Le féminisme se porte-t-il sur un t-shirt ? Kim Kardashian est-elle un objet sexuel ou une femme puissante ? La série Grey's anatomy peut-elle changer la vie des femmes ?Dans un essai à la première personne documenté, passionné et engagé, Jennifer Padjemi, journaliste spécialiste questions de société, explore l'alliance, pour le meilleur et pour le pire, du féminisme et de la pop culture. En reprenant le fil des mouvements féministes modernes, de l'émergence d'un féminisme intersectionnel au mouvement « body positive » en passant par Me too et en se basant sur son expérience de femme noire, elle décortique le rapport que nous entretenons avec les objets culturels les plus populaires. Biberonnée aux clips vidéo, chansons grand public et maintenant aux séries TV, notre consommation de divertissement façonne, accompagne, et parfois challenge notre vision du monde. En utilisant la pop culture comme un miroir de notre société mondialisée, l'auteure questionne à travers elle le féminisme, le genre, la sexualité, l'intersectionnalité.Jennifer Padjemi interroge les liens d'interdépendance entre consommation de masse et idéologie progressiste, et jette un regard joyeux et lucide sur nos divertissements, sans concession au patriarcat.Un livre à mettre entre toutes les mains !
Un quartier populaire d'une petite ville de l'État de New York dans les années 1950. Cinq lycéennes, pour survivre et se venger des humiliations qu'elles ont subies, concluent un pacte, à la vie, à la mort : elles seront le gang Foxfi re. La haine, et surtout celle des hommes, va les entraîner dans une impitoyable équipée sauvage.«Qu'est-ce qui a donc poussé Laurent Cantet à tenter l'aventure d'un fi lm d'époque en s'attelant à l'adaptation d'un roman de Joyce Carol Oates situé dans l'Amérique des années cinquante ? [Il] fait sien le matériau de la romancière américaine pour dérouler un nouveau récit d'apprentissage qui pose la question ardente du passage du monde de l'enfance à celui des adultes.»Vincent Thabourey, Positif, janvier 2013.
Quelle est cette main inconnue et surpuissante qui attrape Enki Bilal au beau milieu de la nuit et le projette sur un lit de camp ?
Quel est ce lieu mystérieux et hanté dans lequel il a atterri ?
Qui sont ces créatures, minotaure, cheval ou humains déformés, que l'artiste rencontre en essayant de trouver son chemin dans ce labyrinthe sombre et inquiétant ?
Que lui veulent-elles ? Et dans quel état sortira-t-il de cette incroyable nuit ?
Dans une déambulation hallucinée, Enki Bilal croise tant les personnages de Picasso, ses muses, ses modèles, que le grand maître lui-même et Goya, son idole. Son errance dans les couloirs du Musée Picasso prend la forme d'une rêverie éveillée qui nous fait toucher du doigt l'oeuvre du peintre espagnol d'une façon sensorielle et envoûtante, pour aboutir en épiphanie à la présentation de Guernica, la grande toile du maître.
Le 1er décembre 2018, Zineb, quatre-vingts ans, est sur le point de fermer les volets de son appartement, situé au quatrième étage d'un immeuble, lorsqu'elle est touchée par une grenade lacrymogène qui explose ensuite dans son appartement. Le lendemain, elle succombe à ses blessures. Le rapport d'expertise officiel conclut à une mort accidentelle.
Le 3 janvier 2020, Cédric, quarante-deux ans, est interpellé non loin de la Tour Eiffel et verbalisé pour infraction au Code de la route. Le ton monte et Cédric se retrouve menotté et immobilisé au sol par trois agents. Alors qu'il est face contre terre, son casque toujours sur la tête, il fait un arrêt cardiaque.
Le 10 décembre 2020, Déborah, vingt-trois ans, a oublié de mettre son masque dans la rue et se retrouve verbalisée. Rattrapée par une policière, Déborah est plaquée au sol puis poussée contre un mur. Déborah est enceinte de quatre mois et demi. Dix jours plus tard, elle accouchera d'un enfant mort-né.
