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Romans & Nouvelles
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J'ai voulu y croire, j'ai voulu rêver que le royaume de la littérature m'accueillerait comme n'importe lequel des orphelins qui y trouvent refuge, mais même à travers l'art, on ne peut pas sortir vainqueur de l'abjection. La littérature ne m'a pas sauvée. Je ne suis pas sauvée.
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À vingt-cinq ans, après une séparation non souhaitée et un séjour en prison, Aymeric, le narrateur, essaie de reprendre contact avec le monde extérieur. À l'occasion d'un concert, il retrouve Florence avec qui il a travaillé quelques années plus tôt. Florence est plus âgée, elle a maintenant quarante ans.
Elle est enceinte de six mois et célibataire.
Jim va naître. Aymeric assiste à la naissance de l'enfant, et durant les premières années de sa vie, il s'investit auprès de lui comme s'il était son père. D'ailleurs, Jim lui-même pense être le fils d'Aymeric.
Ils vivent tous les trois dans un climat harmonieux, en pleine nature, entre vastes combes et forêts d'épicéas.
Jusqu'au jour où Christophe, le père biologique du garçon, réapparaît.
La relation entre Aymeric et Jim, l'enfant de Florence, est le coeur de l'intrigue. C'est un roman sur la paternité. Aymeric sera séparé de Jim. Il va souffrir d'un arrachement face auquel il ne peut rien.
Mais se donne-t-il vraiment les moyens de s'en sortir ? Aymeric multiplie les contrats précaires dans la grande distribution, les usines de plasturgie ou la restauration rapide. Plus tard, il est même photographe de mariage. Une grande partie de l'histoire se déroule à Lyon. Jusqu'au bout, Aymeric reste obsédé par cet enfant qu'il a vu naître et grandir, et qui lui a été enlevé, avec lequel il ne sait pas toujours observer la bonne distance, ni occuper la bonne place.
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Qu'est-ce qu'un bébé ?
Pourquoi si peu de bébés dans la littérature ?
Que faire des discours qui les entourent ?
Pourquoi dit-on « bébé » et pas « le bébé » ?
Qu'est-ce qu'une mère ? Et pourquoi les femmes plutôt que les hommes ?
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« Aujourd'hui, Toni a vingt ans. Elle se regarde dans la glace. J'ai vingt ans. Elle n'a pas l'impression d'avoir vingt ans. C'est son anniversaire et c'est jour de match. ».
C'est l'histoire de Toni. Elle se lève un matin, s'habille, déjeune, ferme la porte et s'en va pour la journée. La journée de son anniversaire et d'un match de foot. Le match de son équipe, la sienne, celle qu'elle aime, qu'elle suit, celle à laquelle elle pense à chaque moment de son errance quotidienne. Ce soir, c'est match et toute la journée est une attente. Toute la journée est une projection de son entrée dans le stade, son entrée dans la tribune où déjà les supporters chantent son arrivée. Le tambour, l'épaisseur des fumigènes, la foule de tous ces inconnus. C'est dans cette tribune remplie d'hommes qu'elle trouvera sinon une place, du moins un espace où vivre pour un temps. Parce que la tribune est à la fois un espace qui n'imagine pas une présence féminine et à la fois un espace hétérogène, multiple, indéfinissable. C'est pour cela que Toni est un personnage qui ne veut pas se définir. Elle est entre première personne et troisième personne du singulier, entre deux âges, entre deux temporalités, entre existence et disparition, entre marche décisive et errance sans fond, entre rêve et conscience, entre tumulte et silence, entre femme et homme.
Cette narration, à l'apparence minimaliste, est tendue comme un drame. Shane Haddad invente une voix, dans une adresse directe presque sans interruption, pour faire apparaître le portrait d'une jeune femme insoumise et perdue, banale et porteuse d'une colère intime qui traverse le corps féminin.
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Bye Bye Babylone est le premier livre de Lamia Ziadé, avant ses deux succès chez P.O.L : Ô nuit, ô mes yeux (2015), et Ma très grande mélancolie arabe (2017). Cette nouvelle édition, dans un nouveau format, est en réalité un nouveau livre, une version longue comme l'on dit au cinéma. Avec de nombreux nouveaux dessins inédits (une cinquantaire de nouveaux dessins), un texte entièrement revu et augmenté.
Beyrouth 1975-1979 : une petite fille observe, raconte l'avancée imparable d'un conflit qui va rava- ger la Babylone chatoyante qui l'a vue naître.
« Dans ce livre il y a Beyrouth, en feu, en flammes, en étincelles, en explosions, dans le noir absolu, il y a Beyrouth qui brille. Il y a moi et mon petit frère, il y a des miliciens et des miliciennes...
Il y a le magasin de mon grand-père et le foulard en soie de ma grand-mère, la Nivéa de ma nounou et le Petzi de Walid.
Il y a des cinémas en feu, le Roxy, le Radio City, le Dunia, l'Empire, le Rivoli, et des hôtels en flammes, le Palm Beach, le Vendôme, le St Georges, le Phoenicia, l'Alcazar.
