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Denoël
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Après avoir exploré dans Fun Home et C'est toi ma maman ? les figures complexes de son père et de sa mère, c'est à la recherche d'elle même qu'Alison part avec ce nouvel ouvrage. Et où mieux se trouver que dans cette passion pour les sports violents, ineptes ou dangereux qui la pousse depuis l'enfance vers les derniers modèles de sneakers, tatamis, skis de fond, moutain bikes et autres instruments de torture ? Mais plus Alison se cultive physiquement, plus sa psyché semble lui faire obstacle. C'est donc du côté des philosophies orientales et des poètes romantiques et transcendantalistes des siècles passés, de Coleridge à Jack Kerouac, que notre exploratrice traque l'illumination. En artiste virtuose et athlète qui-ne-rajeunit-pas, elle parvient à la conclusion que le secret de la force surhumaine ne réside pas dans la vie au grand air et les abdos en plaquette de chocolat, mais plutôt dans le fait d'accepter sa dépendance aux autres, cruciale à la survie mentale. Comme dans toute son oeuvre, humour, culture, introspection et profondeur de vue entrent en fusion pour faire de ce Secret de la force surhumaine une pierre de plus dans le jardin zen d'Alison Bechdel et une nouvelle pépite du roman graphique.
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Le ciel dans la tête
Sergio Garcia Sanchez, Antonio Altarriba
- Denoël
- Denoel Graphic
- 20 Septembre 2023
- 9782207164860
Des mines du Kivu aux mirages de l'Europe, Nivek, l'enfant soldat, arraché aux griffes de la misère par l'appel d'une vie meilleure, traverse une Afrique magique et tragique, d'une violence et d'une beauté à couper le souffle. Les épreuves de ce voyage initiatique le préparent aux périls de la Méditerranée, mais pas aux déconvenues qui l'attendent sur sa rive privilégiée. À l'ombre de Cervantès et de Mark Twain, un récit épique porté par les visions hallucinées d'Altarriba et les images somptueuses de Sergio Garcia.
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La loi très restrictive de Floride interdit à tout individu condamné pour délit sexuel de vivre à moins de 1000 pieds d'un endroit où étudient ou jouent des enfants. C'est ce qui fait de Contrition Village un terrible ghetto de pédocriminels, violeurs et harceleurs. Et, forcément, quand une mort bizarre par immolation frappe l'un de ses résidents, l'enquête ne peut prendre qu'un tour de plus en plus noir à mesure qu'elle s'enfonce dans les ténèbres d'une Amérique hantée par le péché.
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Yum Yum Book ou Livre Miam-Miam de l'amour cannibale est le tout premier ouvrage de Robert Crumb (Fritz the Cat, Mister Natural), le père fondateur de l'underground américain, l'un des plus grands artistes vivants de notre temps. Dessiné en 1963 dans le seul but de séduire la future Madame Crumb, il constitue un objet mythique pour les fans du Maître et un merveilleux grimoire à l'usage des amoureux de tous âges.
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L'épopée espagnole ; intégrale
Antonio Altarriba, Kim
- Denoël
- Denoel Graphic
- 24 Mars 2021
- 9782207162835
Préface de Viviane Alary
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Kirt Dorell est un homme d'affaires cynique et sans illusions, mais toujours habité par la fièvre du deal. Sa passion d'enfance pour le Monopoly ne l'a jamais quitté:«Ce besoin de gagner, d'en avoir plus, de voir qu'il ne reste presque plus de billets dans la banque...» Alors, c'est business à fond la caisse, à n'importe quel prix, y compris avec des E.T. aux emportements dangereux. Parce qu'il est malin, Kirt sait que le lucre, comme l'adultère, est un vice mortel qui peut mener un homme à la perdition, à la folie et à la mort... En ce qui concerne la folie, il y a des professionnels pour ça, mais quand le psy devient accro aux confessions de son patient, la dépendance menace tout l'édifice. Il reste, histoire de tromper l'ennui, le repli sur les paradis terrestres dont la fortune est le sésame, avec quelques clones de soi et une compagne de synthèse programmée pour n'aimer que vous. Encore faudrait-il que le psy ne prenne pas trop ses aises dans le petit Éden où Kirt a préparé sa retraite...
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César et Alexandre, deux losers magnifiques, et le clébard sans nom qui leur colle au train, sur la piste d'un accident maquillé en meurtre maquillé en suicide (pas forcément dans cet ordre). Une virée funky entre Twin Peaks et Bukowski dans une Amérique périurbaine préapocalyptique sous l'oeil impavide et miséricordieux du dieu Elvis...