En vingt portraits saisissants, Remedium dénonce l'impunité des forces de l'ordre, les discriminations, les abus de pouvoir, les outrages verbaux et physiques de ceux qui ont pour devoir de représenter l'État et protéger ses citoyens.
L'auteur a décidé de donner la parole aux victimes, de représenter leur version des faits. On y retrouve des affaires médiatisées, celles de Michel, le producteur de musique tabassé dans son studio parisien, celle de Théo, éducateur à Aulnay-sous-Bois, agressé par des policiers lors d'un contrôle de police... mais aussi bien d'autres tombées dans l'oubli... Parce que les violences policières ne sont plus des cas de force majeures, des cas isolés, mais bien des actes qui font partie de notre quotidien.
Tout commence au petit matin en lisant les gros titres du journal et l'annonce d'une lune de sang. Jamy décide d'aller observer le phénomène rarissime. On le suit toute une journée et chaque étape est prétexte à la découverte d'un phénomène naturel de notre quotidien ou l'explication d'une technologie. Depuis les différentes phases de la lune à l'eau qui coule au robinet en passant par le fonctionnement du télescope, du moteur à explosion, l'effet de serre, la rosée du matin, l'âge des arbres, les orages ou le fonctionnement du téléphone portable.
Cette aventure pleine de rebondissements entraîne Jamy dans des situations cocasses où il ne sépare jamais de son animal de compagnie préféré, un poulpe doué d'une intelligence supérieure avec qui il dialogue dans un jeu de questions réponses où l'humour pimente une mine d'informations et d'explications limpides.
Toujours enthousiaste, et dans le même temps d'une grande justesse pédagogique, Jamy comme toujours sait raconter, expliquer, transmettre...
On retrouve avec plaisir les dessins de Leslie Plée qui illustrent avec complicité et humour les histoires de Jamy.
Karine Lacombe nous ouvre les portes de son service d'infectiologie à l'hôpital Saint-Antoine. Depuis mars, elle et son équipe sont confrontés à un virus qu'ils n'avaient jamais vu sous leur microscope : le Covid-19. Comment se prépare-t-on au combat ? Comment organise-t-on son service ? Quelles sont les péripéties du quotidien ? Y-a-t-il une différence quand on trouve un article défini au féminin devant le nom de sa profession, médecin ?
Grâce au trait franc et spontané de Fiamma Luzzati, nous suivons caméra à l'épaule Karine Lacombe dans ses réflexions, son quotidien de soignante dans un hôpital sous haute tension. Un reportage dessiné incarné, pédagogique et informatif pour mettre en perspective la crise du coronavirus et celle de l'hôpital public.
« ces entretiens réalisés dans les années 1970 avec deux des plus grands cinéastes américains de leur génération m'ont toujours semblé pouvoir être lus “en miroir” tant les destinées parallèles de ces metteurs en scène offrent des points de convergence et de divergences.
Kazan et losey étaient nés la même année, en 1909, de milieux on ne peut plus différents. leurs origines respectives, la minorité grecque de turquie et le monde des tapis pour l'un, une vieille famille patricienne et protestante pour l'autre expliquent en partie les choix qu'ils firent à l'époque de la liste noire, désir d'intégration sociale pour kazan, affirmation de valeurs de la constitution pour losey. ils firent tous deux des études dans les universités les plus huppées de la côte est, yale et harvard, entrèrent au parti communiste, et remportèrent leurs premiers succès artistiques avec des mises en scène théâtrales dans les années 1930. leurs premiers films sont marqués par leurs engagements social et politique qui dataient du new deal avant qu'ils ne s'orientent vers un cinéma qui fait davantage de place aux ambiguïtés et à la complexité de l'âme humaine. ils se retrouveront ainsi tous deux à collaborer avec tennessee williams et harold pinter. kazan signa son dernier grand succès critique, america america, l'année, ou presque, où losey connaissait sa première consécration internationale avec the servant. et bien sûr la ligne de partage fut tracée par la chasse aux sorcières, avec les dénonciations de l'un et l'exil de l'autre en europe.
