrieuse de Morez dans la Haut-Jura, ou Nyon sur les rives du lac Léman ? Entre Stendhal, Renan, Léautaud, Delteil et le peintre Malévitch ? Rien ou presque, mais tout est dans ce presque. C'est un va-et-vient entre le passé et le présent, entre les cauchemars d'hier et les rêveries d'aujourd'hui, entre les amours insouciantes et l'ombre oppressante des morts, un va-et-vient dicté par la plus trouble des affections, la mélancolie, qui confond le malheur de vivre et la volupté de se laisser vivre. Mélancolique, un certain Maine de Biran jouissait de se replier sur lui-même, passant son temps à se regarder passer. Mais la mélancolie est sans doute plus vivace que ce dépit fataliste. Montaigne la disait friande et il n'avait pas tort. Ce livre en est une illustration." "En vérité j'ai commencé à vivre et à respirer en Italie, ou plutôt avec l'Italie. Entre elle et moi, ce fut et cela demeure une relation conjugale, une éternelle lune de miel alternée d'éternelles scènes de ménage.... La mort attend son heure. Et son heure vient toujours. Quelqu'un va mourir, quelqu'un meurt et nous nous sentons coupables de rester vivants. Les morts nous en veulent, nous leur en voulons de nous en vouloir."
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Préface d´Anne Goscinny.
L´ouvrage étudie la nature et les causes de « la fixation infantile » d´Obélix, chez qui on retrouve les expériences les plus anciennes du fonctionnement somatique et psychique. L´épisode central de la chute dans la marmite est ainsi lié aux enjeux fondamentaux de la séparation, à l´égard des fantasmes d´une identité impossible. La seconde partie de l´ouvrage, intitulée « Ils sont fous ces humains », étudie toutes les logiques de déraison (narcissisme, désir mimétique, régression pulsionnelle) mises en scène dans les albums, en prenant Obélix comme témoin de choix. Car ce dernier, tout particulièrement influençable, constitue une proie facile pour les nombreux personnages mégalomanes, narcissiques ou manipulateurs, qui rêvent de toute-puissance et sont prêts à toutes les perversités pour parvenir à leurs fins. La troisième partie prend à nouveau Obélix comme témoin privilégié, pour montrer a contrario comment se dessine à travers ce personnage un véritable parcours structural de la raison, dans le triple lien au corps, au langage et à l´image. Les institutions du village confortent du reste la symbolique du Père dont le personnage est en demande. Au final, Astérix apparaît en phase avec le développement concomitant du lacanisme, sans pour autant se réduire à ce dernier.
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Pissarro partage avec l'avant-garde littéraire et artistique de la fin du XIXe siècle l'esprit de pitié, de générosité et de révolte sociales - la mal- pensance, pour l'époque.
Il n'en laisse passer que de discrètes traces dans ses paysages, ruraux et urbains. Mais en novembre-décembre 1889, dans le secret, il compose vingt-huit dessins à la plume sur le thème du malheur des pauvres et de la cupidité indifférente des nantis : Turpitudes sociales. Restés inconnus jusqu'en 1972 conservés à Genève dans la collection Jean Bonna, ils sont publiés aujourd'hui pour la première fois en France, avec une introduction d'Henri Mitterand.
Lecteur de Kropotkine et de Jean Grave, ami de Mirbeau et de Fénéon, Pissarro se fait ici le continuateur de Daumier et se rapproche de Steinlen, Vallotton, Luce, comme du Zola de L'Assommoir. Pour autant, il accorde avec cette inspiration populiste et pamphlétaire la virtuosité de ses traits, de ses variations optiques et de ses effets d'éclairage, dans le souci absolu de sa liberté d'artiste. "Y a-t-il un art anarchiste ? Oui ? Décidément, ils ne comprennent pas.
Tous les arts sont anarchistes - quand c'est beau et bien ! Voilà ce que j'en pense".
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La vie du Buddha , racontée et illustrée au Japon
Jean Medialivre
- PUF
- Sources
- 20 Novembre 2010
- 9782130582083
Parvenu au Japon depuis l'Inde en passant par la Chine, puis la Corée, le bouddhisme constitue un élément fondamental de la civilisation japonaise.
Innombrables sont les peintures et les sculptures qu'il a inspirées dans l'archipel à partir du VIe siècle de l'ère chrétienne. Il y a également suscité une production textuelle abondante : des austères commentaires doctrinaux rédigés en chinois aux délicats poèmes japonais, jusqu'aux histoires en prose inspirées de lointains modèles continentaux. En particulier, la vie du Buddha historique fit l'objet de nombreux récits aux épisodes souvent légendaires, récits qui pouvaient servir à édifier et à convertir les foules.
Ce livre traduit pour la première fois en français l'une des versions les plus populaires de cette histoire, diffusée pendant l'époque médiévale et jusqu'au XVIIIe siècle. Il reproduit en fac-similé un manuscrit réalisé entre la fin du XVIe et le début du XVIIe siècle. Mêlant avec bonheur d'authentiques épisodes indiens à des éléments chinois ou, le plus souvent, proprement japonais, cette Vie du Buddha teintée de merveilleux est agrémentée de miniatures peintes d'une grande fraîcheur et permet au lecteur d'aborder cette histoire comme un conte.
La traduction intégrale du manuscrit de la Fondation Martin Bodmer est accompagnée d'une préface, d'une postface, ainsi que d'un glossaire des termes bouddhiques et des noms propres figurant dans le récit.
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Revue d'ethnologie française n.3 : Astérix, un mythe et une figure (édition 1998)
Revue D'Ethnologie Francaise
- PUF
- Revue D'ethnologie Francaise
- 10 Janvier 2002
- 9782130523345
La revue analyse les faits de société qui façonnent nos cultures. Depuis 1971, elle publie des recherches conduites sur des cultures d'expression française. Elle s'ouvre aujourd'hui largement sur l'Europe, notamment par des numéros où elle donne la parole à des auteurs de pays autres que la France. Ainsi : Italie. Regards d'anthropologues italiens ; Roumanie, constructions d'une nation ; Russie, paroles russes ; Allemagne. L'interrogation ; Portugal. Du Tage à la mer de Chine.
La revue interroge la façon dont est pensé notre rapport au monde. Par une mise en perspective d'analyses de terrain, elle éprouve les outils dont on use pour parler de nos sociétés. Ses comptes rendus d'ouvrages visent en outre à une confrontation sans concessions avec l'histoire, la philosophie ou la linguistique. Elle concerne tous ceux qui portent attention à l'incessant mouvement de nos sociétés.