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«Tu veux ma mort, poisson, pensa le vieux. C'est ton droit. Camarade, je n'ai jamais rien vu de plus grand, ni de plus noble, ni de plus calme, ni de plus beau que toi. Allez, vas-y, tue-moi. Ça m'est égal lequel de nous deux qui tue l'autre.
Qu'est-ce que je raconte ? pensa-t-il. Voilà que je déraille. Faut garder la tête froide. Garde la tête froide et endure ton mal comme un homme. Ou comme un poisson.»
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«Les deux hommes levèrent les yeux car le rectangle de soleil de la porte s'était masqué. Debout, une jeune femme regardait dans la chambre. Elle avait de grosses lèvres enduites de rouge, et des yeux très écartés fortement maquillés. Ses ongles étaient rouges. Ses cheveux pendaient en grappes bouclées, comme des petites saucisses. Elle portait une robe de maison en coton, et des mules rouges, ornées de petits bouquets de plumes d'autruche rouges.»
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« Avec l'arrivée de Neal a commencé cette partie de ma vie qu'on pourrait appeler ma vie sur la route. [...] Neal, c'est le type idéal, pour la route, parce que lui, il y est né, sur la route... » Neal Cassady, chauffard génial, prophète gigolo à la bisexualité triomphale, pique-assiette inspiré et vagabond mystique, est assurément la plus grande rencontre de Jack Kerouac, avec Allen Ginsberg et William Burroughs. La virée, dans sa bande originale : un long ruban de papier, analogue à celui de la route, sur lequel l'auteur a crépité son texte sans s'arrêter, page unique, paragraphe unique. Aujourd'hui, voici qu'on peut lire ces chants de l'innocence et de l'expérience à la fois, dans leurs accents libertaires et leur lyrisme vibrant ; aujourd'hui on peut entendre dans ses pulsations d'origine, le verbe de Kerouac, avec ses syncopes et ses envolées, long comme une phrase de sax ténor dans le noir. Telle est la route, fête mobile, traversées incessantes de la nuit américaine, célébration de l'éphémère.
« Quand tout le monde sera mort », a écrit Ginsberg, « le roman sera publié dans toute sa folie. » Dont acte. (Josée Kamoun)
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Kath, Ruth et Tommy ont été élèves à Hailsham dans les années quatre-vingt-dix ; une école idyllique, nichée dans la campagne anglaise, où les enfants étaient protégés du monde extérieur et élevés dans l'idée qu'ils étaient des êtres à part, que leur bien-être personnel était essentiel, non seulement pour eux-mêmes, mais pour la société dans laquelle ils entreraient un jour. Mais pour quelles raisons les avait-on réunis là ? Bien des années plus tard, Kath s'autorise enfin à céder aux appels de la mémoire et tente de trouver un sens à leur passé commun. Avec Ruth et Tommy, elle prend peu à peu conscience que leur enfance apparemment heureuse n'a cessé de les hanter, au point de frelater leurs vies d'adultes.
Kazuo Ishiguro traite de sujets qui nous touchent de près aujourd'hui : la perte de l'innocence, l'importance de la mémoire, ce qu'une personne est prête à donner, la valeur qu'elle accorde à autrui, la marque qu'elle pourra laisser.
Ce roman vertigineux, porté par la grâce, raconte une histoire d'humanité, de conscience et d'amour dans l'Angleterre contemporaine. Ce chef-d'oeuvre d'anticipation est appelé à devenir le classique de nos vies fragiles.
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Rufus Scott n'en pouvait plus de vivre dans le monde cruel et implacable des Blancs, humilié, abandonné de tous, écrasé par le poids d'une cité inhumaine. Par une nuit froide de novembre, il est allé s'engloutir à jamais dans l'eau glacée du fleuve. Ce drame est le point de départ d'une oeuvre émouvante, violente et passionnée dont les personnages, à la recherche d'eux-mêmes et du bonheur, tentent désespérément de renverser les barrières de la ségrégation raciale et des conventions bourgeoises. Dans ce livre inoubliable, James Baldwin s'est affirmé une fois de plus comme l'un des porte-parole les plus brillants et les plus éloquents de la minorité noire aux États-Unis.