Leurs vies ne se sont plus jamais croisées, sauf lorsque losey, président du jury à cannes en 1972, ne fut pas pour rien dans la décision d'écarter du palmarès les visiteurs admiré du jury, bien qu'il en trouvât la réalisation remarquable. » michel ciment www.franceculture.com www.kiosque.radiofrance.fr
« Comment a-t-on pu atteindre un tel niveau de déliquescence, cinquante ans après, du "soleil" de 68 au crépuscule du PS ? » se demande Benjamin Stora. De cette question est né ce livre, écrit en témoin et historien. Stora appartient en effet à ce courant de l'après-68 qui, après s'être engagé dans l'extrême gauche trotskiste, est entré au Parti socialiste.
Il revient sur cette histoire à travers la sienne : l'engagement révolutionnaire vécu comme une libération en arrivant d'Algérie, puis l'entrée au PS, en 1986, avec l'illusion d'y poursuivre les mêmes batailles politiques. Un drame familial l'éloignera finalement du militantisme. Benjamin Stora porte un regard lucide sur ce qu'il n'a pas toujours vu en temps et en heure : les erreurs ou les dérives de certains. Cet examen de parcours est ponctué de rencontres, avec Jospin, Cambadélis ou Mélenchon.
Au-delà des souvenirs et des anecdotes surprenantes, ce livre offre une analyse éclairante sur la façon dont le Parti socialiste a d'abord « absorbé » les aspirations de 68 à changer la vie, avant de les étouffer. Pour finir lui-même à bout de souffle.
Le village de Lodi, à une centaine de kilomètres au sud-ouest d'Alger, près de Médéa, porte le nom prestigieux du pont italien qui a permis aux troupes de Napoléon d'entrer victorieuses à Milan.
Il incarne aussi un épisode occulté de l'histoire.
C'est là, pendant la guerre d'Algérie, que des centaines de pieds-noirs, sympathisants de l'indépendance, ont été enfermés de façon arbitraire. Des années durant, ils ont croupi dans des baraques délabrées, entourées de barbelés, inspectées jour et nuit par une armée de gendarmes mobiles, loin des regards indiscrets et des grandes villes. Sans avoir été jugés ni même inculpés. Sur simple arrêté préfectoral, la « lettre de cachet » des années noires du conflit algérien.
Parmi la dizaine de « centres d'hébergement », qui sont nés après l'insurrection du 1er novembre 1954, Lodi occupe une place à part. C'est le camp des Français, le camp des pieds-noirs. Là se sont croisés des médecins, des architectes, des cheminots, des gaziers, des électriciens, des résistants de la Seconde Guerre mondiale, des anciens internés de Dachau... Mais aussi Albert Smadja, l'avocat de Fernand Iveton, seul Français du conflit guillotiné pour avoir tenté de faire sauter une bombe ; Georges Hadjadj, le dernier compagnon de cellule du professeur de mathématiques Maurice Audin, qui a « disparu » après une ultime séance de gégène ; ou encore Henri Alleg, l'auteur de La Question, arrivé à l'été 1957, après avoir été torturé des jours durant par les parachutistes. Et beaucoup d'autres encore.
Cette petite planète cinématographique est le récit d'une aventure critique de quarante ans, de voyages, de découvertes, de dialogues avec une cinquantaine de réalisateurs : des plus grands (Fellini, Bresson, Cassavetes, Tarkovski) à des débutants prometteurs (Lars von Trier, Peter Greenaway, Jane Campion, Wim Wenders, ou encore Nuri Bilge Ceylan, couronné à Cannes par le Grand Prix du Jury 2003 pour Uzak). Chaque entretien, publié dans sa première version dans la revue Positif, sera précédé d'une introduction à la fois historique et personnelle retraçant les circonstances d'une rencontre et les raisons d'une admiration.
Nous conviant à une passionnante pérégrination, des Philippines à la Corée, de la Norvège au Portugal, du Brésil à la Géorgie, Michel Ciment voudrait faire comprendre l'extraordinaire foisonnement de la modernité cinématographique qu'il a accompagné depuis les années 1960 comme interlocuteur et témoin. Et nous faire partager son amour du cinéma, dans toute sa diversité.
