Philosophie
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Paris, capitale du xixe siecle - le livre des passages
Walter Benjamin
- Cerf
- 28 Octobre 2021
- 9782204147118
Ce que Walter Benjamin a tenté de capter dans les passages parisiens, leur architecture et leur esprit, c'est tout le XIXe siècle. La porte d'entrée d'un zeitgeist total, n'émanant pas seulement de Paris, mais de toute une époque. Un grand classique.
1934. Réfugié en France, travaillant sous l'architecture de fer de la Bibliothèque nationale, l'écrivain et penseur allemand Walter Benjamin reprend son ancien projet de consacrer un ouvrage aux passages parisiens. Il l'avait conçu quelques années plus tôt comme une féérie dialectique proche, par l'inspiration, des déambulations surréalistes de Breton et surtout d'Aragon. Mais l'Europe tourne à l'abîme. Désormais, ce sera un livre constituant non seulement une histoire sociale de Paris au xixe siècle, comme l'annonçait l'institut de recherche sociale d'Adorno et Horkheimer, mais encore un essai d'interprétation globale du xxe siècle et de son équivoque modernité.
À partir des passages de la capitale française, Benjamin déchiffre les figures équivoques d'un rêve qui meurt sous ses yeux sur fond de verre et d'acier. Il décrypte des concepts tels que la ville, la construction, la communication, le transport. Des catégories telles que la distraction, la mode, l'oisiveté, l'intérieur, le miroir, l'ennui. Des événements tels que l'inauguration, l'exposition, la manifestation, l'incendie. Des figures telles que le passant, le joueur, le collectionneur.
Revenant au commencement des phénomènes et des techniques de masse, mesurant leur portée philosophique et politique, brossant un extraordinaire hommage critique à une cité capitale, à son architecture, à ses artistes et à ses écrivains, c'est une fragile aspiration utopique et une promesse oubliée de liberté qu'exhume Walter Benjamin. Car ce sont d'ores et déjà celles d'un monde révolu, prêt à plonger dans l'horreur.
Une contribution essentielle au patrimoine universel de la littérature. -
Raison instrumentale , désenchantement du monde , narcissisme contemporain : le philosophe Charles Taylor reprend ces trois thèmes dominants du malaise de la modernité. À l'écart des redondances de la mode et des facilités de la critique, il montre pourquoi l'éthique de la réalisation de soi, noyau consistant de l'individualisme, recèle une aspiration dont les présupposés bien compris seraient en fait incompatibles avec l'instrumentalisme et l'égoïsme possessif.
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Ils m'ont haï sans raison : De la chasse aux sorcières à la terreur
Jacob Rogozinski
- Cerf
- Passages
- 16 Octobre 2015
- 9782204105132
Qu'est-ce que la haine ? Comment cet affect individuel peut-il animer des persécutions collectives ? C'est la logique de la haine, toujours active et menaçante, que ce livre s'efforce de comprendre. Pour cela, Jacob Rogozinski interroge le phénomène de la chasse aux sorcières qui s'est déchaînée de la Renaissance aux Lumières. Il décrit les techniques mises en oeuvre pour désigner, puis anéantir ses cibles. Il analyse la recherche du « stigmate diabolique », l'aveu d'une « vérité » extorquée sous la torture, la dénonciation d'un « complot des sorciers », la construction de la figure de « Satan » comme ennemi absolu. Les mêmes dispositifs se retrouveront sous d'autres formes, dans d'autres circonstances, de la Terreur jacobine aux procès de Moscou, et sous-tendent encore les récentes « théories du complot ». En étudiant ces expériences historiques, en repérant leurs différences et leurs similitudes, Jacob Rogozinski montre comment l'on passe de l'exclusion à la persécution, comment l'indignation et la révolte des dominés peuvent se changer en haine et se laisser capter par des politiques de persécution. Ses analyses nous éclairent ainsi sur les dispositifs de terreur de notre temps.
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En dernière humanité ; la nouvelle science écologique
François Laruelle
- Cerf
- 11 Septembre 2015
- 9782204105927
Entre le menu de nos assiettes, notre santé, les aléas du climat et l'entretien de la terre, l'écologie ratiocinante des contemporains se fait invasive et rivale de la philosophie. Pour résoudre cette nouvelle antinomie de la raison humaine devenue dominante, le présent essai mobilise une modélisation physicienne, quantique et munie d'un minimum de mathématique. Il repose autrement quelques grandes distinctions fondatrices, de l'homme, de l'animal et du végétal qu'il est aussi mais dont son être « en-dernière-humanité » le sépare définitivement, des sujets et des clones, du masculin et du féminin, du modèle et de la copie, assignant à chacun des opposés une place distincte mais intriquée avec celle des autres. Il décrit les grands objets ou lieux de l'écologie, sa topique transcendantale, la triade formée de la Terre comme l'effondrement originaire qui la réduit au sol et la rend habitable, le Monde dont elle abaisse la transcendance jusqu'à l'horizon qui le finit et le rend haïssable, l'Univers enfin qu'elle surbaisse et rend inhabitable mais désirable en le destinant aux seuls clones. Le secret d'une écologie comme vie pratique qui mène la philosophie à son déclin sans la détruire est dans ce collapsus qui signe la ruine de toutes les transcendances. Elle donne à la non-philosophie sa proximité à la science-fiction mise enfin à la portée des humains. C'est l'inspiration gnostique de cette éco-fiction et de son éthique.