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Le maccarthysme a beau déferler sur l'Amérique au tournant des années cinquante, Ira Ringold se croit à l'abri de la chasse aux sorcières. Non seulement parce que son appartenance au Parti communiste est ignorée même de ses amis, mais surtout parce que l'enfant des quartiers pauvres de Newark, l'ancien terrassier au lourd passé, s'est réinventé en Iron Linn, vedette de la radio, idéale réincarnation de Lincoln, et heureux époux de Eve Frame, ex-star du muet. Mais c'est compter sans la pression du pouvoir, sans les aléas du désir et de la jalousie, sans la part d'ombre que cachent les êtres les plus chers. Car si Ira a changé d'identité, Eve elle-même a quelque chose à cacher. Et lorsqu'une politique dévoyée contamine jusqu'à la sphère intime, les masques tombent et la trahison affecte, au-delà d'un couple, une société tout entière. Ne reste alors aux témoins impuissants, le frère d'Ira et son disciple fervent, le jeune Nathan Zuckerman, qu'à garder en mémoire ces trajectoires brisées, avant enfin, au soir de leur vie, de faire toute la lumière sur une page infâme de l'Amérique.À l'instar de Pastorale américaine, J'ai épousé un communiste rend justice à ces individus détruits par la tourmente des événements et décrit avec une rare puissance comment l'Histoire ébranle la trame même de nos existences.
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Rosamond vient de mourir, mais sa voix résonne encore, dans une confession enregistrée, adressée à la mystérieuse Imogen.
S'appuyant sur vingt photos soigneusement choisies, elle laisse libre cours à ses souvenirs et raconte, des années quarante à aujourd'hui, l'histoire de trois générations de femmes, liées par le désir, l'enfance perdue et quelques lieux magiques. Et de son récit douloureux et intense naît une question, lancinante : y a-t-il une logique qui préside à ces existences? Tout Jonathan Coe est là : la virtuosité de la construction, le don d'inscrire l'intime dans l'Histoire, l'obsession des coïncidences qui font osciller nos vies entre hasard et destin.
Et s'il délaisse cette fois le masque de la comédie, il nous offre du même coup son roman le plus grave et le plus poignant.
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Le peuple du blues ; la musique noire dans l'Amérique blanche
LeRoi Jones
- Folio
- Folio
- 14 Octobre 1997
- 9782070403448
Esclave importé d'Afrique, objet brusquement plongé dans une société puritaine et rationaliste, le Noir n'a pas d'âme aux yeux des meilleurs chrétiens. Il s'en fait une en la chantant. Les autres arts n'ont pas survécu à la déportation. Mais la musique renaît d'elle-même, infatigablement. Et, de la mélopée qui couvre les champs de coton aux trompettes les plus célèbres de Harlem, ses rythmes successifs racontent l'histoire du peuple noir aux États-Unis.Le peuple du blues est un témoignage et un essai. C'est le premier livre sur le jazz d'un écrivain noir qui fut hier l'un des dandys les plus en vue de Greenwich Village et qui est, par la plume et l'action, profondément engagé dans la révolution noire.
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Pourquoi une jeune femme et un adolescent entraînent-ils le sage indien Sitka Charley dans une course folle et meurtrière sur la piste des soleils ? Quels sommets peut atteindre le sang-froid d'une Anglaise lorsque l'un de ses compagnons massacre ses associés pour s'approprier leur or ? Qui est cet homme venu du Klondike ? Est-il le vrai maître de Wolf, le chien loup, que Madge et Irvine ont eu tant de mal à apprivoiser ? Dans les plaines glacées d'Alaska, sur les traces des chercheurs d'or, l'auteur de L'appel de la forêt nous fait pénétrer dans un univers d'hommes rudes et solitaires.
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« Jadis il y avait des Noirs, les pauvres diables, qui voulaient être blancs. Maintenant il y a un Blanc, pauvre diable, qui se revendique noir. Il s'agit du même secret. » Avec ces nouvelles publiées dans l'Afrique du Sud des années 2000, Nadine Gordimer explore les zones d'ombre de la comédie sociale. Un professeur d'université, ancien militant, décontenancé par les luttes de l'après-apartheid, part en quête des traces de son arrière-grand-père, négociant en diamants. Une femme frivole manifeste contre toute attente des talents d'aventurière durant la Seconde Guerre mondiale. Un perroquet, aux allures inoffensives, devient la mémoire de l'histoire. Autant de secrets révélés, de souffrances qui prennent, sous la plume tchékhovienne de Nadine Gordimer, un caractère universel.