La première moitié du XXe siècle fut une époque de guerres, de destructions et de révolutions qui mirent l'Europe à feu et à sang. De l'explosion du vieux monde en 1914 au nouvel équilibre instauré en 1945, le continent connut des temps de catastrophe et de chaos.
Pour Enzo Traverso, la notion de « guerre civile européenne » permet de rendre compte de cette terrible combinaison de guerre totale sans front ni limites, de guerres civiles locales et de génocides, qui vit aussi l'aff rontement de visions opposées du monde. Dans une ample perspective solidement documentée, il en brosse les principaux traits : le mélange de violence archaïque, de violence administrative froide et de technologie moderne pour anéantir l'ennemi, la brutalisation de populations jetées dans l'exode ou l'exil, le déchaînement émotionnel des confl its entre civils au sein de sociétés déchirées (URSS 1917-1923, Espagne 1936-1939, Résistance 1939-1945) ou encore l'irruption de
la peur et l'eff roi de la mort dans l'esprit des hommes. Restituant également leur place aux protagonistes engagés, il analyse les positions de ces intellectuels de l'entre-deux guerres qui, à partir d'un égal rejet du monde en l'état, optèrent de façon opposée pour le communisme (tels Gramsci ou Benjamin) ou pour la révolution conservatrice (tels Jünger ou Schmitt). Il revient de même sur le combat des militants et résistants antifascistes, sans pour autant esquiver la question des liens avec le stalinisme ou celle de l'aveuglement face au génocide.
Ce livre s'inscrit ainsi contre une relecture de cette période de l'histoire qui, sous couvert d'une critique des horreurs du totalitarisme, tend à rejeter les acteurs, fascistes ou antifascistes, dans le purgatoire indistinct des idéologies, comme si, derrière les victimes, aujourd'hui célébrées, tous les chats du passé étaient gris.
À 42 ans, on n'écrit pas ses mémoires. Cela tombe bien, Le soleil me trace la route, le premier livre de Sandrine Bonnaire, est tout sauf un ouvrage de souvenirs et d'anecdotes sur le beau métier d'actrice.
Le soleil me trace la route a peut-être commencé à s'écrire naturellement il y a une vingtaine d'années, quand Sandrine Bonnaire rencontre le couple de journalistes Gaillac-Morgue pour un portrait destiné à paraître dans un magazine.
Une amitié va naître, une confiance s'installe d'année en année entre ces trois personnes et, comme elle le dit elle- même drôlement, « à mi-parcours », et après avoir abordé la réalisation de Elle s'appelle Sabine, le documentaire consacré à sa soeur, une envie est venue, soudaine, un besoin de profondeur.
Sous la forme d'une conversation très libre, où l'on oublie rapidement les questions pour n'entendre que les réponses, Sandrine Bonnaire, qui d'ordinaire ne s'épanche jamais sur papier glacé, se confie, s'abandonne, au risque de l'incorrection, en préservant sa pudeur et son sourire dans toutes les situations et dans tous les événements.
Le récit de son enfance en banlieue parisienne est un modèle du genre : famille nombreuse, mère et grand-mère fantasques, père ouvrier taiseux et adoré, tout ce petit monde, au bout de quelques pages, par la voix de Sandrine, devient le nôtre. Ainsi, quand elle aborde Pialat ou Sautet, Depardieu ou William Hurt, son premier mari, près de sa fille aînée, elle le fait avec le même ton, la même précision faussement désinvolte, l'air de rien, en donnant le sentiment et surtout la preuve de sa popularité, de son rejet des conventions et des codes intellectuels.
Plus de vingt-cinq ans de carrière pour cette jeune femme qui débutait dans À nos amours à 16 ans, qui envisage aujourd'hui le tournage de son premier film de fiction, une femme libre, sans concessions ni entraves, dont on aimerait suivre la voix et les pas jusqu'au bout de la route.