Dans ce livre, il y a des chewing gums et des kalachnikov, des bonbons, des chocolats, des barbe-à-papas, il y a des bazookas, des M16, des mortiers, des obus, des missiles, des grenades... » -
Rien de plus tristement banal, en principe, que ce que raconte ce livre puisqu'il y est question des derniers jours d'une mère, de son agonie, telle que l'ont vécue ses enfants. Mais cette histoire n'est pas seulement faite de mots - d'ailleurs justement choisis, pleins de pudeur -, elle est aussi faite d'images. Sigolène Prébois a mis tout son grand talent de dessinatrice au service d'une émotion filiale exprimée avec délicatesse. Sans doute parce que ses dessins relèvent d'un imaginaire encore très relié à l'enfance, plein de candeur, de gravité, d'humour aussi. Ainsi la simplicité du dessin rend la moindre variation, le moindre tremblement de plume intensément dramatique. Ainsi, à la justesse du dessin correspond le choix si juste des moments racontés, significatifs, exemplaires, comme vus par un enfant lucide qui regarde et comprend ce qui se passe et qui, surtout, ressent et nous fait ressentir quel amour lie chacun à chacun et à tous à ces moments-là, précisément.
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« J'ai écrit Bodo après une bonne dizaine de voyages ou séjours de travail (des chantiers de théâtre) en Afrique : Bénin, Burkina Faso, Niger, Afrique du Sud, Namibie, Madagascar, Côte d'Ivoire.
Plus qu'ailleurs, je me suis toujours senti - non pas chez moi, oh la la, surtout pas ! - mais dans mon élément, en Afrique.
C'est quoi, mon élément ?
La langue française, quelles qu'en soient les raisons, y est active. Les hommes y jouissent et y souffrent à peine différemment qu'ici. Je suis un voyageur qui cherche à voir les ressemblances.
Pour lire Bodo, il y a des choses à savoir que, d'ailleurs, on apprend en lisant le roman :
- que le wassan kara est une fête théâtrale dans la population haoussa de Zinder, au Niger. Une sorte de carnaval. Il s'agit de représenter les événements politiques, avec les personnalités officielles du moment en les faisant jouer par des monsieur-tout-le-monde qui en sont les sosies. C'est ainsi qu'un colonisé tint le rôle de Baudot le colon, à la fin des années quarante et qu'il lui prit son nom, de la même façon que celui qui joue Kadhafi, on l'appellera toute sa vie Khadafi.
- que Baudot le colon est, aujourd'hui au Niger, une figure quasi mythologique, à cause d'un grand poème du griot Dan Alalo, dont le texte est traduit au coeur du roman - que de Gaulle, en 1958, a volé aux nigériens l'expression du« non » au referendum qui risquait fort d'être majoritaire.
Le roman promène son miroir stendhalien au milieu de personnages et de lieux africains, dans cette période charnière de la deuxième moitié du XXe siècle : l'administration coloniale française, ébranlée, divisée, par la défaite de 40 et la guerre ; les guerres coloniales (on fait un crochet par la guerre d'Indochine) et la décolonisation apparente ; les débuts difficiles de l'indépendance.
Baudot aura été le colon de Bodo, lui transmettant son nom et une certaine idée de ce qu'est le travail. Bodo le père transmet aussi des choses à Bodo le fils et Bodo le fils à Bodo le fils-fils.
Et puis, importance égale, les femmes aussi transmettent. » À quoi nous ajouterons que, outre la profonde et communicative empathie pour l'Afrique et les Africains qui se dégage de ce roman basé sur des faits réels, il convient d'en souligner le caractère foisonnant, drôle, imprévisible : éminemment romanesque, justement, et ample au point d'atteindre à la fresque.
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J'ouvre un dossier rassemblé par mon père.
Il souhaitait écrire (il ne le fera pas) l'histoire d'un crime : sa mère a lavé naguère le sang des draps oú s'égoutta l'égorgée mona. j'essaie à mon tour. je n'y arrive pas. l'écriture repousse l'échéance du crime. le livre grossit d'être ce repoussoir. ça prend une journée, de laudes à complies : diversions, digressions, cauchemars pour rire, pseudo-prémonitions, ruminations en stagnation, péripéties moches.
L'enfance, au galop. vues sur sites chromos. passages d'accessoires et de personnages : pinceaux, balayettes, poules, vaches, cochons, vélos, 2 cv, hyènes et fromages, untels et quidams, coquins et lascars. même louis guilloux, rik van steenbergen et louison bobet. plantée au milieu : grand-mère, totem volubile des haines et des amours. puis, vite fait, à vêpres, le crime : trochon tue mona. et grand-mère est morte : fin du jour tragique.
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" hier, j'étais né ; demain, je meurs ", souffle la voix qui sort du lit d'agonie.
entre cet hier et ce demain : une vie, celle du père. qui raconte cette vie est qui entendit murmurer la voix. scènes, vignettes, tracés d'émotions, poussées d'interprétation, visions en vitesse, conversions bouffonnes. temps : une demi-heure en gros, à vélo. espace : deux kilomètres. décor : bretagne, années 1950. fond d'histoire : la guerre d'indochine, l'affaire henri martin, budapest 1956, les communistes, andré marty, thorez, staline.
la chienne du monde parle. le monde aboie fort. on file pas chronique, engrène pas annales en ordre de maillons : on mixe, on bricole, on pétrit sa boule avec du déchet de biomachin ou de chronotruc. et puis : roule cette boule, enroule les cadences, enchaîne véloce - et va la musique !.