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Cornelius
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David, héros et narrateur de l'histoire, est un jeune homme qui oscille entre la fin de l'adolescence et les prémices de l'âge adulte. Pressé de quit- ter l'un et réticent à entrer dans l'autre, il occupe son temps à s'ennuyer, relisant entre deux conquêtes féminines insatisfaisantes un recueil de bande dessinée réalisé 30 ans plus tôt par le père qu'il n'a jamais connu. Cette atti- tude vole en éclats le jour où il croise la route de Wanda. Ce qui prenait la tournure d'un récit introspectif bascule alors peu à peu dans le cauchemar :
Un inconnu tente de l'assassiner, des gens meurent ou disparaissent mysté- rieusement, une guerre bactériologique éclate dans le lointain... et plus rien ni personne ne peut garantir que le monde est ce qu'il paraît être.
Mêlant observation pointue des sentiment et ambiances à la limite du fantastique, Clowes dresse un époustouflant portrait de l'adolescence en quête d'identité et signe un véritable chef-d'oeuvre.
Publié dans son pays par un éditeur de littérature au même titre que les ouvrages d'écrivains contemporains, ce livre a été salué par la critique comme la preuve (enfin !) que la bande dessinée était une écriture à part entière. Cette nouvelle édition que nous proposons, intègre désormais les cases en couleur présentes dans l'édition originale. L'album sera cartonné avec un dos toilé puis proposé en avant-première au Festival d'Angoulême en présence de Daniel Clowes.
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Mitchum constitue une aventure artistique aussi fascinante qu'originale, qui permet à Blutch d'explorer les nombreuses pistes que lui ouvre la virtuosité de son trait. Libre d'inventer comme d'enfreindre ses propres règles, il y esquive les pièges pour laisser la seule émotion guider sa main.
Entièrement dédiées au geste et au plaisir de raconter, ces pages sont un miracle d'épure et d'équilibre. Interrogeant sous différents axes les thèmes du regard, de l'artiste et du modèle, Blutch capte avec sensualité les chassés-croisés sentimentaux ou les visions nocturnes angoissantes.
Les images qui surgissent de ces fulgurantes improvisations sont une plongée sans carte ni boussole au coeur d'un univers intime et onirique en perpétuelle mutation.
Cette intégrale de Mitchum compile en un volume les cinq « comix » initialement parus chez Cornélius dans les années 90, en les enrichissants de nombreuses pages et dessins inédits. Une occasion privilégiée de voir la bande dessinée en mouvement et de revivre une performance qui aura marquée autant les esprits que son auteur lui-même.
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Dissimulé derrière les bandelettes qui ont fait de lui une momie, Emet s'anime peu à peu. Ses mains agrippent lentement les lambeaux de tissus autour de son visage, libérant progressivement sa vision. Sur la table devant lui, il découvre un miroir, dans lequel se reflète l'image de quelqu'un qu'il ne connaît pas. Au même instant, dans une des salles de l'hôpital où elle exerce, le Professeur Loew apprend son licenciement et quitte son laboratoire sans un dernier regard.
Au croisement de Mary Shelley et Gustav Meyrink, Tes yeux ont vu s'inspire de la figure du Golem pour mieux interroger la fugacité des choses. Fini le savant fou à l'ego surdimensionné qui rit comme un damné en levant les mains au ciel. Fini aussi l'image de la créature brutale au front bas qui ne sait pas articuler deux mots. Ici, la relation complexe qui unit les deux personnages réveille notre rapport à l'autre en appréhendant des sentiments profonds de réciprocité, de dépendance et de solitude.
Dans cette lutte pour l'apprentissage de tous les instants, où l'obsolescence du corps semble irrémédiable, la science suscite de nouvelles questions sans en fournir les solutions. La réponse est peut-être là, entrelacée dans une succession de cases, cachée entre les lignes du dessin, au carrefour d'une histoire qui nous rappelle que rien n'est éternel.
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En 1989, le jeune Daniel Clowes crache sa frustration au visage de l'Amé- rique conformiste en une série de « krazy comics », publiés dans les pages de son magazine Eightball entre les épisode de Comme un gant de velours pris dans la fonte ou Ghost world.