Je suis pour tout ce qui aide à traverser la nuit est un récit à multiples facettes, un kaléidoscope qui, par petites touches, dresse le portrait d'un homme de quarante ans vivant en France, fils d'immigrés italiens, enfant du rock tout autant que de Magritte ou Laurel et Hardy. Dans le grand catalogue sensible qu'est son récit - une suite de textes aux titres intrigants -, Fabio Viscogliosi convoque avec tendresse ceux avec qui il dialogue depuis toujours et lui permettent d'interroger le monde : saviez-vous que Picasso admirait la fragilité des chauves-souris ? Que Buster Keaton portait des chaussures bien plus grandes que ses pieds ? Que Georges Simenon rêvait d'une belle urne rouge vif pour accueillir ses cendres ? Franck Sinatra, Bob Dylan, Alfred Hitchcock ou Eddie Cochran.
Autant d'hommes illustres qui s'invitent également dans l'univers de l'auteur, ne faisant que passer mais déposant l'épaisseur de leurs mystères ou la singularité de leurs pratiques et de leurs questionnements.
Mais ce qui fait que le livre de Fabio Viscogliosi est extrêmement attachant est la façon dont il évoque aussi l'enfance et la figure des parents dont on comprend qu'ils ont disparu brutalement un jour de printemps. La mère, mais aussi et surtout le père à qui « il donnait souvent la main » sur les chantiers, pour poser un cumulus, fixer un portail, déboucher des toilettes ou souder de la tuyauterie, et avec qui il entretenait une relation profonde et complice.
L'écriture de Fabio Viscogliosi donne à la beauté du geste d'un plombier italien autant de force que celle d'un cinéaste ou d'un peintre de renom.
C'est aussi la disparition et le poids de la perte qui traversent ce livre, emprunt d'humour et de mélancolie.
Questionnement sur l'absurde, la force du lien, la nature du bonheur, le récit de Fabio Viscogliosi est fait des petites choses du quotidien, d'infimes détails révélateurs, montrant toujours l'envers du décor. Et c'est ainsi que le lecteur prend une place centrale dans ce texte, parce que Je suis pour tout ce qui aide à traverser la nuit parle de lui, avec des mots justes et un style délicat emprunt de pudeur, de sa propre traversée, de ses jours et de sa nuit.
Pour l'anthropologue François Laplantine, découvrir Tokyo, c'est d'abord se défaire des images et idées préconçues, se laisser surprendre, accueillir les émotions et observer la scène urbaine telle qu'elle se livre et s'expose.
Attentif aux transformations du paysage citadin, aux attitudes corporelles des passants, aux modes vestimentaires des adolescents, aux flux et réseaux de circulation, à la signalétique ou aux formes esthétiques, il décrit avec un sens aigu du détail sensible, un lieu perpétuellement changeant. Un espace dans lequel la vie sociale apparaît également fluctuante, ou rien n'est permanent, ni univoque. La nature, qui est à l'état brut un péril menaçant, est apprivoisée et célébrée.
L'hyperconsommation, bâtie dans une culture de la méditation, est aussi tempérée par une retenue venue du bouddhisme. Et tandis que le capitalisme affiche sa logique de la performance, les comportements individuels ont souvent quelque chose de flou, de rêveur, d'indécis. D'où cette impression de fluidité, de flottement décontracté. Mais n'y aurait-il pas un envers du décor ? La littérature, et plus encore le cinéma, donnent en effet une autre vision de la ville et de la société japonaises, plus âpre, plus sombre ou plus angoissée, entre l'éclat de la révolte et la hantise de la disparition.
Confronter les deux, dans cet étonnant parcours, tout à la fois visuel, émotionnel et réflexif, c'est mettre le regard et la pensée à l'épreuve.
Créée dans Le Nouvel Observateur en 1964, la femme assise au nez énorme et aux cheveux raides a durant dix ans réjoui les lecteurs avec ses répliques déconcertantes.
Tour à tour solitaire et rêveuse, méchante ou attachante, elle converse avec un poulet, un escargot, un rat, ou une fillette faussement naïve et délurée. Les personnages inattendus et les situations insolites donnent à ces courtes scènes un ton poétique et absurde qui se démarque de la bande dessinée de l'époque. Souvent intemporel et elliptique, cet « humour du presque rien » comme l'écrivit Vialatte dans une de ses chroniques de La Montagne dresse en quelques traits un tableau féroce de la nature humaine.