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En 1961, John F. Kennedy devient le 35? président des États-Unis. Décidé à endiguer le communisme en Asie, il lance le Projet Beef-Up, destiné à renforcer l'aide militaire américaine au Sud-Vietnam. C'est dans ce contexte que Marcelino Truong et sa famille arrivent à Saigon. Sa mère est malouine, son père vietnamien. Directeur de l'agence Vietnam-Press, Truong Buu Khanh fréquente le palais de l'Indépendance où il fait office d'interprète auprès du président Ngô Dinh Diêm, chef d'un régime autoritaire pris dans ses contradictions, entre nationalisme, rejet du passé colonial, influence chrétienne et antimarxisme virulent. Fasciné par l'armement lourd débarqué des gros porteurs US, par la multiplication des attentats et des coups d'État, Marcelino pose un regard d'enfant sur cette guerre en train de naître qui ressemble à un jeu, une si jolie petite guerre d'une forme inconnue, où l'opinion mondiale prendra toute sa part. Mêlant l'histoire familiale à la grande Histoire, il brosse un portrait intime de Saigon, redonne vie à une époque et à des événements qui ont fait basculer le cours du monde et réussit un roman graphique palpitant, où les causes de la plus humiliante défaite de l'Amérique sont examinées avec justesse et équité depuis le camp des vaincus.
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Adrian Cuadrado est conseiller en communication du Parti Démocratique Populaire, force dominante de l'échiquier politique espagnol vouée à la corruption, aux magouilles financières, aux coups tordus, à la manipulation des consciences et des suffrages. Roi du storytelling, Adrian est l'un de ces spin doctors chargés de produire la lumière qui illuminera le meilleur profil d'un candidat, en fera un produit désirable pour les électeurs. Menteur par vocation, par profession et par nécessité conjugale, il est l'heureux détenteur d'une double vie, entre son épouse et ses deux enfants à Vitoria, et sa maîtresse torride à Madrid. Pour l'heure, sa mission est de faire entrer dans le grand bain national le jeune élu local Javier Morodo, dont l'homosexualité assumée offrira un gaywashing au Parti, trop longtemps accusé d'homophobie. Tâche élémentaire pour Adrian, que vient compliquer la découverte inopinée de trois têtes coupées de conseillers municipaux artistement conservées dans des bonbonnes en cristal. Qui est derrière ces meurtres baroques ? Quel lien les rattache à une opération autour des palais en ruine qui constellent la cité basque ? Soudain, la vie d'Adrian l'imposteur se détraque, menaçant de faire mentir sa devise, selon laquelle «le menteur est un dieu dont le verbe crée des mondes».Avec ce tome ultime, la très sombre «Trilogie du Moi» acquiert sa dimension finale. Celle d'une ode lovecraftienne à la ville où l'auteur vit depuis des décennies, où tous les fils se nouent, toutes les trajectoires se recoupent, tous les conflits se terminent (mal le plus souvent) pour tracer le portrait d'une Vitoria noire, gothique, mythique. Celle aussi, majestueuse, d'une cathédrale de papier dédiée à nos modernités perturbées.
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Crumb passe la Genèse au prisme de son art, la BD, plus précisément le comix, qui en est la forme américaine insoumise. Jamais il ne cède à la tentation de se hausser au-dessus de son médium, c'est son médium qu'il élève en y apportant toute la force, la ferveur, la liberté dont son génie est fait. Ce qui singularise sa version de la Genèse, l'affranchit de tout soupçon de blasphème ou, à l'inverse, de conversion tardive, c'est son choix d'une adaptation sans interprétation, sans discours ni «mise à distance» critique. Le texte, composé à partir de différentes traductions (Torah, King James, nouvelle traduction Alter), est donné à voir verbatim, pourrait-on dire, dans une mise en scène simple et ample, avec un souci du détail historique et du geste juste quasi cinématographique. C'est un miroir qu'il tend, dans lequel Adam et Ève, Caïn, Noé, Abraham, Isaac, Sarah et la multitude de leur descendance acquièrent, sous sa plume portée par une énergie primordiale, un visage, un poids, une vérité charnelle qui nous les rendent si familiers qu'ils redeviennent nos parents proches, les modèles sur lesquels s'est calquée toute humanité. Habité, transcendé par son sujet, Crumb produit son Magnum opus, un roman graphique sans équivalent, à la fois intime et universel, grave, beau et jubilatoire, scellant, en quelque sorte, la rencontre de Gustave Doré et Cecil B. DeMille.