La trentaine de courtes histoires rassemblées ici sous le titre Eightball, témoigne de la versatilité d'un artiste qui passe de la satire sociale à la blague potache, de l'anecdote absurde à l'étude psychologique, en s'of- frant, au passage, le luxe de détourner l'imagerie et les codes des comics.
La satire est réjouissante, renversant pêle-mêle intellectuels et sportifs, artistes et prolos, chrétiens et satanistes, hippies et puritains. L'auteur place cette anthologie sous la protection dérisoire d'une icône des années 50, la Magic 8 Ball, gadget créé par Mattel en 1946, et invite le lecteur à « une orgie de mépris, de vengeance, d'abattement, de désespoir et de perver- sion sexuelle ».
Épuisée depuis cinq ans, cette édition augmentée intègre de nouvelles histoires totalement inédites. Le livre est proposé pour la première fois en grand format (cartonné) avec une couverture originale. Ouvrage culte pour tous ses fans, Eightball est considéré comme l'un des plus grand comic book de la fin du XXe siècle.
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Qui sont ces personnages que l'on voit hanter les décors de Nicolas de Crécy ?
Que font-ils lorsqu'ils ne sont pas occupés à nourrir une histoire ? À quoi pensent- ils ? Et qu'est-ce qui les anime ?
Autant de récits et de destinées que ce petit livre déroule sous nos yeux en faisant passer les figurants du second au premier plan.
Les tubes de colle amoureux partent en congé, Fifi la dragonne vit des aventures sensuels au parfum de steaks grillés et le général en pré-retraite profite de ses permissions pour rendre jaloux le gendarme électronique au volant de sa rutilante jaguar.
Recueil drolatique mêlant le ton de la fable à celui de la comptine, Des gens bizarres voit Nicolas de Crécy explorer un humour pince-sans-rire que n'aurait pas renié Alphonse Allais et Alexandre Vialatte.
Cornélius propose pour cette réédition un livre à la fabrication luxueuse et pleine de mystère, pour un auteur rare, élégant et délicat. Un livre à déguster comme un bon verre de Beaujolais : bien frais.
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Stroppy travaille dans une usine de traitement de « villageois » télécommandés.
Il passe ses journées à visser des cerveaux artificielles sur de petits hommes jaunes afin de les transformer en assistants de sécurité et futurs employés de Monsieur Moustache, son patron. Lorsqu'il se fait virer à cause de Sean, un énergumène entièrement dévoué à la cause du mystique groupe de musique The All-stars Schnauzer band, ses ennuis commencent.
Marc Bell nous entraîne dans un tourbillon coloré, rempli de jeux de mots, d'onomatopées et de clins d'oeil à ses précédentes oeuvres. Il multiplie ainsi les aller-retours entre son activité de dessinateur et celle d'artiste contemporain, induisant plusieurs niveaux de lecture dans une même image. Avec humour, l'auteur développe une kyrielle de personnages improbables et aborde progressivement des thèmes plus sérieux tels que l'autorité, le pouvoir de l'argent et la répression.
Son style graphique puise ses sources dans le collage et l'art populaire, donnant lieu à un assemblage unique proche de l'imagerie cartoon. Il signe ici une de ses bandes dessinées les plus aboutie et les plus accessible.
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Gus Bofa range la bibliophilie, avec le sadomasochisme, au nombre « des déformations mentales, des voluptés parfaitement localisées et réglées, où l'orgasme se produit selon des rites précis. » Ce livre, initialement sorti à 360 exemplaires, est un recueil de courts contes illustrés et écrits par Bofa. Un dessin par conte, cela peut sembler peu, mais Bofa a poussé le génie en limitant ses histoires à deux ou trois paragraphes, quand ce n'est pas à quelques phrases. Grâce à ses illustrations au bord de l'esquisse, ses textes lapidaires ouvrent des perspectives imaginaires à partir d'un point de départ toujours situé entre l'absurde et le fantaisiste. Un univers décalé, poétique et fantastique dans lequel Bofa encourage son lecteur à prendre le chemin de la liberté, à se défaire du carcan social quitte à passer pour un fou, un excentrique aux yeux du monde. Ce livre extrêmement personnel dont la préface fait entrevoir toute la part autobiographique est un premier contact pour le lecteur qui ne connaîtrait pas encore le Gus Bofa de Malaise (Cornélius).