Uderzo se raconte et c'est la première fois.
Il raconte sa vie, son « oeuvre », mais à sa façon tendre et humoristique avec un sens du récit et un don d'observation qui surprendront ses millions de lecteurs.Ses origines italiennes, l'arrivée de ses parents en France à la fin du premier quart du siècle dernier, ses premiers pas à Clichy-sous-Bois en banlieue parisienne, sa rencontre avec Ada, le grand amour de son existence qui deviendra sa femme et puis, bien sûr et surtout, ses débuts et ses succès dans le métier du crayon : Albert Uderzo est certainement l'un des dessinateurs vivants le plus connu dans le monde.René Goscinny devient son frère de coeur et son éternel complice : ensemble, ils vont créer et imaginer les aventures d'Astérix. Inconsolable après la disparition de son partenaire-écrivain, Albert Uderzo réussit avec force et talent à inventer et à dessiner plusieurs dizaines d'albums, c'est la création des Éditions Albert-René, ces deux prénoms inséparables qui marquent à jamais la bande dessinée.Sous la plume alerte d'Uderzo, on suivra la naissance du magazine Pilote, la sortie et la création des premiers dessins animés au cinéma tirés des albums d'Astérix et Obélix. On s'étonnera de croiser autant de chefs d'État que de grands de ce monde. À croire que personne n'aura mieux incarné l'esprit français, sinon gaulois, du cher Astérix, le plus petit des grands héros de légende.
Ce livre n'est pas un mode d'emploi des films de Michael Haneke. Fruit de cinquante heures d'entretien échelonnées sur deux années entre Paris et Vienne, ce livre, illustré d'une centaine de photos rares ou inédites, permet au réalisateur de Funny Games et du Ruban blanc d'exprimer sa conception du septième art et sa perception du monde contemporain.Face à Michel Cieutat et Philippe Rouyer, deux critiques de la revue de cinéma Positif, Michael Haneke revient sur ses années de jeunesse et ses mises en scène au théâtre avant d'évoquer, film par film, son travail à la télévision et au cinéma, de ses débuts en 1974 jusqu'à Amour qui sortira en salles cet automne.Au gré d'échanges libres et passionnés, anecdotes, récits et secrets sur l'art de faire un film se succèdent pour dégager l'image d'un créateur singulier, perfectionniste et plein d'humour. Voici le livre attendu par les cinéphiles sur ce grand cinéaste qu'est Michael Haneke.
Les blogs ont envahi le web. Beaucoup disparaissent chaque jour faute de visiteurs, mais certains jouissent d'une visibilité et d'une fréquentation exceptionnelles qui en font un véritable phénomène de société. En marge des médias traditionnels, les concurrençant de plus en plus souvent, ils sont devenus incontournables dans plusieurs domaines, que ce soit la mode, la cuisine ou même la chronique sociale ou politique. C'est un changement complet dans le tissu social qu'ils indiquent..
Mais on ne sait pas vraiment qui sont les blogueuses et les blogueurs. Pour quelques-uns devenus réellement célèbres dans la sphère publique, l'immense majorité demeure anonyme alors qu'ils reçoivent sur leur blog la visite quotidienne de milliers d'internautes. Soit qu'ils n'indiquent qu'un pseudo, soit qu'ils apparaissent sous leur vrai nom, on ne les voit pas, on ne les entend pas ou peu à la télé ou à la radio.
Anna Sam fait partie des rares que l'aventure du blog a conduit à sortir de l'ombre du web. Titulaire d'un DEA de Lettres et travaillant comme caissière dans un hypermarché, elle a tenu un blog très fréquenté racontant son expérience quotidienne de la grande distribution. S'en est suivi la publication d'un livre, Les tribulations d'une caissière, qui fut un succès.
Anna Sam a eu l'idée de partir à la découverte des blogueurs, cette communauté à part et de plus en plus influente, pour savoir qui ils sont, comment ils gèrent leur activité qui s'ajoute souvent à leur « vrai » métier, comment la notoriété sur le web a transformé leur vie, etc.
En une série de portraits vifs et enjoués, elle nous emmène dans un tour de France insolite, jamais entrepris.