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Célèbre au Royaume-Uni depuis les années 70 pour son travail de presse et sa longue collaboration avec le Guardian, quotidien de la classe moyenne progressiste britannique, Posy Simmonds n'a été révélée en France qu'à l'aube du XXIe siècle, avec la publication de son premier roman graphique, Gemma Bovery. Depuis, Tamara Drewe, Literary Life et Cassandra Darke ont paru ici, ainsi qu'une poignée d'albums jeunesse dont Fred, l'histoire d'un chat ordinaire le jour, rock star la nuit, ou le délicieux Chat du boulanger. Le public français ignore encore les deux tiers de l'oeuvre de cette artiste prolifique. Objet d'innombrables articles, de critiques et d'exégèses enthousiastes, le travail graphique de Posy n'avait encore jamais été rassemblé dans une monographie. C'est fait grâce à Paul Gravett, journaliste et critique anglais de bande dessinée, commissaire de nombreuses expositions - dont celle que le PULP Festival 2019 consacre en avril à Posy Simmonds, la première en France de cette importance. Proche de l'auteure, cet érudit du 9? Art réunit dans un ouvrage riche et concis un portrait intime et une étude en profondeur des méthodes de travail très spéciales de celle que la presse de son pays surnomme «la mère du roman graphique anglais». On y découvre une Posy très drôle, d'une totale liberté de pensée, à la main sûre et à l'oeil acéré, redoutable caricaturiste de son temps, toujours lucide, jamais cruelle, fascinée par les rapports humains et les failles qui divisent sa société, riches contre pauvres, enfants contre parents, villes contre campagne, observatrice inlassable des grandeurs et vicissitudes de notre présent. Une artiste considérable qui s'inscrit dans la lignée des grands dessinateurs humoristes anglo-saxons tels William Hogarth, Osbert Lancaster, Ronald Searle ou Raymond Briggs. Cette promenade en 120 images dans la partie inexplorée de son oeuvre (incluant de très rares oeuvres de jeunesse) entraînera le flâneur français à la découverte de merveilles inconnues comme Les Trois Silencieuses de St Botolph, True Love ou Le Journal de Mrs Weber, qui font se tordre de rire ses contemporains depuis de longues décennies.
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Marcelino Truong a six ans quand ses parents quittent le Vietnam où, depuis 1961, la présence américaine n'a cessé de s'intensifier. Après cette période chaotique, brillamment racontée dans Une si jolie petite guerre, sa famille s'installe à Londres. Pour Marco, son frère et ses deux soeurs, c'est la découverte d'un monde en pleine ébullition : le Swinging London des Sixties. Une jeunesse au son d'une musique nouvelle, celle des Beatles, des Stones et de Jimi Hendrix. Jeunesse paradoxale, partagée entre l'hédonisme pacifiste qui culmine à Woodstock et l'attachement à un Vietnam martyr. Entre la guerre civile et les fêtes dans les belles town houses. Entre le bruit terrifiant des bombardiers et celui, électrisant, des guitares. À nouveau, Truong parvient à l'équilibre idéal entre chronique familiale et grande Histoire. On retrouve dans Give Peace a Chance la justesse de regard saluée dans Une si jolie petite guerre, sur l'enfance et l'adolescence, mais aussi sur la nature et les arcanes d'une guerre si complexe qu'on n'a toujours pas fini d'en faire le tour. Les ruses, les fautes de chaque camp et les horreurs de tous sont examinées d'un oeil calme et empathique. Traversé par l'esprit de John Lennon, à qui le titre rend hommage, un vrai roman d'apprentissage.
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Herzl ; une histoire européenne
Camille de Toledo, Alexander Pavlenko
- Denoël
- Denoel Graphic
- 15 Mars 2018
- 9782207133293
1882. Ilia Brodsky, l'orphelin des shtetls, Juif sans terre chassé de Russie par les pogroms, traverse l'Europe avec sa soeur Olga. A Vienne, il croise le jeune Theodor Herzl, un dandy qui commence à percer dans le monde des lettres. Cette rencontre fugace va changer sa vie. A Londres, où il côtoie les réseaux anarchistes de l'East End, puis à Paris, Ilia se met à enquêter sur Herzl. Pourquoi ce Juif mondain, parfaitement intégré dans la Vienne des Habsbourg, a-t-il soudain pris fait et cause pour des frères sans patrie dont il a honte ? Quels rêves, quelles raisons intimes, l'ont conduit à imaginer et théoriser l'utopie du "Pays à venir", une nation où tous seraient enfin protégés des violences de l'Histoire ? A quoi ressemble le rêve sioniste de Herzl dans cette Europe à l'aube du XXe siècle qui se rue tête baissée vers la destruction ? A travers deux destins opposés et étrangement symétriques, ce puissant roman graphique confronte deux versants de la pensée juive : la tradition de l'exil face aux aspirations à la Terre.
Au moment où l'Europe du XXIe siècle connaît de nouvelles fièvres nationalistes et identitaires contre ceux qui cherchent un refuge, il s'efforce, par la voix d'Ilia Brodsky, d'imaginer un pays pour ceux qui ont tout perdu...
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Métal Hurlant 1975-1987 : La machine à rêver
Christian Marmonnier, Gilles Poussin
- Denoël
- Denoel Graphic
- 6 Octobre 2021
- 9782207164082
Janvier 1975, lancement de la fusée Métal Hurlant. Créé par une poignée de transfuges de Pilote, ce magazine de bandes dessinées devient le vecteur d'une révolution culturelle sous le règne de laquelle nous vivons encore. Plusieurs générations d'Humanoïdes s'assemblent et jettent leurs passions - BD franco-belge, comics US, underground, cinéma-bis, littérature fantastique, SF, roman noir, érotisme SM, rock, mode, design - dans ce grand shaker pour produire un mélange au goût étrange, carburant de toute notre modernité. Pendant treize ans, à coups de numéros spéciaux et d'éditions étrangères, Métal propage sur la planète ses visions incendiaires. Cette french touch soufflera jusqu'à Tokyo ou Hollywood, si bien que, trois décennies plus tard, Luc Besson, Ridley Scott, Tim Burton, Hayao Miyazaki, pour ne citer que ceux-là, peuvent se réclamer de l'influence de Métal Hurlant et de ses artistes. L'odyssée de Métal racontée par ses principaux acteurs, illustrée de photos et de documents inédits, suivie d'un scrapbook rassemblant plus de 600 images de légende extraites du magazine et de ses dérivés. 300 pages de pur bonheur pour comprendre comment La Machine à Rêver a modifié à jamais l'ADN de la BD, l'esthétique du XX? siècle finissant, et jeté les bases du XXI?, qui sera visuel ou ne sera pas.
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L'adolescence est une forme de vie mutante. Forte de cette évidence, l'auteure canadienne Jillian Tamaki ( Skim , Cet été-là ) imagine une université d'un genre un peu spécial, dédiée à des élèves dotés de pouvoirs paranormaux.
Harry Potter ? Oui mais non. Wendy, Marsha, Cheddar, Frances, le Garçon Éternel ne fréquentent pas cette « école des petits sorciers » pour servir de vastes desseins métaphysiques. Pour eux, l'af rontement du Bien et du Mal se limite à la gestion de leurs af res de teenagers. Les jalousies, les peines de coeur, les beuveries, les montées de sève et poussées de croissance, les ra- vages de l'acné, l'ennui, la pénible découverte de soi et autres angoisses exis- tentielles sont les seules préoccupations de ces X-Men en herbe. La gamme de leurs fantastiques pouvoirs (télépathie, télékinésie, invisibilité, immorta- lité, etc.) se décline au quotidien et ne sert qu'à résoudre (ou à compliquer) les problèmes habituels de leur classe d'âge.
Le résultat est une histoire chorale, bâtie autour d'une poignée de person- nages irrésistibles. L'humour subtil de Tamaki, sa passion conf rmée de livre en livre pour l'exploration de l'adolescence, la f nesse et l'acuité de son oeil, contribuent à faire de SuperMutant Magic Academy un graphic novel lui- même mutant. Dessinatrice hors pair, l'artiste nippo-canadienne fusionne toutes sortes de manières narratives et graphiques. La narration combine le laconisme du comic strip façon Peanuts et l'architecture savante des séries TV actuelles. Le trait, d'une incroyable assurance, associe la nervosité du manga à la versatilité crue des webcomics. C'est d'ailleurs ce support qui a vu naître le projet. Pendant quatre ans Tamaki a publié ses pages on-line.
Pour l'édition papier, elle a rajouté quarante planches de facture plus clas- sique. Au total, le livre donne à voir l'immense étendue de son talent et la bienveillance de son regard sur l'âge le plus complexe (et complexé) de la vie humaine.
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Dans sa bourgade du Kentucky, où il vit une enfance difficile entre un père inexistant et une mère brutale, Harry Monroe rêve d'Hollywood. Depuis qu'il a vu le Nosferatu de Murnau, il n'a plus qu'une idée : travailler dans le cinéma. Il débarque à Los Angeles en 1929 dans l'espoir de devenir scénariste. La chance finit par lui sourire. Il est engagé à la MGM comme troisième assistant sur le tournage du prochain film du grand réalisateur Tod Browning : Freaks - La Monstrueuse Parade.
Il comprend vite à quoi il doit cette opportunité : les postulants habituels, rebutés par la présence d'authentiques phénomènes de foire, ont tous refusé le job. Entre les caprices des Freaks, les humeurs d'Olga Baclanova, la star féminine, soumise à l'influence de Frank, son imprésario louche, les manoeuvres douteuses de Jack, le premier assistant, et les extravagances alcoolisées de Tod Browning, l'atmosphère du studio devient vite irrespirable. Ce film maudit semble rendre fous ses acteurs et ses créateurs. Sans parler du «spectre» qui hante le plateau, dont Harry s'imagine qu'il pourrait être celui de sa mère haïe. En charge des Freaks, il contient tant bien que mal les débordements de ses protégés. Certains, comme les soeurs siamoises, les pinheads Pip & Zip, Prince Randian l'homme-tronc, le cul-de-jatte Johnny Heck, les nains Harry et Daisy, lui témoignent une véritable affection. Il est vrai qu'avec sa main gauche atrophiée, il est un peu l'un des leurs...
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Hans Fallada, vie et mort du buveur
Hans Fallada, Jakob Hinrichs
- Denoël
- Denoel Graphic
- 5 Novembre 2015
- 9782207131114
Le Buveur est l'un des romans les plus personnels de l'auteur du célèbre Seul dans Berlin , Hans Fallada. Il a été écrit secrètement en 1944, alors que Fallada se trouvait en prison, présumé coupable du meurtre de sa femme. Ses propres expériences avec l'alcool et l'histoire de ses échecs répétés constituent la matière première du livre. Rien d'illégitime, dès lors, à combiner le récit de la déchéance de son héros, Erwin Sommer, un homme banal qui se met à boire à l'occasion d'une crise existentielle et entreprend de sacrifier sa femme et sa vie à son addiction, et la véritable biographie de Fallada. L'artiste allemand Jakob Hinrichs, à qui l'on doit déjà l'adaptation graphique du Traum Novel de Schnitzler, qui servit de base à Kubrick pour son Eyes Wide Shut , a méticuleusement étudié la vie et l'oeuvre de l'écrivain. Il mêle de façon convaincante la mise en lumière crue des pathologies du commis-voyageur alcoolique Sommer avec l'histoire bouleversante d'un écrivain de premier plan qui n'abandonna sa dépendance à l'alcool et à la morphine qu'à sa mort, en 1947.
Le trait extrêmement libre et expressionniste de Jakob Hinrichs, traversé de multiples influences - de George Grosz et Otto Dix à Joost Swarte, Ever Meulen ou Henning Wagenbreth - excelle à représenter cette descente dans un enfer personnel au sein d'une Allemagne tenaillée par les tourments d'un mal infiniment plus grand.
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Ce livre est né d'un fait réel : le suicide d'Antonio Altarriba Lope, qui, le 4 mai 2001, âgé de 95 ans, se jeta du quatrième étage de la maison de retraite où il vivait ses derniers jours. Au crépuscule d'une existence de tribulations et de désillusions, il fit le grand saut pour enfin voler librement. Son fils, Antonio Altarriba, a retrouvé les carnets où il avait consigné les détails de sa vie et s'en est inspiré pour écrire cet étonnant roman [bio]graphique.
Cadet d'une famille rurale, Antonio Altarriba Lope naît à l'aube du XXe siècle à Penaflor, un petit village près de Saragosse. Sa soif d'apprendre le distingue de ses frères et des garçons de sa génération. Son voeu le plus cher est de quitter ce monde misérable pour les lumières de la ville. Il rejoint dans la tourmente la cohorte des humiliés, ces millions d 'Espagnols sans travail, sans pain, sans toit, les perdants, les vaincus qui subiront toutes les violences de l'Histoire la fin de la dictature de Primo de Rivera, la chute de la monarchie, la Seconde république, la guerre civile, le régime franquiste, l'exode de la Retirada, la nouvelle monarchie, la transition, jusqu 'aux années Aznar... Une vie tissée d'espoir, de luttes, de défaites, d'efforts et de privations. Altarriba Lope connaîtra le pain noir des sans- terre, fuira l'enrôlement forcé dans les rangs nationalistes, errera dans la France vaincue, luttera contre les Allemands dans la Résistance pour finir par revenir dans l'Espagne de Franco, ajoutant à ses souffrances la mortification de l'exil intérieur...